Les Etats-Unis ont profité des élections présidentielles au Venezuela pour relancer une nouvelle tentative de déstabilisation de ce pays :
« Le président vénézuélien Nicolas Maduro et son rival de l’opposition Edmundo Gonzalez ont tous deux revendiqué leur victoire à l’élection présidentielle lundi matin, après un vote marqué par des accusations de tactiques sournoises et d’incidents isolés de violence.
L’autorité électorale du pays a déclaré peu après minuit lundi que Maduro avait remporté un troisième mandat avec 51% des voix, malgré de multiples sondages de sortie des urnes qui indiquaient une victoire de l’opposition.
L’autorité a déclaré que le candidat de l’opposition Gonzalez a remporté 44% des voix, bien que l’opposition ait déclaré plus tôt qu’elle avait des “raisons de se réjouir” et demandé à ses partisans de continuer à surveiller le décompte des voix.
La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a déclaré que Gonzalez avait remporté 70 % des voix et que de nombreux sondages indépendants de sortie des urnes et des décomptes rapides ont clairement montré sa victoire. “Le Venezuela a un nouveau président élu et c’est Edmundo Gonzalez. Nous avons gagné et le monde entier le sait”, a-t-elle déclaré dans une déclaration commune avec Gonzalez. »
C’est le genre de dispute post-électoral qui se passent de plus en plus souvent à une époque où les valeurs démocratiques sont de plus en plus remises en question, le vote électronique ne faisant rien pour arranger la confiance des populations.
Mais, immédiatement, sans même attendre les résultats détaillés de ces élections, les Etats-Unis ont décidé de s’ingérer dans une affaire qui aurait dû rester de l’ordre du domestique :
« Les États-Unis sont très préoccupés par le fait que les résultats annoncés par l’autorité électorale du Venezuela déclarant que le président Nicolas Maduro avait remporté un troisième mandat ne reflètent pas les votes du peuple, a déclaré lundi le secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Quelques minutes après que l’autorité a déclaré que Maduro avait remporté l’élection présidentielle, Blinken a interrompu les remarques lors d’une réunion des nations de l’Indo-Pacifique pour aborder le développement.
“Nous avons vu l’annonce il y a peu de temps par la commission électorale vénézuélienne. Nous sommes très préoccupés par le fait que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou les votes du peuple vénézuélien“, a déclaré Blinken.
Blinken a déclaré lundi que la communauté internationale surveillait de près la situation et réagirait en conséquence. »
Toujours cette habitude des dirigeants étasuniens à prétendre parler au nom de « la communauté internationale ».
Imaginons 5 minutes qu’en 2020, au moment où Trump contestait la victoire de Biden, la Russie ou la Chine, se soit dit « préoccupée que le vote ne reflète pas la volonté des électeurs étasuniens » et estime que Biden a volé l’élection de Trump. On peut imaginer la fureur légitime des étasuniens dans cette flagrante ingérence dans leurs affaires domestiques. Et pourtant eux se le permettent sans que cela ne les choque.
Pour calmer le jeu, le président mexicain fait remarquer qu’aucune preuve ne vient étayer une quelconque fraude, malgré ce qu’en dit Machado :
« Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a déclaré mercredi qu’il n’y avait aucune preuve de fraude dans une élection que le président vénézuélien Nicolas Maduro prétend avoir remportée mais que l’opposition conteste et qui a déclenché des manifestations dans tout le pays.
Lopez Obrador a également réitéré son appel à la transparence et a appelé l’organisme électoral vénézuélien à montrer des preuves et à rendre public tous les décomptes des voix des élections de dimanche.
“Je n’ai aucune preuve, il n’y a aucune preuve dans le cas du Venezuela”, a déclaré le président lors de sa conférence de presse quotidienne, en réponse à une question sur une fraude potentielle dans les élections vénézuéliennes. »
Les médias occidentaux se mettent alors à reporter sur les manifestations dans tout le pays :
« Alors que l’opposition revendique la victoire, Nicolas Maduro a été officiellement proclamé président du Venezuela ce lundi. Le président en a profité pour dénoncer une tentative d’imposer un « coup d’État fasciste et contre-révolutionnaire » au Venezuela, lors d’un discours donné au Conseil national électoral lundi.
