Quand j’allais à l’école, dans les années 1960, la chronologie présidait encore à l’enseignement des matières. Au fil des réformes néolibérales, la chronologie des événements a été abandonnée au profit de vignettes historiques, géographiques, littéraires, artistiques, choisies pour illustrer un sujet à la mode (les migrations, le racisme, l’orientation sexuelle) sans aucune autre logique.
Les événements sont coupés de leurs causes et de leurs effets, si bien qu’on ne peut pas les comprendre et, d’ailleurs, ça n’a pas d’importance. La question du pourquoi a été rayée de la langue française, car probablement trop dangereuse pour les pouvoirs en place. Les élèves sont promenés à travers l’histoire, la géographie, les auteurs, un peu comme des touristes dans un bus. Le bus s’arrête, les touristes descendent, prennent des photos tout en écoutant distraitement le guide et remontent. Ils ne viennent pas découvrir un pays, une langue, une culture, ni faire connaissance avec ses habitants, et ils seraient le plus souvent même incapables de placer sur une carte l’endroit où ils sont. Leur seul but est de prendre des photos qu’ils pourront fièrement exhiber à leur retour, tels des diplômes arrachés haut la main, en se vantant du nombre de pays qu’ils ont fait : Moi, l’année dernière j’ai fait le Zimbabwe, l’année prochaine, je ferai la Corée du nord.
Pour l’enseignant d’histoire, de géographie, de français ou même de science, c’est à peu près la même chose. La seule chose qui lui importe, c’est de boucler le programme à la fois utopique, démesuré et superficiel imposé par sa hiérarchie pédagogiste, sans y laisser sa peau.
Soi-disant placés au centre du système éducatif, mais en réalité abandonnés à eux-mêmes, les pauvres enfants deviennent plus bêtes, plus déboussolés, plus malheureux et plus dégoûtés de l’école et de l’étude, d’année en année, mais qu’importe ! Ils sont destinés à faire de la chair à canons, docile et corvéable à merci, pour les industriels, les généraux, les milliardaires et les dirigeants, tous plus avides, plus corrompus et plus inhumains les uns que les autres, maintenant que plus rien ne les arrête puisqu’ils ont réussi à se débarrasser de tous les contre-pouvoirs.
Lorsque l’éducation nationale a fini son travail d’abrutissement, les médias qui diffusent la propagande d’État prennent la relève : il ne s’agirait pas que la piétaille abêtie et embrigadée se réveille au moment où elle va devenir productive ! Les méthodes et le but sont les mêmes. Empêcher les gens de réfléchir et de se réveiller. Le mythe de la Caverne de Platon s’applique parfaitement à notre époque. Nous sommes enchaînés, de l’enfance à la mort, devant un mur opaque de mensonges, de faux-semblants, de censure et de menaces, et gare à celui qui tente de dénoncer l’imposture !
Comme à l’école, les informations qui nous arrivent par la voie officielle, sont parcellaires, sorties de leur contexte, mensongères et carrément inversées. Le but est de nous faire vivre dans un brouillard épais de menaces plus ou moins fabriquées, contradictoires et incompréhensibles, pour nous paralyser, nous désorienter et nous ôter toute envie d’aller voir plus loin, pendant que les oligarques et l’État profond, c’est-à-dire la haute administration pantouflarde et carriériste, font tranquillement avancer leur agenda, qui consiste à faire table rase du passé pour créer un monde nouveau, le rêve du démiurge.
Nous dormions tous profondément pendant que notre élite peaufinait sa stratégie, préparait les esprits à la Mondialisation heureuse et utilisait chaque opportunité de saper l’ancien monde. Nous dormions tous, à part les Gilets jaunes, qui ont senti les premiers les effets bienheureux des réformes et sont sortis dans la rue pour exprimer leur reconnaissance. Hélas Macron n’a pas compris leur message et a réprimé leurs expressions de gratitude dans le sang. Un triste malentendu ! Nous dormions tous donc, quand le Covid nous a réveillés en sursaut.
Deux électrochocs coup sur coup
Je ne sais pas si ce début de contestation a fait peur aux mondialistes ou s’ils ont pensé que la situation était propice à un électrochoc, mais ils ont décidé de nous faire bénéficier d’un entraînement accéléré à l’obéissance aveugle avec l’opération Covid. Il faut le reconnaître, les gouvernements et les médias ont fait très fort. Ils ont réussi à nous rendre fous de terreur, à nous faire croire tout et son contraire et à nous manœuvrer comme des soldats de plomb pendant plus de deux ans.
