Ce 14 février 2021 est marqué par des scores historiques avec 74 élus indépendantistes et l’entrée de 11 élus de la formation espagnoliste Vox au Parlement de Catalogne.

Résultats :
Parti des Socialistes de Catalogne (PSC) :  33 députés.
Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) : 33 députés.
Junts per Catalunya : 32 députés.
Vox: 11.
Candidatures d’Unitat Popular (CUP) : 9
En Comú Podem (Podemos) : 8.
Ciutadans : 6.
Partido Popular : 3

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74 élus indépendantistes sur un total de 135 entrent au Parlement de Catalogne

La majorité indépendantiste est acquise au Parlement de Catalogne. Cette assemblée est dotée de 135 sièges et comporte un seuil de majorité établi à 68 élus. C’est le mot Indépendantiste qui est utilisé ici, et non nationaliste, pourquoi ? Par choix et cohérence des principaux intéressés qui souhaitent s’inscrire dans le registre mortifère du politiquement correct en adhérent sans restriction à toutes les tartes à la crème du prêt à porter idéologique. Puis par choix de l’auteur de cette chronique qui se demande en effet comment peut-on prétendre à l’indépendance de plein exercice quand on souhaite la perdre dans la foulée en intégrant l’Union Européenne ? Exception pour le parti d’extrême gauche CUP qui ne souhaite pas cette intégration. En revanche, en ne faisant pas cas des choix économiques divergents de ces formations, qui passent par le libéralisme, la sociale démocratie, ou encore le cryptomarxisme, des points communs les animent : ils sont tous mondialistes mais de langue catalane, et pro immigration.

Le peuple catalan a-t-il réellement gagné la partie ce 14 février avec de tels tartufes qui au prétexte de construire l'État catalan, détruisent la nation catalane?

Selon le site d’information La Clau (14.2.21) « La présidence de la Generalitat de Catalogne devrait revenir à Pere Aragonès, candidat de la gauche indépendantiste (ERC). Ce leader de 38 ans, actuel vice-président et ministre-conseiller de l’Économie du gouvernement catalan, devrait composer une coalition avec Junts (le parti de Carles Puigdemont) et la CUP ».

C’est donc le jeu des chaises musicales au Parlement de Catalogne où la gauche prend le relais de la présidence qui était jusque-là aux mains des libéraux de Junts. Cette coalition incongrue « libérale-libertaire »qui dure depuis des années n’augure rien de spectaculaire pour l’observateur avisé.

 

Entrée historique aux Parlement de la formation Vox

La formation libérale de droite et espagnoliste Vox, que certains en France présentent à tort comme nationaliste, a su profiter de l’effondrement général en Espagne du parti de la droite historique Partido Popular (4 députés en 2017 aux élections du Parlement de Catalogne) ainsi que de la bérézina de la formation centriste et libérale Ciutadamos ( 36 députés en 2017 aux élections du Parlement de Catalogne). Ce parti, qui est entre autre fortement opposé à la politique de santé publique, se distingue par son anticatalanisme viscéral, son souhait de supprimer les régions autonomes et d’en finir avec la télévision régionale TV3. Il convient de rappeler également que si Vox s’oppose à l’immigration en provenance du continent africain, il encourage en revanche l'implantation de populations sud-américaines au nom de « l'hispanité », notamment en Catalogne. Ce détail n’aura pas échappé aux plus sagaces qui verront là une politique de remplacement ethnoculturelle en Catalogne, le fameux « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple » de Bertolt Brecht s’accorde parfaitement ici.

 

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Quelle alternative nationaliste en Catalogne?

Faute d'avoir pu, du fait des conditions sanitaires, réunir à temps les milliers de signatures nécessaires pour pouvoir se présenter, les nationalistes identitaires de SOM CATALANS n’ont pu participer à l'élection du parlement catalan du 14 février (communiqué du 10.2.21).

Bien que pour l'heure très minoritaire, le parti SOM CATALANS représente l’alternative d'un nationalisme catalan s’inscrivant dans le combat de l’Europe des peuples, aux antipodes des formations mainstream décrites plus haut.

Llorenç Perrié Albanell

 

Pour aller plus loin dans la compréhension de la politique catalane : Le livre : Mouvements et partis politiques nord-catalans, un marasme ?

 

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Llorenç Perrié Albanell, qui s’oppose aux « autonomistes et aux indépendantistes mondialisés » depuis plusieurs années, signe un troisième ouvrage consacré au catalanisme: « Mouvements et partis politiques nord-catalans, un marasme ? (1)» au Cercle Català del Rosselló.

On connaissait depuis le 1er octobre 2017, à l’occasion du referendum interdit organisé par l’ex président de la Generalitat, Carles Puigdemont, les forces en présence en Catalogne. Aujourd’hui, grâce à une introduction roborative nous n’aurons plus d’excuses concernant la connaissance des formations nord-catalanes (Département des Pyrénées-Orientales), plus discrètes, mais non moins actives.

L’auteur dresse un constat sur l’action menée en ces terres catalanes du nord, il tente aussi d’esquisser une possible évolution de ce microcosme politique.

 

Un constat sans appel

Si des succès sont évoqués, l’auteur s’attache plus particulièrement aux échecs successifs des formations nord-catalanes, qui en comparaison des victoires institutionnelles des formations présentes dans les autres régions, comme la Collectivité Territoriale de Corse ou la Communauté Pays Basque, font office de mauvaises élèves. On découvre dans cet ouvrage les efforts déployés par les militants, rarement couronnés de succès, surtout dans le domaine politique. Le monde associatif semble être actif et populaire, mais sous tutelle de intelligentsia gauchiste. L’observateur politique avisé comprendra au fil des pages que le politiquement correct est le principal boulet de ces mouvements, dont pour certains le logiciel politique hérité de mai 68 semble être la seule boussole. Fait notable, mais qui correspond en réalité à l’ensemble des mouvements « régionalistes » mainstream en France, on remarquera que lorsque ces derniers ne tentent pas de singer les idéologies à la mode de Paris ou de Bruxelles, ils rongent un os électoral tendu par une main intéressée par le grappillage de voix au moment des élections, quand ce n’est pas les deux à la fois.

 

Sauver les meubles ?

Si l’ouvrage égratigne, il tente néanmoins d’apporter des pistes intéressantes afin de « sauver les meubles » de ce qui semble être un pari difficile : la création d’un large mouvement régionaliste. Ces pistes ne sont pas abordées sous un angle strictement politique, le lecteur est invité à ce sujet à se rapporter à un ouvrage précédemment publié (2), mais sous un angle pratique basé sur une réflexion de fond. Au-delà des réflexions théoriques l’auteur pose une question essentielle, car préalable à toute action politique : les mouvements et partis nord-catalans sont-ils encore capables de refonder leur logiciel et de mobiliser ?

Sans conteste, ce troisième essai vient compléter les précédents ouvrages, qui dans une lecture d’ensemble présentent un panorama complet de la lutte catalane, qu’elle soit culturelle ou politique. Une vision qui s’inscrit clairement dans la défense des communautés ethnoculturelles qui composent notre Europe, aux antipodes du maelstrom mondialiste qu’est l’Union Européenne.

Terre & Peuple

 

Notes : 

(1)        Mouvements et partis politiques nord-catalans, un marasme ? Cercle Català del Rossellό, septembre 2020. 112 pages, 8 euros.

(2)        Llorenç Perrié Albanell, Réflexions Nord-catalanes « pour un devenir identitaire nord-catalan », 2018. Ouvrage rédigé à la fois comme un manuel de formation du militant et un programme politique autonomiste.

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