photo 1/12© AFP
La promotion Senghor de l’ENA est en passe de rentrer dans l’Histoire de la politique française.
On connaissait déjà la promotion Voltaire de l’Ecole national d’administration (ENA) dont sont issus François Hollande, Ségolène Royal, Michel Sapin ou encore Dominique de Villepin. Place maintenant à la nouvelle génération et à la promotion Senghor (2002-2004). De nombreuses personnalités, des quadra qui sont aujourd’hui installés à des postes d’importance, appartiennent en effet à cette même fournée d’étudiants. Avec comme tête d’affiche , Emmanuel Macron évidemment, sorti 5e de sa classe.
Mais en quoi l’appartenance à cette promo Senghor influe-t-elle sur la carrière de ces agents de l’Etat ? « On a le sentiment que tout est fait pour leur permettre de se rencontrer, de poser les premiers jalons d’amitiés et d’intérêts utiles à leur future carrière », affirme l’écrivain Mathieu Larnaudie dans son livre-enquête, Les Jeunes Gens, enquête sur la promotion Senghor de l’ENA. « Se connaissant mieux, on a tendance à se recruter plus facilement. On se fait confiance », abonde Pierre Ramain, aujourd’hui maître des requêtes du Conseil d’Etat. Pour certains, leur diplôme leur a véritablement permis de pousser des portes dorées.
Sibyle Veil
En 2018, Sibyle Veil est choisie par le Conseil supérieur de l’audiovisuel pour prendre la tête de Radio France, et donc succéder à Mathieu Gallet. Elle appartenait déjà à la Maison Ronde puisqu’elle était, depuis 2015, directrice déléguée chargée des opérations et des finances. Auparavant, elle s’occupait de la transformation de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et était passée à l’Élysée comme conseillère « travail, santé, logement » de Nicolas Sarkozy. Elle est mariée depuis 2006 à Sébastien Veil, le petit-fils de Simone Veil, qu’elle a rencontré à l’ENA.
photo 2/12© AFP PHOTO / BERTRAND GUAY
Sébastien Veil
Après un passage en cabinet, le mari de Sibyle Veil et petit-fils de Simone Veil s’est rapidement écarté de la politique pour se plonger dans le private equity, d’abord chez PAI Partners où il a évolué huit ans, puis Advent International. Il est récemment retourné chez PAI Partners en tant qu’associé. Il a été conseiller de la présidence de la République en 2007 et 2008.
photo 3/12© LUDOVIC MARIN/AFP
Nicolas Namias
Depuis décembre 2022, Nicolas Namias est président du directoire de BPCE (groupe Banque Populaire et Caisse d’épargne française). Il commence sa carrière à la direction générale du Trésor, au ministère de l’Economie et des Finances. Il rejoint le groupe BPCE en 2008 pour piloter la Banque de proximité et Assurance du groupe, et il est nommé, la même année, conseiller technique du Premier ministre pour le financement de l’économie, les entreprises et les affaires économiques internationales. Il retourne dans le groupe BPCE en 2014 pour occuper le poste de directeur de la stratégie puis directeur financier de Natixis, filiale du groupe. Il rejoint le directoire en 2018 avant d’en prendre la présidence en 2022. Depuis août 2020, il est également directeur général de Natixis.
photo 4/12© Bloomberg/GettyImages
Gaspard Gantzer
Gaspard Gantzer est connu pour son rôle de conseiller en communication auprès de François Hollande. À ce poste, il avait activement milité pour la nomination d’Emmanuel Macron à l’Économie. En mai 2017, Gaspard Gantzer est investi pour être candidat aux élections législatives en Ille-et-Vilaine, mais il renonce très rapidement face à ceux qui l’accusent d’avoir été « parachuté ». Il crée en juillet 2017 une société de conseil en communication et relations publiques baptisée… « 2017 ». Après son échec aux municipales de Paris en 2020, il rouvre sa société en 2021 qu’il rebaptise « Gantzer », et participe en parallèle à des émissions (L’Esprit public sur France culture, Balance ton post ! sur C8 en tant que chroniqueur).
