Entretien avec Pierre Cassen publié sur Riposte laïque cliquez là :
Quand un site ami comme Breizh Info et son fondateur Yann Vallerie publient un livre sur l’histoire de leur aventure médiatique, il est normal que le fondateur de Riposte Laïque s’intéresse à cet ouvrage, et lui pose quelques questions. Cela fait partie de la solidarité nécessaire entre sites de la réinfosphère, qui mènent un combat semblable, avec parfois des chemins différents…
Riposte Laïque : Vous êtes le fondateur de Breizh Info, son responsable de publication, et vous êtes considéré comme son principal animateur. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Yann Vallerie : Je m’appelle Yann Vallerie, j’ai 40 ans, père de trois enfants. J’habite à côté de Callac, dans les Côtes d’Armor. Je suis ce qu’on peut appeler un « identitaire breton », dans le sens où la Bretagne est ma nation, et qu’à différents niveaux et de différentes façons, j’ai mené des combats politiques, et aujourd’hui médiatiques, pour ma nation, comme pour plus globalement la civilisation européenne, et, encore plus globalement, pour l’idée d’identité et d’enracinement à travers le monde.
Les frontières permettent à chaque peuple sur cette planète de se développer sereinement et de se protéger. Elles sont essentielles à la bonne marche et à la bonne harmonie du monde, n’en déplaise à ceux qui, apprentis sorciers qu’ils sont, veulent les abolir.
Après avoir travaillé dans la sécurité, en poissonnerie, à l’usine, et surtout pendant 8 ans en hôtellerie-restauration – un domaine rempli de beaux métiers malheureusement très mal payés malgré le courage des gens qui y travaillent – j’ai donc embrassé la carrière de journaliste indépendant, et fondé breizh-info.com avec des camarades.
Riposte Laïque : Vous avez annoncé la sortie d’un livre, pour le mois de novembre, sur l’histoire de Breizh Info, un journal breton créé en 2013. Pourquoi ce projet ?
Yann Vallerie : On a loupé l’écriture du livre pour nos 10 ans, donc on y est parvenu pour nos onze ans. Pourquoi pas ? L’idée était de faire un bilan de parcours. Qui est Breizh-info.com ? Qui sont les gens qui travaillent derrière ? Quel est notre quotidien professionnel ? Qu’est-ce que nous défendons en matière éditoriale, et que voulons-nous faire demain ? Quelle place pour notre journal dans le combat médiatique d’aujourd’hui ? Quelles ont été nos victoires, quel a été notre intérêt depuis 11 ans ? C’est à tout cela que nous tentons de répondre dans ce livre.
Riposte Laïque : Comment définiriez-vous le journal que vous avez créé, et en quoi est-il différent d’autres médias de la réinfosphère ?
Yann Vallerie : Tout d’abord, il s’agit d’un média de la Presse Quotidienne régionale (PQR). Nous produisons un contenu à 40-50 % local (sur la Bretagne unifiée donc, à 5 départements) et bien entendu, une actualité plus française, européenne, ou même mondiale, mais qui concerne aussi les Bretons et ceux qui habitent en Bretagne. Mais nous sommes lus quotidiennement au Canada, en Belgique, en Australie… donc au final, notre journal n’est pas uniquement focalisé sur la Bretagne. C’est un média breton de presse alternative.
Ce qui nous distingue de la réinfosphère ou d’autres journaux, c’est notre volonté de ne pas traiter que les sujets politiques, ou sociétaux. Nous traitons aussi le sport, la santé, la culture, l’économie… nous sommes un vrai média généraliste, et c’est ce qui fait notre force, grâce à la diversité et à l’ouverture d’esprit des gens qui composent notre rédaction, quoi qu’en disent nos détracteurs – qui n’ont jamais pris la peine de nous rencontrer, ni même d’essayer de nous parler.
Riposte Laïque : Vous annoncez dans cet ouvrage que depuis une dizaine d’années, les deux journaux phares de Bretagne, Ouest-France et Le Télégramme, voient leur audience chuter. Comment vous définissez-vous par rapport à eux, êtes-vous rivaux, concurrents, ou bien évoluez-vous dans des registres très différents ?
