Pour plaire à Bruxelles, les pays des Balkans seraient prêts à faire n’importe quoi : renoncer à leur monnaie, abandonner leur souveraineté, calibrer la taille de leurs tomates… Il y a, cependant, une pilule qui ne passe plus dans les rues de la péninsule : celle de l’immigration.
En ouvrant massivement ses portes à l’immigration illégale pour obtenir des salariés bon marché, l’Union européenne a demandé à la Bosnie-Herzégovine, entre autres, d’ouvrir ses frontières pour laisser passer les colonnes d’immigrés. L’Union européenne a promis qu’en faisant ainsi, Sarajevo améliorerait ses chances d’être un jour candidat au sésame bruxellois. Les Bosniens avaient compris que les migrants ne feraient que passer, ils s’étaient dit « ça ne sera pas notre problème » mais, à la veille des élections européennes, les pays de l’Union européenne ferment leurs portes et cela n’amuse plus du tout les locaux.
Si ces immigrés avaient été guidés, par exemple, vers l’Arabie saoudite ou le Qatar, cela n’aurait pas posé de difficultés. Ces deux pays, parmi les plus riches du monde, auraient pu les accueillir convenablement, leur trouver un logement, un travail, soigner les malades… Mais la Bosnie-Herzégovine, ce n’est pas le golfe Persique. En Bosnie-Herzégovine, le taux de chômage est de 35 %, le taux de chômage des jeunes est de 60 %, et ceux qui ont la chance de travailler gagnent, en moyenne, 422 euros par mois. De plus, la Bosnie-Herzégovine est en proie à d’autres difficultés internes : la République serbe, qui forme 49 % du territoire, réclame de plus en plus son indépendance et les djihadistes, venus aider l’OTAN dans les années 1990 contre les Serbes, sont restés sur place et diffusent leur doctrine wahhabite dans des villages musulmans…
Il y a peut-être un seul sujet qui met toutes les communautés au diapason : les migrants. Le ministre de la Sécurité Dragan Mektić annonce que 70.000 migrants en provenance de la Grèce vont arriver dans le pays. Il est très clair : « Les problèmes liés à l’immigration illégale vont croître. » Bruxelles a donné 9,2 millions d’euros à la Bosnie pour gérer les migrants, mais cela ne suffit pas et des centres d’hébergement comme à Bihać, au nord-ouest du pays, explosent littéralement. 4.000 immigrés y sont installés et la population locale, majoritairement musulmane, ne supporte plus les bagarres, l’insécurité et les trafics en tout genre.
Il ne faut alors pas s’étonner que c’est peut-être vers la Hongrie que se tournera Sarajevo sur ce sujet. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a, en effet, proposé d’envoyer des patrouilles pour aider à contrôler les frontières du pays. Ce même Orbán, que la droite parlementaire européenne du PPE menace d’exclure de son groupe, a compris que cette campagne d’immigration massive n’apporterait rien de bon ni à l’Europe ni aux immigrés qui se retrouvent entassés dans des bivouacs de fortune sans avenir. Il n’y a que Bruxelles qui pense que cela soit une bonne idée, et en Bosnie-Herzégovine, en ce moment, on se demande si Bruxelles a vraiment tout compris.
Patrick Moore, cofondateur et ancien président de Greenpeace Canada, a décrit les machinations cyniques et corrompues qui alimentent le récit du réchauffement climatique anthropocentrique et du "changement climatique" dans une interview accordée mercredi au magazine Breitbart News sur SiriusXM avec les animateurs Rebecca Mansour et Joel Pollak.
Moore a expliqué comment les partisans du changement climatique tiraient parti de la peur et de la culpabilité:
La peur a été utilisée tout au long de l'histoire pour contrôler l'esprit et le porte-monnaie des gens et tout le reste, et la catastrophe climatique est strictement une campagne basée sur la peur - enfin, la peur et la culpabilité - vous craignez de tuer vos enfants parce que vous les conduisez dans votre SUV et en émettant du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et vous vous sentez coupable de le faire. Il n'y a pas de motivation plus forte que ces deux choses là.
Les scientifiques sont cooptés et corrompus par les politiciens et les bureaucraties investies dans la propagande du «changement climatique» afin de centraliser davantage le pouvoir et le contrôle politiques, a expliqué Moore.
