Ce jeudi soir, la fête des supporters algériens a duré un long moment dans l’agglomération lyonnaise.
Pour rappel, l’Algérie s’était qualifiée pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations. Une victoire aux tirs au but face à la Côte d’Ivoire du lyonnais Maxwell Cornet.
Dès le coup de sifflet le pont de la Guillotière a été fermé à la circulation. Les forces de l’ordre interdisaient aux véhicules, piétons, et mêmes journalistes de passer les cordons de sécurité. Alors que l’ambiance était bon enfant depuis le début de la soirée, la situation a ensuite dérapé à la nuit tombée. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont éclaté entre le quai Claude Bernard et le cours Gambetta, dans le 7e arrondissement. Selon nos informations, deux policiers ont été légèrement blessés par des jets de projectiles.
D’après plusieurs témoignages, appuyés par des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, les grilles du carrousel de la Guillotière, qui protègent l’intérieur du manège, ont notamment été forcées. Alors que des supporters échaudés étaient montés sur le toit de la structure, désormais fortement dégradée, d’autres faisaient tourner le carrousel. Les policiers sont alors intervenus, usant de gaz lacrymogènes. De plus, plusieurs poubelles ont été incendiées non loin.
Dans le secteur de Bellecour, les fans des Fennecs se sont également réunis au niveau de la rue de la Barre, sur la route qui longe la place. Cette fois, pas d’affrontements avec la police mais quelques dégâts pour certains supporters comme des toits de voitures enfoncés ou la lourde chute d’un jeune homme, perché sans casque à l’arrière d’une moto, quand cette dernière a accéléré brutalement. Une scène qui fera rire les fonctionnaires barrant la rue Edouard-Herriot. Malgré un important dispositif mis en place entre Rhône et Saône, de nombreux riverains ont connu des difficultés pour s’endormir, à cause des klaxons et autres pétards.
A noter que dans le reste de l'agglomération, la tension était vive par endroits. Par exemple à Vénissieux où un radar aurait été dégradé dans le quartier des Minguettes. Des incendies sur les voies des tramways ont également été allumés par des individus, forçant le Sytral à réduire la ligne T4. Cette dernière a connu une ouverture retardée d’un peu plus d’une heure ce vendredi matin, à cause des poubelles carbonisées qu’il fallait dégager des voies. Deux incendiaires présumés ont été interpellés, ils étaient ce vendredi matin toujours en garde à vue. Un bus de la ligne C12 a été la cible de projectiles, sa vitre a été brisée.
Enfin, d'autres affontements ont été relevés dans le quartier du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin. Appelées pour des rodéos, les forces de l'ordre sont tombées sur des individus très hostiles. De nombreux projectiles ont été envoyés dans leur direction. Le calme est revenu vers 1h30 du matin, après l'arrivée de nombreux renforts.
L'épave de 2 400 ans est si bien conservée qu'il est toujours possible de discerner le mât et les rangs de rameurs.
De Kristin Romey
Un ROV (véhicule sous-marin téléguidé) prend des photos de l'épave d'un navire marchand vieux de 2 400 ans, qui repose dans la mer Noire, à près de 2 km de profondeur.
PHOTOGRAPHIE DE AFP PHOTO/BLACK SEA MAP EEF EXPEDITIONS
C'est dans la mer Noire, à près de 2000 mètres de profondeur au large des côtes bulgares, que des archéologues ont découvert une épave étonnamment bien conservée datant de l'Antiquité. Des éléments du navire vieux de 2 400 ans, comme le mât et les rangs de rameurs, sont bien conservés. Jusqu'alors, aucun bateau de cette période n'avait été découvert dans un tel état de préservation.
C'est le Guardianqui a publié l'annonce de la découverte, faite par l'expédition Black Sea Maritime Archaeology Project (MAP). Au cours de ses trois années de recherche dans la mer Noire, l'équipe du Black Sea MAP aura découvert plus de 60 épaves historiques.
À l'aide d'un véhicule sous-marin téléguidé (ROV) équipé de caméras, les chercheurs ont pu constater que l'épave de 23 mètres de long ressemblait aux navires marchands représentés sur des vases de la Grèce antique. La datation au carbone d'un morceau de l'embarcation a révélé qu'il datait du 5e siècle avant J.-C. À l'époque, les cités-État grecques faisaient fréquemment du commerce entre la Méditerranée et leurs colonies situées le long des côtes de la mer Noire.
Si des embarcations intactes plus anciennes ont été mises au jour sur terre, en Égypte, dans des lieux de sépulture, il est inhabituel que des navires de l'Antiquité submergés soient aussi bien préservés. L'état de conservation unique du navire vieux de 2 400 ans s'explique par la composition chimique inhabituelle des eaux de la mer Noire et par l'absence d'oxygène au-delà de 180 mètres de profondeur. Cette couche d'eau anoxique, qui représente près de 90 % du volume de la mer, prévient les processus physiques et chimiques responsables de la décomposition organique.
