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Avec son livre de juillet 2022, « Comprendre les relations entre la Chine et l’Occident « , Laurent Michelon, membre du Cercle Aristote, qui réside et travaille en Chine depuis vingt ans, comble un vide, en interprétant les phénomènes les plus récents, ce qui était urgent.

Il démonte les arguments de la propagande otanienne contre « le régime de Pékin » au fil de chapitres précis et ordonnés, nullement biaisés par la tentation pamphlétaire. Il en ressort d’abord une démolition des mensonges et des crimes de l’Occident, dans bien des domaines, au-delà de ses bien réels programmes de destruction de la Chine.

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Patriotisme contre xénocratie

Quelques points de la comparaison Chine-Occident : la Chine est patriote, ses dirigeants gravissent les échelons à force de prouver par leurs actes leurs compétences, leur bravoure et leur dévouement à leur pays ; en Occident, nous avons une xénocratie qui accapare le pouvoir, contre les industriels qui créent la richesse. Certains disent même que nous « élisons » de simples gouverneurs de province au service de « l’hégémon isolé » nordique, atlantique et protestant, dans des shows qui ressemblent à des compétitions sportives, mais où ce sont souvent les pires qui arrivent au plus haut degré du podium. On peut lire le livre comme un harmonieux aide-mémoire de conseils à suivre pour chacun des responsables politiques de la France ; conclusion : suivez donc le modèle chinois. Larry Romanoff, résident de Shanghai, a de son côté précisé qui ont été les principaux responsables des dégâts provoqués par les Occidentaux.

 

Sinophobie et réalités

Au fil des chapitres, les arguments de la sinophobie qui nous imprègne depuis plusieurs générations sont balayés : sur le Tibet, le Xinjiang, les Ouighours, le rattachement de Hong-Kong1, le refus de l’indépendance de Taïwan, la lutte contre la pollution, la répression contre les corrompus ; dans tous les domaines, la Chine fait au mieux, et obtient des résultats incontestables, sans hésiter à prendre des virages à 180 degrés lorsqu’une décision s’avère erronée ou désuète. Les résultats sont là : pacification prudente mais bien réelle des régions où la CIA fait son possible pour attiser les rancunes, hausse régulière du niveau de vie, respect de l’intérêt des couches les plus pauvres, dialogue entre gouvernés et gouvernants, première place en matière de recherche spatiale, succès commerciaux et diplomatiques croissants. On pourrait objecter que les provinces occidentales restent dans leur état d’arriération ancestrale, mais ce n’est pas définitif.

 

Les années Covid

L’épisode du Covid, encore trop proche, n’est pas étudié de près dans ce livre ; mais on perçoit, grâce à la méthode de Laurent Michelon et derrière les images caricaturales que nos médias nous ont fournies, quelle a été la logique des autorités : lorsque la maladie est apparue, les dirigeants chinois l’ont immédiatement interprétée comme un nouveau chapitre de la guerre biologique que les États-Unis livrent contre chaque pays qui les dérange : épizooties, maladies dans le règne végétal : c’est ce qui explique les mesures drastiques à très grande échelle ; ce soupçon légitime avait amené les autorités sanitaires chinoises à inspecter les laboratoires de Fort Detrick, aux États-Unis, comme condition pour l’inspection des laboratoires de Wuhan par l’OMS. Les laboratoires chinois, prudents, ont d’ailleurs produit des vaccins sans ARN modifié, qu’ils ont vendus partout où les pressions US ne sont pas parvenues à les bloquer, puis, tout récemment, du jour au lendemain, on a assisté à la levée de toutes les restrictions, compte-tenu de l’expérience internationale, et en réponse aux mouvements populaires exprimant l’épuisement du pays, menacé de grave récession à cause de la paralysie des entreprises pendant presque trois ans. Tout cela est cohérent, quoique l’on ne perçoive, en Occident, que des embardées successives brutales, et que les médias imputent encore la pandémie mondiale aux chauves-souris du marché de Wuhan et autres pangolins.

 

Leçons de Chine, « la superpuissance réticente »

En Chine, on n’a pas affaire à une monarchie héréditaire, mais comme dans tout régime durable, le souverain reste le dernier recours, et on s’adresse à lui parce qu’il écoute le peuple. Le contrôle social est au demeurant plus léger qu’en Occident pour le moment, où les émules de Karl Schwab pèsent de toute leur force répressive pour imposer des mesures « à la chinoise », en pire.

Laurent Michelon remonte dans le passé pour expliquer la profondeur de la sagesse des gouvernants actuels, et le respect confiant du peuple en retour. C’est en 1525 que la Chine avait sabordé sa flotte, alors la plus grande au monde, pour résister à la tentation d’un avenir impérialiste outre-mer, alors que l’Europe commençait à dilapider ses richesses dans des empires coloniaux pour satisfaire les magnats du capital, au détriment du peuple travailleur, le tout débouchant maintenant sur le retour de bâton de l’immigration massive de ses ex-colonisés.

Les atouts de la Chine en ce moment, face à notre discours démagogique, à la diplomatie occidentale perverse, et à l’acharnement avoué de l’hégémon pour briser les élans et l’enrichissement de la Chine ? Une démocratie gaullienne, une stratégie maurassienne, une éducation solide, et un franc refus du progressisme et de ses sentimentalismes. Ce qui fait la solidité du pouvoir dans cet État-civilisation, c’est qu’il assume ses héritages : confucianisme, maoïsme, puis critiques de Lin Piao, et se veut le balancier fixe entre liberté et sécurité. La realpolitik impose la « coopétition » (coopération-compétition) chaque fois qu’il est raisonnable d’éviter la confrontation avec l’hégémon. Contre les manigances de « l’État profond », la loyauté envers le peuple profond ; contre la tyrannie de l’économisme et les lubies débilitantes, le politique et le respect des Anciens comme des sachants.

Après les siècles de l’humiliation par l’Occident, puis les mises en scène de la CIA sur les évènements de la place Tiananmen en 1989, les Chinois ont perdu toute naïveté, ils ne tombent plus dans les pièges : ils ont la sérénité, le respect de la multipolarité, la culture du secret et la patience. Nous avons l’effondrement, la servilité devant des intérêts qui ne sont pas les nôtres, la perfidie et la sournoiserie : voilà tout ce qu’explore en détail Laurent Michelon, pour notre plus grand bien.

Maria Poumier

Note :

  • Eric Stricker écrivait en décembre 2020 à propos des ingérences américaines à Hong Kong : « L’affirmation de la Chine en tant que superpuissance militaire et économique est également un problème pour l’ordre mondial sioniste-libéral. La Chine est devenue une ligne de vie militaire et économique vitale pour l’Iran et a soutenu le gouvernement de Basher Assad contre l’Amérique et ISIS en Syrie tout au long de la guerre civile. La Chine exerce également une énorme influence économique sur Israël, ce qui prépare un échec et mat potentiel que les responsables américains et israéliens cherchent désespérément à déjouer. Mettre au pas l’ascendant chinois commence à ressembler à une tâche impossible. La Chine n’est pas l’Amérique. La caste incarnant le judaïsme politique mondial vient peut-être de rencontrer son adversaire. »

source : Plume et Enclume

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