« II faut créer une force nouvelle. »
Drieu La Rochelle («Socialisme fasciste» — 1934)
D’abord, qu'est-ce que le fascisme ?
Le Fascisme originel est la doctrine du parti fondé à Milan le 23 mars 1919 par Benito Mussolini, ex-socialiste révolutionnaire, ex-directeur — avec Pietro Nenni — de « l’Avanti ». Il a quitté ce journal pour faire paraître, le 14 novembre 1914, un autre quotidien socialiste : « II Popolo d'Italia ». Au-dessous du titre, on lit :
Qui a du fer a du pain. Blanqui.
La Révolution est une idée qui a trouvé des baïonnettes. Napoléon.
Le premier article de Mussolini, intitulé « Audacia », commence ainsi :
« Je m'adresse à tous ceux que le destin a chargés de faire l'Histoire. » Il s'agit donc de faire l'Histoire. Comment ?
« L'homme n'est ce qu'il est, écrit Mussolini, qu'en fonction du processus spirituel auquel il concourt, dans le groupe familial et social, dans la nation et au sein d'une Histoire à laquelle collaborent toutes les nations. D'où les hautes valeurs de la tradition dans les mémoires, la langue, les mœurs et les lois de la vie sociale. En dehors de l'Histoire, l'homme n'est rien. C'est pourquoi le Fascisme est contraire à toutes les abstractions individualistes à base matérialiste à la mode au XIXème siècle ; c'est pourquoi il est aussi contraire aux utopies et innovations jacobines... Il repousse les conceptions selon lesquelles, à un certain moment de l'Histoire, le genre humain parviendrait à un stade d'organisation définitive. Une telle doctrine est contraire à l'Histoire réelle et à la vie, qui est mouvement incessant et perpétuel devenir. »
Le Fascisme se distingue essentiellement du Capitalisme, du Conservatisme, du Socialisme marxiste et du Communisme soviétique par un contenu spirituel, une progression systématique, et la possibilité d'un renouvellement idéologique constant dans le temps et dans l'espace.
Lorsque l'Italie entre en guerre, Mussolini s'engage. Blessé gravement en 1917, le caporal des bersaglieri revient à Milan et reprend la lutte au « Popolo ». Face à la vague rouge, il fonde les « Fasci di Combattimento ». En novembre 1919, arrive à Moscou une délégation de socialistes italiens qui est reçue par Lénine : « Pourquoi avez-vous laissé partir le camarade Mussolini ? interroge-t-il immédiatement. En Italie, c'est le seul homme capable de faire une révolution. A présent, il est contre nous ».
Mussolini a choisi deux modèles. D'abord le révolutionnaire Blanqui, socialiste national. Condamné à mort par Gambetta, il passa trente-sept années en prison. Et Napoléon. Choix symbolique. Le symbole du faisceau n'est pas moins clair.
Les faisceaux des licteurs — qui précédaient consuls et dictateurs — étaient des fascines de verges liées, d'où émergeait un fer de hache. Mussolini utilisait ainsi un symbole d'union, de « forces liées », directement tiré de l'histoire romaine. Unir était le premier mot d'ordre du parti fasciste. La notion de droite ou de gauche est ici inexistante.
Il est étrange de constater que le Faisceau figure toujours en bonne place dans les armoiries de cette République Française dont on oublie le numéro.
Nos bons « antifascistes » oublient que le socialiste Albert Thomas, secrétaire général du Bureau International du Travail de Genève, reconnaissait que les lois sociales fascistes étaient « les plus hardies d'Europe » : il lui eût été difficile de ne pas le reconnaître. N'oublions pas, non plus, que Toscanini et F.T. Marinetti, fondateur du « Futurisme », étaient colistiers de Benito Mussolini aux élections de Milan, en 1920.
Nous savons qu'au moment de la Marche sur Rome, en 1922, Mussolini hésite : il veut proclamer une République fasciste, ce qu'il fera en 1943 : vingt et un ans trop tard. La Maison de Savoie ne cesse jamais d'être antifasciste. Victor-Emmanuel en 1945 envoie à Staline le Grand Collier de l’Annonciade : le dictateur soviétique devient ainsi cousin du roi ! Le 2 juin, la République italienne est proclamée, grâce aux voix fascistes. En l'occurrence, le Fascisme, c'est la Gauche.