Moore a souligné comment les entreprises «vertes» parasitent les contribuables via des réglementations favorables et des subventions apparemment justifiées par les menaces alléguées du récit susmentionné, tout en bénéficiant d'une protection propagandiste à travers les médias »
Ainsi, le mouvement écologiste crée des histoires qui suscitent la peur chez le public. Vous avez la caisse de résonance des médias - de fausses nouvelles - qui répète encore et encore que les gens tuent leurs enfants. Et puis, vous avez les politiciens verts qui achètent des scientifiques avec de l’argent du gouvernement pour créer la peur chez les gens grâce à des documents d'allure scientifique. Et puis, vous avez les entreprises vertes, les personnes à la recherche de rentes et les capitalistes subalternes qui profitent des subventions massives, des énormes déductions fiscales et des mandats des gouvernements pour faire fortune. Et puis, bien sûr, vous avez des scientifiques qui participent de leur plein gré à tout ceci, ils vivent essentiellement des subventions gouvernementales.
Quand ils parlent du consensus de 99% [parmi les scientifiques] au sujet du changement climatique, c'est un nombre complètement ridicule et faux. Mais la plupart des scientifiques ( des "scientifiques" entre guillemets) qui défendent cette théorie catastrophe sont payés avec de l'argent public, ils ne sont pas payés par General Electric, Dupont ou 3M pour effectuer cette recherche, car les entreprises privées s'attendent à quelque chose d'utile pour leurs recherches qui pourraient produire un meilleur produit et leur faire un profit à la fin. Mais la plupart de ces soi-disant scientifiques ne font que créer plus de peur pour que les politiciens l'utilisent pour contrôler l'esprit des gens et obtenir leur vote, car certaines personnes sont convaincues: "Oh, cet homme politique peut sauver mon enfant de certains malheurs".
Le récit du réchauffement climatique anthropique ou «changement climatique» est une menace existentielle pour la raison, a averti Moore:
C'est le plus grand mensonge depuis que les gens pensaient que la Terre était au centre de l'univers. C'est du même acabit que Galileo. Si vous vous en souvenez bien, Galileo a découvert que le soleil était au centre du système solaire et que la Terre tournait autour de lui. Il a été condamné à mort par l’Église catholique et ce n’est que parce qu’il s’est rétracté qu’il a été autorisé à vivre en résidence surveillée pour le restant de ses jours.
C’est donc au début de ce que nous appelons les Lumières, lorsque la science est devenue le moyen par lequel nous avons acquis des connaissances au lieu d’utiliser la superstition et d’utiliser des démons invisibles, etc., nous avons commencé à comprendre qu’il fallait observer les événements réels et ensuite vous devez répéter ces observations encore et encore, et c'est concrètement la méthode scientifique.
"Mais cette abomination qui se produit aujourd'hui dans le domaine du climat est la plus grande menace pour les connaissance qui se soit produite depuis Galileo", a déclaré Moore. “Rien d'autre ne s'en approche. C’est l'une des terribles choses qui est arrivée à la science pendant son histoire. »
Moore a conclu: «La superstition et une sorte de combinaison toxique de religion et d'idéologie politique prennent le dessus sur la science. Il n'y a pas de vérité à cela. C'est un canular complet et une arnaque. "
Le souverain pontife appelle mettre en œuvre «avec rapidité» les engagements du pacte de Marrakech notamment par «l'élargissement de canaux migratoires réguliers».
La première journée du voyage du pape au Maroc aura été marquée par l'appel surprise commun lancé, avec le roi Mohammed VI, pour protéger le «caractère spécifique multireligieux» de Jérusalem, la «ville Sainte». Mais encore plus par un discours presque sans précédent de François, directement adressé «aux migrants», où il a une nouvelle fois tempêté contre «l'indifférence et le silence» car «personne ne peut être indifférent devant cette souffrance». Il ne faut pas «se laisser conditionner par les peurs et par l'ignorance», a-t-il recommandé, et devenir de «vrais compagnons de voyage» des migrants.
