L'on désigne généralement sous le nom de Flandre les territoires de culture et de langue néerlandaises du royaume de Belgique. En fait, l'ancien Comté de Flandre était beaucoup plus restreint et ne comprenait que deux des Provinces actuelles, ainsi qu’une partie du département français du Nord.

 

hendrik conscience

 

C'est un écrivain romantique, Hendrik Conscience qui, célébrant dans son livre « Le lion de Flandre » (1839) la victoire remportée en 1302 par les milices flamandes sur Philippe le Bel, étendit la notion de « Flandre » à toute la partie néerlandaise de la Belgique et fut à l'origine de la renaissance des lettres flamandes. Le blason du comté de Flandre, « au lion de sable sur champ d'or », allait devenir l'emblème de tout le territoire « néerlandophone » et le mouvement de libération et de renaissance du peuple néerlandais en Belgique se fera connaître sous le nom de « Mouvement Flamand ».

Par ailleurs, nous parlons d’ « ethnie thioise »; il s'agit des territoires constitués par les Pays-Bas et la partie septentrionale de la Belgique ainsi que par une partie du département du Nord, en France, et qui forment une unité aussi bien géographique que linguistique et culturelle. Les « Pays-Bas » thiois proprement dits se situent autour du delta des trois grands fleuves : le Rhin, la Meuse et l'Escaut.

Au temps des invasions germaniques, les Francs, les Frisons,

et les Saxons, venus d'outre-Rhin, descendent vers l’occident; ils absorbent ou chassent la population Celte et pénètrent assez profondément sur le territoire de la France actuelle. La tribu la plus nombreuse, celle des Bas-francs, s'enfonce plus avant vers le sud et, avec son roi Chlodoweg (Clovis), elle jette les bases de l'empire franc, qui atteindra son apogée sous Charlemagne. Les Francs occupent tout le centre des Pays-Bas, les Frisons le nord et les Saxons s'établissent aussi bien à l'est, que le long de la côte. Pendant le Moyen-âge, la langue parlée dans notre région est le bas-franc occidental, et la majeure partie des habitants actuels des provinces néerlandaises et thioises sont eux-mêmes des bas-francs.

La dénomination « belge » ne s'applique qu'à une tribu gauloise que rencontra Jules César; elle n'a donc aucun rapport avec l'ensemble de la population du moderne royaume de Belgique. Par contre, il n'y a aucune différence ethnique décisive entre les « flamands » actuels et les Hollandais; les uns et les autres sont d'ascendance franque.

Après le démembrement de l'Empire carolingien, une division purement politique intervient : les provinces du nord et de l'est dépendent du Saint-Empire, la Flandre proprement dite est placée sous la tutelle des Capétiens. Et pourtant, le sentiment d'une commune origine et de l'appartenance à une même ethnie reste vivant; il se manifeste en 1302, lorsque Philippe le Bel et son immense armée sont vaincus à Groeninge, près de Kortrijk, par l'effort concentré des comtés et des villes thioises.

 

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Au XVe siècle, les ducs de Bourgogne parviennent à réunir presque tout le territoire thiois; ils y règnent en souverains indépendants. Charles Quint considérait, à juste titre, que les « pays bourguignons » formaient une entité dans le cadre de son empire; le sentiment ethnique se retrouvait confirmé dans un cadre étatique.

Au XVIe siècle, quand toutes les provinces thioises se soulèvent contre Philippe II, roi d'Espagne et successeur de Charles Quint, la conscience nationale se manifeste à nouveau : il ne s'agissait point, à l’origine du moins, d'une guerre de religion. Le centre de la rébellion ne se trouvait pas en Hollande, mais dans le sud; plusieurs chefs des révoltés, tels les comtes d’Egmont et de Hoorn, tous deux décapités à Bruxelles, étaient catholiques, tout comme Guillaume d'Orange dans la première période de sa vie politique.