Les Vénézuéliens attendent donc de savoir quelle sera la stratégie de l’opposition dans cet affrontement politique qui semble perdu d’avance mais n’ont pas attendu, en revanche, pour descendre dans la rue pour dire non à ce nouveau mandat de M. Maduro. Plusieurs milliers de personnes se sont donc rassemblées dans des manifestations spontanées. Criant « Liberté! Liberté » à Petaré, des centaines de personnes ont brulé des effigies de Nicolas Maduro alors qu’à Catya, les manifestants protestaient en présence de forces policières.
Des affrontements ont notamment éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène contre les anti-Maduro. Équipés de matériel anti-émeute, les forces de l’ordre ont avancé sur les manifestants qui jetaient des pierres dans le quartier de Chacao (centre-est de la capitale). »
Comme à chaque tentative de coup d’Etat contre le gouvernement vénézuélien, ce sont des manifestations se déroulant dans les quartier et villes bourgeoises du Venezuela mais qui n’ont jamais eu de fortes répercutions sur la stabilité du régime socialiste vénézuélien. Cette fois sera-t-elle la bonne ? Les médias occidentaux l’espèrent :
« En effet, constate La Nacion à Buenos Aires, « depuis plus d’une décennie, rien ne semble avoir fonctionné pour stopper la dérive dictatoriale de Maduro ou pour empêcher l’impéritie chaviste de ruiner complètement la vie quotidienne des Vénézuéliens. Ni les mobilisations de rue, ni les confrontations politiques, ni les insurrections internes, ni les boycotts internationaux, ni les grèves du pétrole, ni les sanctions internationales. Maduro et le chavisme ont survécu encore et encore, parfois au prix fort pour eux, et toujours chèrement payé pour les Vénézuéliens. Mais cette fois, pointe La Nacion, la manipulation des résultats est si flagrante que même les alliés les plus fidèles de Maduro hésitent à reconnaître sa réélection. Un malaise qui menace de transformer l’isolement international du Venezuela en asphyxie. La contestation régionale est aussi forte que celle des rues de Caracas à cette heure. Sera-t-elle assez puissante cette fois pour convaincre Maduro que son heure est passée ? ».
Face à la pression, Maduro s’en remet à la Cour Suprême :
« Le président vénézuélien Nicolás Maduro a demandé mercredi à la Cour suprême du Venezuela de procéder à un audit de l’élection présidentielle après que les dirigeants de l’opposition ont contesté sa victoire, suscitant les critiques des observateurs étrangers qui ont déclaré que la Cour était trop proche du gouvernement pour produire un rapport indépendant.
Maduro a déclaré aux journalistes que le parti au pouvoir était également prêt à montrer tous les procès-verbaux des élections de dimanche.
« Je me jette devant la justice », a-t-il déclaré devant le siège du Tribunal suprême de justice dans la capitale, Caracas, ajoutant qu’il était « prêt à être convoqué, questionné, interrogé ».
Cour suprême dont l’indépendance est immédiatement remise en question par les médias :
« Cependant, la Cour est étroitement liée à son gouvernement ; les juges de la Cour sont proposés par des fonctionnaires fédéraux et ratifiés par l’Assemblée nationale, dominée par des sympathisants de Maduro. »
Permettant ainsi de rejeter le verdict s’il est en faveur du gouvernement vénézuélien.