Le clou de l’opération a été le confinement (lockstep) dont le scénario avait été annoncé largement à l’avance, en 2010, dans un document de la fondation Rockefeller. « En France, le plan blanc prévu en cas d’épidémie n’a pas été appliqué et a été remplacé par ce confinement aberrant, sorti du cerveau des mondialistes et dont la mise en œuvre dans les pays occidentaux a été organisée par Mc Kinsey » nous explique Jeremy Warner (sûrement un complotiste !) dans un article de The Telegraph traduit sur le blog Sam-la-touche. Un confinement qui « a eu les effets escomptés. Comme une guerre majeure, la pandémie a laissé un héritage dévastateur. De la crise des finances publiques à l’inflation à deux chiffres, en passant par la hausse des taux d’intérêt et l’instabilité géopolitique croissante, le confinement a changé le monde tel que nous le connaissons. Il a considérablement accéléré le passage d’une ère de relative abondance, de stabilité des prix, de mondialisation et de crédit ultra bon marché à une ère d’inflation, d’austérité, d’insécurité, de conflit entre superpuissances et d’incertitude chronique. »
Évidemment à l’époque, ils n’avaient peut-être pas prévu que la guerre en Ukraine viendrait si vite, ni que les sanctions qu’ils prendraient inévitablement puisque c’est tout ce qu’ils savent faire, se retourneraient contre nous, décuplant l’instabilité et la pauvreté et, à terme, la colère des populations.
Tout cela, c’est de la faute du vilain Poutine qui n’a pas voulu ouvrir son pays aux entreprises et aux valeurs occidentales (traduire : renoncer à son indépendance et à ses traditions, offrir ses ressources aux Occidentaux, adorer le dollar, adhérer au wokisme, au LGBtisme, etc.) et qu’il a fallu mettre au pas.
L’US/OTAN/UE avaient prévu de mettre des bombes atomiques en Ukraine pour tordre le bras de Poutine, un sport dans lequel ils excellent, mais il a déjoué leurs plans et attaqué le premier. Quel malade ! Comme l’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN ni de l’UE, nous ne comprendrions rien à cette guerre sans nos brillants experts de plateaux qui ont fait, en un clin d’œil, leur mue de virologues acharnés à sacrifier toute la population pour enrichir Big Pharma à militaires acharnés à sacrifier tous les Ukrainiens pour enrichir les États-Unis et l’industrie de l’armement. Voilà :
D’abord la guerre a commencé en février dernier par l’invasion non provoquée de la Russie, quand Poutine a décidé, un beau matin, d’attaquer l’Ukraine par pure méchanceté, et non pas parce, suite au coup d’Etat étasunien du Maïdan de 2014, les Ukrainiens avaient fait 14 000 morts civiles en bombardant leur propre province du Donbass et qu’ils s’apprêtaient à finir le boulot. Heureusement, poursuivent d’une seule voix nos experts stipendiés, Biden a enfourché son blanc destrier et, bien attaché sur sa selle pour ne pas tomber, s’est vaillamment porté au secours de la victime innocente, comme les Américains, ces bienfaiteurs de l’humanité, en ont l’habitude. Puis, tel l’archange Saint Michel, il a écrasé le serpent russe sous son talon. Cela fait neuf mois que l’armée russe est en déroute. Elle doit être arrivée en enfer depuis le temps qu’elle court ! Prends ça dans la figure, Poutine !
Pendant ce temps, dans notre camp, le camp du bien, tout roule. Les Ukrainiens et les mercenaires de l’OTAN poursuivent les Russes qui ne cessent de se replier. Ils détruisent le matériel des Russes, abattent en masse les soldats russes et exécutent les prisonniers russes qui l’ont bien mérité. Leur victoire est d’autant plus extraordinaire que rien de tout cela n’était prévisible. Ça nous est tombé dessus complètement par surprise. Il y a bien encore quelques complotistes pour prétendre que tout cela était programmé, la preuve, les États-Unis cherchent à séparer l’Ukraine de la Russie pour y installer des missiles nucléaires depuis la fin de la guerre froide, cf Le grand échiquier de Brzezinski, la preuve, le rapport de la Rand Corporation pour déstabiliser la Russie, publié en 2019 et sponsorisé par l’armée américaine, selon le site lui-même, la preuve, l’interview d’Arestovich, en 2019, dans lequel il explique que, sans une bonne guerre, l’Ukraine ne serait jamais acceptée dans l’OTAN : « Dans ce conflit, nous serons activement soutenus par l’Occident – avec des armes, des équipements, de l’assistance, des nouvelles sanctions contre la Russie, et même possiblement l’introduction d’un contingent de l’OTAN, une zone d’exclusion aérienne, etc. Nous ne perdrons pas, et c’est bien ». Mais depuis quand les preuves prouvent-elles quelque chose quand elles ne vont pas dans notre sens ?
