OSER !
Nous sommes très ambitieux. Nous voulons être des éveilleurs de peuples, des pêcheurs d'âmes, des porteurs de lumière dans cette nuit, cet âge sombre qui se sont abattus sur notre terre et notre peuple.
Tandis que montent les périls, ceux qui devraient parler haut et fort à nos peuples de France et d'Europe se taisent. Ou déversent de l'eau tiède alors qu'il faudrait un grand jet d'eau glacée pour réveiller les endormis. Où sont les grandes voix appelant à la révolte, à la résistance, à la guerre de libération ? II est vrai que le Système en place est capable de toutes les récupérations. Toutes ? Non. II y a encore des guerriers, des hommes de détermination et de courage, irrécupérables par le Système. L'un d'eux s'appelle Guillaume Faye. Nous serons toujours avec toi, camarade.
II faut, comme toi, oser. Oser poser les bonnes questions. Oser parler clair. Ce n'est pas prudent ? Ce n'est pas habile ? Que nous importe. Nous ne voulons pas faire carrière. Nous voulons seulement faire notre devoir.
Notre devoir, c'est d'affirmer que la liberté est la valeur fondatrice, depuis des millénaires, de notre civilisation européenne. C'est cette liberté que nous revendiquons, dans ce numéro, pour poser la sulfureuse question de la place et du rôle des régions dans l'avenir de la France. Une question à laquelle aujourd'hui nul ne peut, s'il est un tant soit peu responsable, se dérober, qu'on l'aborde sur le plan politique, culturel - ou en liant les deux, ce qui est notre choix. Et une question que nous posons sans faux-fuyant, sans fard. Parce que nous pensons qu'il y va de l'avenir de la France. Notre France, une France nouvelle que nous voulons forte, fière et fraternelle. Donc identitaire.
Mais qu'est-ce que l'identité ? C'est l'adéquation entre une terre et un peuple. Ce que nous appelons les patries charnelles. Ce qui signifie très clairement que la dimension ethnique est incontournable lorsque l'on parle d'identité. La négation et la destruction de l'identité, c'est le métissage. C'est-à-dire "la France multiculturelle" comme disent les médias aux ordres (pardon du pléonasme), colonisés par les idéologues mondialistes. En France et ailleurs. Caractéristique est à cet égard le dossier publié par Time (12 juin) sur "Une France plurielle" où se côtoient des articles sur "L'Islam, la deuxième religion de France", "Le hip-hop fait vibrer la banlieue" et... "La renaissance bretonne". Autrement dit, Africains et Bretons même combat...
Voilà le piège. Le piège vicieux, orchestré, programmé : il faut convaincre les Bretons qu'un Africain peut être, très naturellement, un maire, un député "breton". II faut faire admettre aux Savoyards qu'on est "Savoisien" du moment qu'on habite depuis six mois à Annecy... en débarquant du Togo. II faut dire qu'on est Corse parce qu'on vit en Corse.
La Corse. Le sujet qui fâche. Le sujet, aussi, qui permet de clarifier les choses. Comme l'avait fait, dès 1976, le FLNC dans son manifeste A Liberia o A Morte, publié clandestinement, en soulignant que la démographie est la clef de tout. Sous le titre "Comment on cherche à nous détruire définitivement" il expliquait : "En 1885, la Corse était peuplée de Corses. Nous étions 280.000. Aujourd'hui on tente d'éliminer notre peuple. Nous ne sommes plus que 110.000 Corses en Corse. Aujourd'hui la France nous remplace volontairement par une population étrangère. II y a déjà 110.000 non Corses en Corse ! Notre pays est une colonie de peuplement. Demain le peuple corse acceptera-t-il de disparaître (...) submergé sur son propre sol ?"
Voilà. Nous y sommes. L'enjeu est là : enracinement ou déracinement ? Identité ethnique ou colonisation de peuplement par des populations non européennes ? Pourquoi cette question n'est-elle plus évoquée dans le débat actuel sur la Corse ? Parce que l'idéologie au pouvoir espère empêcher l'éveil des consciences populaires.
A nous d'oser briser le tabou. C'est le sens de notre combat. Avec, pour nous, la force mobilisatrice des mythes fondateurs de notre avenir : que mille fleurs fleurissent, drapeaux de nos patries charnelles flottant au grand vent de notre Empire, la confédération eurosibérienne. Un rêve ? Ce sont les rêves qui font marcher les hommes. Et puis, comme on me l'a appris au temps de ma belle jeunesse : qui ose gagne.
Pierre VIAL