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La Jeune Garde, groupuscule d’extrême gauche aboyeur et violent, a été dissoute par décret ministériel. À droite, c’est l’euphorie. On sabre le champagne numérique, on exulte dans les commentaires. On croit avoir gagné une bataille. En vérité, on vient de se tirer une balle dans la nuque.

Car il ne faut pas se réjouir quand l’État dissout un mouvement politique — même lorsqu’il est de l’autre bord — sous prétexte de « trouble à l’ordre public ». Ce genre de prétexte, flou, extensible, a d’abord été utilisé contre nous, les patriotes, les identitaires, les enracinés. Ce sont nos maisons qui ont brûlé les premières. Bastion Social, Génération Identitaire, Alvarium, Cercles divers, dissous sans ménagement, sans débat, sans pitié. Où étaient alors les grandes voix de la droite médiatique ? Où étaient les élus du RN ? Aux abonnés absents. Au mieux silencieux, au pire complices.

Et aujourd’hui, alors que le brasier atteint la gauche radicale, voilà qu’une partie de la droite se découvre subitement amatrice de dissolutions. Quelle ironie. Quelle absurdité. Comme des enfants frappés toute leur vie qui jubilent en voyant un autre, enfin, se faire punir à leur place. Pathétique.

Rappelons une vérité : les dissolutions sont l’arme d’un régime qui craint la dissidence. Elles sont un aveu de faiblesse, un outil d’intimidation, un poison lent pour toute vie politique digne de ce nom. Applaudir la dissolution d’un ennemi, c’est légitimer celles qui nous frappent. C’est faire le jeu de l’État profond, du ministère de l’Intérieur, de la police de la pensée.

Et pendant que certains à droite se vautrent dans cette jubilation imbécile, les pleureuses de la gauche radicale crient au scandale. Elles qui, hier encore, réclamaient la tête de chaque conférencier de droite, chaque affiche patriote, chaque salle louée par un cercle identitaire. Elles qui exigeaient l’interdiction de tous ceux qui pensent mal, de tous ceux qui refusent le vivre-ensemble obligatoire. Aujourd’hui, elles découvrent les dents de la bête qu’elles ont nourrie. Et elles crient à l’injustice. Hilarant. Grotesque. Mérité.

Mais il faut leur reconnaître une chose : la gauche sait défendre les siens. Dès l’annonce de la dissolution, les députés LFI et les associations de gauche se sont dressés comme un seul homme. Ils ont pris la parole, déposé des recours, organisé le soutien. Dignes, cohérents, solidaires. Nous n’avons rien de tel à droite. Le RN abandonne systématiquement ses troupes dès qu’elles dérangent. Il condamne, il renie, il purge, il se couche. Ce parti est devenu une salle d’attente pour notables, pas une avant-garde pour résistants.

Nous devons tirer les bonnes leçons de cette affaire : toute attaque contre la liberté politique doit nous alerter, quelle que soit la cible. Il n’y a pas de victoire dans une répression qui, demain, reviendra frapper ceux qui aujourd’hui applaudissent. L’extrême gauche paie le prix d’avoir voulu museler tout le monde ; qu’elle s’en morde les doigts est une chose. Mais que la droite s’en félicite est une faute stratégique et morale.

Dans la guerre culturelle qui s’annonce, nous aurons besoin de solidarité, de cohérence, de courage. Et non d’hyènes qui ricanent quand l’État frappe un autre clan que le leur, croyant que la bête ne les dévorera jamais.

Julien Dir

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
Source : Breizh-info.com - 13/06/2025

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