Les origines historiques du futhark par Halfdan Rekkirsson - 3.
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Si l'origine mythologique des runes est assez connue (le Runatàl), les origines historiques du futhark sont une histoire à découvrir dans cette nouvelle vidéo. Une plongée dans une partie de l'histoire européenne méconnue et pourtant décisive.
Une anthologie des articles de Brasillach dans Révolution nationale, l'Echo de la France et La Chronique de Paris (1943/1944)
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- Catégorie : HISTOIRE
Le 26 juillet 1943, mis en minorité au Grand Conseil fasciste, Benito Mussoloni avait remis sa démission au roi Victor-Emmanuel III, qui le fit immédiatement arrêter et qui nomma à sa place le maréchal Badoglio qui s'engagea auprès des Allemands à poursuivre la lutte à leurs côtés. Il ne tarda évidemment pas à trahir les Allemands après avoir trahi le Duce, faisant dire à Churchill, qui le méprisait profondément, qu'il était un des plus grands traîtres de l'Histoire. Robert Brasillach, brillant journaliste au journal fasciste Je Suis Partout, avait compris que la guerre était perdue, et qu'il était déraisonnable d'entraîner la jeunesse française dans une aventure sans issue. Il souhaita orienter JSP vers une voie moins politique, plus littéraire, mais ne fut pas suivi par les ultras, tels Lucien Rebatet, Alain Laubreaux et Pierre-Antoine Cousteau (dit PAC), qui tenaient à poursuivre leur politique de collaboration jusqu'au bout. Il quitta l'équipe de Je suis partout en août 1943, tout en restant fidèle à son idéal, et continuera à rédiger, certes moins souvent, des articles politiques dans un certain nombre de journaux de la Collaboration tels Révolution nationale (qui fut fondé par Eugène Deloncle, qui fut le chef de la « Cagoule »), l'Echo de la France et La Chronique de Paris. Une anthologie de ces articles passionnants nous est offerte par les remarquables éditions Pardès qui ont entrepris la réédition de tous les ouvrages de Brasillach, mais aussi de Drieu La Rochelle. Notons qu'une anthologie des articles de Brasillach, parus dans Je suis partout, est prévue dans les prochaines semaines. Nous l'attendons avec gourmandise !
Le fascisme, « notre mal du siècle »
Peter Tame, l'excellent connaisseur de Brasillach, qui a écrit la préface, note que l'attitude de Brasillach envers les Allemands subit une métamorphose sous l'Occupation. Il avait montré, bien avant la guerre, une sympathie pour l'Allemagne nationale-socialiste tout en exprimant une certaine méfiance très maurrassienne mêlée d'amitié, devant les défilés de Nuremberg dont il avait été témoin en 1937. Mais cette amitié se transforma vite en admiration. Il exprima ainsi, lui le pacifiste, dans sa correspondance privée « une admiration objective pour la réussite du débarquement allemand partout à la fois en Norvège ». D'un collaborationnisme de raison, il ne tardera pas à arriver à un « collaborationnisme de cœur » qu'il exprimera dans son premier article paru dans Révolution nationale sous le titre « Naissance d'un sentiment ». On y lit cette déclaration d'amour: « J'aime les Allemands. Je me dis qu'ils sont courageux au-delà encore de ce qu'on savait, je me dis qu'ils sont forts, et surtout je me dis qu'ils sont des nôtre. Nous sommes des copains du même sang ». Cet article, d'une « germanophilie outrée », pèsera lourd sur l'issue de son procès. Brasillach, qui était un homme plus instinctif que doctrinaire, voyait en les Allemands qui connaissaient pourtant d'importants revers en Russie les vecteurs d'un « juste socialisme », une « construction révolutionnaire éloignée de la contagion juive et marxiste » et les libérateurs des paysans russes promis à un bel avenir, les champions du « respect des individualités et des patries ». Une vision quelque peu irénique. Mais Brasillach commettra cette phrase terrible, qui lui sera beaucoup reprochée, et qui sans doute, lui fut fatale: « Qu'on le veuille ou non, nous aurons cohabité ensemble. Les Français de quelque réflexion, durant ces années, auront plus ou moins couché avec l'Allemagne, non sans querelles, et le souvenir leur en restera doux ». L'année 1943 marqua un tournant. Les Allemands avaient été battus à Stalingrad et en Afrique du Nord. L'étau se resserrait. Pour Brasillach, commente Peter Tame, commença « le temps du dégoût », du « désespoir », du « désenchantement de la politiqu ». Le ton qui domine ses derniers articles pour Révolution nationale, alors que les Alliés viennent de débarquer, est celui du regret et de la nostalgie. Il écrit, dans un article paru le 5 février 1944: « Pouvez-vous penser qu'il ne restera pas au cœur de quelques jeunes gens éblouis le souvenir du temps mussolinien, le grand rêve d'une Italie dictant sa loi à la Méditerranée, toute la fable fasciste, avec ses mirages, ses illusions même, ses excès ? » Et de conclure: « Notre mal du siècle, qu'on le veuille ou non, c'est le fascisme ».
