L’homme cosmique et La Tradition primordiale
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Conférence qui devait se tenir le 28 mars 2020
Bonjour, chers amis,
L’Europe : une longue mémoire
Tout le monde peut constater que chaque jour qui passe amène son lot de folie, de mensonges, de turpitudes, de déni de tout ce qui a fait la grandeur de l’Europe depuis des milliers d’années. J’ajouterai cette épidémie de coronavirus qui nous tombe sur le dos, et qui fait partie du dispositif - l’épidémie, créée ou non par l’Homme, est l’un des éléments majeurs de la conjonction des catastrophes d’une fin de cycle.
L’heure est donc à l’urgence.
Je veux d’abord rendre ici un hommage à nos héros qui ont porté les valeurs chevaleresques de l’Europe, celles qui ont donné aux Européens la maîtrise de leur destin et de leurs frontières, rendre un hommage à nos savants qui lui ont donné ses armes techniques, surtout dans le domaine de la médecine - merci, Docteur Alexis Carrel - !, rendre hommage à nos poètes et nos artistes - merci, Lovecraft, merci, Tolkien - et tant d’autres ! qui ont façonné ce qui fait la force originale de l’Europe : je veux parler de sa faculté de se projeter dans un imaginaire que nous avons été les seuls à concevoir et à habiter, sans l’aide de substances artificielles, je veux rendre hommage à notre faculté de création, notre faculté d’inventer de nouveaux mondes, au jour le jour, s’il le fallait.
Si nous sommes toujours capables d’étonner le monde, c’est parce que nous sommes porteurs d’une longue mémoire, sans que nous en soyons toujours conscients, une mémoire cachée au plus profond de notre être, une mémoire qui réapparaît aux moments les plus cruciaux de notre longue histoire et qui nous force à combattre, une mémoire qui nous vient de nos ancêtres hyperboréens, qui ont créé le monde dont nous vivons les plus néfastes moments, mais c’est dans l’ordre des choses, et nous avons à assurer la pérennité de nos lointaines origines. Nietszsche disait : « Regardons-nous en face. Nous sommes des hyperboréens, — nous savons suffisamment combien nous vivons à l’écart. « Ni par terre, ni par mer, tu ne trouveras le chemin qui mène chez les hyperboréens » : Pindare l’a déjà dit de nous. Par-delà le Nord, les glaces et la mort — notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous en savons le chemin, nous avons trouvé l’issue à travers des milliers d’années de labyrinthe. Qui donc d’autre que nous l’aurait trouvé ? »
L’heure est à l’urgence parce que nous sommes à la fin, à la fin de la fin, d’un grand cycle. Je reviendrai tout à l’heure sur la notion de cycle qui est la base même de nos connaissances européennes et de notre statut, pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec ce concept fondamental et incontournable.
Continuer à se battre
Il faut le redire : les jeux sont faits, rien ne va plus, toutes les valeurs sur lesquelles s’appuyaient nos peuples sont inversées ; les forces négatives qui nous traquent depuis des millénaires semblent prendre le dessus. Elles ne le pourront pas, in fine, parce que nous ne pouvons pas rester sans agir ; on a dit de nos ancêtres gaulois qu’ils étaient de fameux guerriers ; l’un des plus puissants caractères de l’homme européen est de continuer à se battre même lorsqu’il semble que tout est perdu ; nous n’acceptons pas la fatalité comme les musulmans. Il faut que cette ténacité et ce courage servent cependant à quelque chose.
Notre ami Maurice Martin, ou Robert Dun, l’avait déjà compris il y a trente ans quand il disait : « Nous sommes à l’âge missionnaire qui doit suivre toute grande prophétie. Chacun de nous a le devoir de devenir missionnaire. Mais cela exige de se cultiver, de lire et de réfléchir beaucoup, de développer son élocution et ses capacités de discussion calme et efficace. Cela exige donc de connaître l’adversaire. C’est certes plus pénible que d’attendre l’apparition d’un problématique chef charismatique et même de vendre des journaux, de coller des affiches et de tenir des meetings. Prendre le pouvoir ? Qui peut espérer encore en avoir le temps ? »
Effectivement, nous n’avons plus le temps. Les hommes de ma génération et ceux de la génération qui l’a précédée après-guerre, ont tenté de faire reculer l’échéance inévitable de cette fin de cycle. Ils ont tenté de conserver intacts les principales facettes du génie européen, avec les moyens et l’esprit hérités du monde ancien, c’est-à-dire surtout le combat viril, celui qui est traditionnellement réservé à la deuxième fonction chez les Indo-européens, la fonction guerrière.