Suite aux péripéties de la guerre entre l'Espagne et les provinces révoltées, une ligne de démarcation, purement occasionnelle, se trouva tracée à un moment donné. Cette « frontière » ne séparait nullement deux peuples, ni deux groupes ethniques ou linguistiques (on parlait la même langue des deux côtés) ou religieux (le Limbourg et le Brabant du Nord restaient catholiques, bien qu'appartenant aux « Provinces réunies » libérées du joug espagnol). Le sud allait rester territoire espagnol puis serait rattaché à l'Autriche « Le pays s'appauvrissait, l'élite culturelle était anéantie ou elle émigrait vers le nord, soit par conviction religieuse, soit pour échapper à la tyrannie cléricale des occupants espagnols. Elle allait être remplacée graduellement par une prétendue « élite » émigrée du sud, ou nouvellement formée, et plus ou moins superficiellement francisée. La langue néerlandaise s'appauvrit, dégénérât, la culture littéraire disparut.

Sous la domination française (1790-1815) la francisation progresse encore et gagne les milieux bourgeois et lorsqu'après la chute de Napoléon, le Royaume Uni des Pays Bas fut créé la situation de la langue néerlandaise et de la culture nationale étaient franchement déplorables. Le roi Guillaume 1er, descendant des princes d'Orange, se heurte à l'opposition des milieux francophiles et des cléricaux. Malgré une volonté certaine, il ne réussit pas, faute de temps, faute de souplesse et de qualités diplomatiques aussi, à implanter solidement la monarchie dans le sud. La France voyait à contrecœur se constituer un état fort à sa frontière septentrionale; la rébellion qui éclate à Bruxelles en 1830 est d'inspiration française et les chefs militaires aussi bien que les finances et les armes sont fournie par Paris.

 

1003365 Guillaume Ier de Nassau dit le Taciturne

 

Abandonné par les grandes puissances, Guillaume 1er se retire et un nouvel Etat, le « royaume de Belgique », est alors constitué; c'est une formation purement artificielle; on en confie la gestion à une dynastie étrangère au pays : le premier « roi des Belges » est un prince allemand appauvri, Léopold de Saxe-Cobourg Gotha, qui, au préalable, avait vainement tenté sa chance en Grèce et en Angleterre, et qui se résignait enfin à ceindre cette couronne à bon compte; il ne sait pas un mot de flamand ni de français!

La constitution belge, calquée sur les « principes » de 1799, promet la liberté des langues. En pratique, il n'en est rien. Seul, le français est reconnu comme langue officielle dans l'administration, la justice, l'enseignement supérieur, le culte et l'armée. Le nouveau royaume fait figure de protectorat français, les chefs politiques vont chercher leurs ordres à Paris, des généraux français commandent l'armée, les classes possédantes, qui parlent un français souvent approximatif, exercent une véritable pression socio-culturelle sur le reste de la population. Conséquence : la francisation gagne les classes moyennes et, à Bruxelles, les classes populaires elles-mêmes. La réaction flamande se dessinera d'abord sur le terrain linguistique et ne sera portée, dans un premier temps, que par une poignée d’écrivains et d'intellectuels; elle prendra peu à peu de l’ampleur sur le plan culturel puis gagnera l'arène politique.

Ces premiers groupes, profondément influencés par les auteurs romantiques (Herder et Fiente en premier lieu), qui reprennent progressivement conscience de leur identité, seront appelés « flamingants »; par opposition, les dirigeants et les classes supérieures qui, en Flandre, oppriment le peuple, tant sur le plan culturel que social, sont qualifiés de « fransquillons », appellation qu'ils conservent encore aujourd'hui.

Dans cette période initiale les responsables du mouvement flamand s'assignent une première tâche : la reprise de contact avec le « hinterland » culturel : les Pays-Bas. Une réunification politique apparaît difficile; dans le Nord, le protestantisme domine, le sentiment anti-belge est virulent et il s'accompagne d'un anticatholicisme agressif. D'ailleurs, les grandes puissances n’accepteraient pas la reconstitution, sous quelque forme que ce soit, d'un royaume des Pays-Bas, assez fort pour rivaliser avec la France ou l’Allemagne… On devra donc se contenter d'un rapprochement culturel.

Deuxième perspective : la culture néerlandaise doit pouvoir se développer en territoire belge; elle doit être reconnue comme moyen d'expression d'une partie importante de la population et la langue flamande doit obtenir les mêmes droits que le français. En même temps, les multiples dialectes flamands doivent céder la place à une véritable langue: la langue néerlandaise. « La langue est tout le peuple » affirment les premiers flamingants. Mais cette langue est appauvrie, abâtardie, la littérature flamande est quasi-inexistante. C'est pourquoi les flamingants rééditent les grandes œuvres du passé, tandis que d'autres, comme Hendrik Conscience, ressuscitent la fierté nationale avec des récits comme « Le lion de Flandre ».

