{xtypo_dropcap}V{/xtypo_dropcap}oir la France telle qu’elle est, pas telle qu’on la rêve ». Cette déclaration pleine de bon sens a été faite par Sarkozy au quotidien Le Monde (8 septembre 05). Le problème, c’est que l’intéressé fait tout le contraire de ce qu’il dit. Car, alors même qu’il veut donner le droit de vote aux étrangers d’origine non européenne, alors même qu’il va ostensiblement fêter la fin du ramadan, à Colombes, en compagnie d’imams, l’actualité apporte chaque jour l’illustration d’une réalité qui s’appelle la guerre ethnique. Sarkozy en a fait récemment l’expérience : venu se pavaner dans un quartier « chaud » d’Argenteuil, il a été caillassé comme un vulgaire pompier (ses gardes du corps devant le protéger... avec un parapluie !). Fou furieux de cette humiliation, il a dénoncé les « racailles ». Mais en oubliant de préciser qui étaient ces racailles. Les images télévisées étaient pourtant éloquentes à cet égard.
A Clichy-sous-Bois et à Montfermeil, quatre cents émeutiers, rameutés par appels de téléphones portables, ont assailli pompiers et policiers (dont un car a reçu des coups de feu tirés avec une arme de gros calibre) et détruit voitures, caserne de pompiers, poste, école maternelle supermarché. Prétexte ? La mort accidentelle de deux « jeunes Français » (c’est Le Monde qui le dit) d’origine malienne et turque. Innocents, bien sûr, forcément, mais qui fuyaient pour échapper à la police (pourquoi donc ?). Là encore les images télévisées suffisaient pour identifier l’origine des émeutiers. Tous les observateurs ont été frappés par le fait qu’à l’évidence les forces de police avaient reçu ordre de ne pas agir énergiquement face à cette insurrection. Sarkozy, après avoir annoncé qu’il se rendrait sur place, n’en a rien fait. Sans honte, le maire socialiste de Clichy assure que « la ville n’est pas à feu et à sang » (Le Monde, 29 octobre 05). Qu’est-ce qu’il lui faut ? Quelques dizaines de morts ? Il y a eu un mort, à Epinay-sur-Seine, le 27 octobre : un homme de 56 ans a été tabassé, roué de coups de poings et de pieds, jusqu’à ce que mort s’en suive, par des « jeunes gens de la cité » (euphémisme hypocrite utilisé, comme d’habitude, par Le Monde du 30 octobre). Ceci devant sa femme et sa fille. Et parce qu’il prenait des photos d’un lampadaire, sans en avoir demandé la permission aux « jeunes gens de la cité »...
Parallèlement, la ministre de la Défense Alliot-Marie a suspendu de ses fonctions le général Poncet. Grâce à lui et à ses hommes de Licorne, de nombreux Européens ont échappé aux massacres programmés par les Ivoiriens en novembre 2004 (voir Terre et Peuple Magazine n° 22, « La chasse aux Blancs »). Les Africains sont ravis de cette humiliation infligée à l’armée française par une politicienne sans honneur et ils pavoisent. Il faudra se souvenir de cette dame en temps voulu.