I
ls sont nombreux, Africains, en transit au Maroc pour l'Europe. Il leur a parlé, samedi soir, dans un centre de la Caritas (nom international du Secours catholique) à Rabat. Un discours non retransmis par les canaux officiels du pays, alors même qu'il devait l'être, en forme d'encouragement à une «immigration sûre, ordonnée et régulière», dans l'esprit du «pacte de Marrakech» de l'Onu, signé le 10 décembre dernier au Maroc. Cette initiative a toujours été appuyée par le Vatican: le cardinal Pietro Parolin, premier ministre du Saint-Siège, était venu en personne signer ce texte au nom du Pape.
«Considérer les migrants comme des personnes»
Cette intervention de François n'était du reste pas prévue sous cette forme dans le premier programme initial du voyage. Elle a été renforcée tant ce sujet est capital pour lui. «Vous savez combien j'ai à cœur le sort, souvent terrible, de ces personnes, qui, en grande partie, ne laisseraient pas leurs pays s'ils n'y étaient pas contraints», avait-il confié, deux heures plus tôt, au roi du Maroc. Il avait alors appelé «à passer des engagements pris» à des «actions concrètes» pour considérer les «migrants comme des personnes et non comme des numéros». Il avait alors critiqué le repli occidental sur ce thème: «Ce phénomène ne trouvera jamais de solutions dans la construction de barrières» ou «dans la diffusion de la peur de l'autre».
Dans la simple salle blanche de ce centre, et devant 60 réfugiés, essentiellement de l'Afrique subsaharienne, dont des petits enfants vêtus en rouge qui ont interprété une danse, François a assuré: «Vous n'êtes pas des marginaux, vous êtes au centre du cœur de l'Église.» Car «pour le chrétien» un «migrant» est «le Christ lui-même qui frappe à nos portes». Il a donc chaleureusement félicité les responsables du centre pour leur action dont une jeune française, Fanny Curet, responsable du département migration de Caritas Rabat.
«Accueillir»
Commentant le pacte de Marrakech, François a donc estimé qu'il était un «pas en avant» notamment pour «prendre conscience» que ces réfugiés ne sont «pas seulement des migrants, comme si leurs vies étaient une réalité étrangère ou marginale qui n'aurait rien à voir avec le reste de la société». Il faut donc «se laisser remuer et toucher par celui qui frappe à la porte». Sans quoi, la société perd sa capacité de compassion» et devient une «société sans cœur… une mère stérile».
Le Pape a alors repris ses «quatre verbe» favoris pour expliciter sa position sur l'immigration. «Accueillir» en premier lieu. Ce qui «signifie offrir avant tout aux migrants et aux réfugiés de plus grandes possibilités d'entrée sûre et légale dans les pays de destination». Il a alors proposé «un élargissement des canaux migratoires réguliers» pour contrer «les marchands de chairs humaines qui spéculent sur les migrants».
«Protéger»
Mais il a aussi fortement attaqué «les formes d'expulsion collective» qui ne «doivent pas être acceptées». Sans la désigner publiquement, le souverain pontife faisait notamment référence au blocage actuel de ce que l'on appelle «la route marocaine» en raison de la politique européenne d'externalisation des frontières qui interdit tout passage, notamment par les enclaves espagnoles au Maroc de Ceuta et Melilla, désormais protégées par des murs infranchissables.
Deux cents candidats par jour sont repoussés en moyenne. Ce sont donc par bus entiers que les migrants sont reconduits sans ménagements, du nord au sud du Maroc, où ils demeurent toutefois dans des conditions humanitaires déplorables quand ils ne se cachent pas dans les forêts du nord, près de Tanger. Cette situation provoque aussi de nouvelles prises de risques par les migrants: les victimes ont été multipliées par deux. D'où la demande explicite du pape pour «encourager» des «régularisations extraordinaires» notamment pour les «familles et les mineurs». «Protéger» a été le second verbe utilisé par le pape, en particulier pour cette «route marocaine» réputée très violente.
«Promouvoir»
«Promouvoir» les migrants fut son troisième axe de réflexion car «personne n'est un déchet humain». Et que «les sociétés d'accueil seront enrichies si elles savent valoriser au mieux la contribution des migrants en prévenant tout type de discrimination et tout sentiment xénophobe». Ce qui aurait le mérite de créer «une forme positive de responsabilisation des migrants» notamment par «l'apprentissage de la langue locale», a-t-il souligné.