Le 24 janvier 1920, Hitler présente, dans la grande salle d'une brasserie munichoise, le Hofbräuhaus, « le Parti Ouvrier allemand national-socialiste ». La volonté de synthèse est ici plus évidente encore, d'autant que Hitler exige « l'abolition de l'esclavage des intérêts bancaires, la nationalisation des trusts et la participation directe des travailleurs aux bénéfices de leurs entreprises ».
Le putsch national-socialiste qui échoue à Munich en novembre 1923 — exactement le 18 Brumaire - est dirigé contre le Commissaire d'Etat bavarois von Kahr, le général von Seeckt, chef de la Reichswehr, et son adjoint politique von Schleicher, le général von Lossow, soutenus par le prince Rupprecht de Bavière et la hiérarchie de l'Eglise catholique : toute la Droite conservatrice, toute la Réaction. C'est encore un von qui oblige Roehm et ses SA à mettre bas les armes au ministère de la Guerre : Epp.
L'action de Hitler et Mussolini est inexplicable si l'on oublie que l'écroulement de trois empires, celui des Romanov, celui des Hohenzollern et celui des Habsbourg, avait permis au communisme de guerre d'avancer résolument au cœur de l'Europe. En Allemagne, les Spartakistes, les Conseils (Soviets) de Marins, d'Ouvriers et de Soldats avaient pris le pouvoir à Kiel, Brème, Halle, Leipzig, Magdebourg, Essen, Berlin.
L'Armée Rouge avait été arrêtée dans les Pays Baltes par un Corps de Volontaires allemands, le Baltikum, et devant Varsovie, grâce à l'intervention directe de la France et à l'habileté manœuvrière du général Weygand.
Le communiste Kurt Eisner avait proclamé une « République socialiste bavaroise », en plein accord avec un envoyé de Trotsky, Lewien. Un autre communiste, Bêla Kun, de sinistre mémoire, avait pris le pouvoir en Hongrie. L'Europe danubienne était à feu et à sang.
C'est ce qui explique d'abord l'apparition de mouvements de synthèse du national et du social, de la révolution nécessaire et des plus glorieuses traditions. En France, la première association de ce genre fut fondée le 11 novembre 1925 par un dissident de l’Action Française, Georges Valois, qui venait du reste de l'extrême-gauche. C'était le Faisceau, qui disparut pratiquement trois ans plus tard.
Donner à un parti national le nom d'un mouvement étranger constituait une incroyable bévue qui fut souvent commise, et d'abord par le fondateur de l’Union des Fascistes Britanniques, Sir Oswald Mosley, qui du reste reconnut cette erreur dans ses Mémoires. Plus tard, en 1934, un Parti Fasciste suisse, créé par le fils du colonel Fonjallaz, ne connut qu'un succès médiocre ; Christian Message, ancien séminariste, fonda, en 1940, un Parti national-socialiste français, qui n'en eut aucun.
Au contraire, le Parti National Réformateur de Mustapha Kemal permit l'édification de la République Turque, dont le général fut élu président en 1923. De même, la Légion portugaise du Dr. Salazar et la Phalange espagnole jouèrent un rôle de premier plan dans l'édification d'Etats où le national-corporatisme et le national-syndicalisme entreprirent des révolutions qui restent inachevées. La Garde de Fer en Roumanie, Rex de Léon Degrelle en Belgique, les Croix Fléchées en Hongrie furent, avant-guerre, des partis d'opposition, de même que le Parti National-Socialiste hollandais d'Anton Mussert qui, aux élections de 1935, obtint 300.000 voix. Mussert, comme le Dr. Clausen, chef du Parti National-Socialiste danois - qui s'affirmait « chrétien » — et Quisling, plus tard chef du Nasjonal Samling norvégien, se considéraient comme appartenant à l'ethnie germanique. C'est une conception qui coûta très cher aux chefs et aux adhérents de ces mouvements après la défaite du IIIe Reich.
En France, un des principaux dirigeants du Parti Communiste, Jacques Doriot, député-maire de Saint-Denis, avait définitivement rompu avec Moscou en 1934 et fondé, en 1936, le Parti Populaire Français. Le style de ce Mouvement ressemblait assez peu à celui des Ligues qui avaient succédé au Faisceau de Georges Valois : Jeunesses Patriotes, Parti National Populaire, Croix de Feu et Volontaires Nationaux, Solidarité Française, Les Francistes de Coston et Le Francisme de Bucard, etc...