Ce sont souvent les mêmes qui ont constaté l’inanité du combat militant - on nous appelait « activistes » - et ce sont les mêmes qui ont ensuite privilégié le combat métapolitique, tout aussi infructueux. Nous n’étions pas très futés.
Il faut bien admettre que 60 ans de militantisme acharné ne nous ont pas permis d’accéder au pouvoir, ni politique, ni électoral, ni culturel. La gauche, les progressistes, les mondialistes règnent sur le continent européen comme jamais.
Paganisme : croyance ou savoir ?
Nous avons cependant eu le mérite de réveiller le tréfonds religieux de nos peuples européens, ce qui fut autrefois appelé le paganisme, à l’heure du christianisme naissant, expression destinée à humilier les forces vives paysannes de nos terroirs ; le temps a passé, les antiques valeurs européennes ont perduré ici et là à travers différentes manifestations sacrées, comme le cycle du Graal, puis, dans les années 1960, au sortir de la guerre d’Algérie, nous avons voulu établir d’autres fondements, nous avons espéré rebâtir la vieille charpente du paganisme préhistorique ; mais nous avons agi légèrement, sans bien comprendre les bases essentielles de ce passé spirituel que nous venions de redécouvrir et nous avons alors engendré une croyance hybride qui balançe entre un athéisme hédoniste et un animisme qui se contente timidement de la Voie des pères – la lignée - , pour assurer une continuité, sans faire l’effort de tenter d’accéder à la Voie des dieux, olympienne et transcendante, selon la distinction faite par Julius Evola qui disait : « avec l'avènement de l'humanisme et du prométhéisme, il a fallu choisir entre la liberté du souverain et celle du rebelle, et l'on a choisi la seconde[1]."
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Le Covid-19, une chance pour l’Afrique ?
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Avant la crise du Covid-19, des dizaines de millions de jeunes africains voyaient l’Europe comme une terre à prendre peuplée de vieillards repus ou épuisés, d’hommes mentalement castrés par les groupes de pression féministes, de femmes n’enfantant plus et dont les dirigeants étaient soumis au diktat de l’émotionnel… Encore plus merveilleux, au nom des « anciennes vertus chrétiennes devenues folles » (Chesterton), le pape « François » les encourageait à s’introduire par effraction dans cette Europe gavée.
Or, ce n’était pas le jihadisme que fuyaient ces « migrants ». En Afrique, ce dernier provoque en effet trois fois moins de victimes que les morsures des serpents. En 2017, mamba, vipères des sables et autres naja, tuèrent ainsi entre 25 000 et 30 000 malheureux et fait autant d’infirmes (source Slate Afrique). Nous étions donc au terme du processus entre la lente et mortelle asphyxie "soustellienne" de l'intégration et le "radeau de la Méduse" de la laïcité...
Mais voilà que le Covid 19 va peut-être forcer Européens et Africains à revenir au réel grâce au principe de « l’imprévu dans l’histoire » si magnifiquement conceptualisé par Dominique Venner.
En effet, comme le Covid 19 va demander d’immenses efforts à l’Europe pour se relever, délaissée, l’Afrique va donc devoir se prendre enfin en main. Cela passera par trois grandes mesures :
1) Régler la question démographique
Avec un taux de croissance de 4% la population africaine double tous les 18-20 ans.
Résultat, d’ici à 2030, l’Afrique va voir sa population passer de 1,2 milliard à 1,7 milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an. Puis, en 2100, avec plus de 3 milliards d’habitants, le continent africain abritera 1/3 de la population mondiale, dont les trois quarts au sud du Sahara. Le principal blocage de toute politique familiale étant à la fois culturel et religieux, les dirigeants africains devront donc prendre des mesures très courageuses. Ou bien l’Afrique mourra.
