{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} Washington, la Maison Blanche a annoncé que les recherches d’armes de destruction massive en Irak ont été définitivement abandonnées en décembre – soit près de deux ans après le déclenchement d’une invasion suivie d’une guerre de destruction systématique, le tout justifié, disait Bush, par la menace représentée par les dites armes de destruction massive. Une justification qui apparaît donc… injustifiable.

Il en faudrait plus pour démonter le sieur Bush, qui a déclaré lors d’un entretien sur la chaîne de télévision ABC qu’il « ne regrettait absolument pas » d’avoir déclenché cette guerre. En précisant : « Je pensais que nous trouverions des armes de destruction massive. Beaucoup aux Etats-Unis, beaucoup dans le monde, les Nations Unies pensaient qu’il y avait des armes de destruction massive, et nous devons trouver ce qui a cloché dans la collecte de renseignements ». De deux choses l’une : ou c’est l’aveu que les Etats-Unis sont menés par des incapables soit – et c’est évidemment la bonne hypothèse – ces gens, Bush en tête, savaient pertinemment ce qu’il en était et ont menti en toute connaissance de cause à la terre entière – et, aussi, à la population américaine. Celle-ci est certes constituée d’une majorité d’imbéciles mais il y a tout de même des voix discordantes. Ainsi Nancy Pelosi, chef de file des démocrates de la Chambre des représentants, qui accuse : « Le président Bush a refusé de reconnaître ce qui est évident depuis des mois : la principale justification à l’invasion de l’Irak ne correspond pas aux faits. Maintenant, le président Bush doit expliquer au peuple américain pourquoi il a commis une telle erreur sur les raisons de la guerre ». On comprend que cette personnalité s’exprime en termes diplomatiques... Mais la vérité toute crue, c’est qu’il n’y pas eu d’erreur mais la volonté délibérée de mentir, de tromper.

Pour dissimuler l’énorme montage mensonger, Washington a organisé la comédie avec de gros moyens. Des centaines de scientifiques irakiens ont été longtemps interrogés ; des millions de pages de documents ont été saisies, à fin d’examen ; le Congrès a alloué un milliard de dollars pour financer cette enquête géante. Les enquêteurs n’étaient pas dupes : le document de conclusions provisoires  qu’ils avaient présenté au Congrès contredisait déjà, point par point, les affirmations de l’administration Bush. David Kay, pour avoir dit cela en 2003, en tant que président de l’Iraq Survey Group (l’organisme officiel chargé des recherches), a été traîné dans la boue. Mais, ainsi que l’écritLe Monde   (14 janvier 2005), « il n’était pas question, avant l’élection présidentielle de novembre 2004, d’avouer publiquement que la principale justification de la guerre ».

Ceux qui ont réélu Bush savent maintenant qu’ils ont réélu un menteur. Cela ne les empêchera pas sans doute de continuer à considérer que Bush est l’envoyé du Dieu biblique sur terre… En tout cas Bush a bien l’intention de persévérer. Il a déclaré en effet : « Saddam était dangereux, et le monde est un endroit plus sûr maintenant qu’il n’est plus au pouvoir ». Il suffit d’entendre, jour après jour, les nouvelles d’Irak pour en être en effet persuadé...

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