L'idéologie du progrès a été reçue comme un dogme à l'époque où la bourgeoisie était la classe conquérante. Telle est la thèse de Georges Sorel, dans son grand livre, "Les illusions du progrès". Loin de critiquer le "Progrès" pour valoriser le passé et la régression technique, Sorel s'attache plutôt à dénoncer les idées fausses accompagnant les aspects positifs des transformations scientifiques qui ont bouleversé le monde depuis deux siècles, idées fausses qui servent à légitimer le pouvoir d’une classe sur le reste de la société. Il s'agit d'un livre majeur qui revient longuement sur l'histoire intellectuelle sociale de la France, de la Querelle des Anciens et des Modernes du XVIIe siècle aux théories du progrès du XIXe, en passant par l'influence du cartésianisme, les écrits de Turgot, la monarchie centralisatrice et l'ascension de la bourgeoisie économique. 

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