KRACH - Les bourses vivent une nouvelle journée noire, enregistrant des chutes records. Le spectre d'une récession affole les marchés, malgré les décisions prises par les banques centrales pour amoindrir l'impact économique du nouveau coronavirus.
Vers un second krach boursier en moins d'une semaine : les places boursières dévissent une à une ce lundi, les marchés accueillant avec scepticisme les décisions prises par les pouvoirs publics aux quatre coins du monde pour essayer d'enrayer l'impact économique de la crise sanitaire.
La panique est telle qu'à la bourse de New York, les échanges ont été suspendus peu après l'ouverture. En cause : la dégringolade du S&P 500, cet indice qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street. Au moment de la suspension, le S&P 500 s'effondrait de 8,14%, le Dow Jones de 9,71% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 6,12%. La cotation a fini par reprendre, dans l'après-midi, sans que cela ne freine la chute du Dow Jones, qui atteignait 11,84% en début d'après-midi.
"Même en 2008 où nous étions proches d'un cataclysme, les mouvements étaient différents"
La bourse de New York n'est pas un cas isolé : la Bourse de Francfort a plongé à 10% en séance, avant de finir la journée à 5,31%. A Paris, c'est un lundi noir qui se dessine : vers 13h35, l'indice CAC 40 s'effondrait de 471,88 points à 3.646,48 points, n'en finissant pas de sombrer après sa chute de 20% la semaine dernière. "Nous n'avons jamais vu une pression à la baisse comme celle-ci. Même en 2008 où nous étions proches d'un cataclysme, les mouvements étaient différents", a concédé à l'AFP Alexandre Hezez, chez Richelieu Gestion. La situation s'est quelque peu amélioré dans la deuxième partie de journée avec une chute à 5,75% pour finir à 3881,46 points.
Les marchés font face à une extrême incertitude depuis le début de la crise du coronavirus, qui s'est encore accentuée la semaine dernière entre la pire chute du Dow Jones depuis 1987 jeudi (-10%), et sa plus importante hausse depuis 2008 vendredi (+9,4%). L'explosion du nombre de cas de contaminations dans le monde et les mesures drastiques de confinement imposées un peu partout affolent les investisseurs, qui redoutent une récession économique mondiale.
Pour freiner l'hémorragie, les banques centrales et les gouvernements emploient les grands moyens. La Réserve fédérale américaine a abaissé brutalement dimanche son taux à 0%-0,25% et annoncé une injection de liquidité de 700 milliards de dollars, en amont de la réunion de politique monétaire qui devait se dérouler mardi et mercredi prochain. Côté UE, une réunion extraordinaire des 27 dirigeants est prévue mardi pour le suivi de la réponse à la pandémie du nouveau coronavirus. Reste à savoir si cela redonnera confiance aux marchés, plus volatiles que jamais à l'heure d'une épidémie mondiale.
https://www.lci.fr 16:03/2020