FLASH

 

Un nouveau périodique, bimensuel, est né. Il s’appelle Flash et se définit lui-même comme « le journal gentil et intelligent ». Définition pas très bandante… Mais il faut juger sur pièces, ce que nous avons entrepris de faire, sans a priori.

Commençons par le commencement : l’éditorial, signé de Nicolas Gauthier et intitulé « A Flash, on peut fumer ». On comprend qu’une telle promesse ait attiré Alain de Benoist. Mais le rôle d’un édito est d’annoncer et de définir la ligne d’un journal engagé. Et là, il faut bien dire qu’on reste sur sa faim.

Au sein d’une équipe où l’on retrouve des gens que nous connaissons bien et dont certains sont de vieux amis se détachent quelques noms, qui permettent d’avoir quelque idée des choix idéologiques de l’entreprise (encore qu’entre le plaidoyer pour le néo-libéralisme d’un Jean-Pierre Rondeau et la juste critique du libéralisme d’un Alain de Benoist il y ait, au minimum, quelque discordance…). Mais on n’est pas surpris de trouver sous la plume de Christian Bouchet, connu pour son hostilité aux régionalismes, un portrait flatteur de Rosa Maria Diez Gonzalez, souverainiste espagnole pure et dure, en guerre contre les Basques, les Catalans et plus généralement toutes les identités provinciales (baptisées, avec une évidente volonté péjorative, « landerisation ») au nom d’une vision de l’unité espagnole qui sent son franquisme à plein nez (alors que la dame vient de la gauche socialiste…mais ce n’est pas contradictoire).

Alain Soral, dont le nom, avec celui d’Alain de Benoist, sert d’accroche à la couverture de Flash, se plaint beaucoup d’être victime d’un « goulag mou » et de ne pas avoir la notoriété d’un Soljenitsyne, qu’il éreinte au passage. Il estime que mieux vaudrait, plutôt que de subir le sort qui lui est fait, connaître le vrai goulag, pur et dur, de l’ère soviétique…Je ne suis pas sûr qu’il resterait longtemps du même avis s’il avait un jour à tâter – ce qu’aux dieux ne plaisent – du type de détention qu’a connu Soljenitsyne.

Saluons au passage les papiers rigolos et bien troussés de Topoline sur Attali, de Sécotine sur une presse féminine débile et l’excellent démontage, par Marie-Claire Roy, de l’escroquerie baptisée art contemporain.

Enfin une curiosité. Flash reprend l’analyse, fort intéressante, de la crise financière mondiale qu’Alain de Benoist avait donnée, le 10 octobre, au site L’Esprit Européen. Le texte initial est amputé des quatre courts derniers paragraphes, mais cela n’enlève rien à l’intérêt du texte. Par contre une modification est surprenante. Dans le texte initial, après avoir, à juste titre, distingué crises conjoncturelles et crises structurelles, Alain de Benoist écrit : « Avec la crise financière actuelle, il ne fait pas de doute que nous sommes devant une crise conjoncturelle ». Dans Flash cela devient : « Avec la crise financière actuelle, il ne fait pas de doute que nous sommes devant une crise structurelle ». Alors ? Crise conjoncturelle ou structurelle (ce qui n’est pas tout à fait la même chose) ? Qui croire ? L’Alain de Benoist de L’Esprit Européen ou celui de Flash ?

 

                                                                                                                P.V.

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