Ainsi Marion quitte un FN devenu une boutique électorale comme les autres, un panier de crabes où se bousculent les arrivistes friands d’une gamelle et où, pour être bien vu, il faut être dépourvu de toute conviction forte (ou, encore mieux, l’avoir abandonnée comme une tunique de Nessus… nous tenons à jour la liste des renégats, bien connus de nos services, qui conservent précieusement, à l’abri, leur dossier). « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… », écrivait Victor Hugo après la mort de sa fille Léopoldine. On pourrait dire la même chose du Front National après le retrait de Marion Maréchal-Le Pen. Pour nombre de militants et de sympathisants du FN, elle représentait le recours, et l’espoir après la gestion désastreuse du mouvement par l’équipe dirigeante actuelle : un programme économique inapplicable, une campagne médiocre, un débat calamiteux, avec deux sanctions électorales : seulement la deuxième place au premier tour, avec moins de 22%, très loin de la barre des 30% espérée ; une punition au second tour, avec moins de 11 millions de voix et moins de 34%, là aussi très loin de la barre des 40% espérée. On rappellera que le FN avait fait 25,7% aux départementales, puis 27,7% aux régionales. D’ailleurs s’agissait-il encore du Front National ? Pour ne pas déplaire à sa garde rapprochée, Marine avait refusé de participer à la Manif pour Tous (ce qui ne lui avait pas fait gagner une voix, bien au contraire). Puis, on avait déjà fait disparaître la Flamme, symbole du FN. On l’avait mise sur la touche au profit d’un Rassemblement Bleu Marine qui ne rassemblait personne en dehors du FN. Et au second tour des Présidentielles, Marine avait même oublié sur ses affiches qu’elle s’appelait Le Pen. Après la défaite de dimanche, les mêmes, ceux qui sont responsables de ce fiasco, nous parlent de tout changer, à commencer par le nom du parti. Errare humanum est perseverare diabolicum ! Depuis quelques années, le FN fonctionne comme le Parti Communiste d’Union Soviétique : tous ceux qui osent critiquer la ligne du parti sont écartés. Philippot et la bande de ses compagnons de jeux doivent se réjouir de cette illusoire victoire. Victoire à la Pyrrhus. Qu’ils se dépêchent donc d’en rire. Il est probable que le FN nouvelle mouture connaisse encore de grandes déceptions lors des prochaines législatives, surtout dans le Sud-Est. Mais le plus grave n’est pas là. Comment se fait-il qu’une jolie jeune femme de 27 ans, attachante et courageuse, mais forcément fragile car seule, ait concentré tous les espoirs électoraux de la famille nationaliste et identitaire ? Marion était l’arbre qui cachait la forêt. Depuis la création du Front National, nous déplorons le manque de formation de cadres. Il semble qu’aujourd’hui la facture soit présentée à des dirigeants autistes. Le FN, contre toute attente et par la seule faute de ses dirigeants, se voit précipité dans la tourmente comme les autres, PS, Républicains… A Terre et Peuple, nous redoutions depuis longtemps un tel naufrage. Par solidarité, nous nous taisions. Mais trop c’est trop ! Il faut cependant, maintenant, préparer l’avenir. Marion, évidemment, a raison. A la fois sur le plan personnel (il ya des priorités, dans la vie, au premier rang desquelles les enfants, nos enfants) et sur le plan politique (elle incarne les fondamentaux de notre camp sur l’essentiel, c'est-à-dire la survie de nos peuples européens). Beaucoup de gens ont confiance en elle et cette confiance va se maintenir. Ce qui lui permettra, le jour venu, de pouvoir compter sur un capital de fidélités permettant de construire quelque chose de solide, bien au-delà des mirages électoraux. Une espérance existe. Nous sommes un certain nombre à vouloir la faire vivre.

Alain CAGNAT Pierre VIAL

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