{xtypo_dropcap}N{/xtypo_dropcap}uit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre : 400 voitures brûlées, 23 bus détruits ainsi que des commerces, écoles, bâtiments municipaux, casernes de pompiers, postes de police anéantis et que l’on ne dénombre plus, tant il y en a (et aussi parce que la publication des chiffres révélerait à toute la population française l’ampleur du désastre). Tirs à balle réelle sur les véhicules de police (à quand le premier mort ?). Ce sont désormais tous les départements de la région parisienne qui sont touchés mais de Dijon à Besançon et à la région lyonnaise l’épidémie s’étend et chaque jour la liste s’allonge. Et cela fait maintenant une semaine que ça dure.
C’est la guerre. Nous l’annoncions depuis longtemps et ils ont bonne mine, aujourd’hui, les zozos de tous poils, à gauche et à droite, qui nous reprochaient de voir tout en noir.
C’est la guerre, donc. Et pas n’importe quelle guerre. Une guerre ethnique, prenant souvent prétexte religieux (une mosquée a été touchée par une grenade lacrymogène : sacrilège !... Si cela avait été une église personne n’en aurait parlé, et surtout pas le clergé catholique, toujours prêt à baisser son froc).
La mort d’un jeune Africain et d’un jeune Turc a été, bien sûr, un prétexte pour l’embrasement. Journalistes et politiciens ne veulent surtout pas l’avouer mais les images télévisées parlent d’elles-mêmes : c’est à un déferlement de haine ethnique que l’on assiste. Avec des territoires entiers échappant aux « lois de la République », comme disent Villepin et Sarkozy à grands renforts de moulinets en annonçant que c’est... intolérable. Des services d’ordre musulmans remplacent dans la rue les policiers sur la défensive.
Les journalistes pourris font, comme d’habitude, leur sale boulot : le sieur Patrick Sabatier (Libération 4 novembre 05) écrit que tout ça ce n’est qu’une « manifestation de ras-le-bol contre des injustices ». La presse européenne, elle, titre sur « le soulèvement des immigrés » et « la guérilla urbaine ».
Même des maires socialistes, comme celui de Mulhouse, avouent que des années de « politique de la ville » (en clair : de l’argent distribué à tout va pour calmer « les jeunes ») n’ont servi à rien et que la situation a empiré d’année en année.
Le réveil est dur. Mais, braves gens, vous n’avez encore rien vu. Le temps de la peur est arrivé.
Nuit du vendredi 4 au samedi 5 novembre.
Plus de 750 véhicules, dont un bus empli de passagers, incendiés sur l’ensemble du territoire français. Rennes, Lille, Toulouse, Rouen, Nantes, Soissons touchées par la guérilla urbaine…
A suivre !
Nuit du samedi 5 au dimanche 6 novembre.
Paris brûle-t-il ? Pas encore, mais…
Grâce au rythme soutenu en région parisienne, et aux efforts de Nice, Marseille, Montpellier, Bordeaux pour revenir au score, le bilan national, en nette amélioration, s’établit pour cette nuit à 1295 véhicules incendiés, ainsi que des bâtiments publics, écoles, foyers... dont ceux destinés aux « jeunes » eux-mêmes… cqfd !
Malgré le forcing de Pau, la palme revient cependant pour cette nuit à la ville d’Evreux, avec, en plus de l’incendie d’une centaine de voitures, celui d’un centre commercial et la tentative d’incendier des immeubles d’habitations, occupés, bien sûr, sinon où est le plaisir ? Sans compter le tabassage à la batte de baseball (spontanée) de pompiers et le « massacre » (terme employé sur France Info) de jeunes policiers stagiaires mâles et femelles envoyés au crache-sang.
Côté politicards, toujours des palabres pour les uns, le silence pour d’autres (Il y-a-t-il un président dans la ripoublique ?)
A suivre…