Le tribunal correctionnel a toutefois débouté les politiques de droite ou d’extrême droite qui poursuivaient Françoise Martres

Ce trombinoscope affiché dans les locaux du syndicat avait suscité une vive polémique en 2013. L’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature Françoise Martres a été condamnée ce jeudi à 500 euros d’amende avec sursis pour injure publique dans l’affaire du « Mur des cons » uniquement au préjudice d’un père de victime, Philippe Schmitt, mais relaxée s’agissant des hommes politiques qui la poursuivaient.

Le tribunal correctionnel a notamment estimé que le délit est bien constitué et que les faits n’étaient pas prescrits, mais a débouté les politiques de droite ou d’extrême droite qui poursuivaient Françoise Martres pour des motifs de forme.

Robert Ménard et le Rassemblement national ont eux été déboutés car leurs plaintes étaient incomplètes. Neuf élus ou ex-élus de droite comme Patrick Balkany et Eric Woerth ont pour leur part été déboutés car leurs plaintes visaient des faits d’injure publique « envers un membre de l’Assemblée nationale » quand le tribunal n’a pu déterminer si l’injure était dirigée contre eux en raison de leurs fonctions ou si elle visait leurs personnes privées.

Les tardives constitutions de partie civile de Nadine Morano, Dieudonné, Philippe de Villiers et Nicolas Dupont-Aignan ont été déclarées irrecevables.

L’image du Syndicat de la magistrature écornée

Le général Philippe Schmitt, dont la fille avait été assassinée par un récidiviste dans un RER, est donc seul à avoir obtenu pleine satisfaction. Pour injure publique contre lui, Françoise Martres a été condamnée à 500 euros d’amende avec sursis, ainsi qu’à lui verser 5.000 euros de dommages et intérêts et 10.000 euros au titre des frais de justice.

L’affaire avait écorné l’image du syndicat et de la magistrature dans son ensemble. Aujourd’hui encore, la droite et l’extrême droite l’invoquent pour dénoncer la partialité supposée de certains magistrats.

Les juges de la 17e chambre correctionnelle ont souligné « que la conception, la réalisation, la publication et la diffusion du "Mur des cons" étaient inconcevables de la part de magistrats, compte tenu de la mission et du rôle particuliers de l’autorité judiciaire dans une société démocratique ».

Lors du procès, en décembre, le parquet avait requis la relaxe de Françoise Martres. Celle-ci n’était pas présente au délibéré.

 

source : 20 Minutes avec AFP

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