photo 5/12© AFP PHOTO/ ALAIN JOCARD
Mathias Vicherat
Lorsqu’il était directeur général adjoint de la SNCF, Mathias Vicherat a su se rendre utile à Emmanuel Macron lorsque les cheminots étaient en grève en s’exprimant régulièrement dans les médias pour calmer la colère. « Parfois, je lève les yeux, et lorsque je vois Emmanuel serrer la main de Poutine alors que je suis en train de régler des problèmes de TER, je me dis que j’ai raté ma vie professionnelle », déclare-t-il dans le livre « Les Jeunes Gens », avec un brin d’ironie. Difficile de qualifier sa vie professionnelle de « ratée » puisqu’il devient par la suite secrétaire général de Danone début 2019, puis directeur de Sciences-po depuis 2021. Il a été l’un des témoins du mariage de celle qui deviendra Sibyle Veil. Mathias Vicherat est le compagnon de Marie Drucker (photo), et le parrain de leur fils est Bertrand Delanoë.
photo 6/12© AFP PHOTO / MARTIN BUREAU
Marguerite Bérard-Andrieu
Fille d’énarques – son père était préfet et sa mère conseillère de Jacques Chirac et membre des cabinets de Simone Veil et de Raymond Barre –, Marguerite Bérard suit la destinée familiale et devient major de la promotion Senghor à l’ENA. Elle évolue ensuite dans le milieu de la banque à partir de 2012, d’abord au sein du Groupe BPCE où elle est numéro 2, puis chez BNP Paribas en 2019 pour prendre la responsabilité de la banque de détail en France. Auparavant, elle a été inspectrice des finances, conseillère sociale du président Nicolas Sarkozy et directrice du cabinet de Xavier Bertrand au ministère du Travail. Elle a épousé un autre ancien camarade de l’ENA, Thomas Andrieu, avant de se remarier avec François Pérol, également énarque.
photo 7/12© BNP Paribas
Etienne Grass
Étienne Grass est vice-président exécutif chez Capgemini Consulting, où il dirige les activités pour le service public. Auparavant, il a été directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des femmes, avant d’occuper, entre 2015 et 2017, le poste de directeur de la stratégie de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Il est également chroniqueur pour le journal « Les Échos ».
photo 8/12© JACQUES DEMARTHON / AFP PHOTO
Sébastien Proto
Sébastien Proto est un banquier proche de Nicolas Sarkozy, au point de se faire parfois qualifier de « Macron de Sarkozy ». Il participe à la rédaction du programme du futur président en 2007, puis est directeur de cabinet d’André Santini, Eric Woerth et Valérie Pécresse. En 2012 puis 2017, il participe de nouveau à la rédaction du programme économique du candidat de droite. Entre 2013 et 2018, il est associé-gérant de la banque Rothschild & Cie, puis rejoint le groupe Société Générale en tant que directeur de la stratégie du groupe. Il est nommé directeur général adjoint en 2020. Après un échec pour devenir directeur général du groupe, il annonce qu’il quittera la banque le 30 juin 2023, une fois la fusion entre la Société générale et Crédit du nord finalisée.
photo 9/12© AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON
Amélie Oudéa-Castera
L’actuelle ministre des Sports était, dans sa jeunesse, un ancien espoir du tennis français, trois fois championne de France junior. En 1996, après un double avec Amélie Mauresmo à Roland-Garros, elle décide de stopper sa carrière sportive et de se consacrer à ses études. À sa sortie de l’ENA, elle rejoint la Cour des Comptes. Elle part ensuite dans le privé et intègre le groupe AXA, où elle occupe plusieurs postes avant d’atteindre en 2016 la place de directrice marketing et digital. Elle co-fonde en 2018 l’association Rénovons le Sport Français et devient membre du conseil d'administration de Plastic Omnium. Elle est l’épouse de Frédéric Oudéa, le directeur général de la Société Générale.
photo 10/12© Rénovons le sport français
Frédéric Mauget
Frédéric Mauget a longtemps gravité autour de la mairie de Paris. Jusqu’en 2016, il occupe la fonction de conseiller auprès de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo. En 2016, il est nommé à la direction générale du Crédit municipal de Paris, poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. A l’ENA, il faisait partie du cercle proche d’Emmanuel Macron, avec Aurélien Lechevallier, Mathias Vicherat, Gaspard Gantzer ou Sébastien Jallet, selon un article de Paris Match.
photo 11/12© Twitter @FredericMauget
Jérémie Pellet
Jérémie Pellet occupe son deuxième mandat de trois ans à la direction générale d’Expertise France, qu’il a rejoint en 2018. Auparavant, il était conseiller au financement de l’économie de Manuel Valls puis directeur général délégué de l’Agence française de développement. Il a aussi travaillé dans le privé, comme responsable des affaires réglementaires de BNP Paribas, par exemple.
photo 12/12© Twitter @PelletJeremie
Source : Capital