Puis le Conseil électoral a officiellement déclaré le résultat de l’élection :
« Le président du Conseil électoral du Venezuela a déclaré vendredi que près de 97% des votes lors des élections de dimanche dernier avaient désormais été comptabilisés et a réaffirmé ce qu’il a qualifié de victoire du président Nicolas Maduro avec un peu moins de 52%. »
Poussant le bouchon encore plus loin et plus vite, le gouvernement étasunien décide alors de déclarer unilatéralement son vainqueur :
« Les États-Unis ont déclaré le candidat de l’opposition vénézuélienne Edmundo González vainqueur de l’élection présidentielle du 28 juillet, qualifiant les résultats officiels en faveur du président Nicolás Maduro de « profondément erronés ».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré jeudi que « compte tenu des preuves accablantes, il est clair pour les États-Unis et pour le peuple vénézuélien qu’Edmundo González Urrutia a remporté le plus de voix » et l’a félicité pour sa « campagne réussie ».
La déclaration de Washington renforce la pression sur Maduro, qui a lancé cette semaine une répression des manifestations à l’échelle nationale contre sa réélection contestée. Le gouvernement de Maduro a répondu en déclarant que Washington était « à l’avant-garde d’une tentative de coup d’État », répétant un récit que le président a utilisé toute la semaine. »
Ce n’est pas que « un récit » mais une répétition de la tentative de déstabilisation, en 2019, quand les gouvernements occidentaux avaient décidé de reconnaitre « Juan Guaido », un politicien vénézuélien qui s’était auto-proclamé président, comme le président officiel du Venezuela, à la place de Maduro.
« Le 23 janvier 2019, Juan Guaidó s’autoproclame « président en exercice » du Venezuela et prête serment au cours d’une manifestation organisée à Caracas. Il obtient immédiatement la reconnaissance des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Colombie et du Pérou. Après l’expiration d’un ultimatum lancé à Nicolás Maduro pour convoquer des élections libres, plusieurs pays de l’Union européenne reconnaissent officiellement Juan Guaidó comme « chef de l’État par intérim ». D’autres pays, notamment la Chine, la Russie ou la Turquie, assurent leur soutien à Nicolás Maduro après l’autoproclamation de Guaidó. »
Mais la farce n’aura pas duré très longtemps. En janvier 2023 :
« Le gouvernement britannique a informé la Cour d’appel qu’il avait changé sa position concernant la reconnaissance de Guaidó en tant que « président » par intérim, figure avec laquelle il s’est auto-défini depuis janvier 2019. »
Depuis que Hugo Chavez a installé un système politique socialiste au Venezuela, privant les compagnies pétrolières étasuniennes de l’exploitation des immenses richesses pétrolières qu’abrite ce pays, ce gouvernement socialiste est devenu la bête noire des Etats-Unis. Des sanctions économiques ont été immédiatement mises en place pour l’empêcher de commercialiser son pétrole, provoquant un effondrement de son économie et la misère dans le pays :
« Comme l’a récemment rapporté le Washington Post, les sanctions sectorielles américaines contre l’industrie pétrolière vénézuélienne ont contribué à l’une des plus graves contractions économiques jamais enregistrées en temps de paix, bien plus grave que la Grande Dépression. En conséquence, plus de 7 millions de Vénézuéliens ont été contraints de fuir le pays, déclenchant la plus grande crise migratoire de l’hémisphère occidental. »
Pour ceux qui veulent plus de détails sur cette affaire je vous renvoie à la lecture de cet article en français :
« Mais ils [les médias occidentaux] ne disent pas que six candidats de l’opposition de droite ont reconnu le résultat donnant la victoire au président sortant Maduro. Car il n’y a pas que l’extrême droite dans l’opposition, précisons qu’il s’agit du candidat Daniel Ceballos du groupe « Arepa Digital », de Benjamin Rausseo de la Confédération Nationale Démocratique, de José Brito du parti « Primero Venezuela » et de Javier Bertucci du parti « Esperanza por el Cambio ». Mais aussi Claudio Fermin du parti « Soluciones para Venezuela » » et Luis Eduardo Martinez du parti « Accion Democratica ».
La Chine et la Russie, fidèles à leur politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, ont félicité Maduro pour sa réélection, une fois celle-ci officiellement annoncée.
