
Von der Leyen célèbre Hanouka en grande cérémonie à Bruxelles et lie explicitement l'identité européenne à la culture juive, alors que Noël reste sans équivalent public dans les institutions UE et que les symboles chrétiens sont minimisés en France.
Deux poids deux mesures : Hanouka fêté par les institutions UE, Noël relégué aux vœux écrits
« Car permettez-moi d’être très claire : l’histoire juive est l’histoire européenne. La culture juive est la culture européenne. La dernière fois que je me suis jointe à vous pour cette cérémonie, j’ai fait une promesse : celle d’instaurer un prix pour célébrer le patrimoine culturel juif et son rôle central dans la construction de l’identité européenne. Eh bien, ce soir, je suis heureuse de dire qu’en 2026, nous annoncerons le premier lauréat du Prix Simone Veil pour le patrimoine culturel juif européen. […] la liberté d’esprit, la démocratie, la tolérance, la liberté de pensée… Ce sont des valeurs juives. Ce sont des valeurs européennes. Et nous continuerons de travailler pour nous assurer qu’elles façonnent notre vie publique. »
Ces mots d’Ursula von der Leyen est un événement officiel où beaucoup y voient un contraste criant avec le traitement réservé aux fêtes chrétiennes dans les institutions européennes.
Une cérémonie officielle pour Hanouka
Devant le Berlaymont, le bâtiment emblématique de la Commission, une grande ménorah a été installée et allumée pour Hanouka par la présidente Von der Leyen, le 17 décembre 2025, ce moment fut accompagné par la prière d’un rabbin et de chants religieux.
C’est une tradition qui se répète : ces dernières années, la Commission organise ces allumages publics pour marquer sa solidarité avec la communauté juive qui représente environ 0,3 % de la population européenne, soit autour de 1,3 million de personnes. La population totale UE est de 450,4 millions au 1er janvier 2025 selon les chiffres de Eurostat.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, aux côtés d’un rabbin, allume une bougie de Hanouka devant le Berlaymont (Commission européenne), Bruxelles, 17 décembre 2025.
Pas d’équivalent pour Noël à Bruxelles
Comparez avec Noël. Von der Leyen envoie des vœux écrits – « Joyeux Noël » figure souvent dans ses messages. Mais pas de cérémonie publique d’allumage d’un sapin ou d’une crèche présidée par la chef de la Commission, avec un discours comparable et la présence d’un simple prêtre. Rien. Au contraire, l’UE efface les symboles chrétiens majoritaires. Ça rappelle une vieille polémique : en 2021, un guide interne déconseillait même d’utiliser le mot « Noël » dans les communications officielles. Le document a été retiré après le tollé, mais l’épisode a laissé des traces.
Le même contraste en France
À Paris, Hanouka fait l’événement. En décembre 2025, une ménorah de 25 mètres a été installée au Champ-de-Mars, près de la Tour Eiffel, avec cérémonies publiques et illuminations spectaculaires organisées par des associations juives, souvent avec le soutien des autorités locales puisque Hanouka a même été célébrée au sein de l’Élysée en présence du président Macron.
Pour Noël, c’est plus compliqué. Les crèches dans les mairies ou lieux publics sont régulièrement contestées au nom de la laïcité. Des statues de la Vierge ont été déplacées, déboulonnées ou menacées de retrait ces dernières années – comme à La Flotte-en-Ré en 2023, où la justice a ordonné le déplacement d’une statue sur domaine public. Pas de grande crèche officielle sous la Tour Eiffel, c’est un refus catégorique.
Des racines chrétiennes qu’on efface ?
L’Europe compte environ 70-75 % de personnes se déclarant chrétiennes culturellement ou nominalement, même si la pratique baisse. Les juifs moins de 0,3 %. Pourtant, les actes antichrétiens sont les plus nombreux en France. Les profanations d’églises ou cimetières chrétiens passent souvent inaperçues médiatiquement.
Et puis il y a cette phrase de von der Leyen en 2022, lors d’un discours en Israël : « L’Europe, ce sont les valeurs du Talmud. Am Israel Chai. » Des mots qui ont choqué beaucoup de chrétiens, voyant là un oubli des racines historiques du continent, forgées depuis Clovis et le baptême de la France.
La France reste marquée par son héritage catholique, même sécularisé. Beaucoup ressentent un deux poids deux mesures : on célèbre publiquement une fête minoritaire et on minimise la majorité chrétienne. Ça énerve, surtout quand les actes contre les chrétiens ou musulmans ne font pas autant de vagues. L’Europe cherche l’équilibre, mais pour certains, elle penche du côté de la synagogue. Pourquoi ?
Le Média en 4-4-2 - 19 Déc 2025