Nous avons une chance folle, nos dirigeants, les dirigeants de l’UE/US/OTAN, sont de loin les meilleurs du monde ! Imaginez, déjà, grâce à eux, nous fabriquions notre propre réalité, comme l’a expliqué G.W Bush en 2004 dans le New York Times : « Nous sommes un empire maintenant, et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité » et nos propres preuves ; et désormais grâce à eux, nous sommes capables de faire marcher nos économies sans gaz, ni pétrole, ni engrais, ni métaux rares, ni rien !
Notre peuple est lui aussi le meilleur du monde. Les occupants de la caverne française, tous unis derrière leurs intrépides leaders, attendent avec impatience que tous les Ukrainiens y soient passés, pour aller à leur tour s’immoler sur l’autel du dieu dollar. Pour le moment, les valeureux va-t-en guerre de salon, dont le combat sans concession contre les climato-sceptiques, antivax, complotistes, négationnistes, anti-migrants, pacifistes et autres suppôts de Poutine, fait notre fierté, ces valeureux défenseurs du camp du bien communient, par TV interposée, avec les courageux Ukrainiens, leurs frères, qui se sacrifient par milliers, pour l’amour de leur président Zelensky et de l’US/UE/OTAN…
Bien que nous ne représentions que 15% du monde, que la Chine domine désormais l’économie mondiale et que nos armes n’arrivent pas à la hauteur de celles de la Russie, nous avons quasiment écrasé la Russie et mis au pas la Chine et le reste du monde… Et après ça, on nous dit que Dieu n’existe pas !
Tout s’explique enfin
Pour croire à de telles fables, il faut être allé à l’école de la République, l’école de l’ignorance comme dit Jean Claude Michéa, l’école qui nous désapprend à penser, l’école qui fait de nous des perroquets qui répètent fièrement la propagande officielle comme s’ils venaient de l’inventer. Quelqu’un a dit : « Le problème de l’ignorance, c’est que, ni sage ni bon, l’ignorant est content de lui ». Et content de ses parents, de ses maîtres et de ses dirigeants !!!
Mais il y a des moments dans l’existence où, tout à coup, les fils se relient et on comprend enfin ce qui se passe. Ce moment de vérité, d’illumination, peut être collectif ou individuel. Certains grands esprits comprennent tout bien avant les autres qui, eux, peuvent mettre des décennies, parfois des siècles à l’échelle d’un pays, à comprendre à leur tour. Alors les pouvoirs s’affolent et instaurent des dictatures pour contenir la vérité, une vérité qui remettrait en question leur pouvoir et leurs sales méthodes pour l’augmenter, car, comme les entreprises capitalistes qui sont obligées de grossir pour survivre, il faut sans cesse augmenter son pouvoir pour le garder.
La vérité que les puissants occidentaux et autres oligarques mondialistes ont essayé de nous cacher pendant 60 ans, la vérité que les pays qui ont subi ou subissent le joug occidental et ses entreprises de déstabilisation ont compris depuis longtemps mais qui commence seulement à filtrer en Occident, tant il est difficile de voir ce qui est sous notre nez, surtout si ça nous dérange, la vérité, c’est que pratiquement tout ce qui se passe aujourd’hui est programmé depuis les années 1960. Il s’agit d’un vaste projet de domination du monde par les États-Unis avec la complicité des élites compradores européennes. Tout n’était pas caché, mais l’essentiel était tenu secret, à savoir les véritables objectifs des puissants qui se réunissaient en secret et des organismes internationaux qu’ils mettaient en place.
