{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}epuis quelques semaines se sont multipliés les guet-apens montés pour piéger des voitures de police et, de l’aveu même des syndicats de police, « tuer du flic ». Les autorités (ministère de l’Intérieur, c’est à dire Sarkozy) et les media font tout pour minimiser les faits. Mais les policiers, poussés à bout par les agressions de la racaille contre lesquelles ils ont ordre de ne pas riposter, craquent et lâchent le morceau. Le syndicat Action Police (CFTC), qui a recensé 2500 agressions contre des policiers pendant les six premiers mois de 2006, constate que ces agressions sont réalisées par « des individus qui déclarent la guerre à la République ». Nous disons, nous, depuis des années, qu’il s’agit des débuts d’une guerre ethnique. Mais nous prêchions dans le désert... nul n’est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Aujourd’hui, ça bouge. Les syndicats de policiers lancent des avertissements clairs. Selon Alliance, les policiers sont « sur le fil du rasoir » et risquent leur vie en permanence. Pour Synergies Officiers, « les Tarterêts, les Mureaux, Epinay sur Seine, ça commence à bien faire ». Et Nicolas comte, secrétaire général de FO-Police, constate : « Les faits ne sont pas épisodiques mais se généralisent ». Même Joaquin Masanet, « proche de Ségolène Royal » selon Le Monde (28 octobre 06) et patron de l’UNSA-Police, « le plus à gauche des syndicats de gardiens de la paix », reconnaît : « Il y a un ras-le-bol général des collègues qui en ont marre de se faire tirer comme des lapins ».
Etre policier et blanc est devenu aujourd’hui une situation à haut risque. Comme l’a expérimenté un gardien de la paix lyonnais, âgé de 24 ans, agressé au petit matin, alors qu’il allait prendre son service dans le centre de Lyon, par quatre « individus » comme écrit le quotidien lyonnais Le Progrès, adepte permanent du politiquement correct – c’est à dire la loi du silence en matière d’origine ethnique des délinquants. Le Figaro, lui, grâce au courage de son correspondant local, ose écrire la vérité : il s’agissait de « quatre hommes âgés d’une vingtaine d’années, d’origine maghrébine ». Quant au Monde, journal vertueux et moraliste dont la réputation n’est plus à faire, il a jugé opportun de ne pas mentionner ce regrettable « incident ». Le policier n’a dû son salut qu’à l’arrivée d’une patrouille de collègues car, devait-il déclarer sur son lit d’hôpital, « visiblement, ils en voulaient à ma vie ».
Nouvel aspect de la guerre urbaine : les « jeunes » (chacun, désormais, sait quel est le sens ethnique de ce mot...) attaquent, cagoulés et arme au poing, des bus, qu’ils incendient (si le conducteur et les usagers ont le temps de descendre avant d’être carbonisés, tant mieux pour eux… mais il y aura, forcément, un jour, des gens qui n’auront pas eu le temps de descendre... une perspective dont les « jeunes », à l’évidence, n’ont rien à foutre). Dans la seule nuit du 25 au 26 octobre, quatre bus ont été détruits, en région parisienne (Montreuil, Nanterre, Grigny) et dans le Rhône (Vénissieux). Le 27 octobre, c’est au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) que deux bus ont été incendiés La direction de la RATP minimise : ce sont des « incidents isolés ». Les chauffeurs, qui n’ont pas envie de risquer leur peau à chaque voyage, apprécient peu cette façon d’étouffer la vérité et vont donc éviter les zones « sensibles » - c’est à dire ces « zones de non droit », autrement dit enclaves occupées par les envahisseurs, dont Sarkozy, Villepin, Chirac assurent qu’elles ne sauraient exister sur le territoire de la République. En entendant ça, les émeutiers sont pliés en deux de rire. D’autant que les renseignements généraux, dans un rapport daté du 11 octobre, soulignent que « la plupart des conditions qui ont amené, il y a un an, un déclenchement de la violence collective sur une grande partie du territoire métropolitain sont toujours réunies ».
Banal, non, dans ce pays qui fut, dans le temps, la France ? Aux Gaulois d’en tirer les conséquences qui s’imposent. Car à ceux qui n’auront pas voulu ou pas su organiser la résistance il ne restera que des larmes de sang.
PS : cet édito a été rédigé le 28 octobre à 15 h 30. Il ne peut donc prendre en compte les nouveaux « incidents » qui, lorsque vous le lirez, se seront certainement produits.
PS (2) Dimanche 29 octobre, 9 heures. J'apprends, en écoutant la radio, qu'une jeune femme a été grièvement brûlée, à Marseille, dans un bus incendié par trois « adolescents » (sic). Elle est entre la vie et la mort. A quand les prochaines victimes ?