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C’est un cas qui fait penser à de la discrimination politique bien que l’entreprise soit dans son droit de mettre fin à une période d’essai : sur pression (comme souvent anonyme), Sinisha Milinov, militant politique identitaire, a été mis sur la touche de l’entreprise de fitness qu’il venait d’intégrer du côté de Rouen, pendant sa période d’essai. Ce dernier dénonce une décision prise en raison de son engagement politique de longue date dans la sphère identitaire.

De son côté, la direction de l’établissement, que nous avons eu au téléphone, évoque simplement la loi et le droit de mettre fin à une période d’essai sans avoir à se justifier.

Nous avons interrogé Sinisha Milinov pour en savoir plus sur le sujet, alors que ce sujet de la discrimination politique en raison d’un engagement, et même ici, d’une condamnation et d’une peine de prison (purgée), semble s’étendre largement en France. En effet, il suffit désormais bien souvent que sur simple pression de groupes militants d’extrême gauche, ou d’individus isolés, des personnalités politiques, des jeunes militants, se retrouvent mis sur la touche, écartés d’emploi potentiels, ou même licenciés (pour rappel, la discrimination politique est punie par le Code pénal). C’est d’ailleurs parfois à se demander ce que cherchent ces groupes de pression (au même titre que les terroristes économiques de type Sleeping Giants qui cherche à couler économiquement les dissidents), avec cette volonté d’ostraciser totalement des individus, de les condamner à une mort économique et sociale certaine.

Et cela sans que les principaux responsables politiques, y compris des partis dits d’opposition, ne s’en offusquent publiquement. Pour pousser à la radicalisation, rien de mieux que d’asphyxier, de tuer économiquement et socialement, des jeunes dont le seul « crime » a été de militer activement politiquement et ici, concernant Sinisha Milinov, d’être condamné et d’avoir purgé sa peine dans une affaire de droit commun teintée, tout de même, d’une cabale politique manifeste.

 

Breizh-info.com : Pouvez-vous tout d’abord vous présenter à vos lecteurs, et revenir sur votre engagement politique, qui comptera dans cette interview ?

Sinisha MILINOV : Je suis Sinisha MILINOV, jeune lanceur d’alerte de 23 ans qui milite depuis plus de 5 ans. Revenir sur toutes mes expériences serait trop long, j’ai pu m’impliquer dans de nombreuses associations et structures de la mouvance identitaire notamment à Lyon où j’ai dirigé la section locale de la Cocarde Étudiante pendant 2 ans et été l’un des fondateurs puis porte-parole des Remparts de Lyon pendant 2 ans également.

 

Breizh-info.com : Pouvez-vous nous décrire les circonstances exactes qui ont mené à votre recrutement dans une entreprise de Fitness à Rouen et comment s’est déroulée votre première semaine ?

Sinisha MILINOV : Étant à la recherche d’un emploi pour avoir un complément de revenu lors de mes études, j’ai simplement postulé à une offre d’emploi de commercial dans une société implantée à Rouen St-Marc depuis un peu plus d’un an. Après deux jours de formation par mon patron et mon manager, nous avons pu commencer notre activité de commercial avec les deux autres nouveaux employés du groupe qui débutaient également. Ayant de nombreuses expériences dans le commerce et une appétence pour le sport, ma première semaine s’est bien déroulée et j’ai pu réaliser plus de 2 000€ de ventes (abonnements, compléments alimentaires, coaching, goodies, etc.) pour la salle, ce qui me donnait droit à une prime intéressante doublée pour la rentrée de septembre.

 

Breizh-info.com : Comment avez-vous réagi lorsque votre manager vous a annoncé la rupture de votre période d’essai après vous avoir initialement félicité ? Quelles preuves ou éléments spécifiques possédez-vous pour confirmer que la décision de rupture de contrat était liée à vos opinions politiques ?

Sinisha MILINOV : Au fond de moi, je savais que cela allait arriver, tôt ou tard. J’avoue ne pas avoir été surpris, ni même déçu par ce retournement de situation. Les seuls éléments en ma possession sont les propos et l’attitude de mon manager lorsqu’il a dû m’annoncer cette décision qu’on semblait lui imposer. En m’accueillant dans son bureau une seconde fois, la première étant pour me féliciter de mes bons débuts, il m’a simplement demandé si je n’avais rien à lui dire et face à mon incompréhension, il a souligné qu’on m’avait « dénoncé » et que des personnes s’étaient plaintes de moi pour qui j’étais, non pas de mon attitude ou de mon comportement lors de mon activité.

 

Breizh-info.com : Votre engagement militant a-t-il influencé d’autres aspects de votre vie professionnelle ou académique par le passé ?

