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Une expérience inspirée des écrits attribués à Homère a permis de montrer que celles-ci étaient bien adaptées à la guerre.

Les volontaires ont globalement répondu positivement à l'expérience, bien que certains aient signalé de la fatigue et des douleurs. | Anastasia Lashkevich via Pexels

Des membres de la marine grecque se sont prêtés à une expérience singulière : arborer des répliques d'armures antiques et mimer des mouvements de combat. L'équipement en question, l'amure Dendra, est une cuirasse d'époque mycénienne, vieille de 3.500 ans. La démonstration a permis de conclure que cette armure, bien que très lourde (23 kilogrammes), était bel et bien adaptée à un combat soutenu, rapporte New Scientist.

Avec ses collègues, Andreas Flouris, de l'université de Thessalie, en Grèce, a recruté les volontaires afin d'assurer l'expérience. Au programme des soldats : marcher, courir, monter sur une réplique de char et effectuer des mouvements de combat avec une épée, une lance, une pierre, un arc et des flèches.

Si des chercheurs affirmaient que cette armure n'était en fait qu'une tenue d'apparat pour la civilisation mycénienne qui dominait autrefois la Grèce continentale et les îles de la mer Égée, la représentation prouve finalement que les guerriers d'élite de l'âge du bronze auraient bel et bien pu se battre avec de lourdes protections.

Tout au long des onze heures d'exercice, les chercheurs ont enregistré la fréquence cardiaque ainsi que la température corporelle des porteurs de l'armure. Les scientifiques ont aussi procédé à des analyses de sang et ont mesuré le coût énergétique de chaque activité. Celles-ci respectaient toutes à la lettre les descriptions réalisées par Homère, le célèbre poète épique.

«Bien que peu d'archéologues considèrent Homère comme une source fiable pour les guerres de l'âge du bronze, les protocoles rigoureux utilisés pour tester l'armure sont importants pour mesurer sa son aspect pratique en vue d'une utilisation prolongée au combat», commente Barry Molloy, de l'University College Dublin, en Irlande.

 

Onze heures d'endurance

Par ailleurs, les militaires ont suivi un régime méditerranéen inspiré de L'Iliade l'épopée de la Grèce antique attribuée à Homère, notamment à base de pain sec, de miel, de fromage de chèvre et d'oignons.

Les volontaires portant la cuirasse ont globalement répondu à l'expérience de façon positive, bien que certains aient montré des signes de fatigue et de douleur. Toutefois, ils auraient probablement pu déployer encore davantage d'efforts dans une situation réelle de combat «si leur vie en dépendait», analyse Yiannis Koutedakis, membre de l'équipe de recherche.

En parallèle, les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique informatisé afin de montrer comment un guerrier portant l'armure de Dendra aurait pu tenir les onze heures de combat dans toutes les conditions extérieures, excepté les plus extrêmes.

Sharon Stocker et Jack Davis, de l'université de Cincinnati (Ohio), indiquent que la démonstration de l'armure Dendra peut aider à analyser des artefacts similaires, à l'instar des armures découvertes dans la tombe du guerrier Griffon, en Grèce. « Nous doutons toutefois que les Marines helléniques l'adoptent bientôt comme équipement officiel», nuancent les chercheurs.

Elias Insa - 6 juin 2024

Repéré sur New Scientist

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