Yann Vallerie : À la création de Breizh-info.com, nous sommes partis du constat que les deux journaux que vous avez cités pratiquaient une forme d’omerta sur certains sujets, tout en influençant grandement la population, notamment âgée, qui reçoit tous les jours son journal dans sa boîte aux lettres. Nous ne comptions plus le nombre d’articles en faveur de l’immigration, des migrants, et cela alors que de plus en plus de gens étaient hostiles à ce grand mouvement de fond. Aujourd’hui, c’est la même chose avec les questions sociétales autour du genre, de la transexualité, etc. Il y a un focus démesuré sur des pratiques, des façons de vivre, qui sont totalement minoritaires : ce qui est insignifiant devient au centre de l’actualité, par le travail de certains de ces journalistes.
Nous voulions contrebalancer cela. Nous avons été les premiers à évoquer la question de la délinquance importante des mineurs isolés étrangers à Rennes et Nantes notamment. Aujourd’hui les deux principaux quotidiens ont été obligés d’évoquer cela, de ne plus pratiquer l’omission. Idem pour le trafic de drogue, véritable gangrène qui se développe dans toute la Bretagne.
Je ne vois pas ces quotidiens comme des concurrents : ils sont bien plus importants que nous économiquement, et en terme d’influence, même si en onze ans, nous nous sommes aperçus que nous en avions énormément. Je nous vois plutôt comme des compléments à une certaine information parfois très orientée. Nous sommes une autre boussole, avec une autre grille de lecture, et surtout une indépendance de ton (nous ne touchons pas de subvention ni ne sommes liés à aucun groupe économique) qui nous permet de dire ce que nous voulons, dans les limites fixées par la loi française, et de ne pas faire de concession. Cette liberté, nous ne la vendrions pour rien au monde.
Riposte Laïque : Vous expliquez votre fonctionnement quotidien, celui d’un média qui n’a pas de local, où chacun travaille chez soi, en choisissant les thèmes de la journée, la charge de travail, tout en vous montrant capables de réagir aux urgences de l’actualité. Comment réussissez-vous cela avec une petite équipe ?
Yann Vallerie : Cela demande une volonté de tous les jours. Imaginez que depuis 11 ans, 365 jours sur 365, Breizh-info.com a publié une moyenne de 10 articles par jour sans la moindre interruption. Rigueur, motivation, et envie, chaque matin, de retourner sur le ring de boxe qu’est la sphère médiatique. Envie surtout de parler à nos lecteurs, à notre peuple, de les informer, de les choquer, de les intéresser sur tel ou tel sujet, de les faire rire, de les scandaliser, de les révolter. C’est pour eux que nous écrivons, tous les jours. Et les attaques de ceux qui nous détestent, les menaces, les procès, les censures, sont notre carburant principal. Nous dérangeons. Donc on continue, et on accélère !
Riposte Laïque : Vous évoquez également les mauvais coups que Breizh Info a subis. Procès, censures, menaces, violences physiques… Pouvez-vous être plus précis pour nos lecteurs ?
Yann Vallerie : Un de nos journalistes, sur Nantes, a été menacé plusieurs fois, en manifestation, et même devant son domicile il y a quelques années. Plaintes classées sans suite. Deux de nos conférences ont été l’objet de tentatives d’attaques de la part de groupes « antifas » ; moi-même, j’ai reçu des menaces à de nombreuses reprises – j’en tiens assez peu rigueur à vrai dire. Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur. Ce qui est plus gênant ce sont les pressions sur des employeurs qu’on subi certains de nos journalistes ayant des activités à côté. À titre personnel, il y a eu cette affaire à côté de chez moi, où des élus d’extrême gauche ont voulu faire pression pour que je ne sois plus pompier volontaire. Peine perdue au final. Mais vous imaginez la méchanceté et la haine de ces gens, qui sont prêts y compris à vous empêcher de sauver des gens sous prétexte d’une couleur politique qui leur déplaît ? Vous imaginez que lors d’un conseil municipal dont j’ai eu enregistrement, une élue s’inquiétait de savoir si je pratiquerais les gestes de premier secours si une victime était un enfant migrant noir par exemple ? Il faut être sacrément immonde moralement (euphémisme) pour penser une seconde qu’un secouriste pourrait avoir une différence de traitement vis-à-vis des personnes qu’il doit sauver, dans l’urgence. Mais face à cette haine totalement irresponsable, je préfère sourire, rester debout et droit, et surtout, des actes, des actes, et encore des actes.