Le programme, tout le monde le connait maintenant grâce au récent ouvrage de Klaus Schwab, président fondateur du Forum économique mondial, The great reset. Avec une franchise déconcertante et une inconscience sidérante, l’auteur nous explique comment sa caste est en train de finir de mettre la main sur le monde entier et de dépouiller ses habitants de tout ce qu’ils possèdent, y compris la vie, soi-disant pour le bien de la planète mais en réalité au profit d’une poignée de milliardaires. La date de la parution de cet ouvrage, juillet 2020, en plein milieu de l’opération à leurs yeux réussie du Covid, puisqu’elle leur a permis de franchir une étape décisive dans le contrôle des populations, laisse à penser qu’ils ont cru qu’ils avaient remporté la victoire, qu’il n’était plus possible de revenir en arrière et qu’ils pouvaient donc en toute sécurité se laisser aller à quelques vantardises, car je doute que Schwab ait publié son livre sans l’aval de ses commanditaires, les États-Unis…
En 1967, a paru le livre « The Year 2000: A Framework for Speculation on the Next Thirty-Three Years », de Herman Kahn et A. J. Wiener. Il contient une liste des probables futures évolutions technologiques qui devaient permettre aux puissances d’argent occidentales de contrôler complètement la terre et ses habitants. Selon Johnny Vedmore, un journaliste anglais d’investigation indépendant : « Depuis la fin des années 1960, Klaus Schwab tente de créer le monde prédit par Herman Kahn (…) Il suffit d’étudier une liste plus fine des prédictions de Kahn pour constater que toutes les idées promues par Schwab sont presque entièrement fondées sur ″L’an 2000″ de Kahn et sur cette vision documentée de ce à quoi notre avenir pourrait ressembler ».
Ça c’était l’objectif secret, pour ce qui est de l’objectif officiel, il est défini par le Club de Rome, créé en 1968, et dont le fondateur, Aurelio Peccei, a publié, en 1972, « Les limites de la croissance ». Il s’agit de protéger la planète contre ceux qui la saccagent. Pas le capitalisme débridé, sans foi ni loi, et jamais rassasié de profits et de nouveaux marchés, non, nous autres, pauvres débiles mentaux qui ne trions pas nos déchets, roulons en voiture, allumons le chauffage et osons respirer ! C’est le début de la culpabilisation destinée à nous faire accepter notre propre sacrifice sur l’autel de la protection de l’environnement ou du climat, en réalité du triomphe du capitalisme et des capitalistes.
Dans un rapport de 2012, le Club de Rome accentue la pression et, tel Nostradamus, prédit l’effondrement pour 2030, du fait de la diminution des ressources et de la dégradation de l’environnement. C’est sans doute pour ne pas faire mentir la prédiction du sacro-saint Club de Rome que l’Union européenne vient de nous priver des ressources fiables et bon marché de la Russie. Comme on dit, aide-toi, le ciel t’aidera !
Par chance pour les États capitalistes à la solde des oligarques, les fausses menaces et les faux ennemis, qu’ils peuvent brandir pour tétaniser leurs populations, ne manquent pas. En plus de la menace écologico/climatique, il y a le terrorisme, le vrai communisme, les gilets jaunes, les complotistes, la Russie et tous les pays non alignés (85% du monde) jusqu’à la minuscule île de Cuba ! On ne lésine pas en haut lieu, c’est open bar !
Ce qui rend l’émergence de la vérité difficile c’est le mélange de vrai et de faux. C’est vrai, par exemple, qu’il y a un réchauffement climatique, mais il est infinitésimal et l’homme n’y est pour rien. De toute façon le climat n’est pas régulable et il a eu des refroidissements et des réchauffements de tous temps. Comme le souligne Frank Pengam sur le site Geopolitique-profonde : « Chaque fois que vous entendez les médias grand public parler de températures record, ils utilisent une infime partie de l’histoire météorologique mondiale remontant à un peu plus d’un siècle (…) Les propres données de la NOAA montrent que la température moyenne de la Terre a augmenté de moins de 1°C au cours du siècle dernier. Ce n’est rien, alors pourquoi toute cette panique ? Disons simplement que les contrôles du carbone sont un outil puissant pour microgérer la population et justifier l’autoritarisme au nom du « plus grand bien ». »
Pour reconstruire, il faut détruire
Le monde occidental des années 1960 n’était pas parfait, mais il était tout de même un des meilleurs que l’Occident ait connu, au moins du point de vue économique, social et démocratique. Cependant il avait un gros défaut, aux yeux de Wall street et la City qui dirigent (encore) ce monde, l’économie était régulée, notamment les flux d’argent et de main d’œuvre. Ce défaut n’en étant pas un pour le peuple, on ne pouvait donc pas trop l’évoquer. Du coup, les porte-paroles médiatiques du pouvoir ont défendu les réformes décidées par la finance – l’ennemi de Hollande, vous vous souvenez ? – en prétendant qu’elles avaient pour but de mettre fin à toutes sortes de fléaux sociaux comme le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et d’une façon générale l’intolérance et le fanatisme, qu’ils soient religieux, nationaux ou sociétaux. Mais quand on analyse les solutions que nous concoctent les maîtres du monde autoproclamés et leurs valets, on voit bien qu’elles n’ont pas pour but d’améliorer ou de pacifier la situation, mais, bien au contraire, d’exacerber les tensions et de diviser pour régner, pour au bout du compte déréguler fanatiquement l’économie et accentuer fanatiquement le contrôle et la répression.
