beltaine beltane fête celte wicca2

Bienvenu, avec ton adorable chœur de bois vert, mois estival de Mai que je désire tant !

GALLOIS, XIVe SIÈCLE

Quand les portes de Beltaine s'ouvrent toutes grandes le 1er mai, le soleil et les fleurs accueillent la procession de l'année dans les salles vertes de l'été. À Imbolc, nous nous réjouissons du retour de la lumière ; maintenant, nous célébrons la vie, la croissance, l'amour et la sexualité ; «la force qui conduit l'énergie verte dans la fleur», comme le dit le poète gallois Dylan Thomas.

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Il est sûr que la deuxième partie du mot irlandais Beltaine, et de l'écossais Bealtuinn, signifie «feu», du vieux celtique tene, mais les linguistes ne savent pas si Bel se réfère à Bélénos, l'Apollon gaulois, ou dérive simplement de bel, qui signifie «brillant». Il pourrait même dériver de bil tene, «feu favorable», parce que, sauter entre deux feux de Beltaine, c'était s'assurer une bonne destinée, un bétail en bonne santé, et la prospérité.

Dans la mythologie irlandaise, les événements qui marquent la fin d'un ordre ancien et le commencement d'un nouveau, ont lieu fréquemment à Beltaine. L'histoire mythique de l'Irlande consiste en une série d'invasions de différentes races, qui tour à tour, devinrent la caste dominante. L'une d'elles fut la race des dieux, les Tuatha Dé Danann, qui arrivèrent en Irlande un Beltaine, chevauchant des nuages noirs. Après qu'ils eurent régné pendant des siècles, les envahisseurs qui suivirent, les fils de Mil, les supposés ancêtres des Irlandais, arrivèrent sur la côte ouest de l'Irlande en bateau, et vainquirent les Tuatha Dé Danann, pour devenir les nouveaux maîtres. Enfin, selon certaines légendes, saint Patrick alluma un feu sur la Colline de Slane, près de Tara, à Beltaine, pour proclamer le triomphe du christianisme sur les anciennes religions. Au cours des siècles suivants, les gens du pays subirent une forte marée de changements, de l'hiver à l'été, et, pour faire en sorte que le passage soit sans heurt, ils accomplirent de nombreux rites et cérémonies que nous allons exposer ci-dessous.

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BÉLÉNOS

Bélénos était un dieu solaire qui était peut-être lié à la fête de Beltaine. Son nom-signifie «bellant». Les Romains l'appelèrent Apollo Belenos, du nom de leur dieu solaire, mais il semble avoir été un authentique dieu celtique avant cette période. Son culte s'étendait du nord de l'Italie, vers le Nord, en passant par l'Autriche et la Gaule, où des sanctuaires lui étaient consacrés à des sources curatives, car on attribuait au soleil de merveilleuses propriétés médicinales, quand il est associé avec l'eau. Il se peut qu'il y ait, à Paimpont, dans la forêt de Brocéliande, les restes d'un sanctuaire de Bélénos. Dans la clairière, la source sacrée appelée Fontaine de Brenton bouillonne près d'un dolmen. L'ancien nom de la source sacrée était Belenton, probablement une contraction de Bel-Nemeton, le bois sacré de Bélénos.

Un sanctuaire qui lui était consacré, portant une inscription romaine, fut découvert en Ecosse. Au Pays de Galles, il peut être assimilé à la figure ancestrale de Beli Mawr (beh-lî mah-oor), mais en Irlande, c'est en vain que l'on chercherait son nom. Il se peut cependant qu'il apparaisse sous une forme voilée dans l'histoire dont Diarmaid, l'un des guerriers de McCumhaill, est le protagoniste. Diarmaid marche sur une belle plaine, et voit un sanctuaire - un arbre haut, chargé de fruits, entouré par un cercle de pierres. Vers l'arbre, au centre, se dresse une pierre où jaillit une source cristalline. Diarmaid a soif et boit à la source, mais il fait ainsi venir le gardien de la source, un énorme géant recouvert d'une armure, la tête ceinte d'une couronne d'or, qui vient de l'est à grandes enjambées. Il provoque Diarmaid, et le combat dure trois jours. Chaque soir le géant disparaît dans le puits, mais le quatrième soir, Diarmaid l'y suit, et se retrouve dans le Sous la Vague ; le géant n'était sûrement autre que Bélénos, sortant de l'est couronné d'or comme le soleil levant, et disparaissant dans l’lnframonde chaque soir.

 

LA BENEDICTION DU FEU

Je vous parlerai d'une fête spéciale,

Les rites glorieux du Premier Mai :

Bière, racines, petit lait,

Et lait caillé frais pour le feu.