En 1936, au moment de la grande folie du Front Populaire, Doriot avait proposé au Parti Social Français, rassemblement issu des Croix de Feu et présidé par le colonel de La Rocque, de mener une action commune contre le gouvernement de Léon Blum au sein d'un Front de la Liberté. La Rocque, pour des raisons obscures, avait refusé.
Le Front de la Liberté n'en réunit pas moins, avec le PP.F., des amis du légendaire aviateur Jean Mermoz, vice-président du P.S.F. qui disparut mystérieusement dans l'Atlantique sud à la fin de 1936, et le Parti Radical Français d'André Grisoni, Milles-Lacroix et Gaston-Gérard, le Parti Agraire et Paysan Français de Paul Antier, les Comités de Défense paysanne de Dorgères (Haut les Fourches !), le Parti Républicain National et Social de Taittinger, de nombreux éléments de la Fédération Nationale Catholique, l'Action Française, ainsi que des syndicats indépendants et des mouvements de défense de l'armée, comme l'Union Militaire Française. La tactique du Front était retournée contre les marxistes et grâce à de solides noyaux ouvriers, paysans, syndicalistes, une synthèse des forces françaises actives, réelles, se trouvait réalisée.
Avec Doriot, des orateurs fameux : Philippe Henriot, Xavier Vallat, Léon Daudet, Pierre Taittinger, Delest, Dorgères, s'exprimèrent devant de vastes auditoires, à Paris et en province, de 1936 à 1939. Il s'agissait, expliquait Doriot,
1)De juguler le parti de Staline qui, en France, poussait à la guerre, tout en préparant la défaite ;
2) D'empêcher une guerre qui nous ferait tout perdre et rien gagner ;
3) De refaire de la France une grande nation européenne ayant des rapports normaux avec l'Allemagne et l'Italie ;
4) De substituer aux Traités de Versailles, Saint-Germain, Trianon, des accords réalistes, permettant la création d'une véritable Entente européenne ;
5) De créer, avec tous les peuples de notre Empire, de nouveaux rapports moraux, sociaux, économiques, dans le respect absolu de leurs valeurs, croyances, traditions et possibilités réelles. Ces peuples devaient décider très librement de la nature des liens les unissant à la métropole.
Nous reparlerons du P.P.F., toujours désigné comme « essentiellement fasciste ».
Ce n'est pas la Gauche qui chassa du pouvoir en 1935 Juan-Domingo Perón, chef des Descamisados et du Justicialisme, mais la Réaction la plus méprisable. Lorsque Perón reprit le pouvoir en 1973 et rentra d'exil, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Agé de 77 ans, déjà gravement malade, il retrouva un pays ruiné, en proie à l'inflation galopante, aux factions et à la terreur. Le Justicialisme est mort avec lui. Il renaîtra, espérons-le, sous une autre forme.
Tous ces Mouvements luttaient à la fois contre le communisme, le socialisme marxiste, les forces de la Réaction, les oligarchies financières et « la puissance coercitive du capitalisme international ».
Au sein de chaque nation, ces mouvements combattaient pour donner un nouveau sens à l'Histoire et c'est bien ce qu'il faut faire aujourd'hui. C'était la première étape d'une union des peuples occidentaux, menacés de mort, contre le bolchevisme, secret allié du capitalisme international.
Chaque nation devait faire son salut à sa manière. Pourtant, lorsqu'on relit les programmes de ces Mouvements, on constate qu'ils préconisaient, dans chaque pays, une révolution intellectuelle, morale, sociale et politique, beaucoup plus profonde que celles qui sont encore proposées par les vieux doctrinaires des IIe, IIIe et IVe internationales. La notion de Droite ou de Gauche est ici dépassée.
Lorsque José Antonio Primo de Rivera, fils de général, donna lecture, le 29 octobre 1933, au théâtre de la Comédie à Madrid, du programme de la Phalange, ce fut, parmi les auditeurs appartenant à la Droite, la stupeur et bientôt l'indignation.
José Antonio déclarait d'abord :
« L'Espagne est une unité de destin dans l'universel ».
