{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}ne des caractéristiques de la société dans laquelle nous vivons – ou, plutôt, essayons de survivre – est l’hypocrisie. Une hypocrisie qui se manifeste, entre autres, à travers le langage. Il est devenu d’usage, à cause du politiquement correct, d’utiliser des mots neutres, bon enfant, destinés en fait à dissimuler des réalités gênantes. Par exemple quand on parle de « jeunes ». Tout le monde sait très bien, mais personne n’ose le dire, qu’il s’agit de jeunes d’une origine bien précise et pour tout dire non européenne. Même chose pour « incivilités ». Ce mot inodore, incolore et sans saveur sert à désigner des actes qui sont bel et bien, au minimum, des délits.
Exemple récent. Cadre : la cour de récréation du collège Jean-Mermoz, dans le 8e arrondissement de Lyon, le mercredi 4 octobre. Une adolescente de 14 ans mange tranquillement un sandwich. Geste scandaleux pour quatre garçons de 15 et 16 ans, qui l’accusent de ne pas respecter le jeûne du ramadan. Et la bombardent de pierres. Blessée, elle se réfugie à l’infirmerie.
Ses agresseurs ont été mis en examen pour violence en réunion. Le principal du collège a minimisé les faits. Peur de représailles de la part des « grands frères » ? En tout cas il ne s’agirait, selon lui, que de « violences de collégiens » (autant dire pas grand chose, n’est-ce pas ?). Et il ne faut surtout pas y voir une affaire à caractère religieux... Mais les langues se délient. Des enseignants avouent que ce n’est pas la première fois que leur collège est le théâtre de telles violences.
Des « incivilités », comme vont continuer à nous le dire de bonnes âmes. « Incivilité », aussi, sans doute, cet appel au meurtre lancé par certains islamistes contre un professeur agrégé de philosophie, Robert Redeker, qui a osé écrire dans Le Figaro, au sujet du Coran, que « haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué ». C’est une opinion qui mérite d’être discutée. Y répondre par la menace du rasoir est une « incivilité »...