Deux arrestations fortuites en juillet 2020 ont permis de démanteler une officine criminelle dont les principaux responsables se sont connus dans la franc-maçonnerie. Plusieurs projets criminels, allant jusqu’à un assassinat, sont attribués à cette cellule.
La décision finale sur un procès revient à la juge d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) chargée de ce dossier tentaculaire depuis son origine. LP/ARNAUD JOURNOIS
Le parquet de Paris a requis mercredi le renvoi aux assises de 23 personnes soupçonnées d’avoir participé à des degrés divers à des projets criminels attribués à une officine liée à une loge franc-maçonne nommée Athanor, a appris l’AFP jeudi de sources proches du dossier.
Dans le détail, le parquet a requis le renvoi aux assises de 20 hommes et trois femmes, nés entre 1952 et 1994. Cinq de ces protagonistes sont encore détenus à ce jour dans ce dossier, parfois depuis près de quatre ans.
Des arrestations fortuites
L’enquête a été ouverte fin juillet 2020, après l’arrestation de deux hommes, militaires de la DGSE, suspectés d’être alors sur le point d’assassiner une figure du milieu du coaching en entreprise.
Ces arrestations complètement fortuites ont permis, au fil des interrogatoires, de démanteler une officine criminelle de grande envergure, dont les principaux responsables ont été mis en examen, et qui se sont connus dans la franc-maçonnerie, dans une loge nommée Athanor basée à Neuilly-sur-Seine liée à l’obédience de la Grande Loge Alliance Maçonnique Française (GLAMF).
L’enquête a permis de mettre au jour de nombreux autres projets attribués à la cellule criminelle et qui sont suspectés d’avoir été rémunérés par différents commanditaires.
Un assassinat et plusieurs projets criminels
Le plus grave de ces projets est celui de l’enlèvement et l’assassinat du pilote de rallye Laurent Pasquali fin 2018. Son corps enterré avait été découvert neuf mois après sa disparition par un promeneur en septembre 2019 dans un bois de Haute-Loire. Un couple, dans le milieu automobile, créancier de Laurent Pasquali, est soupçonné d’avoir missionné la cellule à son sujet mais a contesté avoir demandé son assassinat.
L’assassinat d’un syndicaliste de la CGT de l’Ain considéré comme « gênant » aurait aussi été envisagé, ainsi que celui d’un maire du Val-de-Marne, maquillé en accident. Et encore d’autres actions criminelles ou délictuelles plus ou moins abouties.
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Commanditaires et exécutants se renvoient fréquemment la responsabilité des actes, les premiers évoquant souvent des demandes de pressions simples tandis que les seconds assurent qu’ils n’ont fait qu’obéir à des ordres demandant des agressions voire des meurtres.
La décision finale sur un procès revient à la juge d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) chargée de ce dossier tentaculaire depuis son origine.
Le Parisien avec AFP - 30 mai 2024