Le concert Rock contre le wokisme dont la presse affirme qu'il a eu lieu malgré les constatations contraires des gendarmes ressemble fort à une manipulation politique.

 

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Attention, c'est du Kafka. 

« Vendredi 17 novembre, la préfecture (de l’Isère, ndlr) été informée de la forte probabilité de la tenue d'un concert public, dont la nature laissait présager qu'il puisse exister des raisons sérieuses que des propos et gestes à caractère raciste et d'incitation à la haine, pénalement réprimés, puissent être tenus. »

Cela fait beaucoup de conditionnel pour justifier un arrêté d’interdiction, même d’un concert néonazi, ne trouvez-vous pas ? Ce concert dont on a eu vent qu’il devait peut-être se tenir dans un lieu privé dans le nord-Isère au sud de Lyon, cet ensemble de probabilités dont on n’a pas l'assurance, ne constitue pas un risque de trouble à l'ordre public suffisant pour interdire cette manifestation qui pourrait éventuellement avoir lieu.

Certes les propos et gestes à caractère raciste et d'incitation à la haine sont des infractions pénales mais faut-il encore qu'elles aient été commises et constatées pour être réprimées. La liberté d'expression est contrôlée par le juge a posteriori. Rappelons que la censure ex ante était un privilège royal, aboli depuis la Révolution, avec les lettres de cachet.

Rien n'interdisait de mettre en garde les organisateurs (le renseignement territorial est fait pour ça) et les inciter à ne pas organiser ce concert. Ce qui aurait mobilisé moins de moyens que les multiples contrôles et vérifications effectués par les gendarmes dans l'incapacité de contrôler grand-chose hormis l’éventuelle tenue du concert interdit – dont on n'avait pas la certitude qu'il allait se dérouler dans ce « lieu privé », un restaurant proposant un parking de cent places. Si deux cents personnes ont assisté à ce concert comme l’affirme la presse, il y aurait eu une bonne soixantaine de véhicules garés.

Où cela devient savoureux, c'est quand on lit : 

La gendarmerie a procédé à de multiples contrôles et vérifications aux abords du lieu présumé du rassemblement. Ce dernier se tenant dans un lieu privé, aucun élément ne permet de confirmer qu'un concert se soit tenu. Le parquet a été informé de la situation.

Aucune poursuite n’est envisagée eu égard au caractère privé du lieu et à l'absence d'infraction constatée.

Vous voulez faire courir préfectures et forces de l'ordre ? Publiez avec les bons mots clés sur les réseaux sociaux des invitations à des événements tangents qui n'auront pas lieu à l’endroit annoncé. Effet bœuf garanti. Tous les militants radicaux, à droite comme à gauche, l'ont parfaitement compris. Il n'y a quasiment plus de renseignement humain, fétichisme technologique oblige, donc les autorités naviguent à vue en plein brouillard. Car c'est ce qu'est la surveillance électronique de masse : une gigantesque usine à brouillard. Qu’on nous rende les RG, eux savaient comment gérer ce genre de situation.

Ce concert « Rock contre le Wokisme » devait initialement se tenir dans la Loire comme l’écrivent Médiapart et Rue 89. Médiapart et Rue89 qui se sont manifestement fait balader par l’organisateur et ont contribué à obtenir exactement ce que ce dernier escomptait : brouiller les pistes. Imaginez un néonazi répondant complaisamment à ces deux médias de gauche au sujet de l’annulation de sa petite sauterie…

La presse affirme unanime sans avoir rien vérifié, se contentant de reprendre Le Dauphiné Libéré qui ne cite pas ses sources, que ce concert a bien eu lieu. C’est vraisemblablement une infox puisque les gendarmes ne l’ont pas constaté. Un concert affichant cinq groupes de rock fait beaucoup de bruit (au moins 110 DbA) pendant au bas mot trois heures. Pas possible qu’on ne l’entende pas de l’extérieur à moins que la salle ait reçu un traitement acoustique idoine (90cm de laine de roche acoustique entre les cloisons), ce qui n’est pas le cas du restaurant en question. Si ce concert a eu lieu, c’est très vraisemblablement ailleurs. Ou alors les néonazis sont malins au point de placer des guetteurs sur la départementale bien en amont du restaurant pour prévenir de l’arrivée de la maréchaussée, histoire qu’on coupe la sono.

