L’un des épouvantails des chamans du réchauffement climatique est la fonte de la glace mondiale, dont ils affirment qu’elle élève le niveau des mers et accélère la catastrophe qu’ils disent en cours. Or, les glaciers, alpins par exemple, occupant plus de place qu’à d’autres moments de l’histoire, c’est la glace des pôles qui est l’objet de leur inquiétude principale. Hélas, depuis quelques années, toutes les mesures et estimations constatent une croissance régulière de la banquise antarctique, la glace sur la mer du pôle Sud ! Les réchauffistes expliquent ce phénomène par le réchauffement, qui accroîtrait le volume des neiges dont l’accumulation produit la glace, et ajoutent que la glace sur la terre, en termes de géographie « l’inlandsis antarctique », se réduit. Or une étude vient compliquer cette question, provoquant de nouvelles contorsions rhétoriques.
L’inlandsis ouest-antarctique bien plus petit voilà 10.000 ans
Notre confrère National Geographic, qui en rend compte, a bien du mal à présenter la chose correctement à ses lecteurs. Voici son chapo, littéralement cité : « Une nouvelle étude révèle que l’Inlandsis Ouest-Antarctique a connu une fonte très importante voilà plusieurs milliers d’années, alors que les températures sur Terre n’atteignaient pas les niveaux d’aujourd’hui ». C’est écrit en toutes lettres et cela signifie que la glace du pôle Sud a fondu bien avant qu’aucune activité humaine ne puisse provoquer la chose, et bien qu’il fît plus frais qu’aujourd’hui. National Geographic nous apprend que cet événement paradoxal eut lieu voilà « 10.000 à 12.000 ans », c’est-à-dire à la fin du Dryas récent, qui vit une hausse des températures de 7 degrés en une cinquantaine d’années. Conséquence, « l’inlandsis mesurait alors 215.000 km2 de moins qu’aujourd’hui ». Et la différence en volume était encore plus astronomique.
Un lac aujourd’hui à 800 mètres sous la glace était dans la mer
La nouvelle a fait l’effet d’un coup de massue dans le petit milieu des spécialistes des glaces polaires, où l’on pensait en majorité que l’inlandsis ouest-antarctique n’avait jamais été si petit depuis au moins 120.000 ans. « Nous avons été très surpris », a expliqué Reed Scherer de l’Université de Northern Illinois et l’un des neufs auteurs de l’étude publiée dans la revue Nature que National Geographic vulgarise. Et cette surprise est de taille à remettre en cause le mythe du réchauffement climatique d’origine humaine. Voyons comment National Geographic tâche de s’en servir au contraire pour rafistoler celui-ci. Premier argument : cela prouve la fragilité de la couche de glace. « Dans un climat certainement plus frais qu’aujourd’hui, savoir que l’inlandsis était plus petit qu’à l’heure actuelle montre à quel point il est sensible aux changements », a déclaré Robert DeConto, glaciologue à l’Université du Massachusetts.
L’histoire de l’Antarctique et du réchauffement climatique
Ensuite, il suffit de noyer le poisson en parlant d’autre chose. « Des trois plus grands inlandsis sur Terre, celui de l’Ouest-Antarctique est le plus fragile. Il se trouve dans une large et profonde cuvette et s’enfonce sur plusieurs centaines de mètres sous la surface de l’eau, ce qui l’expose aux courants océaniques chauds. S’il venait à s’effondrer, le niveau de la mer augmenterait de 3 mètres. » Trois mètres ! Ne jamais oublier de faire peur, même en parlant d’une éventualité que rien ne dit probable ! Continuons la lecture : « De nombreuses menaces pèsent sur la banquise de l’Antarctique. Les scientifiques espèrent qu’en reconstituant les reculs et les augmentations de l’inlandsis Ouest-Antarctique, ils seront capables de prévoir son avenir dans ce contexte de réchauffement climatique. » Ici, le texte associe l’admiration intimidée à l’effroi : faisons confiances « aux scientifiques » qui vont pouvoir nous dire ce qu’il faut penser de l’avenir de l’Inlandsis ouest-antarctique dans le contexte actuel, c’est-à-dire le réchauffement climatique d’origine humaine !
