Serge de Beketch divisait le cinéma américain en deux groupes de film : les films vaseline, pour rendre la vie supportable à une humanité déchue (exemple pour lui : Erin Brockovitch) ; et les films de conspiration dont le but disait-il est que l’on ne croit pas aux conspirations. Par exemple dans le dernier Jason Bourne de Paul Greengrass-Matt Damon, on crée de toutes pièces un faux terroriste irakien pour tuer le monsieur Facebook du film (un hindou de culture 100% anglo-saxonne). Mais allez expliquer ensuite, me disait Serge, que l’on a créé un terroriste dans la vraie vie. Tout le monde te rira au nez, et dira que tu vas trop… au cinéma !
Je cite le script de Jason Bourne dans un anglais de sixième. Un agent explique à son patron d’agence comment on a fabriqué numériquement un patsie pour couvrir un petit assassinat entre amis (le script dit que le Facebook local – Deep dream – est inféodé aux agences US et au deep state) : ce sera un irakien de vingt ans, on lui aura créé des comptes bancaires, des documents de voyages, des emails et tout le reste ! Tout le monde sera content, surtout les autorités de tutelle !
Guy Debord le décrivait déjà :
« Ils sont quelque part entre l’Achéron et le Léthé, ces morts qui n’ont pas été régulièrement enterrés par le spectacle, ils sont censés dormir en attendant qu’on veuille les réveiller, tous, le terroriste redescendu des collines et le pirate revenu de la mer ; et le voleur qui n’a plus besoin de voler. »
Venons-en à capitaine America, créé par un génial scénariste autrichien (Kirby-Kurtzberg) dans les années trente. Presque tous les superhéros US sont d’origine juive et ils avaient pour mission la lutte contre le nazisme. Lisez Simcha Weinstein, voyez même Wikipédia, https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Jewish_superheroes.
Le premier film de la série était nul, le deuxième plus intéressant et allude à l’opération Paperclip (élément-clé pour comprendre la série le prisonnier), spécialisée dans la récupération-recyclage des savants allemands. Il évoque l’hydre de Lerne que combat Hercule. Hydra est une agence (le nom du démon chez Byron) née du nazisme et qui va plus loin que le nazisme et lui survit (on se croirait dans les livres d’Estulin). L’objectif de l’agence Hydra est de répandre la terreur et le chaos (lisez le livre de Jérémy Lehut sur les comics US) pour anéantir liberté et résistance humaine (inversion accusatoire). C’est la définition de Lucien Cerise et de son livre « Gouverner par le chaos ». Le système oligarchique va nous priver de nos libertés, de notre argent et surtout de nos vies. Mais c’est pour nous protéger.
L’ordinateur, un peu inspiré du Totenkopf du Captain Sky et le monde de demain (ce monde qui n’arrive jamais), révèle le principal alors :
L’humanité devait rendre sa liberté volontairement (Humanity needed to surrender its freedom willingly).
Le script dit même que le web sert à nous priver de tout, à commencer par nos libertés. Il est né de l’ordre né des ordinateurs : notre siècle est un livre digital.
Le méchant docteur Arnim Zola révèle :
HYDRA was founded on the belief that humanity could not be trusted with its own freedom. What we did not realize, was that if you try to take that freedom, they resist. The war taught us much. Humanity needed to surrender its freedom willingly.”
« L’humanité résiste si on tente de lui prendre sa liberté. Elle est par contre prête à la rendre volontairement ». Merci La Boétie. Merci Tocqueville et son Etat tutélaire, bienveillant et doux.
Ensuite, cette ligne : Hydra noyaute l’agence Shield, crée des attentats (revoyez opération espadon avec Travolta, sorti le 11 septembre 2001), des crises et finit par récolter la guerre. Phrase terrible: And when history did not cooperate, history was changed.
Après on en revient à Lucien Cerise et à son livre : Gouverner par le chaos :
« HYDRA created a world so chaotic that humanity is finally ready to sacrifice its freedom to gain its security.”
Après, on aura carrément le nouvel ordre mondial.
Once the purification process is complete, HYDRA’s new world order will arise. We won, Captain.”
Comme guide pour comprendre le 11 septembre, on n’a pas fait mieux…
Captain America tente alors un soulèvement des techniciens paresseux et sauve le monde. Fin du film.
Heureusement que nous avons-nous captain Russia, captain China et quelques autres pour nous préserver de la volonté nihiliste, folle et chaotique des agences débiles et dangereuses qui gouvernent la dangereuse Amérique (on devrait dire étasunie)…
Nicolas BONNAL