2) Oublier le mythe du développement
Bloqués par leurs présupposés idéologiques, moraux et religieux, les dirigeants européens qui s’obstinaient à ne pas tenir compte des réalités, avaient choisi de s’accrocher au mythe du « développement », refusant de voir que tout avait déjà été tenté en ce domaine depuis les indépendances. En vain car, en dépit des sommes abyssales déversées pour la faire « démarrer », l’Afrique n’avait cessé de régresser. En effet, comme il fallait une croissance de 7% par an pour simplement commencer à réduire la pauvreté, le calcul était vite fait, année après année, il manquait donc à l’Afrique entre 3 et 4% de croissance, ce qui faisait que loin de se combler, la pauvreté africaine augmentait.
D’ailleurs, comment prétendre développer l’Afrique quand les investisseurs s’en détournaient ? Dans son rapport de mai 2018, la BAD (Banque africaine de développement) soulignait ainsi que pour les investissements dans le seul domaine des infrastructures, l’Afrique avait besoin annuellement de 170 milliards de dollars d’IED (Investissements étrangers directs), alors que, au total de tous ses postes, elle n’en reçut que 60 mds. Avec le Covid 19, il y a fort à parier qu’elle en recevra encore moins.
Or, ses besoins seront de plus en plus colossaux car la baisse du prix du pétrole et de presque toutes les matières premières va avoir des conséquences catastrophiques pour des pays tirant entre 75 et 98% de leurs recettes de ces productions. Phénomène aggravant, quand les cours étaient hauts, ces pays pensèrent que la manne était éternelle et ils dépensèrent alors sans compter. Résultat, aujourd’hui, comme ils se trouvent face à des échéances qui ne sont plus couvertes, les voilà donc contraints de s’endetter pour continuer à financer des projets non soldés ou tout simplement pour acheter la paix sociale et éviter la révolution. A peine sortis de la mortelle spirale de l’endettement des années 1980-1990, ils y ont donc replongé.
3) Répudier la religion démocratique et le credo des « droits de l’homme »
Dans les Afriques où la criante nécessité d’Etats forts est une évidence, l’impératif démocratique décrété à la Baule par le président François Mitterrand le 20 juin 1990 a eu des conséquences désastreuses. Le multipartisme y a en effet affaibli des Etats en gestation et réveillé les luttes de pouvoir à travers des partis qui ne sont, dans leur immense majorité, que des habillages ethniques. C’est pourquoi il importe :
- De permettre à l’Afrique de reprendre au plus vite ce « raccourci autoritaire » qui traumatise tant les démocrates européens, mais qui, seul, est susceptible de provoquer une coagulation nationale.
- De répudier le système électoral fondé sur le destructeur principe de « un homme une voix ». Donnant automatiquement le pouvoir aux peuples les plus nombreux selon la loi de l’ethno-mathématique électorale, il fait donc des membres des ethnies minoritaires des citoyens de seconde zone ; d’où d’incessantes guerres civiles.
- D’encourager les Africains à réfléchir à des modes électoraux communautaires et non plus individuels.
En un mot, les Africains doivent se décoloniser mentalement pour revenir à la culture du chef en laissant celle du consensus mou aux donneurs de leçons européens. Le salut de l’Afrique en dépend. Tout le reste n’est que balivernes européocentrées.
L’Afrique qui va être délaissée par les pays dits « riches » doit donc profiter de l’ « opportunité » du Covid 19 pour lancer cette révolution salvatrice [1].
Bernard Lugan
[1] Voir à ce sujet mes livres Osons dire la vérité à l’Afrique et Mythes et manipulations de l’Histoire africaine.
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LES MYSTERES DANS LA GRECE ANTIQUE : Seconde partie
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L'orphisme
L'orphisme, qui fut le principal agent de la décomposition de l'Hellénisme, n'était pas un sacerdoce, mais un thiase, c'est-à-dire une congrégation religieuse qui s'était formée, ou du moins recrutée avec les débris de l'institution pythagorique. Les Orphiques avaient, comme les Pythagoriciens, une discipline ascétique et des formules de purification qui s'alliaient à un système de métempsycose peut-être emprunté aux Égyptiens (ou à l'Inde). De plus, ils composaient des poésies religieuses et sous prétexte de réformer le culte national, ils embrouillaient toutes les légendes et les compliquaient d'une foule de rêveries philosophiques et de superstitions étrangères qui en changeaient le caractère primitif. Ils altérèrent surtout les cultes mystiques, dont ils rattachaient l'origine à leur prétendu initiateur, Orphée, et sur lesquels ils greffaient toujours le culte de leur patron Dionysos.