Promouvoir a-t-il ajouté - avec une insistance nouvelle sur ce point - suppose aussi que «la promotion humaine des migrants et de leurs familles commence aussi par les communautés d'origine, là où doit être garanti, avec le droit d'émigrer, celui de ne pas être contraints à émigrer, c'est-à-dire le droit de trouver dans sa patrie des conditions qui permettent une vie digne».
«Intégrer»
Dernier cap: «Intégrer». L'idée de François est de «construire une société interculturelle et ouverte» avec «des villes accueillantes, plurielles et attentives aux processus interculturels, des villes capables de valoriser la richesse des différences dans la rencontre de l'autre».
Pas question donc pour François dans ce discours central du voyage - et récurent de son pontificat - de considérer l'Europe comme un bastion chrétien à défendre. Au Maroc, pays symbolique de la frontière entre l'Afrique et le Vieux Continent, il voit une porte ouverte vers une société multiculturelle et non des murs de protection. Plusieurs, dans son entourage estiment que ce message est l'objet central de ce voyage. De fait, le Pape avait regretté ne pas avoir pu venir lui-même signer le pacte de Marrakech, en décembre 2018.
«Il y a toute l'Europe pour distribuer les migrants»
Dans l'avion qui le ramenait du Maroc à Rome, dimanche soir, le pape est revenu, devant la presse, sur le thème de l'immigration: «Ceux qui construisent les murs finiront prisonniers des murs qu'ils construisent. J'ai pleuré en voyant des barbelés avec des lames qui sont utilisés pour les murs. J'ai pleuré parce que tant de cruauté ne rentre pas dans ma tête et dans mon cœur, et encore moins de voir des gens se noyer dans la Méditerranée. Il est vrai que beaucoup de gens de bonne volonté, pas seulement catholiques, sont un peu stressés par la peur. Cela vient des habituels prêches des populistes. On sème la peur. Mais la peur est le début des dictatures. L'Europe s'est faite d'immigrations et c'est sa richesse. Les personnes qui émigrent en raison de la guerre, ou à cause de la faim, n'auraient pas cette nécessité, si l'Europe, tellement généreuse, ne vendait pas des armes au Yemen pour tuer des enfants! L'Europe doit chercher intelligemment à aider par l'éducation et par les investissements économiques. Empêcher donc l'immigration, non par la force mais par la générosité. Il est vrai qu'un pays ne peut pas recevoir tout le monde. Mais il y a toute l'Europe pour distribuer les migrants».
Le comédien, qui avait raconté, dans une interview pour la promotion de Sang-Froid, avoir voulu descendre un «bâtard de noir» il y a quarante ans, fait son mea culpa. «En essayant d’expliquer ce que je ressentais, je suis passé à côté du sujet et j’ai blessé beaucoup de personnes», explique-t-il dans un communiqué.
En février, il avait raconté comment, il y a plusieurs années, il avait voulu abattre un «bâtard de noir». Liam Neeson est revenu sur les propos qu’il avait tenus lors d’une interview pour The Independent , à l’occasion de la promotion de Sang-Froid, dans lequel il était en tête d’affiche. Dans un communiqué de presse publié le 29 mars par Variety, l’acteur américano-britannique a présenté ses excuses.
«Depuis quelques semaines, j’ai repensé et j’ai discuté avec des personnes qui ont été blessées par mes propos impulsifs qui ont fait suite au viol d’une de mes très chères amies il y a près de 40 ans, et mes pensées et actions à ce moment-là ont été inacceptables. L’horreur qui a touché mon amie m’a fait avoir des pensées irrationnelles qui ne représentent pas la personne que je suis. En essayant d’expliquer ce que je ressentais, je suis passé à côté du sujet et j’ai blessé beaucoup de personnes, à l’heure où le langage est trop souvent militarisé et où toute une communauté de personnes innocentes est ciblée dans des actes de rage. Ce que je n’ai pas réalisé, c’est qu’au-delà de justifier la colère que j’ai accumulée ces dernières années, les propos que j’ai tenus ont eu un vrai impact aujourd’hui. J’ai eu tort de dire cela. Je reconnais que, même si les commentaires que j’ai formulés ne reflètent en rien ce que je pense réellement, ils étaient blessants et discordants. Je m’excuse profondément», indique Liam Neeson.