On devait revenir de loin : ainsi, en 1864, une seule heure de néerlandais par semaine était accordée pour les classes de rhétorique et, en 1873, après sept ans de luttes parlementaires, un embryon de réforme linguistique était voté : désormais, la langue flamande pouvait être employée dans les tribunaux des provinces de ce ressort; 1878 voyait appliquer la première loi réglant l'usage des langues dans les administrations. Dès lors, la Belgique jacobine était mise en échec; une pierre angulaire de l'édifice de 1830 cédait.

Le mouvement flamand n'agissait pas seulement dans l'arène politique; de la Flandre occidentale partait, dès 1870, un courant politico-culturel, réagissant contre l'activité exclusivement parlementaire de l'époque, prêchant un « retour aux sources » et aux grandes options nationales qui ne pouvaient pas s'imposer par le seul biais d'interminables discutions autour de telle ou telle loi linguistique.

 

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Les grandes figures de cette époque sont le poète Guido Gezelle, le puissant orateur Hugo Verriest, son élève, le poète Albrecht Rodenbach, mort à 24 ans qui sut joindre au nationalisme culturel de Gezelle son dynamisme révolutionnaire et qui imposa l'idée d'une réunification des territoires néerlandais. Cette conjonction du renouveau culturel et du jeune sentiment national s'affirmera lors de la première guerre mondiale, au sein du Mouvement Frontiste.

En 1914, les armées allemandes occupent la presque totalité du territoire belge; les débris de l'armée royale se réfugient derrière le petit fleuve Yzer, à l'extrémité occidentale du pays.

Les chefs politiques flamands s'abstiennent tout d'abord de tout contact avec les occupants; bientôt, les plus clairvoyants comprennent que le combat flamand doit continuer et que l'affaissement de l'état unitaire peut permettre des réalisations autonomistes concrètes. Dans « l’activisme », le mouvement flamand parvient à une phase de maturité, à une véritable prise de conscience politique. L'enseignement, en Flandre, est maintenant donné en néerlandais et l'université de Gand, qui était jusqu'alors un bastion de culture française, bien que située au cœur de notre ethnie, est réouverte en 1916 comme première université flamande. En 1917, le « Conseil de Flandre », embryon de parlement flamand, proclame l'autonomie de la Province et déclare le gouvernement belge déchu.

 

conseil flandre

 

Pendant ce temps, dans le réduit « belge », derrière l'Yzer, une armée composée de 80 % de soldats flamands est dirigée par un corps d'officiers dont 8.5 % ne comprennent même pas la langue de ceux qu'ils doivent mener au feu!

Dans le « Mouvement Frontiste », une réaction flamingante, s'inspirant aussi bien de l'insurrection irlandaise de 1916 que de « l’activisme », se dessine dès 1916. Les chefs frontistes prennent contact avec les activistes et une insurrection armée apparait imminente...Mais, en 1918, l'offensive alliée, suivie de la débâcle allemande, met fin aux espoirs des jeunes soldats flamands et réduit à néant les premières réalisations des dirigeants activistes.

Ces derniers sont durement punis; l'université flamande est refrancisée, mais le sentiment national flamand n'a subi qu'une défaite : il renait dès 1919 avec le « Frontpartij », qui amorce une lente mais constante ascension et qui se cristallise autour de la lutte pour l'amnistie en faveur des condamnés activistes. Les résultats électoraux obtenus par le parti flamand sont assez encourageants (5 sièges sur 200, en 1919; 9 en 1925; 11 en 1929), mais les divergences entre les chefs sont apparentes. Longtemps, on tente de les dissimuler et l'on parvient même à une « trêve de Dieu » assez superficielle, mais, petit à petit, deux tendances se dessinent : l'une est fédéraliste modérée, elle ne vise qu'à la transformation de l'état unitaire en un état fédéré; l'autre, plus radicale, réclame la formation d'un état thiois, au sein duquel toutes les provinces néerlandaises seraient regroupées. Une division tout aussi fondamentale se dessine, dès que l'on essaye de donner au nationalisme un fond idéologique.