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L’accueil triomphal qu’il a reçu au Congrès étasunien a été interprété par Netanyahou comme un blanc-seing pour sa politique extrémiste au Moyen-Orient, blanc-seing qu’il a immédiatement mis à profit en lançant des assassinats extrajudiciaires contre un dirigeant du Hezbollah en plein Beyrouth et un dirigeant du Hamas en plein Téhéran :
« Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique iranienne, ont affirmé mercredi 31 juillet que le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait été tué à Téhéran avec l’un de ses gardes du corps. Selon le mouvement islamiste, il aurait été assassiné par une frappe israélienne. »
Le dirigeant du Hamas, Ismael Haniyeh, était celui qui négociait un cessez-le-feu et la libération des otages du coté palestinien, montrant une fois de plus qu’Israël n’a jamais voulu que ces négociations aboutissent.
« Vingt-quatre heures après le raid israélien contre un immeuble résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth, des sources proches du Hezbollah ont annoncé ce mercredi après-midi la découverte sous les décombres du corps du haut commandant du parti, tué dans la frappe. Le bilan des victimes s’élève désormais à six morts dont trois femmes, une fillette et un garçon et plus de 70 blessés. »
La Russie et la Chine ont dénoncé ces assassinats :
« “Nous condamnons fermement l’assassinat du chef du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, à la suite d’une attaque à la roquette contre sa résidence à Téhéran”, a déclaré à la presse Andreï Nastasine, porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères.
“Il est évident que les organisateurs de cet assassinat politique étaient conscients des conséquences dangereuses que cet acte entraînerait pour toute la région”.
La Russie a également condamné l’attaque israélienne contre le Liban qui a tué le plus haut commandant du Hezbollah lors d’une frappe aérienne sur Beyrouth mardi. »
« “Nous suivons de près l’affaire. La Chine s’oppose fermement à cet acte d’assassinat et le condamne, et est profondément préoccupée par le fait que cet incident pourrait plonger la région dans une plus grande agitation. La Chine appelle à régler les conflits régionaux par la négociation et le dialogue, ainsi qu’à un cessez-le-feu rapide, global et permanent à Gaza, et il ne devrait plus y avoir d’escalade du conflit et de confrontation”, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian. »
Mais, comme d’habitude, une résolution de l’ONU condamnant ces assassinats extra-judiciaires a été bloquée par le bloc occidental :
« Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont bloqué une déclaration proposée par la Russie au Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) condamnant l’assassinat du chef du politburo du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran, a déclaré l’envoyé de l’Iran à l’ONU, Amir Saeid Iravani, le 1er août. »
Netanyahou va finir par obtenir ce qu’il cherche depuis toujours, embraser complètement le Proche-Orient, par sa politique de la terre brulée, et embringuer les Etats-Unis dans sa folie dévastatrice :
« L’armée américaine va déployer des avions de chasse et des navires de guerre supplémentaires au Moyen-Orient, a annoncé vendredi le Pentagone, alors que Washington cherche à renforcer ses défenses suite aux menaces de l’Iran et de ses alliés, le Hamas et le Hezbollah.
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a approuvé l’envoi de croiseurs et de destroyers supplémentaires de la Marine – qui peuvent abattre des missiles balistiques – au Moyen-Orient et en Europe. Il envoie également un escadron supplémentaire d’avions de chasse au Moyen-Orient.
“Austin a ordonné des ajustements à la posture militaire américaine visant à améliorer la protection des forces américaines, à accroître le soutien à la défense d’Israël et à garantir que les États-Unis sont prêts à répondre à diverses éventualités”, a déclaré le Pentagone dans un communiqué. »
D’autant plus que des députés à la solde du Complexe militaro-industriel, comme Graham, n’hésitent pas à verser de l’huile sur le feu israélien :
« Le sénateur américain Lindsey Graham a présenté un projet de loi qui autoriserait une action militaire contre l’Iran si le Hezbollah attaque Israël ou si Washington détermine que Téhéran est sur le point d’acquérir des armes nucléaires.
