Le service départemental d’incendie et de secours du Val-d’Oise (Sdis 95) annonce avoir pris des mesures conservatoires contre ce pompier arrêté samedi lors de l’acte XXIII des Gilets jaunes et se portera partie civile en cas de procès.
L’acte XXIII du mouvement des Gilets jaunes était annoncé comme un samedi noir. Beaucoup, à commencer par le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, redoutaient le retour des Black blocs dans les rues de la capitale. Finalement, si l’ordre a été maintenu, samedi a été mouvementé et 243 personnes ont été interpellées.
Parmi ces dernières, se trouverait un pompier du Val-d’Oise, de la caserne d’Osny ou de Persan. Samedi soir, peu avant 23 heures, le Service départemental d’incendie et de secours du Val-d’Oise (Sdis 95) publiait, sur sa page Facebook, un communiqué détaillé faisant part de l’interpellation d’un des leurs, soupçonné de faire partie des Black blocs.
Selon nos informations, l’individu aurait été interpellé en janvier dernier à Paris pour participation à un attroupement en vue de commettre des violences contre les personnes. Il aurait également été condamné en juin 2018 à une peine d’amende pour transport d’artifice détonant.
Six personnes interpellées
« Le Sdis 95 a appris avec stupeur et indignation qu’un de ses sapeurs-pompiers a été interpellé à Paris, avec en sa possession des cocktails Molotov et des feux d’artifice, et pourrait faire partie des Black blocs », annonce le Sdis 95, en renvoyant notamment vers une publication Facebook de l’unité SGP Police Île-de-France.
Sur le réseau social, était annoncé que les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) du XIIe arrondissement de Paris avaient interpellé, dans la matinée de samedi, six Black blocs en possession de cocktail Molotov, mortier, feu d’artifice, bombe lacrymogène et banderole contre la police. Certains de ces équipements étaient transportés dans un sac siglé… « sapeurs-pompiers de Persan », comme le montre une série de photos publiées par le syndicat.
Le pompier interdit de garde
Après avoir mené sa propre enquête, le Sdis 95 a réagi le soir même et indique avoir identifié le sapeur-pompier : « Tout en respectant la présomption d’innocence, des mesures conservatoires, visant à lui interdire de prendre des gardes, ont d’ores et déjà été prises dans l’attente des résultats de l’enquête », explique le communiqué.
Le Sdis 95 ne compte pas en rester là et, annonce qu’il se portera partie civile en cas de procès et envisage des sanctions importantes. « Si les faits reprochés au pompier sont confirmés, la sanction la plus lourde sera demandée auprès du conseil de discipline envers cet agent qui n’a plus sa place chez les sapeurs-pompiers dès lors qu’il a transporté des engins incendiaires lors d’une manifestation, indique-t-il. Cette personne ne reflète pas les valeurs des sapeurs-pompiers du Val-d’Oise qui œuvrent quotidiennement pour la sécurité de la population. »
Le Parisien du 22 avril 2019