Brasillach et la religion
Brasillach n'a quasiment pas, dans ses livres, évoqué la religion. Son article, du 13 octobre 1943, paru dans Révolution nationale, n'en est que plus intéressant. Que dit-il ? Florilège: « L'Eglise a toujours subi la tentation de la théocratie. Il faut dire tout net que c'est là une idée essentiellement juive, l'essentiel même du judaïsme, où politique et religion sont toujours mêlées. L'enseignement de Jésus est, au contraire, un enseignement intérieur, le prêche du royaume qui n'est pas de ce monde ». Le pape Pie XI avait, quelques années plus tôt, consacré six évêques chinois. Commentaire de Brasillach: « Le christianisme est la religion du pain et du vin de vigne, produits méditerranéens. Il va de soi que, devant Dieu, toutes les âmes sont égales, mais cela n'empêche pas de maintenir les distinctions, voire les hiérarchies, dans le gouvernement de ces âmes: on imagine mal un pape nègre ». A propos des six évêques chinois, dont, dit Brasillach, deux sont retournés au culte des ancêtres, Brasillach évoque « le plaisir d'une belle cérémonie, d'une manœuvre anti-raciste ». Et L'auteur de s'en prendre au danger du « compromis moderniste » qui guette l'Eglise dès qu'elle se fourvoie sur le terrain politique. Evoquant le cas de l'Espagne où les curés avaient patronné la République de 1931 avant de se faire massacrer, Brasillach s'en prend à un « clergé trop souvent arriéré » qui « conte fleurette à la démocratie, à l'anglophilie, au parlementarisme, car il a ces vices dans le sang ». Et de conclure: « L'Eglise a versé dans la démagogie, et la démagogie s'est vengée ». Qu'eût dit Brasillach de Vatican II ?
Le national-socialisme contre le national-capitalisme
Brasillach s'en prend, dans un article paru le 23 décembre 1943, peut-être le plus passionnant de l'ouvrage, aux errements de « la cause nationaliste (comme d'ailleurs de la cause religieuse, ajoute-t-il), et à l'alliance indiscutable qu'elle a toujours maintenue avec les puissances de l'argent ». Il affirme que « la réconciliation du socialisme et de la nation est la grande tâche de la Révolution du XXème siècle ». Il critique sévèrement ces « pâles imitations françaises qu'on a pu faire du fascisme » et « la ruée des bourgeois » qui « pour la plupart ne cherchaient que des sections d'assaut et de protection à bon marché », désignant tant l'A.F. que le Faisceau, Solidarité française et même de façon quelque peu inattendue, le P.P.F. de Jacques Doriot, tous ces mouvements ayant été financés, il est vrai, à un moment ou un autre par le grand Capital, avec comme conséquence redoutable que l'on en vint à identifier le « fascisme » avec la « réaction ». Brasillach écrit ces phrases saisissantes et si justes: « On sait bien que (pour la bourgeoisie) la conservation des privilèges de l'argent reste le premier devoir, et la seule besogne sérieuse. De temps à autre, on se permet d'ailleurs quelque diversion, quelque attaque verbale contre cet argent, on chante, redressant le col, quelque chanson révolutionnaire, on tient des propos pour faire frémir les bourgeoises. Mais les bourgeoises aiment frémir, chacun sait ça ». Et Brasillach de s'en prendre à cette bourgeoisie qui sait, « pourvu que le chéri ne parte pas, que le fils ne parte pas, que le gendre ne parte pas, exhorter les autres à partir pour le sacrifice suprême, pour la civilisation en péril ». Brasillach méprise « les adeptes de la seule vraie religion, du seul vrai parti, de la seule vraie politique: le capitalisme ». « Non, nous n'avons pas de rapports avec ces gens-là », dit-il. Et de conclure: « Nous n'avons pas, nous, à aller au peuple, puisque nous sommes du peuple. Nous en sommes tout naturellement par nos soucis, par nos dégoûts, surtout par nos dégoûts ». Pour l'auteur, un ordre nouveau implique la rupture avec « le culte de l'or ». Toute la pensée politique fasciste de Brasillach se trouve en ces quelques phrases...