Présentée mercredi, la première résolution du républicain de Caroline du Sud stipule que les États-Unis devraient reconnaître une attaque majeure du Hezbollah contre Israël comme une attaque de l’Iran et garder « toutes les options sur la table, y compris la force militaire », selon le Jerusalem Post.
La deuxième résolution autoriserait le président américain à « utiliser toute la force nécessaire et appropriée contre la République islamique d’Iran » s’il détermine que l’Iran « est en train de posséder une arme nucléaire » ou « possède de l’uranium enrichi à un niveau de qualité militaire, possède une ogive nucléaire ou possède un vecteur capable de transporter une ogive nucléaire ».
Les deux résolutions ont été envoyées jeudi à la commission des relations étrangères du Sénat. »
De plus, l’Iran déclare que son enquête montre une complicité étasunienne :
« Deux jours et demi après la mort d’Ismaïl Haniyeh, les Gardiens de la révolution ont publié un nouveau communiqué pour fournir de nouveaux détails sur l’opération. Selon le communiqué, l’opération a été menée par Israël avec le soutien des États-Unis.
Ensuite, ils affirment que « d’après les enquêtes et investigations, cette opération terroriste a été menée en tirant un projectile à courte portée avec une ogive d’environ 7 kilogrammes depuis l’extérieur du lieu d’hébergement des invités (provoquant) une forte explosion », utilisée pour frapper la chambre d’Ismaïl Haniyeh dans sa résidence officielle, qui se trouve dans le nord de Téhéran. »
Seul Biden, un président en fin de carrière, a prétendu avoir haussé le ton contre Israël :
« Le président Biden a déclaré avoir eu un appel très direct avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et s’être dit préoccupé par l’escalade au Moyen-Orient.
Lors de l’appel de jeudi, auquel la vice-présidente Harris a également participé, Biden a souligné la nécessité de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Premier ministre.
« Je suis très préoccupé par cela », a déclaré Biden lorsqu’on l’a interrogé sur l’escalade dans la région.
« J’ai eu une réunion très directe avec le Premier ministre… très directe. Nous avons les bases d’un cessez-le-feu. Ils devraient agir sur ce point, et ils devraient agir sur ce point maintenant », a-t-il ajouté alors qu’il se trouvait sur le tarmac de la base conjointe Andrews tard jeudi soir, où il rencontrait les Américains libérés de Russie. »
Peu de chances que « Bibi » ait été impressionné par le ton « très direct » de Biden.
Car l’Iran a évidemment juré de se venger :
« La situation au Moyen-Orient est à nouveau au bord de ce que les experts décrivent comme un « conflit en escalade et instable », alors que l’Iran a promis une « punition sévère » à Israël, qu’il accuse d’être responsable de l’assassinat du leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh.
Un grand nombre de personnes se sont rassemblées à l’Université de Téhéran jeudi matin pour la cérémonie funéraire d’Ismaïl Haniyeh, a rapporté la chaîne de télévision publique iranienne Press TV. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dirigé les prières funéraires pour Haniyeh, selon Press TV.
Dans une déclaration sur son site officiel, le guide suprême iranien a déclaré que la vengeance était « notre devoir » et qu’Israël s’était « destiné une punition sévère » en tuant « un cher invité dans notre maison », a rapporté AP. »
Cette vengeance sera-t-elle autant de sang froid que la dernière fois lorsqu’Israël avait bombardé l’ambassade d’Iran à Damas ? Rien n’est moins sûr, face à la tactique de l’escalade qu’utilise Israël, même s’il est bien protégé par sa centaine de têtes nucléaires. A force de provocations, Israël atteindra bien un moment où l’Iran, considérant qu’il n’a plus le choix, décidera de ne plus se donner de limites non plus dans ses ripostes :
« Les Etats-Unis et Israël poursuivent leurs préparatifs en vue d’une attaque iranienne majeure en représailles à l’assassinat des dirigeants du Hamas et du Hezbollah, a rapporté samedi Axios, citant des sources. L’attaque devrait commencer lundi.