Sinisha MILINOV : Assumer publiquement ses idées est souvent une décision inconsciente et suicidaire, mais j’ai décidé de l’embrasser après la publication d’un premier article dans lequel on me pointait du doigt pour mon militantisme chez Génération Identitaire et la Cocarde Étudiante à Lyon. Pourquoi me cacher ? Certains employeurs se fichent de vos idées, tant que cela reste dans le cadre du privé et n’empiète pas sur votre travail. Pour mon militantisme, l’université de Lyon 3 où j’étudie m’a interdit d’accès à ses sites pendant près de 7 mois en 2 ans et a tenté de m’exclure définitivement à deux reprises.

 

Breizh-info.com : Vous avez été impliqué et condamné pour une agression à caractère raciste à Lyon. Pouvez-vous partager votre version des événements et expliquer ce qui s’est réellement passé ce soir-là ?

Sinisha MILINOV : À 5h du matin, la boîte de nuit s’apprête à fermer ses portes et les videurs nous invitent à sortir comme toutes les autres personnes. Nous nous dirigeons vers la sortie et c’est à ce moment-là qu’un groupe de plusieurs individus nous insulte dans notre dos de « nazi » et « facho ». Ce groupe nous avait visiblement identifié comme étant des militants de Lyon ou ces personnes m’avaient reconnu étant un militant exposé médiatiquement à cette époque-là. Je ne relève pas et nous continuons à nous diriger vers la sortie.

Ayant entendu les insultes, mon ami, Pierre-Louis, retourna à l’intérieur de la boîte de nuit et se dirigea vers ce groupe pour demander des excuses, mais aussi des explications. Sentant une tension, les videurs décident de séparer les groupes et nous accompagnent à la sortie. Suite à cela, j’ai pris la décision de discuter avec les videurs pour leur expliquer ce qu’il venait de se passer, mais aussi pour prévenir d’une éventuelle autre altercation.

Lors de notre discussion, trois individus faisant partie de ce groupe sortent de la boîte de nuit et commencent à rameuter les personnes présentes sur la place des Terreaux en les motivant avec des « ce sont des nazis, des racistes, venez ». L’objectif était sûrement d’établir une pression psychologique sur nous ou simplement, si bagarre il y avait, de nous tabasser voire nous tuer.

Les videurs ont rapidement assisté à cette scène et décidé de nous exfiltrer de la place pour éviter un bain de sang. Suite à cela, nous nous dirigeons vers le Vieux Lyon et malheureusement, décidons de revenir sur nos pas pour continuer à sortir et à essayer de trouver les derniers bars ouverts. En arrivant aux abords de la place, nous vérifions bien évidemment que leur groupe s’était bien dispersé et décidons de longer la place en passant par le Musée des Beaux-Arts. En passant par la rue Joseph Serlin, nous tombons sur la place Louis Pradel et nous allons vers le croisement de la rue Désirée avec cette place.

Par pur fruit du hasard et non pas pour nous tendre une embuscade, les trois mêmes individus, qui nous avaient insulté dans la boîte de nuit et tenté de rameuter du monde pour nous lyncher, passaient par la rue Puits Gaillot pour se retrouver dans notre dos.

Nous sommes sur la place Louis Pradel, à une dizaine de mètres devant ces trois individus, et ces derniers commencent à nous invectiver, à nous demander de venir à leur rencontre. Nous les ignorons, nous voulons continuer notre soirée et sûrement par frustration, ils commencent à nous courir après pour nous atteindre. La rencontre a lieu au croisement de la rue Désirée et la place Louis Pradel, où aura lieu la rixe.

À tour de rôle, ces trois individus commencent par pousser mon ami, Pierre-Louis, tout en l’insultant de tous les noms. Avec mes deux autres amis, nous décidons de nous interposer, de repousser les tentatives d’attaque et de les calmer en leur disant de nous laisser, de repartir de leur côté. Ce qu’ils refusent bien entendu. Un autre homme, qui n’avait de lien avec aucun des deux groupes, se trouvait entre nous et essayait de calmer tout le monde pour éviter une escalade. Malheureusement, un des trois autres individus frappe Pierre-Louis et la bagarre commence. Ce dernier finit rapidement au sol à cause d’une attaque en supériorité numérique, deux individus le mettent au sol et lui assènent des coups de pied dans la tête ainsi que dans le ventre. Le troisième individu ? Il décide de m’attaquer en traître en m’assénant plusieurs coups dans le dos et visage. Forcément, je réagis, l’agrippe pour le frapper plusieurs fois, pour le calmer, ce qu’il fera rapidement. Mes deux autres amis ne sont pas visés et la tierce personne, impuissante, assiste à la scène.