Le projet de domination mondiale étasuno-européen basé sur la prédation et le pillage des ressources du monde entier et la dépossession de tous les terriens, nécessitait, évidemment, de détricoter toutes les avancées sociales des pays européens qui coûtaient trop cher.
La destruction de la sécurité sociale française est emblématique. Elle a été attaquée par le patronat tout de suite après sa mise en place par les ministres communistes de Charles de Gaulle. Mais les plus gros coups ont été portés lorsqu’il est devenu clair que l’URSS, qui représentait la seule alternative au capitalisme, était discrédité et moribond. Dans un long article paru sur Le vent se lève intitulé La souveraineté populaire sur le travail est une urgence, Bernard Friot détaille les étapes du démembrement de la Sécu qui a pour but, évidemment, de la privatiser :
« …le démantèlement de l’assurance maladie au profit des mutuelles (privées) est une tragédie en trois actes, indissociable de ce qui s’est passé en matière de retraite avec les régimes complémentaires, posés eux aussi comme modèles à généraliser contre le régime général.
Le premier acte remonte à la révision du Code de la Mutualité en 1985 et à la loi Évin de 1989 qui crée un marché des complémentaires de santé. »
Le second acte est celui de l’extension à la santé de la Contribution sociale généralisée (CSG) avec la construction de la logique du « panier de soins ». Lorsque Lionel Jospin supprime la cotisation salariale à l’assurance maladie en 1997 pour la remplacer par la CSG, il opère un acte politique majeur contre le régime général d’assurance maladie (…) Le but est d’en finir avec l’originalité du régime général et de créer les conditions de la marchandisation capitaliste des soins.
Enfin, le troisième acte est celui de l’obligation du financement de la complémentaire par les employeurs. Là, c’est François Hollande qui est à la manœuvre (…) À la place de la logique du régime général de Sécurité sociale « de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins » s’imposerait alors celle du « j’ai cotisé, j’ai droit », qui est une marchandisation capitaliste du rapport aux soins.
C’est bien sûr la même logique qui préside à la réforme des retraites comme à toutes les réformes. La nationalisation d’EDF est, contrairement aux apparences, une étape nécessaire pour la privatiser.
De la mondialisation heureuse à la troisième guerre mondiale ?
Pour finir sur une note optimiste, voilà l’analyse et les prédictions de Mike Whitney sur la situation géopolitique dans un article paru le 3 novembre 2022 et traduit par le site Entre la plume et l’enclume :
La guerre en Ukraine est : « une guerre qui a été minutieusement planifiée, instiguée et (maintenant) poursuivie par Washington et ses mandataires. C’est ce qui se passe réellement. Les conflagrations de plus en plus violentes que nous voyons apparaître en Ukraine et en Asie ne sont pas le résultat de « l’agression russe » ou du « méchant Poutine ». Non. Elles sont la concrétisation d’une sinistre stratégie géopolitique visant à étouffer l’ascension fulgurante de la Chine et à préserver le rôle dominant de l’Amérique dans l’ordre mondial. Peut-il y avoir le moindre doute à ce sujet
Non, aucun
Notre thèse est donc simple : nous pensons que la troisième guerre mondiale a déjà commencé. C’est tout ce que nous disons. Les ruines que nous voyons en Ukraine ne sont que la première salve d’une troisième guerre mondiale qui a déjà déclenché une crise énergétique sans précédent, une insécurité alimentaire mondiale massive, une rupture catastrophique des lignes d’approvisionnement mondiales, une inflation généralisée et hors de contrôle, la réémergence constante d’un nationalisme extrême et la redivision du monde en blocs belligérants. Quelle autre preuve vous faut-il ?
Et elles sont toutes d’ordre économique. Les origines de ce conflit remontent toutes aux changements sismiques de l’économie mondiale, à la montée de la Chine et au déclin inévitable des États-Unis. »
Ah zut, finalement il n’est pas très optimiste ! Le mieux que je puisse faire en ces temps troublés et incertains, c’est de nous offrir comme antidote, à nous qui avons appris à nous méfier des uns les autres et de tout ce qui est différent ou plus grand que nous et qui, du coup, vivons dans une grande solitude, la conclusion du livre de Jacques Monod : le hasard et la nécessité, un grand classique de la pensée contemporaine :
« L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. »
Dominique Muselet
Source : Réseau International