Des propos aux conséquences colossales
Dans un entretien à The Independent, le 4 février, l’acteur racontait comment, sous le choc de la découverte du viol d’un proche, il a «parcouru les rues avec une matraque, en espérant être approché par quelqu’un», un «bâtard de noir» pour «le tuer». Un souvenir qui l’horrifiait déjà à l’époque.
Les propos tenus par Liam Neeson en février dernier ont totalement desservi le comédien. Au point de menacer sa carrière à long terme et, à court terme, la sortie de Sang-Froid, film dont il faisait la promotion à l’époque. En plus de l’annulation de l’avant-première mondiale, qui devait se tenir à New York, le film a réalisé le plus mauvais démarrage pour une production avec Liam Neeson depuis 2010. Avec 10,8 millions de dollars de recette pour le premier week-end, Sang-Froid fait à peine mieux que Les Trois Prochains Jours. Ce remake de Pour Elle (avec Vincent Lindon et Diane Kruger), où l’acteur apparaissait aux côtés de Russel Crowe et Elizabeth Banks, n’avait récolté que 6,5 millions de dollars selon The Wrap. Au final, Sang-Froid n’a recueilli que 59 millions de dollars de recettes dans le monde entier, selon les chiffres de Box Office Mojo. Pas de quoi rembourser les frais engagés par Lionsgate et StudioCanal: la production s’élève à 60 millions de dollars selon Hollywood Reporter.
Vous êtes prêts à partir en vacances, vos bagages sont faits, vos chambres sont réservées ; il n’y a qu’un seul problème : le gouvernement a annulé vos billets. Cela se passe en Chine et des dizaines de millions de Chinois sont sanctionnés parce que leur « score de crédit social » a été dégradé. Un moyen de surveillance orwellien inventé par le parti communiste chinois pour tenir la population en laisse.
La Chine s’est approprié la maîtrise des nouvelles technologies et elle devient, sous nos yeux, un leader dans le domaine. Big data, reconnaissance faciale, algorithmes prédictifs n’ont plus de secrets pour les Chinois ; ils en sont passés maîtres. Dans d’autres pays, le développement des nouvelles technologies est fait pour améliorer la vie des gens. C’était le credo de la Silicon Valley des origines. Mais en Chine, les nouvelles technologies sont destinées à surveiller la vie des gens. Dans le moindre recoin de leur vie. L’Empire du Milieu est en train de construire un gigantesque réseau social, fort de 1.4 milliard de personnes. Chacune d’elles est notée en fonction de son comportement dans la vie quotidienne, scannée dans le moindre geste par 200 millions de caméras de surveillance. Les algorithmes de l’État calculent alors pour chacun son « crédit social ». Sésame ou obstacle pour se déplacer ou bénéficier des services publics.
Première dictature numérique au monde
George Orwell, l’auteur de 1984 et créateur de Big Brother, même dans ses pires cauchemars n’avait pas imaginé pareille dystopie. Une population entière de plus d’un milliard de personnes, surveillée dans les moindres de ses gestes et notée en fonction de ses comportements. Une note algorithmique attachée à chaque citoyen, synthèse d’un contrôle total et massif : la Chine est en train de devenir la première dictature numérique au monde.
Vous tentez de traverser la rue alors que le feu est au vert ? Votre visage est instantanément reconnu par la caméra de surveillance installée non loin de là et une voix diffusée par un haut-parleur vous lance l’injonction de reculer immédiatement et retourner sur le trottoir. Ce n’est pas seulement une injonction de sécurité routière. En effet, votre « score social » va instantanément baisser de quelques points en guise de punition de cette incivilité.
Depuis 2014, les autorités ont expérimenté le "crédit social" dans toute la Chine. Chaque citoyen chinois possède un capital de 800 points au crédit de son score social. À tout moment il peut en perdre et son solde, mis à jour en temps réel, est intimement associé à son identité. Si votre score est bon, vous pourrez circuler, prendre l’avion, vous déplacer librement, accéder à des services. Dans le cas contraire, vous êtes condamné à la détention à domicile et devenez vite un paria de la société. Des points sont déduits pour avoir enfreint la loi ou, dans certaines régions, pour des infractions aussi mineures que promener un chien sans laisse.