Fredrik Hiebert, archéologue en résidence chez National Geographic, avait lui aussi recherché des épaves dans la mer Noire lors d'une expédition financée par National Geographic. L'archéologue a déclaré au sujet de la nouvelle découverte qu'elle renforçait l'idée selon laquelle les eaux anoxiques de la mer Noire « sont un immense musée de l'histoire de l'humanité. »
« Cette épave est la preuve de l'incroyable potentiel de conservation de la mer Noire, qui a été, pendant des milliers d'années, un important carrefour pour les cultures du monde », a indiqué Fredrik Hiebert.
Une mère de famille a été grièvement blessée à l’arme blanche dimanche par son ex-compagnon à Margency. Les enfants étaient présents au moment des faits.
Une petite fille de cinq ans hurle dans la petite rue de Margency. « Maman va mourir, maman va mourir. J'ai peur ! » Les riverains ouvrent les fenêtres et découvrent une femme qui s'écroule en sang sur le pas de sa porte, ses enfants près d'elle, alors qu'un homme prend la fuite à pied. Amandine, 25 ans, a été grièvement blessée par son ex-conjoint dimanche soir à Margency.
Plusieurs témoins composent le 17 vers 19h30. Lorsque les policiers arrivent rue Roger-Salengro, dans le centre de la Commune, les pompiers et une équipe du Samu sont déjà à pied d'œuvre. La jeune femme présente une blessure importante au niveau du cou et saigne abondamment.
Il quitte les lieux la chemise maculée de sang
Selon les premiers éléments recueillis, la veine jugulaire a été atteinte. Amandine, gérante d'une société de déménagement Smoove, a été prise en charge par les secours puis évacuée vers le centre hospitalier de Pontoise, son pronostic vital n'étant pas engagé. Elle a été opérée immédiatement. Un voisin a sans doute été décisif en effectuant un point de compression en attendant l'arrivée des secours.
L'homme qui a tenté d'égorger la jeune femme a été décrit par les témoins comme étant habillé d'une chemise maculée de sang, ayant pris la fuite en direction de la mairie. Les effectifs de police l'ont repéré quelques minutes plus tard dans le parc de la mairie, à une centaine de mètres de la maison, caché près d'un tronc d'arbre. Il a été interpellé en état d'ébriété. Le contrôle d'alcoolémie effectué a permis de relever un taux d'environ deux grammes d'alcool dans le sang.
Âgé de 38 ans, Djamel F. a été placé en cellule de dégrisement puis en garde à vue dans le cadre d'une procédure ouverte pour tentative de meurtre par conjoint. Lors de la perquisition du domicile, les enquêteurs ont retrouvé l'arme : un couteau à pain encore maculé de sang.
Des enfants traumatisés par la scène
D'après les premiers éléments de l'enquête, un différend aurait éclaté entre les deux ex-conjoints au sujet de la garde des quatre enfants, trois garçons et une fillette, âgés de 3 à 8 ans. Récupérés après les faits par plusieurs voisins, ils ont été recueillis par la sœur de la victime qui réside en Seine-et-Marne.
« Les enfants sont traumatisés. Le garçon ne comprenait pas ce qui s'était passé. Il ne trouvait pas les mots », confie Tinah, une voisine, qui a recueilli la petite fille et le petit garçon tout de suite après les faits. Une voisine est elle aussi sous le choc. « Je suis encore traumatisée. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je n'ai jamais assisté à cela. Je n'arrive pas à me calmer. C'est gravé dans ma tête. C'est une femme très gentille. »
« Je craignais que l'artère soit touchée »
Tinah réside pratiquement devant la maison de la victime. « J'ai entendu des cris. J'ai pensé qu'il s'agissait des enfants de l'hôpital, en face de chez moi. Mais dix minutes plus tard, cela recommençait. J'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu la dame tomber devant sa porte. Je suis descendue. Le sang coulait énormément. Je craignais que l'artère soit touchée. Elle n'arrivait pas à bouger. J'ai aussi vu un monsieur qui avait plein de sang sur l'épaule partir. »
La victime habite depuis environ un an dans la rue. « Elle parlait de quitter bientôt Margency », confie la voisine.
Le brigadier Karim M., 45 ans, a été mis en examen et écroué en juin, soupçonné d’avoir mis sur pied un système de racket massif de dealers à la Goutte-d’Or, où il travaillait depuis quinze ans.
Il n'aurait jamais dû entrer dans la police, même s'il était bien noté par sa hiérarchie et apprécié de ses collègues comme des commerçants du quartier. Karim M., 45 ans, dit Bylka (kabyle en verlan), était une figure du commissariat et du quartier de la Goutte-d'Or dans le 18e arrondissement de Paris, son lieu de travail depuis toujours.
Mais depuis la nuit du 13 au 14 juin, le policier de la brigade anticriminalité (BAC) du 18e dort en prison, mis en examen pour une ribambelle de crimes et délits : corruption passive, blanchiment, association de malfaiteurs, transport et détention de stupéfiants, vols, détournement et accès frauduleux aux fichiers de police…
Comme l'a révélé le site Internet Les Jours, le brigadier est soupçonné d'avoir mis en place un système de racket massif, rodé et ancien, allant du vol régulier (argent, stupéfiants, objet de valeur) à la possibilité de monnayer sa protection. En clair, le policier aurait instauré une sorte de droit du travail pour les dealers du secteur.