Il faut remonter assez haut pour saisir le point de départ des idées orphiques. Jusqu'à Onomacrite, par exemple, contemporain de Pisistrate, qui fabriqua sous le nom d'Orphée un poème dionysiaque sur la passion de Zagreus, sa mort et sa résurrection. Quoique ce poème soit perdu, on sait, par de nombreuses indications, quel était le sens général de cette légende qui venait probablement de la Phrygie et qui se retrouve dans la plupart des religions de l'Asie et de l'Égypte.
Toujours le principe actif de la vie est représenté par un jeune dieu qui meurt à l'automne et qui ressuscite au printemps et la nature, par une déesse qui s'afflige de sa mort et se réjouit de son retour. Tel est le sens des mythes de Zagreus déchirée par les Titans, du troisième Cabire tué par ses frères, d'Osiris mutilé par son frère Typhon. La même idée se reproduit dans la fable de la mutilation d'Attys et dans celle de la mort d'Adonis. La seule différence entre tous ces symboles, c'est que la nature est tantôt la mère, tantôt la soeur ou l'épouse du dieu mort et ressuscité.
L'analogie de ces légendes avec celle de Déméter et de Coré est évidente, et on comprend que des emprunts réciproques aient été faciles. Les Orphiques se firent les colporteurs de ces échanges que favorisait d'ailleurs le goût naturel des Grecs pour les importations étrangères. Malheureusement, le caractère chaste et sévère de la religion grecque eut souvent à souffrir de ces emprunts. Les mythes phrygiens et syriens ont presque toujours un caractère obscène. Les processions phalliques, le culte de Priape, viennent de cette source. En confondant toutes les déesses dans la nature, tous les dieux dans un principe créateur, les Orphiques avaient conservé des distinctions de rôles. C'était un dieu sous plusieurs noms, un dieu en plusieurs personnes, qui s'engendrait lui-même en s'incarnant dans le sein de sa mère. De là, dans la forme des mythes, des accouplements monstrueux et bizarres dont l'expression, notamment dans les mystères de Sabazios, peut expliquer les accusations des Pères de l'Église. Il est vrai que ces accusations étaient réciproques, car, dans ce conflit de doctrines qui signale la décadence du vieux monde, on voit poindre les querelles religieuses qui remplissent si tristement l'histoire du monde moderne. Les coups les plus violents ne partent pas toujours des camps opposés. Les gnostiques et les manichéens sont fort maltraités par d'autres sectes chrétiennes. Apulée ne ménage pas davantage les prêtres mendiants de la déesse de Syrie. Il est difficile de prendre parti dans ces querelles, surtout après que les derniers vainqueurs ont étouffé la voix des vaincus. Mais on peut remarquer du moins que la plupart des attaques des chrétiens contre l'immoralité des mystères s'adressent à des dogmes orphiques. Et pourtant, l'orphisme fut le véritable précurseur du christianisme. Il substitua au principe de la pluralité des causes celui de l'unité divine, au culte de la vie le culte de la mort, à la morale active et politique de la Grèce républicaine la morale passive et ascétique de l'Orient.
Les endormeurs de remords
La doctrine de la métempsycose et de la palingénésie tendait à représenter le corps comme une prison de l'âme et la vie terrestre comme l'expiation de quelque crime antérieur. Pour éviter un sort pareil ou pire, encore dans une autre vie, il fallait se purifier de toutes les souillures. Le dieu des mystères était appelé le libérateur, le rédempteur des âmes, le choeur des astres, conduit par Dionysos, représentait dans son évolution circulaire la descente et l'ascension des âmes, tour à tour entraînées vers la Terre par l'ivresse de la vie et ramenées vers le ciel par l'ivresse de l'extase. Le Soleil de nuit, le chorège des étoiles, était le dieu de la mort et de la résurrection, de là tant de représentations de bacchanales sur les sarcophages. Depuis que l'activité politique était morte, l'esprit cherchait un aliment dans la vie religieuse mais la religion républicaine, le culte national des héros protecteurs, avait disparu avec la liberté et la patrie. Dans les âmes repliées sur elles-mêmes, il n'y avait place que pour la religion de la crainte. Chacun songeait à son salut, chacun tremblait à l'idée de la mort prochaine et des expiations à venir, chacun sacrifiait aux dieux de la mort.