Il affirmait ensuite que l'Etat national-syndicaliste protégerait la propriété privée, la propriété familiale, la propriété communale, et qu'il instaurerait la propriété syndicale. D'où création d'une propriété communautaire, en harmonie avec les intérêts de la nation.
Cela supposait, selon José Antonio, trois grandes réformes :
1) Nationalisation des services du crédit,
2) Révision radicale des formes de métayage en vigueur, afin que les grandes propriétés fussent exploitées au juste bénéfice des travailleurs de la terre et au profit de la collectivité
3) Participation réelle du travailleur aux bénéfices et à la plus-value des entreprises industrielles. Le syndicat vertical n'est pas représentatif, mais légalement participatif : c'est lui qui détermine la politique économique du pays.
Un pionnier, une « Vieille chemise » de la Phalange, Fernandez Cuesta, me dit qu'une bonne partie des assistants quitta le théâtre atterrée.
Trois ans plus tard, d'autres invités sortirent du Théâtre municipal de Saint-Denis non moins angoissés. Le P.P.F. de Jacques Doriot y célébrait son premier congrès national et le député-maire de Saint-Denis, élu contre Duclos, avait déclaré :
« Au Capital, sa place, mais rien que sa place,
Au Travail, sa place, mais toute sa place. »
Et encore :
« Entre les communistes et les Deux Cents familles, il y a du monde en France ! »
Enfin — rue de Belleville — en 1937 :
« Messieurs les communistes qui êtes dans la salle, vous savez qu’une fois de plus j'ai publiquement invité le camarade Maurice Thorez à cette réunion. Malheureusement, il n’est pas venu et il ne viendra pas sur cette estrade m'apporter la contradiction. Je vous prie donc de lui répéter ce que je vais vous dire : si vous croyez que le camarade Staline s'intéresse à vos augmentations de salaires, vous vous trompez beaucoup. Je le connais mieux que vous ; vos salaires, il s'en moque, et je vais vous dire ce qui l'intéresse: que nous nous battions à mort contre Hitler, afin qu'il puisse tirer les marrons du feu. »
Qu'ils fussent revêtus de chemises noires, brunes, vertes ou bleues, les hommes — et les femmes - désignés comme « fascistes » étaient tenus en suspicion par la Droite, le Centre, toutes les organisations et institutions du conservatisme social et politique. Le plus souvent, on les considérait comme des « communistes camouflés » et des agitateurs de la pire espèce.
La Droite classique et traditionnelle comprit trop tard le sens du drame. La Droite de l'argent et des « intérêts créés » subventionnait l'extrême-gauche et bientôt décernait aux Bolcheviks des brevets de patriotisme. Nous voulions faire l'Europe. Nous fîmes la guerre.
Tout ce qui constituait l'armature de l'Europe réelle fut sacrifié, fusillé, emprisonné, calomnié, isolé, finalement engagé dans des aventures sans issue et facilement rejeté dans le ghetto d'une Droite caricaturale et besogneuse.
Cependant, aujourd'hui même, la seule solution n'est ni à gauche, ni à droite. Elle est dans la synthèse des deux.
Communistes, marxistes, conservateurs aveugles et sourds, anti-Boches - il y en a toujours - redoutent plus que tout de voir surgir un Mouvement au sein duquel ouvriers, techniciens, patrons, employés, paysans, enseignants, intellectuels, seraient fraternellement unis. C'est pourquoi « le combat antifasciste » reste la base essentielle des propagandistes et agitateurs des diverses formations marxistes. C'est pourquoi tout ce qui contrarie la marche en avant des Marxistes est considéré comme « fasciste ».
Le « spectre qui hante le monde » n'est plus le communisme. C'est le « fascisme ». L'image du bolchevik des années 1925-28, de « l'Homme au couteau entre les dents », a été remplacée par celle du féroce SS - qui était du reste un SD - , gardien des camps de concentration... il y a plus de trente ans !
Peu importe que ces camps aient existé bien avant que Hitler ne prît le pouvoir. D'après Soljénitsyne, Martchenko, le Dr. de Toth, Sakharov, et d'autres témoins, la population des camps de concentration soviétiques peut être actuellement évaluée entre un million et demi et deux millions d'êtres humains. Peu importe que la terreur règne toujours derrière le rideau de fer, que les communistes triomphants massacrent et torturent en Indochine et en Afrique des dizaines de milliers d'innocents. C'est autour de quelques centaines de terroristes et activistes communistes, arrêtés et condamnés en Espagne ou au Chili, que l'on agite « l'opinion mondiale ».