 

JorisVanSeveren

 

En Flandre occidentale, l'ancien officier Joris van Severen, influencé par Maurras et par les mouvements de rénovation qui naissent partout en Europe, croit en la vertu des élites nouvelles. Il rejoint la ligne du prêtre Cyriel Verschaeve, qui célèbre les vertus de cette élite et qui pense que « l'heure du peuple » a sonné pour la Flandre. Dans les autres provinces flamandes, la confusion est générale. Entre-temps, le gouvernement belge refuse de reconnaitre « l’égalité de, droit et de fait » qu'avait promis le roi Albert dès 1914. Il est vrai qu'il avait alors besoin aussi bien des miliciens flamands que des wallons...et qu'une promesse ne coûte jamais cher!

Les politiciens, membres des partis traditionnels, qui se disaient « flamingants », ne parviennent pas à imposer leur programme modéré à ces partis. Des scandales politiques éclatent un peu partout, dénoncés par un jeune leader wallon, Léon Degrelle, qui allait lancer en 1934 son mouvement « Rexiste », dont le succès fut considérable mais éphémère.

A partir de 1932 les nationalistes se regroupent, d'une part, dans le « Verbond van Dietsche Nationaal Solidaristen » ou « Verdinaso » de Joris van Severen, au programme pan-néerlandais ou thiois au début, lequel serait remplacé, en 1934, par un programme burgonde (disons: Bénélux, avant l'heure). Les tendances les plus traditionnelles se retrouvent dans le « Vlaams Nationaal Verbond » ou VNV, qui, à l’encontre du « Verdinaso », se constitue en parti politique et occupe en 1940 17 sièges à la Chambre des Députés.

 

Verdinaso logo

 

A la veille du second conflit mondial, le nationalisme avait réussi à faire pénétrer les idées fédéralistes dans une partie des autres formations politiques II regroupait un public jeune et se montrait ouvert aux idées rénovatrices qui avaient conquises les élites européennes. La démocratie parlementaire était soumise à une critique implacable, l’idée « belge » continuellement passée au crible, l'idéal thiois gagnait lentement du terrain, dans la jeunesse principalement. Les grandes manifestations flamandes, la fête du Chant Flamand, le pèlerinage au monument de l'Yzer attiraient des dizaines de milliers de participants et témoignaient d'un nationalisme prononcé. Le temps des grandes décisions semblait proche.

En 1940, quand les armées allemandes vinrent à bout en quelques semaines de l'armée belge, les nationalistes observèrent tout d'abord une réserve rétissante à l'égard du vainqueur. Mais bientôt, on apprit l'assassinat de Joris van Severen et de ses compagnons (n.d.l.r. : abattus par l'armée française sous le kiosque à musique d'Abbeville, où, prisonniers politiques livrés par le gouvernement belge, en fuite, à ses alliés, ils attendaient leur transfert vers un établissement pénitentiaire du Midi de la France; ils étaient vingt et un, et ce fut le premier et authentique « crime de guerre » de cette guerre civile européenne qui commençait; toutefois, comme il n'était pas imputable aux Allemands mais à leurs adversaires démocrates, on s'est, par la suite, empressé de l'oublier…), la déportation de plusieurs chefs flamands, on eut connaissance de l'appel à la collaboration du dirigeant socialiste Hendrik de Man. De leur côté, les Allemands favorisaient la constitution de quelques groupes extrémistes, comme la « Algemene SS », qui repensaient les thèmes nationaux-socialistes. Les nationalistes crurent que l'heure du peuple flamand avait sonné; ils acceptèrent l'idée de collaboration, non dans un but pro-allemand, mais en vue d'obtenir l'approbation du gouvernement du Reich à la formation d'un pouvoir autonomiste flamand qui devrait aboutir à l'unité thioise. Très vite, ils allaient être déçus; les autorités d'occupation nourrissaient encore des idées impérialistes et les revendications thioises leurs paraissaient aller à l’encontre de leurs visées pangermanistes ; elles se montraient hostiles à un rapprochement éventuel entre la Flandre et les autres pays néerlandais; contre le VNV (le Verdinaso avait éclaté après la disparition de son chef), elles favorisaient de nouveaux mouvements, ouvertement pro-allemands mais sans contacts avec les milieux flamands.