« Payer l'assurance »
Pour ne pas être interpellés, les petits trafiquants devaient lui « payer l'assurance », selon sa propre expression. Karim M. est soupçonné d'avoir écoulé son argent en Algérie, via des circuits opaques. Des investigations sont en cours.
Le brigadier aurait aussi « habillé » les procédures, en notifiant des saisies de drogue effectuées auprès de dealers qu'il interpellait les mains vides. C'est ce qui lui vaut d'être poursuivi pour « faux en écriture publique aggravée », une qualification passible de la cour d'assises pour un policier.
Dans son sillage, quatre autres policiers ont été mis en examen ainsi que deux dealers, soupçonnés d'avoir corrompu les fonctionnaires. En garde à vue, les collègues de Karim M. - trois d'entre eux sont de jeunes recrues arrivées depuis peu dans le service - ont expliqué n'avoir rien compris aux pratiques douteuses de leur chef par intérim, le numéro un du groupe étant en congé maladie. Selon leurs déclarations, lorsque Karim M. disait à un dealer : « Il va falloir prendre une assurance », ils imaginaient qu'il lui proposait de devenir un indic et que la monnaie d'échange était le renseignement humain. Le brigadier disparaissait pendant la journée pour s'occuper des affaires commerciales de son père et laissait ses hommes livrés à eux-mêmes.
« La hiérarchie savait que l'équipage de cette BAC était pourri »
« Mon client sert aujourd'hui de fusible, alors qu'il a toujours été bien noté par sa hiérarchie, s'insurge Me Claire Doubliez, l'avocate du brigadier. Karim M. conteste tout fait de corruption. Il n'a jamais pris d'argent dans sa poche, en dehors de son traitement. » Elle affirme que « son erreur est d'avoir manipulé des indics non référencés, ce qui est interdit. Mais il l'a fait dans l'intérêt des habitants et des commerçants du quartier ».
Quelle est la responsabilité de l'administration policière dans la dérive de ces fonctionnaires ? « La hiérarchie savait que l'équipage de cette BAC était pourri, et dans le collimateur de l'IGPN. Pourtant elle a laissé de jeunes gardiens de la paix aller au casse-pipe », relève une source proche de l'enquête. Une chose est sûre : Karim M. n'aurait jamais dû se retrouver dans la police.
Relaxé en conseil de discipline
Comme nous le révélons, sept ans avant son entrée à la préfecture de police (PP) de Paris, il avait été condamné pour des violences ayant entraîné une infirmité permanente à l'encontre d'un automobiliste avec qui il avait eu un accident corporel. Il avait aussi été poursuivi pour des faits de rébellion contre un policier. « Un robocop, connu pour ses méthodes musclées, précise un proche. Il faisait partie d'un groupe d'une vingtaine de jeunes. »
Karim M avait alors 22 ans, et a échappé de justesse à l'inscription de ses condamnations au casier n° 2. Ce qui l'aurait empêché de porter le képi… Néanmoins, le jeune homme était connu au Fichier des antécédents judiciaires (TAJ). Mais il aurait oublié de signaler ces faits lors de son recrutement.
Ce qui est plus étrange, c'est que lorsque la préfecture de police a découvert le pot aux roses en 2007, le policier a été relaxé en conseil de discipline. Même mansuétude, en 2009, lorsque le gardien de la paix reçoit un « rappel à la règle », la plus petite des sanctions disciplinaires, pour des violences réciproques à la suite d'un différend avec un automobiliste. Enfin, le 2 mars 2018, devenu brigadier, Karim M. a écopé d'un simple avertissement, alors qu'une journaliste anglaise l'avait accusé de s'être masturbé devant elle. L'affaire avait été classée par le parquet de Paris pour faits non caractérisés.
Depuis seize ans à la Goutte-d'Or
Petit trapu, les cheveux rasés avec des plis dans la nuque, la silhouette de Karim M. hante le 18e arrondissement de Paris depuis 2003, année d'entrée dans la police. Il est d'abord intervenu sur le terrain en tenue puis en civil avec la BAC de la Goutte-d'Or. Sans jamais travailler dans un autre quartier.
Pourquoi l'avoir laissé aussi longtemps dans un arrondissement aussi sensible ? « Tous les feux étaient au rouge, notamment au regard de son passé judiciaire et des activités commerciales de sa famille dans le quartier. Son père est à la tête d'un hôtel-restaurant, son cousin d'un bar, constate une source proche de l'enquête. C'est l'hypocrisie d'un système, où les bons résultats suffisent parfois à satisfaire la hiérarchie. »
C'est seulement à la suite de la dénonciation d'un de ses collègues, que le parquet de Paris a déclenché en octobre dernier une enquête. Un signalement qui serait lié à un litige autour de la disparition d'une belle somme d'argent, selon un policier du 18e. Pour confondre le policier, des moyens importants ont été déployés. L'IGPN a ainsi sonorisé deux véhicules de service et un local de la BAC pour arriver à ses fins.