Le temps des bombardements, des bobardements, du dégoût
Le débarquement anglo-saxon se rapproche. Il est là. Les bombardements tuent les populations et détruisent les plus belles villes de France. Brasillach est amer. Il évoque la « canaillerie humaine » de « ces pauvres benêts qui tremblaient de peur », quatre ans plus tôt, « dans leurs voitures de luxe » espérant l'armistice et qui aujourd'hui « se réjouissent du bruissement des planeurs dans le ciel de Normandie et du fracas des bombes de mille ou deux mille kilos ». « C'est le vainqueur qui écrit l'histoire, chacun sait ça », dit-il, à force de « bourrage de crâne ». La « bassesse humaine traîne avec soi tant de mensonges ». Il y a ces « bobardements » qui racontent que les Allemands venaient subrepticement bombarder les maisons de Caen « épargnées par les Américains » afin de faire croire qu'elles étaient démolies par leurs adversaires. Brasillach constate: « Au passif de toutes les guerres, il faut d'abord inscrire la bêtise. Telle est la nature humaine, dont on ne dit point qu'elle soit belle ». Brasillach évoque ces « civilisations assassinées », les bombardements de Florence, de Sienne, de Nuremberg. Et puis, « le crime immortel du Vieux Marché de Rouen » où « les flammes ont monté du bûcher nouveau dressé autour de la place ancienne », brûlant pour la seconde fois Jeanne d'Arc. Brasillach évoque à plusieurs reprises dans ses articles cet épisode épouvantable, qui l'aura littéralement traumatisé, lui qui admirait tant Jeanne d'Arc. « Mais qui sont ceux qui nous bombardent? », s'interroge l'écrivain dans un article paru dans L'Echo de la France, le 24 mai 1944. Il évoque la littérature américaine qui permet de répondre à cette question, écrivant: « Un peuple se livre par sa littérature ». Se référant notamment à Caldwell et Steinbeck, il évoque une littérature qui « nous dépeint en quelques actes violents les réactions d'êtres prodigieusement élémentaires, de brutes effrayantes intermédiaires entre le singe et le nègre. Des hommes, des femmes qui ne savent ni lire ni écrire, volent, tuent, presque pour rien ». En attendant, ces « brutes », « ces assassins analphabètes », viennent bombarder les merveilles de l'Occident, détruisent « le Campo Santo de Pise, les fresques de Simone Martini à Sienne, le palais de justice de Rouen, les maisons de la Hanse de Hambourg, les pigeons sculptés de Nuremberg ». Brasillach cite ce mot admirable que lui a dit un menuisier d'origine italienne qui déplorait la destruction de Rouen: « Ils ont fait ça par envie. J'ai travaillé chez eux autrefois; j'ai vécu autrefois à Philadelphie. Mais ces gens-là n'ont rien... » Brasillach conclut amèrement cette séquence en évoquant le traitement de l' « arbre sacré des libertés basques » de Guernica, détruit par un bombardement allemand, ce qui suscita une intense émotion, et « le silence, le silence bestial et terrifié qui s'empare du monde devant tant d'autres disparitions plus émouvantes et plus irréparables que la mort d'un arbre ». Il ajoute: « les catholiques étaient émus de l'atteinte possible au paganisme inoffensif d'une coutume locale, mais les catholiques se taisent lorsque la ville de sainte Thérèse est réduite en décombres ».
Robert Brasillach ne se fait guère d'illusions quant au peuple français dont il dit: « Je sais que le peuple français n'a pas le goût de la vérité. Il aime ce qui lui fait plaisir, il accepte ce qui le flatte, à un degré absolument incroyable. On lui exprimerait demain que les habitants de la Lune ont décidé de venir lui rendre la semaine des quatre jeudis et des deux dimanche et le pernod pour Arthur, ils s’en trouveraient quelques-uns pour l'admettre de façon non pas métaphorique mais au pied de la lettre au nom du réalisme bien entendu, et avec le petit sourire malin de celui à qui on n'en fait pas accroire. Aussi ne faut-il pas s'étonner si pour parler à ce peuple on utilise si souvent le mensonge. »
Il restait à Robert Brasillach sept mois à vivre...
Robert Spieler – Rivarol 2021
LE POINT FAIBLE DE LA MACRONIE (...et de la CASTE POLITICO-MÉDIATIQUE) ?
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I-Média n°340 – Présidentielle : l’emprise de Macron sur les médias
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Parution du N° 87 de Terre & Peuple Magazine
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Didier VIAL, PRESENT !
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Fils de Dany et Pierre VIAL, Didier, nous a quittés brutalement à l’âge de 57 ans.
Homme d’action et soldat de fortune pendant plusieurs années,
Didier est parti pour son dernier voyage avec les Oies Sauvages ...
En ce moment douloureux, nos pensées vont à sa famille.
Didier VIAL, Présent !
12 avril 1861 – Fort Sumter arraché aux Yankees
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A Charleston, le soir, après avoir dégusté un mint julep, un margarita, un hurricane (et plus si affinités) dans les bars du French Market, on peut avoir une pensée pour Rhett Butler, le briseur de blocus, et pour Scarlett O’Hara, toujours présente dans nos cœurs. Et puis, alors qu’il ne fait plus « que » 36° (taux d’humidité : 97 %…), aller déambuler le long des quais, près de la statue à la mémoire des défenseurs confédérés de Charleston. Avec, au loin, comme un fantôme émergeant de la mer, Fort Sumter.
