Dans son dernier bulletin d’information (Kort Manifest, 36e année, n° 244), le polémiste et publiciste flamand Edwin Truyens analyse les derniers soubresauts de la vie politico-culturelle flamande, marquée par la démission de trois organismes importants auparavant affiliés à l’OVV, le centre de concertation des associations flamandes (d’inspiration autonomiste ou nationaliste). Ces organismes estiment que ce centre de concertation n’a plus raison d’être car le repli sur une identité bien profilée, et la volonté de la défendre contre les aléas politiques de tous genres, ne serait plus à l’ordre du jour.
Pour Truyens, cette triple démission pourrait s’expliquer par la présence profondément ancrée de l’idéologie dominante en Occident, que bon nombre d’observateurs ou de polémistes néerlandophones, à la suite de leurs homologues américains, appellent le ‘marxisme culturel’ (cultural marxism). Truyens pense que ce vocable est inadéquat aujourd’hui, même si le gramscisme de gauche a indubitablement marqué des points au cours des dernières décennies. Pour Truyens -et je suis d’accord avec lui- le déploiement, dans les sociétés occidentales, du popperisme est nettement plus patent et plus dangereux.
Par popperisme, il faut entendre une stratégie culturelle dérivée des écrits de Karl Popper, notamment de son livre le plus important, La société ouverte (The Open Society). Le livre manifeste de Soros porte d’ailleurs, lui aussi, pour titre Open Society. L’impact de ce livre culte du libéralisme anglo-saxon au sens le plus vaste du terme, englobant et le gauchisme et le libéralisme néolibéral, est impressionnant : des démocrates-chrétiens comme Herman van Rompuy ou des libéraux (thatchériens) comme Guy Verhofstadt ont été contaminés, rappelle Truyens, par cette idéologie qui rejette toutes les formes d’appartenance, de liens sociaux, ethniques ou non. Et, par voie de conséquence, vise à les détruire par le truchement de diverses stratégies. George Soros fut un lecteur de Popper et est l’un de ses disciples les plus virulents. Sa fondation tire son nom de l’ouvrage majeur de Popper : The Open Society Foundation. L’œuvre de dissolution des liens organiques soudant les sociétés et les peuples passe par le financement d’un nombre considérable de projets comme les femens, les groupes défendant les « droits » des LGTB, l’Istanbul Pride, des programmes d’apprentissage de l’anglais partout dans le monde, etc. Truyens rappelle qu’une simple visite au site de l’Open Society Foundation nous permet de découvrir, en date du 15 juillet 2018, un article sur la nécessité d’accueillir un maximum de réfugiés et un autre sur le grave danger que constituerait l’islamophobie. Ce n’est donc pas un « marxisme culturel », plus ou moins tiré des écrits (fumeux) de l’Ecole de Francfort ou, plus particulièrement, des thèses de Herbert Marcuse, qui téléguide toutes les initiatives qui ruinent aujourd’hui les peuples et les sociétés d’Europe occidentale, mais un libéralisme qui prône l’ouverture de toutes les sociétés, ouverture qui a, bien sûr, pour résultat de les faire imploser, de les jeter dans les affres d’une déliquescence totale.
De même, Truyens considère que l’élection d’Emmanuel Macron est sans doute un effet de la stratégie poppérienne de Soros. Macron n’avait pas de parti derrière lui mais un mouvement récent, mis sur pied rapidement selon des tactiques éprouvées que la fondation de Soros avait appliquées ailleurs dans le monde. Qu’il y ait eu financement de Macron et du mouvement ‘En marche’ ou non, la politique de Macron, comme celle des Merkel, Verhofstadt, van Rompuy et autres, suit une logique poppéro-sorosienne de dissolution des peuples, sociétés et Etats plutôt qu’une logique soixante-huitarde dérivée de l’Ecole de Francfort, instrument considéré dorénavant comme inadéquat, car il pourrait avoir des effets contraires à ceux escomptés.