POÈME D'UN ANCIEN CALENDRIER IRLANDAIS

La veille de Beltaine, les druides et leurs successeurs se rassemblaient sur de hautes collines, orientés vers le soleil levant. Ils venaient allumer les grands feux qui apportaient le pouvoir du soleil à la Terre, sacrifier et purifier toute la communauté et les troupeaux, pour se préparer au cycle nouveau. Le feu était un intermédiaire entre les hommes et les dieux, les pouvoirs élémentaux du Monde Supérieur qui déterminent le sort des troupeaux et des récoltes. Des offrandes sacrées étaient jetées dans le feu, pour obtenir leur bienveillance, envoyées vers le ciel sur les flammes qui étaient des mains levées en prière.

 

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Plus tard, les feux de Beltaine continuèrent d'arder en Ecosse et en Irlande. Un récit du XVIIIe siècle, des Highlands, dit que tout feu domestique était éteint, et que sur la colline, le feu pour les grands feux de joie, appelé le «feu de nécessité», était allumé avec le bois de neuf arbres sacrés. Seuls les hommes les meilleurs étaient dignes d'allumer le feu sacré. Si l'un était coupable de meurtre, d'adultère, de vol, ou d'un autre crime majeur, il ne devait pas allumer le feu, car il perdrait alors ses vertus coutumières. Trois fois, trois fois, trois fois, neuf fois, ou même neuf fois, neuf fois, les hommes chacun leur tour faisaient tourner le bâton, ou «enroulaient» le chêne, bien ajusté dans un trou creusé dans une planche de chêne bien sèche, l'arbre du soleil. Dès que des étincelles commençaient à se produire, on mettait un morceau d'agaric, un champignon qui pousse sur les vieux bouleaux, et qui est très combustible. Le bouleau est un arbre associé aux commencements, aux purifications, et au monde des esprits.

Le feu venait comme une bénédiction des dieux. Le grand feu de joie était allumé avec sa flamme magique, et alors des silhouettes sombres sortaient de leurs fermes en bas de la colline, poussant le bétail. Elles portaient aussi des provisions -une crème aux œufs, du beurre, des flocons d'avoine, et du lait, beaucoup de bière et de whisky. Un peu de crème était versée sur le sol comme offrande aux dieux et à la terre sacrée. Il y avait aussi un « bannock » de flocons d'avoine, sur lequel étaient posés neuf morceaux carrés, chacun pour un dieu ou un saint qui protégeait les troupeaux, et aussi pour les animaux particuliers qui en faisaient leur proie. Se tournant vers le feu, chaque personne détachait un morceau et le jetait par-dessus son épaule, en disant : «Cela, je te le donne, préserve mes chevaux ; cela pour toi, préserve mes moutons.» Et aux prédateurs : «Ceci, je vais te le donner, ô Renard ! Épargne mes agneaux. Ceci pour toi, ô Corbeau ! Ceci pour toi, ô Aigle !» Quand la cérémonie était finie, on mangeait le reste de la nourriture.

Un récit d'Irlande, du XIXe siècle, nous donne un aperçu des scènes qui pouvaient suivre ce rite. Toute la colline était illuminée, les enfants mettaient des tisons de jonc et de bruyère séchés dans les flammes rugissantes, et les faisaient tourner autour de leur tête, imitant le cercle du soleil. Des danseurs tournaient, décrivant un cercle. Les jeunes hommes sautaient par-dessus les flammes pour sain, protéger, eux-mêmes, et leur bétail, tandis que les hommes âgés marchaient lentement autour du feu, murmurant des prières. Si un homme était sur le point de partir pour un long voyage ou d'entreprendre quelque chose de dangereux - ou de faire les deux, en se mariant - il sautait trois fois en arrière et en avant par-dessus les flammes, pour que son destin soit favorable. Dans certains endroits, deux feux étaient établis, et le bétail était conduit entre eux pour le purifier de la maladie, après le long hiver passé à l'intérieur. Quand le feu faiblissait, les filles sautaient par-dessus, pour avoir de bons maris, les femmes enceintes le traversaient, pour que leur accouchement se passe bien ; et les mères portaient leurs enfants à travers les braises et les cendres. Tous célébraient le pouvoir du feu sacré, pour purifier l'air des démons et des maladies, du tonnerre et de l'éclair, et tout ce qui pouvait nuire à leurs yeux pour l'enfant non né de la récolte de l'année.

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Quand le feu mourait, les braises étaient jetées parmi les plantes en herbe, pour assurer une croissance favorable, tandis que chaque maisonnée en rapportait quelques-unes pour allumer un feu nouveau dans leur foyer. Quand le soleil se levait, ceux qui étaient restés pour le contempler, pouvaient le voir danser de joie trois fois à l'horizon, avant de sauter dans le ciel, dans toute sa gloire estivale.

Sources : Vivre la Tradition Celtique au fil des saisons – Mara Freeman – Guy Trédaniel éditeur 2002.

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