Selon deux responsables américains anonymes, le général Michael Kurilla, chef du commandement central américain, est arrivé dans la région pour une visite planifiée qui devrait se concentrer sur les efforts visant à mobiliser la même large coalition internationale et régionale qui a défendu Israël contre une précédente attaque iranienne majeure en avril. »
Les premières répercussions sur les activités civiles se font déjà sentir :
« United Airlines suspend ses vols quotidiens vers Israël, à commencer par le vol de mercredi soir de Newark à Tel Aviv, alors que les tensions au Moyen-Orient s’intensifient.
Delta Air Lines va également annuler les vols entre New York (JFK) et Tel Aviv au moins jusqu’au 2 août.
La compagnie aérienne italienne ITA Airways suspend ses vols à destination et en provenance de Tel Aviv « en raison des développements géopolitiques au Moyen-Orient et pour assurer la sécurité de ses passagers et de ses équipages », a déclaré la compagnie aérienne dans un communiqué sur son site Internet. Les vols ont été suspendus jusqu’au 6 août, a-t-elle ajouté. »
« L’ambassade des États-Unis au Liban a exhorté samedi 3 août ses ressortissants à quitter le Liban en prenant « n’importe quel billet d’avion disponible ». Malgré les suspensions et annulations de vols vers Beyrouth, « des options de transport commercial pour quitter le Liban restent disponibles », a indiqué l’ambassade dans un communiqué.
Le gouvernement britannique a aussi appelé ses ressortissants à quitter « maintenant » le Liban « tant que des liaisons commerciales restent disponibles » face aux craintes croissantes d’une nouvelle escalade militaire entre Israël et le Hezbollah libanais.
La Suède a, elle, annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays. »
« La France invite ses ressortissants, particulièrement ceux de passage, se trouvant au Liban à quitter « dès que possible » ce pays dans un « contexte sécuritaire très volatile », peut-on lire dimanche 4 août sur le site de conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères. Paris demandait déjà « instamment » à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban. »
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Pendant que le monde occidental s’entête dans son attitude agressive face à la Russie et la Chine, l’Inde et la Chine, appliquant la « diplomatie gagnant-gagnante », ont lancé des pourparlers pour résoudre un problème frontalier dans les hauteurs de l’Himalaya :
« Les récentes interactions entre la Chine et l’Inde sont considérées comme cruciales pour créer une dynamique positive en vue de résoudre les problèmes frontaliers et de stabiliser les relations bilatérales, ont déclaré des analystes, exhortant également la partie indienne à intensifier ses efforts en collaboration avec la Chine pour améliorer davantage les relations bilatérales.
Au cours de la réunion de mercredi, les deux parties ont convenu de mettre en œuvre activement les importantes ententes communes conclues lors de la récente réunion bilatérale entre les deux ministres des Affaires étrangères, de se concentrer sur des questions spécifiques liées à la frontière sino-indienne, de répondre aux préoccupations légitimes de l’autre et de parvenir à une solution mutuellement acceptable dans les meilleurs délais, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
Les deux parties ont également convenu de maintenir la communication par les canaux diplomatiques et militaires, de renforcer la mise en place de mécanismes de négociation, d’accélérer le processus de négociation et de tourner une nouvelle page dans la situation frontalière dans les meilleurs délais afin de promouvoir le développement sain et régulier des relations sino-indiennes. Les deux parties ont convenu de respecter strictement les accords déjà conclus et de continuer à maintenir la paix et la tranquillité dans les zones frontalières. »
Des discussions qui ne pourront que renforcer la cohésion du groupe des BRICS.
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En Ukraine, l’armée russe continue sa tactique du grignotage :
« Les attaques russes accentuent la pression sur la plaque tournante logistique stratégique de Pokrovsk, a annoncé vendredi l’Ukraine, alors que des vagues de bombes guidées et d’infanterie ont permis à Moscou de réaliser certains des gains territoriaux les plus importants depuis le printemps.
Les forces russes ont progressé progressivement sur plusieurs fronts dans la région orientale de Donetsk, lançant des attaques particulièrement féroces près de Pokrovsk alors que les troupes de Kiev sont à bout de souffle 29 mois après l’invasion à grande échelle de la Russie.
