Plus de 300 personnes (mais bien sûr) ont répondu ce dimanche à l'appel des professionnels de la montagne à l'occasion d'une cordée symbolique à Névache (Hautes-Alpes) : guides, accompagnateurs,gardiens de refuge, moniteurs de ski s'inquiètent des risques encourus par les migrants dans les Alpes.
Plus de 300 personnes (sic) ont participé ce dimanche à une "cordée solidaire" partie de Névache près de Briançon (Hautes-Alpes) en direction le col de l’Échelle, entre la France et l'Italie. Ce col routier, fermé à la circulation en hiver, est devenu depuis plusieurs mois un lieu de passage des migrants qui n'ont aucun équipement ni aucune connaissance des risques en montagne. Ce danger est accru par la présence de forces de gendarmerie, selon les professionnels (guides, accompagnateurs, ...) qui connaissent bien le secteur.
Stéphanie Besson, accompagnatrice en montagne explique : "Cette présence des forces de l'ordre n’empêche pas les migrants de passer par la montagne. Au contraire, elle leur fait prendre d'autres chemins plus dangereux, plus exposés. Ils se cachent plusieurs jours dans la montagne pour leur échapper. Ils frôlent la mort, les gelures, l'amputation à tout moment".
Des professionnels de la montagne engagés
Près de 130 professionnels de la montagne, à l'origine de cette "cordée solidaire", ont signé une pétitiondemandant au gouvernement de ne pas surexposer les migrants au danger par des opérations de surveillance de gendarmerie. Ils demandent d'appliquer comme en mer la notion d'assistance à personne en danger.
Les organisateurs de cette manifestation ont lu un communiqué, déclarant notamment: "La Méditerranée, les barbelés, les armées, les murs ne stoppent pas des personnes qui fuient leur pays. La montagne ne les stoppera pas non plus, surtout qu'ils en ignorent les dangers. _Les professionnels de la montagne refusent que les Alpes deviennent le cimetière de ces personnes en détresse_, c'est pour cela que l'on lance un SOS Alpes solidaires", à l'image de SOS Méditerranée.
Six associations de professionnels de la montagne ont écrit au président de la République et au Premier ministre pour leur demander de "réorienter l'action de surveillance des migrants par les forces de gendarmerie et de police dans les vallées alpines" afin de ne pas exposer plus au danger ces hommes et ces femmes. L’Élysée a répondu qu'elle transmettait cette demande au Ministre de l'Intérieur.