Quand il s'agit de valoriser l'action, on n'a généralement pas de mots assez durs pour condamner le pessimisme, qui semble synonyme de défaitisme. Mais n'y a-t-il pas là une équivoque ? L'optimiste, qui croit que tout va pour le mieux - ou que tout ira pour le mieux -, n'est-il pas plutôt le premier dont il faut se méfier, lui qui ne se rend pas compte des grandes difficultés que comportent ses rêves ? La conscience de la fragilité des choses humaines n'est-elle pas, paradoxalement, la base de toute action qui a du sens et de l'avenir ? Tel était l'avis de Georges Sorel, qui nous a montré toute la valeur d'une éthique vitaliste et pessimiste dans le combat politique.