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Aux temps bénis de la « gauche plurielle » sous la troisième cohabitation (1997 – 2002), la députée apparentée socialiste de Guyane, la pétulante Christiane Taubira, fit adopter ce 21 mai 2001 par un Parlement une fois encore à plat ventre sa fameuse loi sur la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Cette loi ignore pourtant les ravages de l’esclavage arabo-musulman en Afrique et en Méditerranée. Elle a aussi incité à des poursuites judiciaires contre des chercheurs universitaires. Un quart de siècle plus tard, la politicienne guyanaise doit être fière de son œuvre puisque l’esclavage prend maintenant une élasticité sémantique surprenante.

À la mi-avril, les réseaux sociaux relaient une pétition qui concerne la commune de Questembert dans le Morbihan en Bretagne. Ce texte polémique dénonce l’usage par la mairie de chevaux de trait. En effet, deux juments, Havane, sept ans, et Gladez, huit ans, réalisent des tâches d’utilité publique. Quatre heures par jour, elles tirent le chariot de ramassage des déchets ménagers, participent au débardage des espaces publics communaux et transportent les enfants pour leurs activités péri-scolaires.

Cela fait une quinzaine d’années que la municipalité bretonne, conduite aujourd’hui par l’édile divers-gauche Boris Lemaire, emploie dans la vie courante la traction équestre. Cette pratique n’a pas attiré l’attention de la SPA ou de la Fondation Brigitte-Bardot. C’est désormais terminé avec la pétition controversée qui a déjà recueilli 25 000 signatures.

Son auteur, Serge Buchet, sapeur-pompier à la retraite, n’est pas à son coup d’essai. En décembre 2023, à travers une autre pétition, il exigeait l’interdiction de la pêche et de la vente de poissons pour le loisir dans les établissements Décathlon en Loire-Atlantique voisine. 16 000 individus l’avaient approuvé ! Le délégué municipal à la condition animale, au développement durable et à l’environnement de la commune de Rochefort-en-Terre (Morbihan) trouve « insupportable que l’on puisse encore faire travailler des animaux en 2025. […] Bien sûr que c’est une forme d’esclavage. Est-ce que l’animal est consentant pour faire ce travail ? Nul ne peut le dire en fait ». Dans un reportage filmé, il affirme qu’« on utilise des méthodes ancestrales au nom d’une écologie pour faire des travaux pour les humains ». En réponse à cette réclamation ubuesque, une contre-pétition n’a pour l’heure rassemblé que 12 000 signatures…

Outre ses fonctions d’élu local, Serge Buchet se présente aussi en co-référent départemental du parti REV. Fondée en 2018, REV ou Révolution écologique pour le vivant fréquente les activistes français de Sea Shepherd de Paul Watson avant son éviction de sa propre organisation, d’où une orientation anti-spéciste très marquée. Nouvelle déclinaison wokiste du féminisme hystérique, l’anti-spécisme prône l’égalité entre toutes les formes de vie (humaine, animale, végétale, voire minérale) sur Terre. Cet égalitarisme contraste avec la conception païenne de co-appartenance des organismes vivants symbiotiques dans un environnement holiste et pluriversel. Émanation laïcisée du monothéisme, l’anti-spécisme contredit par conséquent la diversité naturelle bien qu’il s’affiche « diversitaire ».

Favorable à l’abolition progressive des frontières, aux migrations, à un revenu d’existence mensuel de 2 000 euros et à vingt heures de travail hebdomadaire, REV milite pour l’interdiction de la chasse, de la pêche et de l’élevage animal destiné à la viande. N’oublions pas que ces dernières années, des sympathisants écowokistes ont manifesté de façon plus ou moins agressive devant les boucheries traditionnelles gauloises. Ils épargnent en revanche les boucheries cachère et hallal. Pourquoi cette distinction qui frise le fait discriminatoire ? Il est toujours étrange que ces individus qui ne cessent de revendiquer de nouveaux droits individualistes, veuillent proscrire d’antiques habitudes alimentaires. Leur défense du vivant s’arrête cependant à leur soutien frénétique à l’avortement. Non aux abattoirs, oui aux avortoirs ! Quel paradoxe ! La défense du vivant serait-elle ainsi limitée ? La vie d’un insecte vaudrait-elle plus que celle d’un fœtus ? Hostiles avec raison aux OGM, les écolowokistes encouragent toutefois les HCM (humains chimiquement modifiés). Les individus en transition sexuelle prennent une lourde thérapie hormonale afin de changer leur organisme. Curieux, non ? Si encore ils se réclamaient de l’excellente pensée du docteur Alexis Carrel, ils seraient cohérents. Or ils vomissent l’œuvre et la personne de ce bienfaiteur du pluralisme humain.

Le président de la REV n’est autre que le médiacrate Aymeric Caron. Il siège au Palais-Bourbon en tant que député apparenté à La France Insoumise. Élu au second tour en 2022, il est réélu dès le premier tour en 2024 dans la 18e circonscription de Paris à cheval entre les IXe et XVIIIe arrondissements, une contrée hautement rurale, agreste et forestière comme tous les Parisiens le savent…

Partie prenante de la NUPES (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), puis du NFP (nouveau front populaire), REV voudrait transformer le Sénat en chambre des espèces et des espaces naturels. Ses membres seraient des élus tirés au sort, des responsables d’ONG et des hauts-fonctionnaires et nullement des chats, des chenilles et des chênes. Bien que repeinte en vert, l’idée fait penser à la Chambre des corporations…

Ces divers exemples démontrent l’inconséquence de l’écowokisme. Des pseudo-écolos contestent la place de la voiture, s’élèvent contre les machines automatisées, rêvent de décroissance économique, mais ils dénigrent aussi l’action des chevaux. Si des humains faisaient le même travail, ils hurleraient à la résurgence de l’esclavage et du fascisme. Ces pitres pervertissent et détournent l’écologie politique fondamentalement païenne, identitaire et traditionnelle. Leur objectif immédiat demeure une recherche avide de la lumière médiatique. N’est-ce pas un trouble à l’ordre public immatériel ?

REV organise chaque année une université d’été nommée « UniREVcités ». Fin août 2024, elle se tenait à Ouches non loin de la sous-préfecture septentrionale du département de la Loire, Roanne. Aymeric Caron et ses acolytes y invitèrent l’ineffable Philippe Poutou. Le trotskysme déviant et fluide se diluerait-il dans l’anti-spécisme ? Des agriculteurs et des chasseurs remontés contre les élucubrations de ce groupuscule n’hésitèrent pas à bloquer le rassemblement. Aymeric Caron protesta contre cette supposée atteinte à sa liberté de réunion. On ne l’entend guère quand ses compères, les nervis gauchistes, empêchent la tenue de conférences de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne. Dans la chaleur estivale, les manifestants anti-REV brandissaient des pancartes sur lesquelles on lisait : « Sauvez un paysan, mangez un végan ! » Si un jour, REV accède au pouvoir, cette saillie deviendra certainement une réalité. On en salive déjà.   

Salutations flibustières

GF-T

« Vigie d’un monde en ébullition », n° 158, mise en ligne le 27 mai 2025 sur Radio Méridien Zéro.

Le lien audio est : https://radiomz.org/vigie-dun-monde-en-ebullition-158/

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