Quand la Caroline du Sud décide – seule et la toute première – de faire sécession, Fort Sumter, à l’entrée du port de Charleston, est occupé par les forces unionistes. Les Nordistes ayant refusé d’évacuer le fort, les forces confédérées décident de passer à l’attaque. Le 12 avril 1861, les canons sudistes de Fort Johnson entrent dans la danse.
Après un bombardement de deux jours, le major Robert Anderson et ses 85 hommes se rendent. Leur vainqueur, le légendaire général Beauregard (descendant d’un combattant vendéen), avait été l’élève d’Anderson à West Point. Le 14 avril, le soldat John S. Bird Jr., des Palmetto Guards, fait flotter le drapeau desdits Palmetto Guards sur le fort.
Jusqu’au 17 février 1865, le fort restera aux mains des Sudistes. Et jusqu’à cette date, Fort Sumter sera soumis à l’un des plus longs sièges de l’histoire moderne, résistant aux bombardements massifs de la marine yankee pendant deux ans (quelque 46 000 obus, des milliers de tonnes de métal…).
Aujourd’hui, on peut débarquer pacifiquement à Fort Sumter. En prenant un bateau soit à Liberty Square sur les quais de Charleston, soit à Patriot Point à Mount Pleasant. Choisir plutôt le départ à Patriot Point, ne serait-ce que parce que le bateau qui vous emmène à Fort Sumter est ancré tout près de l’USS Yorktown, ce porte-avions (surnommé Fighting Lady), qui a été de tous les combats du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, d’Iwo Jima à Okinawa.
Ce n’est pas sans émotion que l’on met le pied – dans les pas des soldats de Beauregard – sur la petite île où se tient Fort Sumter, même si les bâtiments (après les bombardements yankees, le fort était une ruine) n’ont plus qu’un lointain rapport avec ceux de l’époque. Là, une plaque commémorative installée en 1929 par les United Daughters of the Confederacy à la mémoire des Sudistes qui tinrent le fort de 1861 à 1865. Là, les ruines du quartier des officiers qui avait trois étages. Ailleurs, les canons, des Mountain Howitzer, qui empêchèrent tout débarquement yankee.
C’est ici que tout a commencé. Charleston et la Caroline du Sud ne l’ont pas oublié. Sur des affiches, des autocollants, des T-shirts, des drapeaux, une tranquille constatation : « Standing alone against Northern agression since 1861 » (« Dressée, seule, contre l’agression nordiste depuis 1861 »). Dans le petit magasin de souvenirs de Fort Sumter, on vend des soldats de plomb. Des Nordistes. Et des Sudistes. Les Nordistes partent au compte-gouttes. Les Sudistes se vendent comme des petits pains. Vae victis ? Pas toujours. La preuve !
Alain Sanders
Présent n° du 12.04.2021
Louis-Ferdinand Céline et le « blabla » idéologique de notre temps
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Au temps où la liberté de déplacement était encore autorisée, une odyssée cycliste m'avait conduit à coudoyer la maison d'exil de L.F. Céline au Danemark. Point d'orgue de ce voyage, ma rencontre inopinée avec un témoin direct de l'époque, dont je comprends aujourd'hui la responsabilité face à l'Histoire. Olé Seyffart-Sorensen, huit ans à l'époque des faits, a en effet noué une touchante complicité avec le «Géant» (A l'époque, le gamin accompagnait son père dans la masure, prêtée par l'avocat danois, pour y effectuer de menues réparations de boiserie, cette masure ou Céline et Lucette passèrent bon gré, mal gré, plus de trois années).
Bref, avec le temps, ce voyage semble avoir délivré sa charge heuristique au-delà de l'anecdote. La question est de savoir ce que le mal aimé des Lettres Française dirait des avancées sociétales du XXIème siècle, de cet art contemporain qui s'impose dans nos rues ébahies et autres confinements à répétition. Céline est mort il y a 70 ans (le même jour qu’Ernest Hemingway) mais une grande œuvre peut agir aussi comme une réplique, au sens sismique du terme, du substrat de la civilisation.
Les confinements ont, à leur manière, contribué à donner des messages nouveaux à mon questionnement célinien. Je songe aux truculents entretiens radiophoniques disponibles sur internet, résonnant avec cette époque de basses eaux que nous traversons.
L'entretien de 1957, réalisé pour le compte d'une radio suisse, sonne comme un véritable roman radiophonique. Le fond sonore se compose de bruits divers et chants de menâtes qui donnent à ces propos une hilarité toute particulière que l'on retrouve bien sûr dans ses romans. L'auteur d'Un château l'autre qui se joue des faiblesses du journaliste, déclare notamment :
«Je suis femme du monde, Monsieur, et non pas putain ; j'ai des faiblesses pour qui je veux... Je me sacrifiais pour mes semblables. Je n'ai pas eu d'avantage à me sacrifier ! »...