En 1976, il n'y a pas au monde la moindre trace d'un pouvoir fasciste ou national-socialiste. Depuis 1945, il y a eu et il y a toujours d'innombrables dictatures militaires, policières, tribales, etc... Tout porte à croire que ce n'est pas fini. Mais enfin, on a pris l'habitude de désigner comme « fascistes » tous ceux qui gênent les exercices des communistes et autres gauchistes. Nous pouvons lire tous les jours que MM. Giscard, Chirac, Poniatowski, Lecanuet sont « fascistes », et j'ai lu que Jules Moch, Ramadier, Guy Mollet, De Gaulle, Pompidou l'étaient aussi.
Je lis qu'on nous prépare une « France soviétisée ». Elle l'est déjà plus qu'à demi ! La société de production-consommation est sous-soviétisée. Trop peu d'entreprises sont saines. La plupart sont directement menacées de l'intérieur : quatre ou cinq associations, dites syndicales, antagonistes y organisent un combat incessant. Chacune a pour but de défendre les intérêts de ses adhérents, au lieu de veiller à un intérêt commun, qui est bien évidemment celui de l'entreprise. Il n'y a plus de production cohérente possible.
Les splendides réussites économiques italienne et allemande d'avant la guerre ne peuvent être niées. Elles étaient dues à la solidarité populaire ouvriers-techniciens-patrons.
En France, il fallut attendre le 1er Mai 1941 pour qu'un chef d'Etat, enfin convaincu, parce que vaincu, le maréchal Pétain, commençât ainsi un certain discours, à Saint-Etienne :
« Ouvriers, techniciens, patrons... »
Encore était-ce parce qu'on avait pris la peine de lui expliquer le problème.
Aujourd'hui, le chef de l'Etat français veut que « progressent la rationalité et la justice dans le fonctionnement de l'économie mondiale ». Comment atteindre ce but, comment créer « un nouvel ordre économique mondial », alors qu'un sabotage systématique de l'utilisation des matières premières est organisé à la base, dans chaque nation, par une armée étrangère qui campe en Occident : communistes, marxistes et Cie ?
Tous les mouvements que nous avons évoqués ont lutté pour défendre l'entreprise à la base, à la fois contre un insupportable paternalisme et un pseudo-syndicalisme politisé. Avant de descendre dans la rue, c'est sur le Front du Travail que ces partis de synthèse ont livré bataille.
Avec De Gaulle et le mythe de « la participation », certains eurent l'illusion qu'une espèce de fascisme était au pouvoir. Pitoyable illusion que les Hexagonaux ont payée fort cher. Aujourd'hui, ce que l’on voit à la télévision, ce qu'on peut lire dans des journaux qui, le plus souvent, sont des bulletins publicitaires, prouve que la nation est incapable d'un effort collectif pour se sauver. Cependant Mussolini, Mustapha Kemal, Salazar, Antonio, d'autres encore, réussirent à tirer de l'abîme des peuples qui s'abandonnaient. Et maintenant ?
« Gauche, Droite... Ces mots n'ont pas de sens ! » nous disait en 1937 Drieu La Rochelle. De nos jours, la société occidentale telle qu'elle est conçue, telle qu'elle fonctionne, est indéfendable. Quand elle n'est pas criminelle, elle est absurde ou corrompue : seuls des individus de beaucoup de présomption et de peu de capacité prétendent le contraire. Depuis 1945, la fausse intelligence et l'imposture ont partout triomphé. Le nihilisme ne trouve pas devant lui des volontés, mais quelques bonnes volontés, des hommes las avant la bataille. Aucune doctrine hardie, cohérente. Aucune organisation politique, intellectuelle, spirituelle sérieuse. Un simulacre de Religion et l'Armée elle-même, deux fois décimée, ridiculisée par de fausses victoires, sont impuissantes ou complices. Le Bolchevisme va donner le dernier assaut. L'issue du combat ne semble pas douteuse. Lorsque, tout à coup...
SAINT-PAULIEN
Sources : Item « l’ordre » - mars avril 1976