On courait chez les endormeurs de remords, on allait des Orphéotélestes aux Métragyrtes, des mystères d'Isis à ceux de Mithra, on demandait le baptême par l'eau ou le baptême par le sang, appelé taurobole ou criobole : le myste descendait dans une fosse au-dessus de laquelle on immolait un taureau ou un bélier, et le sang tombait sur lui goutte à goutte. Dans les mystères de Samothrace, les purifications étant proportionnelles aux fautes, il fallait se confesser au prêtre des Cabires, appelé Koiès. On dit que Lysandre, invité à déclarer quel était son plus grand crime, avait répondu :
« Est-ce toi ou les dieux qui l'exigent? - Ce sont les dieux, dit le prêtre. - Eh bien retire-toi, reprit Lysandre; s'ils m'interrogent, je leur répondrai. »
La même question fut faite à Antalcidas, qui répondit seulement :
« Les dieux le savent. »
Il paraît d'ailleurs qu'il y avait des crimes inexpiables, car on dit que Néron n'osa pas s'approcher d'Athènes à cause des imprécations qui éloignaient les parricides des mystères d'Eleusis. Selon Zosime, Constantin ayant voulu se faire purifier du meurtre de son fils, les prêtres lui diront qu'il n'y avait pas d'expiation pour un pareil crime; ce fut alors qu'il embrassa le christianisme, sur l'assurance qui lui fut donnée que les chrétiens savaient effacer toute espèce de péché. Ces purifications n'étaient pas nouvelles en Grèce, on en voit de nombreux exemples dans les légendes héroïques. A la vérité, Homère n'en parle pas, mais il en est déjà, question dans les Cycliques; on se purifiait pour les meurtres involontaires. Ces cérémonies n'étaient, dans l'origine, que le signe visible du repentir, qui réconcilie l'âme avec les dieux et avec elle-même mais, comme il arrive souvent en pareil cas, on finit, quelquefois par attribuer une vertu expiatoire aux formules elles-mêmes, et par s'imaginer que les eaux lustrales suffisaient pour laver les souillures.
Les cultes mystiques furent la dernière forme de la pensée religieuse de la Grèce. La religion et la philosophie se réconcilièrent dans l'orphisme. On trouve la formule philosophique du panthéisme dans quelques fragments de l'école orphique qui nous sont parvenus; en voici un que Stobée cite sous le nom de Linos :
« L'univers règle toutes choses selon les différences. Tout sort de l'univers et l'univers sort de tout. L'unité est tout, chaque être est une part de l'unité, tout est dans l'unité. Car, de ce qui était un, sont sorties toutes choses et de toutes choses sortira de nouveau l'unité par la loi du temps. Toujours un est multiple, l'illimité se limite sans cesse et persiste sous tous les changements. La mort, immortelle et mortelle à la loi, enveloppe tout l'univers se détruit et meurt, et sous les apparences mobiles et les formes passagères qui voilent à tous les regards ses métamorphoses, il demeure incorruptible dans son éternelle immobilité. »
De ces dogmes devait sortir une résignation austère qui convenait à la fatigue universelle des âmes :
« Ô univers, s'écrie Marc-Aurèle, tout ce qui te convient me convient. Rien n'est prématuré ni tardif pour moi dans tout ce qu'amènent tes heures. Tous tes fruits me sont bons, ô nature! Tout sort de toi, tout est dans toi, tout rentre en toi! »
A mesure que les ombres du soir s'étendaient dans le ciel du vieux monde, la vue des choses divines devenait moins distincte. Tous les types divins semblaient se confondre dans une puissance unique et sans bornes, adorée sous mille noms.