Riposte Laïque : Vous êtes celui qui a informé sur ce qui se préparait à Callac, et avez eu un rôle majeur dans la victoire remportée. Est-ce votre plus belle réussite, et quels sont les autres événements sur lesquels Breizh Info a eu un rôle primordial depuis 11 ans ?
Yann Vallerie : Habitant à côté, j’ai eu en effet les informations rapidement, et j’ai donc traité ce sujet de première importance, puis suivi, et relayé toutes les mobilisations qui ont eu lieu autour de cette affaire. La population avait le droit d’être informée, et c’était à elle de décider. Je reste persuadé qu’un référendum cantonal démocratique aurait évité tous ces tracas, ces haines, ces menaces, dont une belle petite commune comme Callac n’avait pas besoin.
Pour le reste, nous avons été à l’origine d’un projet de loi sur les squats, après avoir révélé le scandale Maryvonne Thamin à Rennes, il y a quelques années ; je pourrais aussi citer l’avertissement que nous avions émis, lourd, concernant la reprise d’une usine de poulets, à Guerlesquin, dans le Finistère, par un obscur groupe halal implanté dans le Londonistan. Les syndicats à l’époque n’ont pas voulu nous écouter, car notre ligne éditoriale ne convenait pas. Un an après, l’usine a fermé, et l’entreprise (MS Foods) est partie, laissant les salariés sur le carreau.
On peut aussi citer les nombreuses affaires révélées au sujet de la délinquance des MNA à Rennes notamment, ou à Nantes. Nous avons un rôle primordial car nous enquêtons là où d’autres ferment les yeux, et parce que le réseau que nous avons constitué depuis 11 ans nous permet d’avoir des informations de première main à exploiter. Le peuple a le droit de savoir ce qu’il se passe à côté de chez lui.
Riposte Laïque : Vous faites état, dans votre livre, des besoins financiers de votre journal, pour qu’il puisse continuer à avoir un site, une information régulière, des salariés et une lettre électronique. Êtes-vous inquiet pour l’avenir de Breizh Info, et craignez-vous que cette belle aventure puisse prendre fin ?
Yann Vallerie : Nous avons un budget autour de 100 000 euros chaque année ces dernières années. Une goutte d’eau dans l’océan financier médiatique, notamment de la presse mainstream. Néanmoins, nous sommes chaque fin d’année en difficulté pour boucler ce budget, car nous ne vivons que des dons et de quelques rares publicités, nos ennemis, ceux que j’appelle terroristes économiques, comme les Sleeping Giants, ayant fait pression sur la quasi-totalité des régies publicitaires travaillant avec Google ou Microsoft, pour nous faire censurer. Mais encore une fois, cela fait 11 ans que nous existons, et cela, nous ne le devons qu’à nos donateurs et à nos lecteurs. Donc il faut qu’ils continuent à soutenir l’effort de guerre médiatique, et à faire connaître notre journal massivement autour d’eux.
Riposte Laïque : Qu’espérez-vous donc de la sortie de ce livre, et comment le commander ? Souhaitez-vous ajouter quelque chose, Yann ?
Yann Vallerie : J’espère qu’il plaira à nos lecteurs. Ils y trouveront aussi des tribunes de notre polémiste numéro 1, Julien Dir, ce qui leur permettra de revivre 11 années d’actualité avec son regard acerbe. Il faut voir ce livre comme un bilan, comme une plongée aussi dans nos quotidiens à nous, les membres de la rédaction. Une plongée dans notre ligne éditoriale.
Et pour ceux qui ne nous apprécient pas, peut-être que cela leur donnera une autre vision de ce que nous sommes. Nous avons toujours été des partisans de la liberté d’expression totale, du dialogue, du débat. Chacun peut venir débattre sur Breizh-info.com, dans le respect de la législation française (ce qui n’empêche pas par ailleurs de militer pour l’abolition de toutes les lois qui répriment la liberté d’expression en France). Chacun est le bienvenu dans cette optique. Et pour les autres, les intolérants, les haineux, les censeurs, les ayatollahs… je ne peux rien faire pour eux. Un jour, ils ouvriront peut-être les yeux. Faute avouée… à moitié pardonnée ! Merci pour cet entretien.
Pour commander le livre : cliquez ici