Les gains russes d’environ 57 km2 (22 miles carrés) en l’espace d’une semaine sont les troisièmes plus importants enregistrés depuis avril après avoir enregistré des gains modestes en juin, a déclaré à Reuters Pasi Paroinen, analyste du Black Bird Group. »
Les nouvelles lois de mobilisation forcée n’ayant pas l’air de changer la donne sur le terrain :
« La campagne de l’Ukraine pour reconstituer ses troupes fatiguées par la guerre s’intensifie et devrait permettre de combler les manques de personnel sur la ligne de front dans les semaines à venir, selon des responsables, des soldats et des analystes militaires ukrainiens.
La campagne de mobilisation n’a jusqu’à présent pas renforcé de manière significative les forces ukrainiennes sur le champ de bataille, disent ces personnes. De nombreux conscrits sont encore en train de terminer le processus de formation de plusieurs semaines et n’ont pas encore atteint le front. Et certaines recrues qui sont arrivées ne sont pas physiquement aptes au combat, ont noté des membres des unités ukrainiennes. »
D’autant plus que le nerf de la guerre ne suit plus non plus :
« Le président ukrainien Vladimir Zelensky a signé un décret autorisant la suspension des paiements de la dette extérieure du pays pendant deux mois à compter du 1er août et espère parvenir à un accord de restructuration avec les créanciers afin d’éviter un défaut de paiement.
Le mois dernier, l’Ukraine a annoncé un accord préliminaire avec un comité de ses principaux détenteurs d’obligations pour restructurer la dette internationale du pays, d’une valeur de près de 20 milliards de dollars. La proposition prévoyait une décote nominale de 37 % sur les obligations internationales en circulation du pays, ce qui permettrait à Kiev d’économiser 11,4 milliards de dollars de paiements au cours des trois prochaines années. L’Ukraine émettra en échange de nouvelles euro-obligations.
Kiev a obtenu un accord préliminaire pour suspendre le remboursement de la dette en 2022 après l’escalade de son conflit avec la Russie. Le moratoire de paiement de deux ans sur les paiements a expiré le 1er août. »
Alors cette guerre Ukraine-Russie se propage sur d’autres terrains :
« Le ministère des Affaires étrangères du Sénégal a condamné l’ambassade d’Ukraine pour avoir soutenu une attaque terroriste contre les forces gouvernementales et les mercenaires russes au Mali le mois dernier. Le ministère a accusé Kiev de tenter de « déstabiliser » la nation « sœur » du Mali.
Des insurgés touaregs ont attaqué un convoi de soldats maliens et de membres de la société militaire privée Wagner près de la frontière algérienne du Mali fin juillet, tuant des dizaines de personnes. Plus tôt cette semaine, Andrey Yusov, porte-parole de l’agence de renseignement militaire ukrainienne GUR, a affirmé que ses agents avaient aidé les djihadistes à planifier l’attaque.
« Les rebelles ont reçu toutes les informations nécessaires, et pas de simples détails, qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes », a déclaré Yusov à la télévision ukrainienne. Yusov n’a pas dit si du personnel ukrainien avait participé à l’attaque, mais a juré qu’« il y en aura d’autres ».
Dans un communiqué publié samedi, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a indiqué qu’il « ne saurait accepter (…) des propos et des gestes visant à faire l’apologie du terrorisme, surtout lorsque ce dernier vise à déstabiliser un pays, frère comme le Mali ».