En se relevant, mon ami, Pierre-Louis, étourdi par la soirée, stressé par les coups violents qu’il a reçus au visage et au corps, décide de réagir à plusieurs reprises (NDLR : des coups de couteau qui occasionneront des ITT allant de 4 à 10 jours). Je n’assiste même pas à la scène, je suis concentré sur celui qui vient de m’attaquer et en me retournant, je vois les conséquences de ses actes. Il est trop tard, le mal est fait, et tout le monde se disperse.

Concernant ma condamnation, j’ai publié une vidéo le 2 juillet pour en parler plus en détail. Elle est encore disponible sur ma chaîne YouTube.

Tout n’a pas été retenu contre moi, et entre ce qui est raconté dans les médias d’opinion de gauche, avec les témoignages qui changent d’un média à l’autre des « victimes », et la réalité, il y a un monde. Bien que incomplet et insatisfaisant pour tout le monde, le procès a permis de démêler le vrai du faux : absence d’insulte raciste prononcée avant et pendant « l’agression » ; le caractère belliqueux des « victimes ».

 

Breizh-info.com : Quelles leçons tirez-vous de ce procès et de la manière dont il a été traité par la justice et les médias ?

Sinisha MILINOV : Les leçons que j’en tire ? La République et la justice française préfèrent me savoir mort que de me laisser me défendre lorsqu’on m’attaque dans mon dos.

  

 

Breizh-info.com : Vous êtes perçu comme une figure de l’ultradroite lyonnaise et avez été lié à plusieurs manifestations et incidents. Comment répondez-vous à cette image publique ?

Sinisha MILINOV : Être engagé à visage découvert amène son lot de problèmes, de tentatives d’atteinte à son image, que cela soit en détournant des faits ou en inventant totalement. Mon militantisme a toujours été dans le respect de la loi. La seule fois où les institutions ont voulu s’attaquer à moi, elles ont perdu en appel dans l’affaire de l’interdiction du Lugdunum Suum de 2022.

 

Breizh-info.com : Quel a été l’impact de votre condamnation sur votre vie personnelle, professionnelle et militante ? Avez-vous envisagé d’adopter une approche différente vis-à-vis de vos engagements ?

Sinisha MILINOV : La République et la justice française ont voulu faire de moi un exemple, me guillotiner sur la place publique. À leurs yeux, j’aurais dû me laisser faire tabasser, quitte à risquer d’y passer

 

Breizh-info.com : Quelles leçons tirez-vous de ce procès et de la manière dont il a été traité par la justice et les médias ?

Sinisha MILINOV : Les leçons que j’en tire ? La République et la justice française préfèrent me savoir mort que de me laisser me défendre lorsqu’on m’attaque dans mon dos. Être engagé à visage découvert amène son lot de problème, de tentative d’atteinte à son image, que cela soit en détournant des faits ou en inventant totalement. Mon militantisme a toujours été dans le respect de la loi. La seule fois où les institutions ont voulu s’attaquer à moi, elles ont perdu en appel dans l’affaire de l’interdiction du Lugdunum Suum de 2022.

 

Breizh-info.com : Pensez-vous qu’il soit possible de concilier votre engagement idéologique avec une vie professionnelle sans incidents ? Comment percevez-vous le rôle des réseaux sociaux et des médias dans la diffusion de votre image publique et dans le traitement des événements auxquels vous avez été lié ?

Sinisha MILINOV :  Concilier les deux est non seulement possible, mais c’est un défi qu’il est nécessaire de relever. La lâcheté n’est pas une condition sine qua non pour rester en vie. Cette conciliation peut prendre des formes diverses au fur et à mesure de la vie, de la situation de chacun, mais tout le monde doit agir autant qu’il peut, à son niveau, c’est une question de survie.

Les médias et réseaux sociaux cherchent d’abord à vendre du buzz avant de vérifier l’information, mon affaire n’a pas dérogée à cette règle. Tout le monde voulait sa part de buzz dans cette histoire, l’objectif final ? Me tuer et m’enterrer le plus profond possible, pour que je ne puisse jamais me relever.

 

Breizh-info.com : Quel message aimeriez-vous partager à ceux qui suivent votre parcours et ont des opinions divergentes sur votre militantisme et vos actions ? Et à ceux qui, aujourd’hui, pratiquent la discrimination politique, essentiellement vis à vis de militants classés à droite, en raison de convictions, ou surtout d’une peur bleue des pressions qu’ils pourraient subir ?

Sinisha MILINOV : Si vous suivez mon parcours, vous n’avez pas d’opinion divergente concernant mon militantisme. Ceux qui pratiquent la discrimination politique ? Ils ont le droit de le faire, même si cela n’est pas confirmé par les textes de loi. Quelle institution voudrait condamner une entreprise qui a tout fait pour se débarrasser de vous, alors que le système fait tout pour vous éliminer ?

Propos recueillis par YV

Photo  d’illustration : DR
Source : Breizh-info.com - 07/11/2024

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