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On rencontre souvent des interprétations de mythes faites à partir de la littéralité de ce qu'on y lit. Une première lecture de ceux-ci y conduit indubitablement. Mais les mythes des différentes traditions sapientielles présentent différents degrés d'interprétation, chacun d'entre eux étant approprié au type d'homme qui y accède. Ceux qui connaissent l'ésotérisme qu'ils contiennent doivent s'efforcer de les interpréter en profondeur : dans une perspective métaphysique.

 

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À titre d'exemple, nous avons, comme nous l'expliquent les Eddas, ce qui s'est passé entre Sigmund et Odin et l'intervention du dieu pour faciliter la mort du héros. Nous ne devrions pas, à cet égard, faire des réflexions qui appartiennent à un plan différent de celles que nous devrions faire sur les influences que la déesse Freya aurait pu avoir sur les décisions d'Odin... et ce plan devrait être le plan métaphysique et non le plan humain.

Au-delà des commentaires mondains sur les prétendues « calzonacerías » du dieu qui écoute ce que lui dit sa femme, nous devons nous élever à un niveau d'interprétation ésotérique et, par conséquent, nous n'avons pas moins à nous rappeler certains commentaires très justes qu'Enrique Ravello a faits il y a de nombreuses années sur la race solaire des Tuatha de Dannan, dont la tradition celtique nous parle dans « Le livre des invasions ». Nous avons été frappés par le fait qu'une race solaire ait le nom de « Dannan » associé à son ethnonyme, car ce terme nous semblait renvoyer à des divinités de type démétrique-chtonien-matriarcal.

Ravello a fait une comparaison très éclairante avec Shiva et Kali. Kali danse autour de son consort Shiva, symbolisant en réalité la shakti (énergie cosmique) qui, par son action, permet au Principe (Shiva - ou, selon l'approche, brahman) de passer de la puissance à l'acte (de s'actualiser) et donc de se manifester ; tout comme l'atman (la semence divine) peut s'actualiser dans l'homme différencié grâce à l'activation de ladite énergie (appelée, chez l'être humain, kundalini). Ainsi, Dannan serait l'équivalent de Kali (la shakti) et expliquerait de manière satisfaisante la conquête du divin (à partir de l'activation de la shakti-kundalini-Dannan) par cette race solaire (les Tuatha). Et, de la même manière, Freya symbolise (non pas sur un plan exotérique mais sur un plan ésotérique) cette shakti qui actualise Odin pour qu'il se manifeste et, sur le plan sensible de la réalité, prenne des décisions et agisse. C'est dans ce sens qu'il faut interpréter l'influence de Freya (ou de Héra) sur les décisions d'Odin (ou de Zeus).

Nous répétons que dans un environnement purement religieux et exotérique, les mythes seraient perçus d'un point de vue littéral, mais dans un environnement traditionnel, il serait inexcusable de ne pas percevoir l'arrière-plan principal des mythes, qui est de nature métaphysique et ésotérique.

Si, par exemple, Odin brise l'épée de Sigmund, nous devons y voir le reflet de la spiritualité traditionnelle, pour laquelle le monde des hommes et celui des dieux ne sont pas irrémédiablement séparés. Par leurs rites, les hommes peuvent interagir avec le monde nouménal (des dieux) et ce dernier, par ces rites, peut se manifester dans le monde sensible et, en outre, - dans le cas de l'initié - être un symbole - cette manifestation nouménale - des effets suprasensibles réels que l'homme, en conséquence de ses actes, peut éprouver dans son for intérieur. Nous comprendrons ainsi comment les dieux apparaissent dans l'Iliade s'affrontant sur le même champ de bataille où s'affrontent les armées achéenne et troyenne, et nous comprendrons aussi comment le héros Diomède attaque - au cours de cette guerre - Aphrodite et la blesse à la main, ou comment il blesse lui-même Arès au flanc d'un coup de lance et oblige le dieu qui saigne à se retirer dans l'Olympe.

Nous pourrions comprendre la confrontation entre Diomède et Arès comme celle du héros qui a atteint l'éveil au premier principe non manifesté et qui est donc au-dessus de la divinité d'Arès, qui, en tant que dieu, fait partie du monde manifesté (même s'il est subtil). On pourrait également interpréter qu'en blessant Arès, il blesse sa propre fureur, symbolisée par ce dernier, comprenant ainsi le déconditionnement des turbulences mentales que l'initié doit réaliser sur son chemin vers la conquête de l'Éternel et de l'Impérissable dans son propre être.

Dans les vers de l'Iliade, les dieux et les héros se côtoient et interagissent, comme un reflet fidèle de la proximité ontologique qui existait entre eux, et les dieux prennent l'un ou l'autre parti sur le champ de bataille. C'est une conséquence du fait que l'homme a été intérieurement transfiguré et est devenu un héros : il a réveillé, activé et actualisé la divinité dormante que nous portons tous en nous... il lui parle et regarde donc le dieu sur un pied d'égalité.

Du point de vue de la métaphysique, toute interprétation des mythes basée sur des critères rationalistes, psychologiques, moraux, bref, humains, est donc déplacée.

Eduard Alcántara

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Source : https://septentrionis.wordpress.com/2019/09/22/interpretacion-metafisica-de-los-mitos/

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