L'Etat français est-il devenu le principal problème de la France ? La pétole est-elle si importante place Beauvau qu'on y est incapable de réagir autrement que par la disproportion et l'hystérie en exigeant des préfets de prendre des arrêtés d’interdiction d’événements dont on n’est même pas sûr qu’ils se dérouleront et dont on n’a pas la moindre idée d’où ils se dérouleront ? Encore du grand Darmanin, de la gestion d’image et de la communication, pas du maintien de l’ordre et de la sécurité publique. Rappelons que le ministre de l’Intérieur avait déjà mobilisé six préfets pour interdire un festival de NSBM (National Socialist Black Metal) en début d’année.

Où était l’Etat quand le même soir, le 18 novembre, un gosse de 16 ans est mort poignardé et trois autres personnes ont été grièvement blessées lors d'une fête village à Crépol dans la Drôme, victimes de ce qui visiblement fut une expédition punitive ? Pourquoi les auteurs n'ont ils pas été interpellés sur place ? Délai d'intervention des forces de l’ordre ? 

Les images de l’attaque de la salle des fêtes de Crépol circulent sur les réseaux sociaux, il va falloir s’y faire. Cette réalité que nul ne peut nier (même si on essaie une fois de plus de la balayer sous le tapis) ne va pas renforcer la confiance des citoyens, qui de manière accrue vont considérer que l'Etat ne les protégeant pas, il ne leur reste qu'à prendre les choses en mains.

Enfin, toute cette affaire de concert néonazi a démarré sur la base de renseignements donnés à la presse par des « antifas » lyonnais, toujours les mêmes. Lyon Mag publie un tweet émanant d’Allan Brunon, un juriste de LFI qui a décidément bien du mal avec le droit. Il s’étonne que les organisateurs de cet événement soient toujours en liberté alors qu’aucune infraction n’a été constatée par les gendarmes, pas plus que la tenue du concert.

 

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Et Allan Brunon de poster l’article du Dauphiné libéré affichant la photo du restaurant en question qui démontre que si un concert s’y était tenu, il était impossible que les gendarmes ne l’eussent pas constaté, la salle de restaurant étant située en bord de route… C’est grossier.

Il y a comme une odeur de délétère manipulation politique, du même acabit que les tweets de la cellule riposte de LFI après l’attaque de Crépol instrumentalisant la tentative de meurtre au cutter au motif raciste d’un jardinier dans le Val de Marne. Il s’agit des mêmes méthodes utilisées par l’extrême gauche - par Serge July pour être précis - dans la fameuse affaire de Bruay-en-Artois dans les années 1970. La député LFI de l’Isère Elisa Martin en remet une couche alors que la gendarmerie n’a pas constaté la tenue du concert.

 

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L’hystérie qui préside désormais à tout sans aucune prise de recul sur les faits est effrayante. L’ensemble des responsables politiques font cyniquement choux gras communicationnels de tout et n’importe quoi, sans réfléchir une seconde aux conséquences de leurs paroles. On somme l’Etat d’agir sans aucun fondement légal. Etat dirigé à Paris par des incompétents dont l’incurie ruisselle sans entrave le long de la chaîne hiérarchique… Nous ne parlerons pas de la presse qui relaie des infox depuis près d’une semaine.

PS : non Gérald Darmanin, ce n'est pas une faillite de notre société, c'est votre faillite et celle de l'Etat. 

Pascal CLÉROTTE (21-11-2023)

Source : L'Eclaireur - La lettre confidentielle des Alpes

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