Truyens constate que cette logique poppéro-sorosienne a contaminé certaines associations flamandes, auparavant ethnistes ou populistes, qui jugent désormais qu’une action coordonnée, visant à donner de la cohésion au politique, n’est plus nécessaire ou relève d’un passéisme qu’il convient de rejeter, selon les codes préconisés par les poppéro-sorosiens. Le pouvoir corrosif du poppérisme est bien plus efficace que le « marxisme culturel » des soixante-huitards d’antan, à l’exception sans doute de Cohn-Bendit, nouvel ami de Verhofstadt et aligné sur le poppérisme que combattaient les anciens gauchistes et les théoriciens de l’Ecole de Francfort.
Le problème, sur lequel Truyens vient de braquer un éclairage que l’on espère prometteur, devra être examiné en profondeur, par un retour à la théorie : rappelons-nous qu’un débat avait eu lieu dans les années 1970, entre tenants de l’Ecole de Francfort et tenants des thèses de Popper. Gauchisme et néolibéralisme poppérien se combattaient alors pour fusionner deux décennies plus tard, cette fois avec une prééminence progressive du poppérisme dès les premiers succès de Soros, avec, bien sûr, la bénédiction de l’Etat profond américain.
Les gauches et les droites populistes doivent impérativement forger, en commun, un arsenal idéologique pour combattre cette idéologie dominante et oppressante. Les initiatives de Chantal Mouffe, qui se positionne à gauche mais se réfère à Carl Schmitt, pourraient servir de base à cette reconquête, lancée au départ des deux extrémités du fer à cheval politique, qui ne s’opposeraient plus dans les arènes politiques ou dans des combats de rue, mais encercleraient de concert le marais libéral, selon une stratégie de convergence élaborée en son temps par Roger Garaudy.
Robert Steuckers
Article paru dans le n°117 de Renaissance Européenne
Renaissance Européenne Molenstraat 83 - 2018 AnversBelgiqueContact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Gérard Collomb confirme la possibilité d’une guerre civile larvée en France
Il y a quelques années encore, évoquer une guerre civile en France pouvait vous valoir le qualificatif de « penseur d’extrême droite » et parfois, vous conduire devant les tribunaux. En 2018 c’est un ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui évoque cette possibilité, à travers les retours qu’il a de la situation et du tableau dressé par la police. Une guerre civile larvée qui conduirait à la Sécession de territoires entiers en France, en raison notamment d’une immigration incontrôlée depuis plusieurs générations.
Des propos effrayants rapportés tardivement par Valeurs actuelles dans son édition du jour, quelques semaines après sa démission à son poste de ministre, comme l’indique Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles.
Lisez plutôt, ci-dessous :
« Les gens ne veulent plus vivre ensemble ». « D’ici à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible. » Concède celui qui a eu en charge la sécurité des Français.
« Les rapports entre les gens sont très durs, les gens ne veulent pas vivre ensemble… »
– Quel est la part de responsabilité de l’immigration ?
« Énorme (…) »
– Vous pensez qu’on n’a plus besoin d’immigration en France ?
« Oui, absolument »
« Des communautés en France s’affrontent de plus en plus et ça devient très violent… »
« Je dirais que, d’ici à 5 ans, la situation pourrait devenir irréversible. Oui, on a cinq, six ans, pour éviter le pire. Après… »
De « La Colonisation de l’Europe »de Guillaume Faye, à « le Camps des saints » de Jean Raspail en passant par « Guérilla » de Laurent Obertone ou encore « la France Interdite », mais aussi « La France orange mécanique », ils sont pléthores ces livres qui évoquent la possibilité d’une guerre civile, d’un conflit en France, d’ordre identitaire, culturel, ethnique. Pour qu’un ministre de l’Intérieur, qui s’inquiétait publiquement d’un possible « face à face » entre policiers et cités, l’affirme, c’est que la situation doit être très très inquiétante en France.