Le crédit social universel
Car le crédit social touche tous les pans de votre vie. En effet, grâce à la magie du big data, les systèmes de reconnaissance visuelle sont connectés avec les données fiscales, financières, juridiques, médicales, de chaque citoyen. Les données sont traitées en temps réel par des méga-serveurs bourrés d’intelligence artificielle. Dès lors, pour obtenir un bon score social, il ne suffit pas de traverser la rue au feu rouge ; il faut aussi payer ses factures à l’heure, trier ses déchets, faire du bénévolat, ne pas fumer dans les lieux publics, etc. Le score social est la synthèse de toute la vie citoyenne d’un individu. Ce score est le sésame pour accéder par exemple à des crédits plus facilement ou pour éviter de faire la queue dans les services hospitaliers.
À chaque infraction, le score social diminue et le risque de se voir infliger des pénalités financières ou des entraves à ses libertés, s’accroît. C’est ainsi que le gouvernement chinois gère l’économie et la société. Une forme de dictature numérique fondée sur une gouvernance algorithmique.
Selon une enquête de l’Associated Press, 17,5 millions de billets d'avion ont été bloqués l'an dernier pour des délits de "crédit social", y compris des taxes impayées et des amendes, dans le cadre d'un système qui, selon le Parti communiste au pouvoir, améliorera le comportement de la population. D'autres se sont vu interdire 5,5 millions de fois l'achat de billets de train, selon le National Public Credit Information Center.
Le parti au pouvoir affirme que les pénalités et les récompenses du "crédit social" amélioreront l'ordre dans une société en rapide évolution après trois décennies de réformes économiques qui ont bouleversé les structures sociales. Ce système s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement du président Xi Jinping pour utiliser des technologies allant du traitement des données au séquençage génétique et à la reconnaissance faciale pour renforcer le contrôle.
Le parti communiste chinois veut un système national d'ici 2020, mais n'a pas encore précisé dans les détails comment il fonctionnera. Parmi les sanctions possibles figurent des restrictions aux déplacements, aux affaires et à l'accès à l'éducation. Un slogan est actuellement répété dans les médias d'État ; il donne le ton : "Une fois que vous perdrez la confiance que nous avons en vous, vous serez confronté à des restrictions, partout."
Les entreprises sous haute surveillance
La surveillance de masse ne concerne plus seulement les individus mais aussi les entreprises qui ont aussi leur « score social ». Les entreprises figurant sur la liste noire peuvent perdre des contrats gouvernementaux ou l'accès à des prêts bancaires ou se voir interdire d'émettre des obligations ou d'importer des marchandises.
Selon le centre d'information du gouvernement, les délits sanctionnés l'an dernier au titre du "crédit social" comprenaient la publicité mensongère ou la violation des règles de sécurité des médicaments. 290 000 personnes ont été empêchées d'occuper des postes de cadres supérieurs ou d'agir en tant que représentant légal d'une entreprise.
Qu’elles soient sociétés chinoises ou étrangères, leurs comportements sont finement scrutés. À cette fin, nous relations dans nos colonnes comment certaines entreprises se sont dotées d’outils de « surveillance émotionnelle » pour surveiller, en temps réel, l’état émotionnel de leurs employés. Des capteurs légers intégrés dans les couvre-chefs ou les casques des travailleurs transmettent sans fil les données des ondes cérébrales du porteur à un ordinateur - cela fonctionne probablement un peu comme un électroencéphalogramme (EEG), comme le note la MIT Tech Review. Ensuite, des algorithmes d'intelligence artificielle scannent les données, à la recherche de valeurs aberrantes qui pourraient indiquer l'anxiété ou la colère.
Cette surveillance massive a commencé dès l’an 2000 avec la mise en place par le ministère de la police du « Bouclier d’or », un réseau numérique à l'échelle nationale pour suivre les individus. Dans certaines régions, la surveillance numérique se double d’une surveillance génétique. Des militants des droits de l'homme affirment que les habitants des régions musulmanes et d'autres minorités ethniques ont été contraints de donner des échantillons de sang pour constituer une base de données génétiques. Il faut rappeler que jusqu'à un million d'Ouïghours, de Kazakhs et d'autres minorités musulmanes du Xinjiang sont détenus dans des camps d'éducation politique, selon des responsables américains et des experts des Nations unies. Le gouvernement affirme que ces camps sont des centres de formation professionnelle conçus pour débarrasser la région de l'extrémisme.