Une pièce de monnaie découverte l’année dernière en Angleterre a été identifiée comme représentant Julien II, le dernier empereur païen.
L’empereur Julien II sur une pièce de monnaie
Au mois de mars 2020, près de King’s Lynn, dans le Norfolk, comté de la côte Est britannique, deux personnes parties en prospection avec des détecteurs de métaux avaient alors découvert dans un champ un butin peu commun, comprenant environ 15 pièces d’or et 226 pièces d’argent.
Parmi le magot en question, figurait ainsi une pièce de monnaie romaine représentant Julien II. Ce dernier, aussi nommé Julien l’Apostat, membre de la première dynastie chrétienne de Rome, a fait revivre le paganisme lorsqu’il est devenu empereur en 361.
Elle semble avoir été cachée pendant la « Coalition barbare » de 367, aussi appelée « Grande conspiration », une période de grande agitation dans la Grande-Bretagne romaine. Un expert du British Museum a suggéré qu’une rainure sur la pièce autour des yeux de Julien pourrait être un « acte d’effacement contre le dernier empereur païen ».
Mais Adrian Marsden, numismate au Norfolk Historic Environment Service, pense qu’il s’agit plutôt d’un dommage accidentel, car les autres pièces de Julien découvertes dans le magot n’ont pas été touchées.
La pièce représente Julien l’Apostat, membre de la dynastie chrétienne de l’Empire romain, qui a contribué à rétablir le paganisme. Source : Andrew Williams, Conseil du comté de Norfolk, via la BBC
Mort au combat en Perse
Cette découverte est l’occasion de se replonger dans le contexte de l’époque. Constantin Ier (de 324 à 337 apr. J.-C.) s’est converti au christianisme, qui est devenu la religion officielle de l’empire dans les années 350 apr. J.-C.
Selon le Dr Marsden, son neveu Julien, qui a été élevé dans la religion chrétienne, a été nommé césar, ou vice-empereur, en 355. Il sera proclamé empereur romain à part entière de 361 à 363. Il a mené avec succès une campagne éclair contre les tribus germaniques et, en devenant empereur, a tenté de réintroduire le paganisme.
Mais, au printemps 363, Julien se lance dans une vaste expédition militaire qui le mène victorieusement jusqu’à Ctésiphon, la capitale perse. Accablé par la chaleur et la politique de la terre brûlée des Perses, il doit battre en retraite et, le 26 juin 363, est mortellement blessé au combat par une lance. Il meurt donc à l’âge de 33 ans « après moins de deux ans de règne, pour être remplacé par des chrétiens », selon le Dr Marsden, cité par la BBC.
Retenons aussi que Julien fut le seul successeur de Constantin 1er à ne pas pratiquer la nouvelle religion. On lui prête ce mot apocryphe au moment de sa mort : « Tu as vaincu, Galiléen ! », le Galiléen en question n’étant autre que le Christ.
Source : Breizh-info.com - 21/08/2021