Le 17 novembre beaucoup de Français vont manifester leur ras le bol contre l’exploitation éhontée qu’ils subissent en tant qu’automobilistes, dont pour beaucoup l’automobile n’est pas un objet de luxe, de loisir mais bel et bien un outil de travail ou un moyen de liaison indispensable dans la vie quotidienne, en particulier dans les zones rurales, pour lesquelles les technocrates parisiens ont un souverain mépris. C’est pourquoi Terre et Peuple appelle ses membres et ses amis à participer activement aux manifestations du 17 novembre. Le peuple doit se faire entendre et respecter. Seule paie la rébellion.
La mort de Robert Faurisson amène à poser une bonne question : est-il possible, aujourd’hui, de parler objectivement, honnêtement, sereinement de n’importe quel sujet d’Histoire ? Sans a priori ni tabou ? La réponse, évidemment, est non . Robert Faurisson en a fait la triste expérience. Sans illusion, il a fait face.
Le Conseil d’État a finalement validé le décret permettant la création d'un fichier qui rassemble les données personnelles et biométriques de la quasi-totalité de la population française. Tous les recours ont été écartés.
Il n’y a pas eu de coup de théâtre au Conseil d’État. Jeudi 18 octobre, la plus haute juridiction de l’ordre administratif français a rejeté tous les recours qui étaient formés à l’encontre du décret instituant le fichier TES (Titres Électroniques Sécurisés). Ce faisant, l’institution a validé la conception de cette méga base de données qui réunira les données personnelles et biométriques de la population française.
Le 3 octobre se tenait en effet l’audience devant l’instance administrative, au cours de laquelle le rapporteur public a recommandé de ne pas donner suite aux requêtes de la société civile, dont celles enclenchées par la Quadrature du Net, la Ligue des Droits de l’Homme et le think tank Génération Libre. Les recours demandaient en particulier une annulation pour « excès de pouvoir ».
Dans son arrêt, le Conseil d’État a mis en avant l’efficacité d’un tel fichier contre la fraude, qui est un « motif d’intérêt général ». La collecte et le traitement de données personnelles et sensibles « ne portent pas au droit des individus au respect de leur vie privée une atteinte disproportionnée aux buts de protection de l’ordre public en vue desquels ce traitement a été créé », ajoute-t-il.
Les arguments avancés par le Conseil d’État ont toutefois été remis en question par Félix Tréguer, l’un des cofondateurs de la Quadrature du Net, en suggérant que les « garanties (finalités limitées à la fraude à l’identité, but d’authentification et non d’identification, limitation de l’accès, etc.) […] auront tôt fait de sauter (si elle ne sont pas d’ores-et-déjà bafouées par le ministère de l’Intérieur) ».
« Alors que les programmes de Safe City se développent partout sur le territoire, il y a fort à parier que le fichier TES préfigure en réalité l’utilisation des technologies de reconnaissance faciale à des fins de surveillance généralisée de la population », a mis en garde celui qui fait partie du Conseil d’orientation stratégique de l’association et qui est expert des enjeux de liberté d’expression et de surveillance.
Le fichier TES
Aujourd’hui, le fichier TES accueille le nom de famille, le nom d’usage, les prénoms, la date et le lieu de naissance, le sexe, la couleur des yeux, la taille, l’image numérisée du visage et celle des empreintes digitales (sauf en cas de refus), l’image numérisée de la signature du demandeur, ainsi que d’autres informations selon les circonstances (adresse postale et coordonnées de contact, par exemple).
Le fichier est aussi en mesure de recevoir des informations sur la filiation de chaque inscrit. En clair, les noms, prénoms dates et lieux de naissance des parents peuvent aussi figurer dans la base de données, mais aussi leur nationalité. La durée de conservation est fixée à 15 ans pour le passeport, et 20 pour la carte nationale d’identité. Pour un mineur, la durée est ramenée à 10 et 15 ans respectivement.
C’est l’ampleur et la nature des informations stockées qui inquiète. Une telle base de données ne peut qu’aiguiser les appétits de tiers malveillants. En la matière, deux agences spécialisées de l’État, l’une dans dans la conception des architectures des systèmes d’information, l’autre dans la cybersécurité, avaient relevé des insuffisances, qui ont depuis été corrigées.