« J'ai entendu tes prières, dit-elle dans Apulée, moi, la Nature, mère des choses, la maîtresse de tous les éléments, née au commencement des siècles, la somme de tous les Dieux, la reine des Mânes, la première des vertus célestes, la face uniforme des dieux et des déesses. J'équilibre par mes mouvements les hauteurs lumineuses du ciel, les souffles salutaires de la mer, le silence lugubre des enfers; divinité unique, qu'adore l'univers entier sous des aspects multiples, par des rites variés, sous des noms divers. Les Phrygiens premiers-nés m'appellent la Mère de Pessinonte, les autochtones de l'Attique, Athéna Cécropienne, les Chypriotes entourés par les flots, Aphrodite de Paphos, les Crétois armés de flèches, Artémis Dictynne, les Siciliens aux trois langages, Perséphone Stygienne, les Éleusiniens, la nourrice Déméter. Les uns me nomment Héra, les autres Enyo, ceux-ci Hécate, ceux-là Rhamnusia. Mais chez les Éthiopiens qu'éclairaient les premiers rayons du dieu Soleil, chez les Aryâs, chez les Égyptiens, instruits des sciences antiques, on m'honore par les rites qui me sont propres et on me donne mon vrai nom, la reine Isis. »
Aux approches de la nuit, le monde tendait les bras vers cette mère antique des choses, qui tire tout de son sein et y fait tout rentrer. Absorbé comme un vieillard dans la pensée de la mort, il essayait de se résigner à ce long sommeil et passait des terreurs superstitieuses aux extases de l'espérance. Et revenant pour mourir dans cette vieille Égypte qui avait été son berceau et qui allait être sa nécropole, il se coucha en silence dans le tombeau du passé, et sa dernière adoration fut pour Sarapis, le dieu de la mort.
Sources : Louis Ménard, Le polythéisme hellénique, 1863
« On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade »
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« On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade »
Ces mots sont d’Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, qui a lâché dans les colonnes du Monde un aveu très lourd : « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous ». Elle avait en effet tous les moyens de connaître parfaitement l’ampleur du désastre en cours. Alors pourquoi n’a-t-elle rien fait, rien dit ? Pour ne pas risquer de déplaire à ses employeurs ? Ses remords tardifs et ses larmes de crocodile ne peuvent l’absoudre. Elle encourt une grave responsabilité devant les Français. Mais elle est aussi visée par un gouvernement ivre de rage de voir cette recrue de choix quitter le navire : elle est donc traitée de « lunaire et pathétique ».
Pierre Vial
A Roubaix, un immigré menace le personnel soignant (vidéo)
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Le maire de Bobigny s'acharne à embaucher la compagne d'un ancien membre du gang des barbares
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Le maire de Bobigny s'acharne à embaucher la compagne d'un ancien membre du gang des barbares
« Violences volontaires avec arme »
Jean-Christophe Lagarde a raison sur un point : une personne ne peut être reconnue coupable des agissements d'un tiers, fût-il le père de ses enfants. En revanche, ce que le président de l'UDI ne dit pas, c'est que la mairie de Bobigny s'acharne à embaucher Lynda Benakouche alors que la préfecture de Seine-Saint-Denis a exercé trois recours devant le tribunal administratif pour faire annuler trois recrutements successifs, car elle considère ses diplômes et son niveau de rémunération comme incohérents par rapport à ses postes. Et ce, alors même que sa proximité avec le gang des barbares et sa condamnation judiciaire à de la prison ferme pour « violences volontaires avec arme » avaient été publiquement révélées.
Le premier recours concernait son premier recrutement après la victoire de l'UDI en qualité d'agent non titulaire pour une durée d'un an à compter du 2 juin 2015. Pour justifier sa demande d'annulation, la préfecture faisait notamment valoir au tribunal administratif de Montreuil que « le recrutement n'a pas été précédé d'une délibération créant l'emploi » et qu'il était entaché « d'une erreur manifeste d'appréciation dans la détermination du niveau de rémunération retenu ». Dans un jugement datant de juin 2017, le tribunal lui a donné raison et a annulé son arrêté de recrutement, considérant que « sa rémunération principale calculée par référence à l'indice brut correspondant au 11e échelon du grade d'attaché territorial » ne correspondait pas à ses diplômes et à son expérience professionnelle.
