Un expert de l’islamisme a souligné les dangers que représentent pour l’Europe les Frères musulmans, qui privilégient les méthodes légales plutôt que les méthodes « terroristes ». Lorenzo Vidino a expliqué lors d’une récente conférence européenne que la confrérie est un « réseau social », uni par des liens idéologiques et économiques, et largement financé par le Qatar.
Elle facilite la radicalisation islamiste tout en influençant le débat sur les droits de l’homme et la démocratie, qu’elle souhaite abolir en faveur de l’établissement d’un califat mondial, c’est-à-dire d’un régime théocratique dirigé par un calife, successeur reconnu du prophète Mahomet.
Le Journal du Dimanche rapporte que la conférence, organisée par l’association Défense des serviteurs de la République, a rassemblé un large éventail d’experts de l’islamisme dans la commune française de Saint-Ouen-sur-Seine, le mercredi 15 mai.
Selon le professeur Didier Lemaire, organisateur de l’événement, « Cette conférence permet de comprendre la vision et les stratégies de ceux qui cherchent à conquérir le monde par la voie califale, stratégies qui s’adaptent à chaque contexte national. La connaissance de ce phénomène est essentielle pour le contrer »
Les Frères musulmans ne sont peut-être pas un groupe « terroriste » au sens occidental du terme, mais leur impact est considérable. Florence Bergeaud-Blackler, universitaire menacée de mort et radiée par la communauté universitaire pour ses recherches sur le développement des Frères musulmans, affirme que le groupe s’est acclimaté aux sociétés européennes pour mieux les conquérir, en les rendant « charia-compatibles ».
Organisation islamiste sunnite transnationale fondée en Égypte par l’érudit islamique Hassan al-Banna en 1928, les Frères musulmans deviennent de plus en plus influents dans les communautés musulmanes d’Europe grâce à une multitude d’organisations affiliées consacrées à la culture, à l’éducation, aux investissements financiers, au lobbying politique et à la charité. Ils sont considérés comme un groupe terroriste en Égypte et dans certains autres pays arabes.
Comme nous l’avons indiqué précédemment, le président français Emmanuel Macron a commandé un rapport sur « l’islamisme politique et les Frères musulmans », qui doit être présenté à l’automne. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré vouloir « riposter contre les Frères musulmans » car s’ils « ne recourent pas au terrorisme, ils utilisent des méthodes beaucoup plus douces et œuvrent efficacement au basculement progressif de toutes les couches de la société dans la matrice islamique. »
Depuis 2019, les Frères musulmans sont passés de 50 000 à 100 000 membres en France. Les preuves de son infiltration dans la vie française sont visibles dans le nombre croissant de femmes portant le voile, les exigences religieuses sur le lieu de travail et dans les piscines, et la croissance du commerce halal.
Un rapport publié l’année dernière en Suède a prouvé que la très influente Ligue islamique de Suède est un groupe de façade des Frères musulmans opérant secrètement pour faire avancer les objectifs islamistes. Le Parti du centre suédois, en particulier, a été fortement pénétré par les Frères musulmans ainsi que par le Parti de la nuance (Nyans), dominé par les musulmans, grâce à un mélange d’entrisme et de mobilisation du vote islamique. Le rapport fait référence à la « stratégie européenne de 1995 » promulguée par les dirigeants des Frères musulmans, qui modèrent leur rhétorique dans la quête du pouvoir politique et de l’islamisation à long terme de la société suédoise par des changements démographiques et culturels.
Les Frères musulmans ont également infiltré les principales institutions européennes. Par exemple, le Forum of European Muslim Youth and Student Organizations (FEMYSO), un groupe ayant des liens étroits avec la confrérie, a reçu des fonds de la Commission européenne et a vu ses membres accueillis au Parlement européen (PE), au grand dam des législateurs conservateurs. Une autre ONG liée à la confrérie, le Réseau européen contre le racisme, a également bénéficié d’une tribune au Parlement européen.
Source : Breizh-info.com - 20/05/2024