Quant aux innombrables colloques et recensions qui font flores sur la toile, aussi passionnants fussent-ils, ils ne m'ont pour autant pas fait basculer dans le célinisme confessionnel. C'est même en réaction contre un certain nombre de « poncifs » véhiculés autour de Céline, comme celui de l' « écrivain styliste », que j'ai commis cet article. Je voulais le surligner avec d'autant plus d'audace que ce poncif, répété en chœur par tous les épigones, provient de Céline lui-même. Dans un entretien de 1957, il déclare : « On parle de "messages". Je n'envoie pas des messages au monde. L'Encyclopédie est énorme, c'est rempli de messages. Il n'y a rien de plus vulgaire, il y en a des kilomètres et des tonnes, et des philosophies, des façons de voir le monde... ».
L'auteur du Voyage a martelé à plusieurs reprises qu'il n'était pas un « homme à idées, un homme à messages » mais il s'exprimait après avoir échappé à « la plus grande chasse-à-courre qui ait été organisée dans l'Histoire », au terme de dix-huit mois de réclusion au Danemark et six ans d'exil hors de France avant son retour équivoque.
Après-guerre, l'Histoire était en cours d'être réécrite à la faveur des vainqueur. Et cette histoire fut écrite symétriquement contre le projet européen d'Hitler et la France de Céline. A son retour en France, son image d'écrivain maudit le contraint donc à une semi-clandestinité. A l'étage de la maison de Meudon, Lucette prodigue ses cours de danse ; au rez-de-Chaussée, le médecin Destouches reçoit quelques patients. Il écrira les trois romans fulgurants de la «trilogie allemande» (D'un château l'autre, Nord et Rigodon) mais réserve désormais ses visions politiques aux rares amis fidèles.
Pour cette période meudienienne, deux thèses s'affrontent, celle des Céliniens qui prétendent que sa posture et sa tenue vestimentaire de clochard aristocrate étaient surjouées et factices, et celle du très dévoué rédacteur de la revue célinienne, Marc Laudelout, qui penche au contraire pour un retrait jüngérien de Céline sur le mode «anarque».
Quelle que soit la réalité vécue, Céline fut sans conteste un « lanceur d'alerte » avant l'heure. Grand blessé de 1914, il milita contre la déclaration de guerre d'une France dont il présageait l'issue tragique. Il fustige une déclaration de guerre perdue d'avance. Il sera perçu pour un héros au début du second conflit mondial. A son retour en France, il restera un sage à la mode de Diogène-le-Cynique dans la villa de Meudon.
Sur l'art célinien, l'erreur généralement commise est à mon avis double :
1) Dissocier le style émotif de Céline et son « message » textuel est le premier travers dans lequel tombent nombre de Céliniens. En réalité, cette dichotomie n'est pas plus opératoire que la séparation franche entre la vie et l’œuvre d’un auteur. Ces manœuvres appartiennent au monde proustien relayé par certains universitaires détachés des contacts avec les réalités et les sortilèges de l'écriture, promptes à créer une religion de ces séparations abstraites tout en se gardant bien d'occulter les distinctions lorsqu'elles s'imposent, le pays réel et le pays légal, par exemple.
A mon avis, style et « idées » ne sont tout simplement pas séparables, pas plus que forme et force en peinture aurait dit René Huyghe.
Certes, le travail de restitution de l'émotion du langage parlé dans l'écrit ne fait pas de Céline un théoricien des idées ni un « philosophe » stricto sensu, bien qu'il puisse, à mon avis, être perçu comme un « cynique ». Céline est comme les cyniques grecs, proche des animaux. Il aime la compagnie des chats, des perroquets et des chiens (cynique provient d'ailleurs du latin cynismus pour désigner ce qui concerne le chien). Comme les Cyniques grecs, il aime à exprimer sans ménagement des sentiments, des opinions contraires à la morale reçue.
Les Cyniques ont pris pour modèle le chien car cet animal aime « ronger les os ». Les Cyniques rongeaient les Idées platoniciennes. Céline, lui, est celui qui ronge le « blabla » que ce soit celui des va-en-guerres des années 30 que celui des chantres des évolutions sociétales des années 60. Céline est par exemple, avant Marshall Mac Luhan, un critique de la télévision et la publicité dont il pressent le pouvoir sur les masses dès 1953. Il anticipe la société du spectacle de Guy Debord. Il perçoit la portée idéologique de la « réclame ».
On peut imaginer sans peine ce qu'il écrirait aujourd'hui face au « soft power » néolibéral de la machine macronienne, les avancées de la démocrature mondialiste sous couvert d'hystérie sanitaire. Il tournerait à coup sûr en dérision toute cette grossière mascarade ! Gageons également qu'il aurait été le premier à porter le « gilet jaune » sur les ronds-points du pourtour parisien sur le mode « périféerique pour une autre fois » !
