Daphné Bürki, qui commente sur France 2, pleure d’émotion, tandis qu’un rappeur danseur chrorégraphe noir en costume beige se trémousse sur fond de tour Eiffel. « On en a tellement rêvé et c’est en train de se passer, l’heure est grande », poursuit Daphné Bürki. Le jeu d’illumination de la tour Eiffel est plutôt réussi, certes, mais il aura fallu attendre 23h30, ou presque, pour entendre la voix magnifique de Céline Dion interpréter Édith Piaf : « Tant que mon corps frémira sous tes mains ». Mais France Télévisions en fait décidément trop. « Daphné est en larmes », explique le présentateur.
La magie ne prend pas, c'est le moins qu'on puisse dire. Et pas seulement parce que la pluie douche sans pitié cette immense entreprise wokiste. Faire d’un moment de gloire et d’amitié des nations - l’intention de Pierre de Coubertin - une cérémonie mondialiste gnangnan truffée des obsessions contemporaines, il fallait oser. On pouvait compter, pour cela, sur Macron et l’équipe organisatrice de cette cérémonie d’ouverture.
La Garde républicaine au service d'Aya Nakamura !
Ainsi, les Français auront pas mal subi, ce 26 juillet 2024. Ils auront vu Aya Nakamura sortir de l’Institut, qui abrite l’Académie française… Il est vrai que c’était plus plausible que de la voir y entrer. Puis, cette inoubliable interprète de « Oh Djadja, Ya pas moyens Djadja, J’suis pas ta catin Djadja, genre, en catchana baby, tu dead ça » (sic) chante en play-back, accompagnée de choristes gesticulantes et de… la musique de la Garde républicaine ! Ce corps si particulier, entretenu à grands frais par la France et les Français pour mettre en valeur le prestige du pays, de son Histoire, de ses armes et de ses institutions, est ainsi mis au service, devant un milliard de téléspectateurs, d’Aya Nakamura.
Plus original, les personnages des tableaux du Louvre apparaissent aux fenêtres pour admirer la parade. Mais la Joconde a disparu. Au passage, Marie-Antoinette, reine de France, est exhibée décapitée dans une réplique féroce d’une des pages les plus honteuses de l’Histoire de France. Pour noyer le gros poisson woke de cette cérémonie, Alexandre Kantorow, pianiste français de renommée internationale, joue Ravel, Jeux d’eau, sous une pluie battante, précisément. Puis les Gymnopédies de Satie, et d’autres compositeurs français. Pourquoi pas ? Une belle Marseillaise lyrique est chantée par une Marianne noire sur le toit du Grand Palais. On y croit, mais un message s’affiche : Sororité… Retour en Macronie. On nous jettera aussi à la figure « Solidarité », « Diversité », « Fraternité », Égalité ». On attend en vain « Effort » ou « Adversité ».
Il faut encore subir des statues dorées assez moches : Olympe de Gouges, par exemple, dont on ne nous dira pas qu’elle a été guillotinée par la Révolution, la très gauchiste Gisèle Halimi et, bien sûr, Simone Veil. Heureusement, la subtile poétesse et savante du XVe siècle Christine de Pizan sauve l’honneur de l’Histoire de France. De justesse. Soudain, on se reprend à croire que la culture et l’amour du pays sont revenus : de belles plates-formes sur la Seine évoquent les jardins de Versailles. Un chanteur baroque séduit l’oreille avec ce que la civilisation occidentale a produit de plus beau : la musique classique. Mais il faut payer cher ce moment de grâce en subissant aussitôt un rap interprété par Rim’K, suivi du clou de la provocation dans un vieux pays chrétien : la Cène, présentée dans toutes nos églises avec un infini respect, jouée par des drag-queens (lire l’article de Gabrielle Cluzel).
Écœuré, Philippe de Villiers tweete : « La cérémonie d’ouverture des JO est une honte. Nous actons le suicide de notre pays devant le monde entier. La Cène avec les drag-queens et la décapitation de Marie-Antoinette ajoutent l’infamie à la laideur. La France de Macron et du wokisme n’est pas la France. »
Trouple !
Villiers ne mentionne pas ce « trouple », un couple à trois (deux hommes une femme), qui montent l’escalier, s’embrassent, se caressent et ferment la porte de l’appartement. À l’heure où les enfants regardent l’image de leur pays.
Le supplice n’est pas fini, car lorsque le macronisme mondialiste est tombé très bas, il creuse encore. Le chanteur Philippe Katerine, nu comme un vers, couronné de fleurs, le corps peint en gris, chante : « Plus de riches, plus de pauvres, quand on est nu ». L’obsession de l’égalité fait bon ménage avec celle du mauvais goût… et du climat. Le cap des 22 heures est passé quand la cérémonie d’ouverture des JO de Paris inflige ainsi au monde une danse ethnique « pour exprimer une angoisse climatique, une demande de paix et une recherche de lumière », explique, benoîtement, France 2. Costumes d’une laideur assez réussie, gymnastique dénuée de la moindre grâce, danseurs en sueur épuisés qui s’interrompent et reprennent leurs transes démoniaques. En revoyant les images en noir et blanc de Coubertin et des anciens JO, on croise des officiers en uniformes qui mourront pour la France, peut-être un peu plus tard. On aperçoit aussi les bâtiments si français et si pleins d’histoire de la Conciergerie, éclairés. Vertige. Sur les accords de Imagine, de John Lennon, les mêmes commentaires de France 2 applaudissent cette « chanson antimilitariste, anticapitaliste, engagée ». Illusion ? Lorsque quatre militaires en uniforme montent le drapeau olympique au Trocadéro, il nous semble entendre des sifflets.
La cérémonie dure, dure, dure encore. Une longue séquence salue les 36 sportifs « réfugiés » venus de onze pays. Discours, hommages… C’est fini, enfin. Dormez, pauvres Français otages d'une « élite » haineuse et fatiguée ! La cérémonie d'ouverture passe, la France demeure.
Source : Boulevard Voltaire - 27 juillet 2024