Par la suite, Lynda Benakouche a été à nouveau embauchée le 25 mai 2018 par le maire de Bobigny. Dans un deuxième recours, la préfecture de la Seine-Saint-Denis a demandé au tribunal administratif de Montreuil d'annuler le nouveau contrat de renouvellement du recrutement de Mme Benakouche en qualité d'agent contractuel pour assurer les fonctions de chargée d'étude et d'évaluation des politiques sociales d'une durée d'un an. Un poste normalement réservé à un fonctionnaire, mais la loi permet aux communes de recruter des contractuels pour remplacer momentanément un titulaire en cas d'impossibilité de pourvoir le poste. Considérant notamment que la commune n'a pas démontré « l'impossibilité de recruter un fonctionnaire », le tribunal a donc annulé le contrat en 2019.
Acharnement extrêmement rare
Elle a une nouvelle fois été embauchée par la mairie, comme cadre de catégorie A, ce qui correspond à un grade très élevé dans la fonction publique alors que son poste effectif serait stagiaire « en charge de l'animation de l'enfance ». Or, selon une source judiciaire proche du dossier, un troisième déféré pour « nomination sur ordre » datant de novembre 2019 a encore été exercé contre Lynda Benakouche devant le tribunal de Montreuil. À nouveau, le recours viserait une rémunération sans rapport avec le poste proposé, même si en octobre 2014 elle a commencé une formation qui a débouché, en janvier 2016, sur l'obtention d'une licence spécialité « animation socio-éducative ou culturelle ». Le jugement devrait avoir lieu en juin 2020, toujours selon cette source.
"Même en 2008, les mouvements étaient différents" : de Wall Street à Paris, les bourses s'effondrent à nouveau
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KRACH - Les bourses vivent une nouvelle journée noire, enregistrant des chutes records. Le spectre d'une récession affole les marchés, malgré les décisions prises par les banques centrales pour amoindrir l'impact économique du nouveau coronavirus.
Vers un second krach boursier en moins d'une semaine : les places boursières dévissent une à une ce lundi, les marchés accueillant avec scepticisme les décisions prises par les pouvoirs publics aux quatre coins du monde pour essayer d'enrayer l'impact économique de la crise sanitaire.
La panique est telle qu'à la bourse de New York, les échanges ont été suspendus peu après l'ouverture. En cause : la dégringolade du S&P 500, cet indice qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street. Au moment de la suspension, le S&P 500 s'effondrait de 8,14%, le Dow Jones de 9,71% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 6,12%. La cotation a fini par reprendre, dans l'après-midi, sans que cela ne freine la chute du Dow Jones, qui atteignait 11,84% en début d'après-midi.
"Même en 2008 où nous étions proches d'un cataclysme, les mouvements étaient différents"
La bourse de New York n'est pas un cas isolé : la Bourse de Francfort a plongé à 10% en séance, avant de finir la journée à 5,31%. A Paris, c'est un lundi noir qui se dessine : vers 13h35, l'indice CAC 40 s'effondrait de 471,88 points à 3.646,48 points, n'en finissant pas de sombrer après sa chute de 20% la semaine dernière. "Nous n'avons jamais vu une pression à la baisse comme celle-ci. Même en 2008 où nous étions proches d'un cataclysme, les mouvements étaient différents", a concédé à l'AFP Alexandre Hezez, chez Richelieu Gestion. La situation s'est quelque peu amélioré dans la deuxième partie de journée avec une chute à 5,75% pour finir à 3881,46 points.
Les marchés font face à une extrême incertitude depuis le début de la crise du coronavirus, qui s'est encore accentuée la semaine dernière entre la pire chute du Dow Jones depuis 1987 jeudi (-10%), et sa plus importante hausse depuis 2008 vendredi (+9,4%). L'explosion du nombre de cas de contaminations dans le monde et les mesures drastiques de confinement imposées un peu partout affolent les investisseurs, qui redoutent une récession économique mondiale.
Pour freiner l'hémorragie, les banques centrales et les gouvernements emploient les grands moyens. La Réserve fédérale américaine a abaissé brutalement dimanche son taux à 0%-0,25% et annoncé une injection de liquidité de 700 milliards de dollars, en amont de la réunion de politique monétaire qui devait se dérouler mardi et mercredi prochain. Côté UE, une réunion extraordinaire des 27 dirigeants est prévue mardi pour le suivi de la réponse à la pandémie du nouveau coronavirus. Reste à savoir si cela redonnera confiance aux marchés, plus volatiles que jamais à l'heure d'une épidémie mondiale.
https://www.lci.fr 16:03/2020
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