2) En revanche, contrairement à l'idée répandue, le style célinien est moins le retour de la langue populaire (la langue de la rue) que l'art de restituer l'émotion de la langue. Céline cherche à nettoyer la dentelle de la langue des formalismes et du métalangage hérités de la langue diplomatique du XVIIème siècle. Il désenclave la langue, il ne lui fait pas faire le trottoir. Mort à Crédit fourmille de mots d'argot, mais Féerie pour une autre fois, œuvre la moins comprise du corpus, touche la dentelle même de la langue.
Si la langue est marquée, comme toutes réalités, par des mouvements de balancier, la langue romanesque de Céline marque incontestablement un « retour » à la langue pré-scripturale, souterraine, dionysiaque et rabelaisienne. Mais celle-ci ne s'identifie à mon avis pas à la « langue de la rue ». Ceux qui soutiennent cette thèse se rangent sans même le savoir du côté de la critique allemande qualifiant les romans de Céline d'« Asphalt Literatur », critique intéressante mais étrangère à la francophonie.
A mon avis, la langue célinienne a plus à voir avec le mouvement transcendantalisme américain qu'à l'« Asphalt Literatur ». Mais Céline est un Européen, au lieu de faire son miel du passé amérindien, il renoue avec le fond païen celtique, notamment. N'oublions pas que « Céline » est le prénom que Louis-Ferdinand emprunte à sa grand-mère bretonne, celle qui transmis au fils unique Destouches, choyé par ses parents, les légendes bretonnes des « Saints de la main gauche ».
On comprends maintenant mieux pourquoi Céline se disait opposé aux idées: son style est déjà « idéologique », il n'a pas besoin d'exposer des idées pures ou phosphorer sur tels ou tels débats de société. Ce n'est pas un théoricien. A mon sens, on comprend que Céline a agit avec les idées comme il a agit avec la langue française dont il épure les lourdeurs et les formes figées. Il s'agit d'un « rendu émotif » de la langue française et non d'un bilan d'idées.
J'avance par ailleurs l'idée que Céline fut aussi le pionnier des « lanceurs d'alerte » en ouvrant notamment le sillon à Guillaume Faye.
3) Parmi les héritiers de Céline : Se demander quelles « personnalités » pourraient aujourd'hui revendiquer l'héritage de Céline, c'est déjà y répondre. Bien sûr, le nom de Guillaume Faye vient à l'esprit comme une évidence. Le théoricien des années 80, l’« Esprit fusée » de la ND, fut aussi un humoriste sur les ondes de Sky Rock, un « homme total » décrié jusque dans ses propres rangs, comme il se doit pour un Célinien pur sucre. Nous savons que Faye mourut en état de semi-clochardisation à Paris.
Parmi les héritiers, je pense aussi au directeur artistique Joël Labruyère dont certains textes sont céliniens sans chercher à l'être. Dans la chanson Le Dieu Azard, le chansonnier développe une satire des « prêchi-prêcha » de la religion républicaine et scientiste; on ne saurait mieux s'inscrire dans le sillon du Céline pourfendeur des « blablas » pseudo-démocratiques de son temps, d'autant que la scénographie du clip avec des personnages à masques d'animaux n'est pas sans évoquer les réalités augmentées du roman célinien.
https://communaute-rose-epee.fr/2021/03/31/le-studio-des-brigandes-le-dieu-hazar-hasard/
Notons au passage que Céline est l'inventeur du néologisme « blabla » (dans Bagatelle pour un massacre) mais aussi de la ponctuation « émotive », entre autres innovations entrées aujourd'hui dans l'usage. L'héritage célinien est esthétique, il irradie tous les arts, littérature et cinéma notamment car la langue agit par cristallisation des innovations esthétiques.
Les entretiens relatifs à Céline sur internet réservent quelques perles à leurs auditeurs attentifs. Au cours du colloque tenu en 2011 sur le thème de Céline et L'Histoire : http://www.lepetitcelinien.com/2011/02/colloque-louis-ferdinand-celine-paris.html un intervenant prend la parole (à 3:27:00 minutes de l'émission) à propos des « chochottes anglaises », qui n'est autre que Robert Faurisson ! Vous pourrez sans doute reconnaître le truculent professeur au ton de sa voix. L'intervenant reste anonyme mais déclare être « demi-écossais ».
Profitons de ce clin d’œil amusant pour souligner l'apport du professeur en matière d'analyse textuelle, son interprétation étonnante de l'énigmatique poème « Voyelles » de Arthur Rimbaud a fait date. Ne le réduisons donc pas à son révisionnisme héroïque.
Les génies se reconnaissent souvent par leur pluralité, leur côté insaisissable, leur décalage par rapport à leur temps et au « polythéisme des valeurs ». Céline fut à la fois un écrivain de génie, un lanceur d'alertes, et comme Apollinaire en son temps, un visionnaire. Il a notamment annoncé le déclin français, le crépuscule occidental, ainsi que la montée en puissance de la Chine. Il n'est pas exagéré de dire que nous serons tous un jour ou l'autre « céliniens », conscients ou non de cet héritage. Dès le Voyage, Céline annonce avoir renouvelé la littérature pour deux cent ans. Les génies se reconnaissent aussi par les phénomènes de cristallisations mimétiques qu'ils entraînent, malgré eux, après coup. On songe que Céline le reprouvé, le proscrit des commémorations, reste l'un des écrivains français le plus lu dans le monde. Il est l'objet d'un journal bimensuel publié depuis les années 80 regroupant tous les articles et publications à son sujet. Quel autre auteur peut en dire autant ?