Un millième de la glace antarctique aurait fondu en 35 ans
L’observateur curieux de psychologie aura noté que l’article n’a toujours tiré aucune conclusion du phénomène observé ni tenté en aucune manière de l’expliquer : il ne se préoccupe que de disposer l’esprit du lecteur à ne pas de se déprendre du mythe dominant. Et de continuer : « Une autre étude qui confirme l’urgence a été publiée dans le même numéro de la revue. Elle révèle qu’entre 1992 et 2017, plus de 3.000 milliards tonnes de glace de l’Antarctique ont fondu. La plupart de cette glace provient de l’Inlandsis Ouest-Antarctique : au cours des 25 dernières années, le rythme de fonte de ses glaces a été multiplié par trois. » Admettons sans discuter, comme du bon pain, la mesure de cette fonte. Etant donné que le volume de l’inlandsis antarctique (est et ouest confondus) est supérieur à 25 millions de kilomètres cubes, à quoi il faut ajouter la banquise, c’est donc (à vos calculettes) environ un pour mille de la glace antarctique qui aurait fondu, à en croire les estimations des alarmistes, durant les 35 années présentées comme les plus chaudes de l’humanité.
Des diatomées vieilles de 10.000 ans dorment sous la glace
National Geographic, bien sûr, se garde bien de rappeler cet ordre de grandeur ; il préfère consacrer le reste de son papier à la « fragilité de l’inlandsis ouest-antarctique ». Voici comment on s’est aperçu que celui-ci s’était retiré à une distance variant de 480 à 640 kilomètres à l’intérieur des terres. En 2013, dix forages ont permis d’atteindre, à huit cents mères sous la calotte de glace, un lac, le lac William, d’où l’on a remonté des boues. Dans tous les échantillons figuraient des coquilles de diatomées, petites créatures marines qui vivaient dans le lac lorsqu’il n’était pas encore recouvert par la banquise mais par l’océan. Datées au carbone 14, ces diatomées ont été déposées dans ce qui est aujourd’hui le lac William il n’y a que 10.000 ans.
Terreur en Antarctique selon l’Institut Potsdam
Voilà donc décrite et confirmée l’observation qui fonde l’étude de l’Université du Northern Illinois. On attendrait maintenant une interprétation, mais on ne change pas un procédé qui marche, et National Geographic parle encore une fois d’autre chose. En l’espèce une étude radar dans un autre endroit de l’inlandsis ouest-antarctique, qui aurait trouvé des traces d’un effondrement de la calotte de glace voilà dix ou douze mille ans. Cela permet de rappeler que la « calotte glaciaire exerçait une pression sur la croûte terrestre qui, sous le poids de l’inlandsis, s’est affaissée à plus de 400 mètres plus bas qu’aujourd’hui ». Et qu’un chercheur de l’institut Potsdam a déterminé « que l’Inlandsis ouest-antarctique avait contribué à la hausse du niveau de la mer de l’ordre de plus de 125.000 kilomètres cube de glace, soit l’équivalent de 130.000 milliards tonnes d’eau ».
L’inusable rhétorique du réchauffement climatique
Après cela, il ne reste qu’à conclure. Après « la réduction de la superficie de l’inlandsis, la glace est devenue plus fine et s’est mise à flotter. Les courants marins chauds ont ainsi pu se faufiler le long du plancher océanique, accélérant la fonte de la glace et provoquant l’effondrement de l’inlandsis ». Depuis, l’inlandsis a connu un « rebond » et a « pu se stabiliser et se reformer pour atteindre sa taille actuelle il n’y a peut-être que 2 000 ans ». Un tel rebond est-il aujourd’hui envisageable pour « les scientifiques » ? Non, « parce que les températures et les émissions de dioxyde de carbone sont bien plus élevées aujourd’hui et qu’elles ne cessent d’augmenter ». CQFD. La rhétorique des sorciers du réchauffement climatique est impayable, et elle atteint dans cet article de vulgarisation d’un périodique renommé la quasi-perfection. C’est d’ailleurs pour cela que j’en ai donné une analyse détaillée, bien qu’il ne date pas d’aujourd’hui : les grandes vacances sont l’occasion de revenir en détail sur les petits moyens d’une grande imposture.
Pauline Mille
Source : reinformation.tv (18 août 2023)