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Assistons-nous sous nos yeux à la fin d’une idéologie dont l’origine remonte à plusieurs siècles ? De nombreux indices semblent le démontrer. Longtemps resté discret, pour ne pas dire secret, des pans entiers de ce projet apparaissent en pleine lumière. On aurait pu penser, à la fin de l’Union Soviétique et donc de la guerre froide, que le monde allait connaître une période de paix quasi-définitive sous l’œil bienveillant de l’oncle Sam. La suite a montré que cette vision idyllique n’avait que peu de rapport avec la réalité.

Une puissance impériale entendait dominer le monde sans partage

Dans la préface du livre « le grand échiquier », publié en 1997, de Zbignew Brzezinski, on trouve sous le titre « le dernier empire universel » le passage suivant : « L‘Amérique est aujourd‘ hui plus impériale que jamais. Son projet est d‘évidence d‘ordre mondial. et elle souhaite maintenir aussi longtemps que possible un environnement international conforme à ses intérêts. Toute rupture oblige à une nouvelle lecture et à une nouvelle interprétation. La surprise causée par l‘effondrement de l‘Union soviétique a été bientôt suivie par un triomphalisme dont le livre stimulant de Francis Fukuyama intitulé La fin de l‘Histoire  est l’expression la plus achevée ».

Fukuyama était persuadé que « la messe était dite » et que l’état du monde était définitif. Pourtant, certains intellectuels, dont Samuel Huntington émettaient des doutes sur cette vision et pensaient que le monde continuerait à évoluer et que cela allait conduire à plus ou moins brève échéance vers un monde multipolaire qui échapperait à la domination américaine. La suite de l’histoire paraît bien leur donner raison.

 

Une nouvelle approche

Dans son essai « L’Homme de la cité » paru récemment, Stanislas Berton décrit avec précision les différentes méthodes utilisées pour faire passer comme naturelles et inéluctables des choses qui ne sont que des manipulations pour nous faire rentrer « sans douleur » dans le carcan mondialiste et il nous donne également la marche à suivre pour en sortir. Il met en exergue un point extrêmement important :

« Si, comme nous le postulons, le système mondialiste a déjà été démantelé et ses dirigeants liquidés mais que les apparences sont maintenues pour éviter le chaos et la guerre civile, combien de temps ce théatre politique va-t-il encore durer ? Quand la coalition au pouvoir jugera-t-elle bon de faire officiellement basculer le système dans une nouvelle ère ?

Nos sociétés devront-elles passer par une « expérience de mort imminente » pour effectuer leur transition ? Quel sera le sort réservé aux pays occidentaux et à ceux qui, comme la France, vivent depuis des siècles sous le joug du mondialisme ?

Mais surtout, si les technologies avancées permettent aujourd’hui de créer une « fausse réalité » et la mise en scène d’un exercice vraisemblable du pouvoir par des personnes fictives, quelles garanties avons-nous que ces subterfuges ne continueront pas d’être utilisés ?

Comme interrogeaient déjà les Anciens : « Qui custodiet ipsos custodies ? » (qui gardera les gardiens) 

La question posée par Stanislas Berton est essentielle. Elle rappelle cette phrase de Churchill après la bataille d’Angleterre, parlant des Allemands : « Ils ont perdu car ils n’ont pas su qu’ils avaient gagné ! »

Les dés sont probablement déjà jetés, mais les peuples sont maintenus dans l’ignorance et rien ne leur indique un quelconque changement. Et c’est tout le problème de l’apparence et de la réalité qui est posé. Pourtant, de nombreux signes incontestables sont sous nos yeux. Les BRICS sont devenus un groupe puissant dont le PIB global dépasse celui du G7. Les « routes de la soie » se font plus nombreuses et diminuent d’autant le transport des marchandises par voie maritimes.

Le dollar, emblème et instrument de la domination américaine, est de moins en moins utilisé dans les échanges internationaux. Aujourd’hui, c’est près de 90 % de la population mondiale qui est intéressée par le monde multipolaire. Celui-ci lui fournit le moyen d’échapper à l’emprise américaine. De plus en plus de pays convergent vers lui et dernièrement, la conférence de l’EEF de Vladivostok a réuni plus de 76 pays d’Asie. Cette réorganisation du monde autour des continents se précise chaque jour un peu plus.

Le divorce entre les dirigeants de l’Union Européenne et les peuples qui la composent est pratiquement consommé.

Quelles sont les personnalités politiques françaises qui nous en parlent ? Pourtant, au-delà d’une simple représentativité électorale, elles ont également envers nous un devoir d’information qui leur commande de nous décrire l’évolution du monde et ses éventuelles conséquences. Ne voient-elles rien ou ne veulent-elles pas le voir ? 

 

Les médias : passivité ou complicité ? 

Certains médias remplissent leur rôle, ce qui leur cause parfois quelques déboires. Malheureusement, la plupart des médias « mainstream » préfèrent garder le silence. Certains même entrent dans le déni, ou, du moins, tendent leurs micros à des gens dont les liens avec le système mondialiste ne laissent que peu de doute. Il s’ensuit une désaffection de plus en plus marquée qui, à contrario, pousse les gens à aller chercher l’information ailleurs. Tant que cela reste marginal, le système mondialiste ne réagit pas, mais on constate que la censure devient de plus en plus pressante et malheur à celui qui tente de s’aventurer sans précaution…

Mais peut-être que ce silence est tout bonnement un aveu d’impuissance motivé par le fait que les choses sont d’ores et déjà irréversibles et que ce monde multipolaire est beaucoup plus avancé, rendant déjà inutiles les démarches et les projets établis dans le cadre d’un monde monopolaire ?

Alors, on continue parce que personne n’a le courage de dire que c’est dorénavant inutile. 

Le grand danger de tout cela est que le train multipolaire avance en laissant sur une voie de garage tous ceux qui ne l’auront pas pris alors que c’était encore possible, uniquement parce que cela ne leur a jamais été proposé. 

Jean Goychman

Source : Breizh-info.com - 13/09/2024

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