Le Sénégal, qui maintient une position de « neutralité constructive dans le conflit russo-ukrainien, ne saurait également tolérer aucune tentative de transfert sur son territoire de la propagande médiatique en cours dans ce conflit », poursuit le ministère. »
« Le Mali a annoncé ce dimanche 4 août 2024 rompre ses relations diplomatiques avec l’Ukraine après qu’un haut responsable ukrainien a, selon Bamako, avoué « l’implication » de Kiev dans une lourde défaite de l’armée malienne et du groupe paramilitaire russe Wagner fin juillet lors de combats avec les séparatistes et des jihadistes. Le gouvernement de transition du Mali a décidé de la « rupture avec effet immédiat de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine », a déclaré le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. »
Tout cela alors même que l’Ukraine cherche à rallier les pays africains dans son effort pour isoler la Russie :
« Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, se rendra cette semaine dans trois pays africains pour tenter de mobiliser des soutiens à la position de Kiev dans sa guerre contre la Russie, a annoncé dimanche son ministère.
Kuleba, qui en est à sa quatrième tournée diplomatique en Afrique au cours des deux dernières années, se rendra au Malawi, en Zambie et à l’île Maurice du 4 au 8 août, a indiqué le ministère dans un communiqué.
“Toutes les réunions porteront sur le développement des relations bilatérales fondées sur le respect et les intérêts mutuels. Parmi les sujets clés figurera la participation des États africains aux efforts mondiaux visant à rétablir une paix juste pour l’Ukraine et le monde”, a-t-il indiqué. »
Une politique schizophrénique qui a peu de chance de porter fruits.
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Comme le laissait penser la pression médiatique, la nomination de Kamala Harris comme candidate démocrate aux présidentielles US ne fut qu’une simple formalité :
« Kamala Harris est bien partie pour devenir la première femme noire et la première personne d’origine asiatique à mener un « ticket présidentiel » pour un parti majeur aux États-Unis. La vice-présidente a déjà reçu le soutien de plus de 2 350 délégués démocrates sur les quelque 4 000 qui votent en ce moment et jusqu’à lundi dans le cadre d’un scrutin virtuel.
Une procédure qui est en réalité une simple formalité, mais un pas de plus pour Kamala Harris dans sa course à la Maison-Blanche. « Je suis honorée d’être la candidate du Parti démocrate pour la présidentielle des États-Unis. Le 5 novembre est dans 95 jours. Nous allons remporter cette élection ! », a affirmé Kamala Harris. Elle acceptera officiellement cette investiture après la clôture du scrutin lundi, et la célébrera lors d’une grande soirée à la convention démocrate, prévue à Chicago, mi-août.
« Cela ne va pas être facile, mais nous allons y arriver. Et en tant que votre future présidente, je sais que nous sommes à la hauteur pour cette bataille », a-t-elle lancé dans une intervention téléphonique retransmise lors d’un événement de campagne. »
Immédiatement Trump a relevé le défi :
« Le Républicain Donald Trump a déclaré vendredi qu’il avait convenu avec Fox News de débattre le 4 septembre avec la vice-présidente et candidate à l’investiture du parti démocrate pour l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris. « J’ai convenu avec Fox News de débattre avec Kamala Harris le mercredi 4 septembre », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. Il n’était pas clair dans l’immédiat si sa rivale a accepté le débat. »
Evidemment Harris n’est pas d’accord :
« La vice-présidente américaine Kamala Harris a décliné l’invitation de l’ancien président Donald Trump à participer à un débat télévisé sur Fox News le mois prochain, insistant pour que le candidat républicain s’en tienne à une confrontation convenue précédemment sur ABC News.
Dans une déclaration samedi, la campagne de Harris a accusé Trump d’avoir « pris peur et d’essayer de se retirer du débat qu’il avait déjà accepté ».
« Il doit arrêter de jouer et se présenter au débat auquel il s’est déjà engagé », poursuit la déclaration. « La vice-présidente sera là d’une manière ou d’une autre pour profiter de l’occasion de s’adresser à un public national aux heures de grande écoute. Nous sommes heureux de discuter d’autres débats après celui sur lequel les deux campagnes ont déjà convenu. »
Fox News est généralement perçue comme plus favorable à Trump, tandis qu’ABC est perçue comme plus favorable à Harris. »
Le niveau du débat des présidentielles étasuniennes risque d’être au raz des pâquerettes.
Par Wayan – Le 5 aout 2024 – Le Saker Francophone