4) L'art de Céline est le contraire même de l'art contemporain. La révolution célinienne touche le fond d'air de son temps (comme on pourrait dire : « le fond de l'air est célinien ») à l'instar d'un sismographe qui enregistre les mouvements telluriques d'un sol. Si l'influence de Céline est souterraine, si sa figure irrite autant qu'elle fascine, c'est sans doute parce qu'il travaille en dehors de toute climatisation idéologique (y compris fasciste). Son travail a consisté à décaper les couches de peinture de la langue pour atteindre sa trame émotive, d'où le génie qu'on lui prête. Il lui arrivait de paraphraser Saint Jean : « au début était l'émotion».
En matière d'art, il appréciait les impressionnistes, Vlaminck, etc. Il n'aimait pas la peinture abstraite, par exemple Dubuffet, qui, lui, avait une admiration éperdue pour Céline. Mais ses préférences allaient à Breughel, Bosch, etc. Bref, un choix éclectique.
Les tendances d'une certaine littérature et de l'Art Contemporain (AC) vise au contraire la monoculture. L'idée est d'expulser la trame émotive de l'art pour ne garder que la couche de peinture superficielle, conceptuelle, hors-sol, idéologique. D'où l'impression que les expositions d'AC ne touchent plus l'âme des spectateurs mais seulement l'épiderme et qu'elles s'imposent à l'instar de « slogans ». On peut parler à leur endroit de stratégie d'im-position et non d'ex-position. Tout se passe comme si les artistes subventionnés de l'AC agissaient à rebours de Céline.
Céline épure la langue de ses lourdeurs, le résultat est une langue qui est à la fois populaire et poétique sans chercher à l'être, poétique par « grâce », alors que les homards géants qui s'imposent sur nos places publiques sont tout au contraire des concepts déguisés en œuvre, interdisant de ce fait tout espèce de réminiscence. L'émotion est remplacée par la provocation; le talent par la soumission à un logiciel idéologique et financier indiscutable, minutieusement démontré dans les ouvrages d'Aude de Kerros.
Dans une émission de radio, Aude de Kerros pose par ailleurs une question d'une grande actualité : « Peut-on être dissident dans le système libéral ?». La réponse à cette question est moins simple qu'il n'y paraît. Le libéralisme a transformé l'anti-fascisme (secondairement, l'anti-communisme) en neutralité politique. Dans une discussion entre amis, il faut être antifasciste pour être neutre et commencer à avancer un argument. Toutes vérités entre les lignes (la pensée transversale) sont désormais proscrites. Contemporain de la télévision, Céline disait que l'homme moderne était « lourd et épais ». Mais imaginait-il qu'il puisse atteindre l'obésité actuelle ?
Aujourd'hui, toute critique de l'AC pose un trouble. Si vous critiquez des œuvres où l'âme a été remplacée par le concept, vous êtes automatiquement «suspecté» de dissidence. L'amalgame tombe sur vous comme une avalanche, et pour éviter les descellements des plaques de neige idéologiques, vous vous faites petit et discret.
Si, a contrario, vous critiquez frontalement l'AC ou la boite à munitions idéologiques qu'il contient (théorie du genre, théorie du climat) vous êtes automatiquement suspecté car l'AC cristallise l'astralité du néo-libéralisme. L'homme à qui il correspond est un homme hors-sol, interchangeable et consumériste, un homme sans âme et sans révolte.
Dans le climat idéologique actuel, l'AC reflète donc un enjeu idéologique. A mon sens, la dissidence consiste précisément d'en revenir «aux œuvres», éprouvées et éprouvantes, aux Bergers d'Arcadie, à la Vierge au chancelier Rolin, sans pour autant passer d'une monoculture à une autre. Max Weber parle de « polythéisme des valeurs » ; c'est dans cette direction qu'il faut se diriger. Le Kolumba Museum de Cologne est à mon avis, un exemple de muséographie innovante échappant à la fois au passéisme réactionnaire et au progressisme idéologique.
L'auteur du Voyage a mis en lumière, comme Rabelais en son temps, les «sentiments innommables». Il en ressort un sentiment de provocation, parfois de malaise, mais à rebours de la provocation programmée de l'AC car Céline ne fait pas table rase du passé, il démystifie au contraire tous les « blablas » de notre temps y compris dans la langue elle-même. Dans son chef d'œuvre Féerie pour une autre fois, on trouve la formule suivante. A tout seigneur, tout honneur ; nous voudrions terminer par elle:
« C'est des filigranes, la vie. Ce qui est écrit net, c'est pas grand-chose. Ce qui compte, c'est la transparence. La dentelle du temps, comme on dit. »
PS : Le récit de notre rencontre avec Ole et de mes aventures au Danemark, disponible ici:
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Frédéric Andreu-Véricel : contact :
150 ans de la Commune de Paris: bas les masques!