Evidemment, les ennemis de l'idée nationale ne firent aucune distinction entre flamingants modérés, fédéralistes, nationalistes thiois ou nationaux-socialistes; tous étaient « ennemis de la patrie belge », tous étaient anti-marxistes, tous seraient persécutés sauvagement et déférés à la « justice des rois nègres », selon une expression devenue célèbre d'un ancien ministre catholique. Le mouvement flamand devait disparaître, l'idée nationale n'avait plus droit de vie.

Dès 1944 une répression cruelle s'abattait sur la Flandre; le pillage, le meurtre, le viol des femmes et des jeunes filles n'étaient qu'un passe-temps pour une soit-disant résistance qui ne parvenait pas à cacher son but : l'instauration d'un régime d’extrême-gauche. La « justice » devait s'occuper d’environ un demi-million de dossiers; 70 000 condamnations furent prononcées. Mais, à la fin, l'arrogance communiste exaspérât les représentants des autres partis et le coup de force marxiste ne put avoir lieu.

 

Volksunie

 

Le mouvement flamand semblait anéanti; cependant, dès 1946, quelques hommes courageux créaient de petites revues, ils lançaient, en 1949, un nouveau parti national-flamand, la « Vlaamse concentratie », remplacé en 1954 par la « Volksunie » (« Union du peuple ») qui envoyait au parlement un premier député. Des mouvements de jeunesse voyaient jour, l'idée Thiois reparaissait, une amnistie générale était réclamée, par des groupuscules, d'abord, ensuite par le mouvement national-flamand tout entier.

Dons les années qui suivirent, la « Volksunie » prit de l'ampleur: de 5 députés en 1961, elle passait à 12 en 1965, à 20 en 1968 et à 21 en 1971 et en 1974. Le nombre de voix obtenues dépassait 600.000 et le parti fédéraliste devenait en pays flamand le troisième parti, après le parti démocrate-chrétien et le parti socialiste, mais avant le parti libéral. Les militants Volksunie déploraient une activité considérable, vendant l'hebdomadaire « Wij » à la criée, collant un peu partout leurs affiches, organisant des réunions dans toute la Flandre. Ces dernières années, la Volksunie a évolué, un peu comme tous les mouvements politiques qui ont été, à leur début, révolutionnaires, mais qui ont réussi une percée parlementaire : une tendance plus modérée, intéressée en premier lieu par une participation au pouvoir, l'emporte sur les courants plus dynamiques. C'est pourquoi le parti se dit « social et fédéral »; il ne désire qu'un rapprochement « culturel » avec les Pays-Bas et il adopte sur le plan social un programme très modéré, d'inspiration et de ton « centriste »; il n'aime pas se compromettre avec les groupes plus radicaux, moins encore avec ceux qu'il juge révolutionnaires.

Ces derniers groupes, aux effectifs assez réduits, mais dynamiques et décidés, sont toujours à la pointe du combat; ils osent prendre parti dans les domaines négligés par le parti flamand, tels la question thioise ou le problème des travailleurs immigrés. La "Vlaamse Militanten Orden" ou VMO est assez bien connue, même à l'étranger; c'est un groupe de militants chevronnés, admirés par les uns, haïs par les autres.

 

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L'association « Were di » qui a déjà été présentée aux lecteurs du « Devenir Européen » s'occupe en premier lieu de la formation d'une élite nationaliste et de la remise à l'honneur de l'idée Thioise. « Were di » s'est aussi donné pour tâche de renouer des contacts amicaux avec les groupes nationalistes, partout en Europe, et il sert de point de contact entre des militants européens, agissant dans des circonstances parfois très différentes, en but à des problèmes très divers, mais ayant les mêmes ennemis : le marxisme niveleur et inhumain, le capitalisme apatride et matérialiste et toutes les idéologies étrangères à l'homme européen.

Nous terminerons cet exposé par une simple remarque : après un siècle et demi de lutte, l'autonomie flamande n'est toujours pas réalisée, mais les habitants de la Flandre ont aujourd'hui conscience d'appartenir à un même peuple ; il leur reste à découvrir leur appartenance à l'ethnie thioise et à la grande communauté européenne. Voilà la mission de nos formations et de notre presse nationalistes; nous veillerons à l'accomplir.

Roland RAES

Rédacteur en chef de « DIETSLAND EUROPA » membre du Comité directeur de « WERE DI ».

Sources : Le Devenir Européen – Hiver 1975

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