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- Catégorie : HISTOIRE
Alors que la droite officielle proteste contre la commémoration des 150 ans de la Commune de Paris, une certaine gauche libérale bien-pensante y voit, en glorifiant l’événement, une occasion pour redorer son image de marque « populaire » et de réaffirmer son monopole sur la lutte sociale et l’insurrection parisienne. Au-delà de cet enjeu mémoriel conflictuel et la puissance symbolique de cette événement sujet à de fortes récupérations idéologiques, il convient de voir dans cette parenthèse politique, sociale et économique de 1871 un événement à la fois anticipateur et correcteur.
Deux éléments explicatifs soulignent la signification nationale et populaire de cette insurrection, au-delà des clivages de droite et gauche : les causes profondes de l’insurrection et le contexte historique de l’humiliation nationale consécutive à la défaite française de 1871 face aux Prussiens. Ainsi, même si Paris constituait une véritable poudrière avec une population politisée sous l’influence la gauche radicale, de l’anarchisme et du syndicalisme révolutionnaire sorelien, il ne faut pas oublier que c’est l’extrême pauvreté de la classe ouvrière et la famine, la ghettoïsation des quartiers populaires par les transformations haussmaniennes qui constitueront les ressorts profonds du soulèvement.
L’autre cause immédiate qui jouera le rôle de déclencheur est la capitulation de l’empereur Napoléon III, encerclé par les Prussiens à Sedan, le 2 septembre 1870, perçue par la population parisienne comme une profonde humiliation et un coup de poignard dans le dos des Versaillais. Il ne faut pas oublier que, dès le 4 septembre, à Paris, la République est proclamée et un gouvernement de la Défense nationale est formé, lequel promet de continuer la lutte malgré le siège de l’armée prussienne que subit Paris à compter du 19 septembre. Néanmoins, les Parisiens s’estimeront trompés en apprenant que, depuis des semaines, le gouvernement de la Défense nationale avait engagé des pourparlers avec Otto von Bismarck, le chancelier allemand, pour parvenir à un cessez-le-feu qui sera finalement signé le 28 janvier 1871.
Après des élections hâtives et tronquées, qui portent au pouvoir une Assemblée majoritairement conservatrice et monarchiste, puis l’installation d’Adolphe Thiers à Versailles, le fossé se creuse entre le « pays légal » versaillais réactionnaire, obéissant aux mots d’ordre de la bourgeoisie financière, et le « pays réel » de la Commune. Evénement correcteur à valeur dystopique, la Commune joue un rôle de miroir déformant en rendant compte de la bêtise d’une droite réactionnaire, ralliée au camp de l’« étranger » et de l’ordre bourgeois, et l’abstraction internationaliste d’une gauche aveuglée par les dogmes marxistes.
Mais elle a aussi une dimension anticipatrice et axiologique, puisqu’elle met en exergue les contours de ce que la droite authentique devrait être en tant que modèle, à la fois nationale, révolutionnaire et populaire, et ce vers quoi la gauche nationale et populaire devrait tendre en s’émancipant de son discours internationaliste et droit-de-l’hommiste. C’est en effet dans ce sens que la Commune fut l’incubateur et le point de convergence entre une droite véritablement nationale-populaire et une gauche nationale révolutionnaire, unie dans leur lutte antibourgeoise contre l’« étranger » et pour la justice sociale. C’est, aussi, qu’en ce sens, la Commune transcende le clivage droite-gauche classique et fut un laboratoire d’idées hétérogènes : socialisme, jacobinisme, blanquisme, proudhonisme, jusqu’à l’anarchisme et le nationalisme d’un Édouard Drumont. Mais aussi fédérateur : les expériences communalistes et autogestionnaires pouvant appartenir à une tradition politique de gauche comme de droite.
Cela explique aussi que le contexte historique et social spécifique permet la rencontre atypique entre un Auguste Blanqui, socialiste insurgé pour qui le bourgeois anticommunard constituait « le Prussien de l’intérieur », et un Louis Rossel, jeune officier supérieur, républicain et patriote qui, refusant la défaite face à l’Allemagne en 1870, se rallie à la Commune.
Jure Georges Vujic
Sources : https://www.bvoltaire.fr/
- Quand Karl Marx pleurait la mort d’un chantre de la « race aryenne »…
- Mythologie de la suisse ancienne : Taranis
- Makhno et la révolution anarchiste
- JEAN-YVES LE GALLOU : Identité Française ou identité Européenne
- Lu dans Présent et Rivarol
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