« La communauté, une alternative pour l’avenir » : L’Echo des Canuts n°3
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Le Général Pierre de Villiers, héros des droitards et des patriotes à la noix
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N'oublions pas que ce Général a approuvé toutes les dernières sales guerres mondialistes que la France a menées.
Il devra rendre des comptes un jour.
Oxygène : Vacciner : un acte sans danger ?
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PLUTOT BOUVINES QUE LE 14 JUILLET, NON ?
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Les carnets de Nicolas Bonnal.
jeudi 27 juillet 2017
Certains auraient voulu nous faire défiler le 15 pour mieux profiter du football à Rio. Le destin et l’Allemagne n’en ont pas voulu ainsi. Mais le 14 juillet reste une date ambiguë qu’il importe de discuter.
En 1870 les républicains prennent le pouvoir dans une France conservatrice en profitant de la déculottée de Sedan qu’ils prolongent froidement. En quelques années ils modifient le pays. Nos lois, nos écoles, nos traditions vont être altérées à jamais ; nous allons nous jeter dans des guerres désastreuses et dans des aventures coloniales mal ajustées qui se termineront mal ; le pays va décliner dans tous les domaines – surtout démographique, ce n’est pas un hasard, car aujourd’hui comme hier les républicains sont les chantres du grand remplacement. Les Français ne leur ont jamais convenu.
Impressions de Russie : Les faits sur le terrain.
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Par Dmitry Orlov − 18 juillet 2017 − Source Club Orlov
C’est un fait triste que les gens à l’Ouest et surtout aux États-Unis vivent actuellement dans un monde qui manque d’informations réelles sur ce qui se passe dans de nombreuses régions du globe, en particulier dans les zones de conflit actifs, comme en Syrie, au Yémen et en Libye. Ce qu’ils entendent ne se base souvent pas sur les faits, mais sur une idéologie, qui est mise en avant par des officiels et des think tanks à Washington. Par exemple, en Syrie, Bashar al-Assad, les Russes et les Iraniens seraient en train de détruire le pays et les Turcs, les Kurdes et les divers rebelles soutenus par l’Arabie saoudite tenteraient de le « libérer », alors qu’en fait ce sont les forces du gouvernement syrien, aidées par la Russie et l’Iran, qui libèrent la Syrie des terroristes, y compris d’ISIS, qui eux sont soutenus par les Turcs, l’Arabie saoudite et les États-Unis, et qui y font du bon travail.
Mais peut-être nulle part ce biais idéologique n’est-il plus flagrant et évident que dans le traitement que la Russie reçoit dans les médias de masse américains.
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L’Italie vacille : appel en faveur de la fin contrôlée de l’euro
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25 juillet 2017
Voici ce qu’a dit le spécialiste financier Marc Friedrich à Sputnik Deutschland : La montée du débat en Italie sur les mérites de l’« Italexit », reflète les difficultés insolubles qu’affronte l’eurozone.
Tandis que les politiciens cherchent à trouver le moyen d’affronter le dérapage de la dette publique de l’Italie, qui a atteint 132,6 pour cent du PIB en 2016, la sortie éventuelle de l’eurozone a été soulevée au Parlement italien.
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Renaissance Européenne n°112
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Elne, Pays Catalan, des islamistes obligent une famille à fuir de son logement
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Elne, Pays Catalan, des islamistes obligent une famille à fuir de son logement
Cela pourrait être le titre d’un mauvais polard, mais c’est la triste réalité d’un événement survenu il y a peu.
C’est en fin de semaine dernière, vendredi 14 juillet, que j’ai découvert la vidéo du youtubeur Boris Le Lay via l’envoi d’un contact. Un témoignage édifiant, sans aucune exagération, soit-dis en passant pour les mauvaises langues.
De quoi s’agit-il ?
Une famille avec trois enfants a dû fuir son logement situé à Elne, en Pays Catalan.
Fuir ? Oui fuir, sous la pression et les menaces de mort d’une trentaine de fanatiques musulmans excités par l’adjoint de l’imam local. Ce second couteau s’avère être le voisin direct de la famille Lesteven. Pour quelle raison obscure ? En raison de l’implication militante du chef de famille pour la campagne des récentes élections législatives en faveur du candidat frontiste, et désormais élu député, Louis Aliot.
Le maire d’Elne n’est pas à la hauteur de ses fonctions.
Révolté, mais nullement surpris de l’évolution chaotique de ce pays et du laisser-faire de l’administration. En effet, le maire de la commune et ses adjoints sont Officier de Police Judiciaire (OPJ) de droit (art. L.16 du Code des Procédure Pénale). Peu de personnes en sont informées et les intéressés eux-mêmes peu enclins à revendiquer cette fonction fort encombrante par les temps qui courent pour des politiciens seulement intéressés par leur réélection. Il est bon de rappeler que conformément à l’article L.2211-1 du Code Général des Collectivités Territoriales, le maire concourt par son pouvoir de police administrative au respect du bon ordre, de la sûreté, de la sécurité, de la tranquillité et de la salubrité publique sur le territoire de la commune. Le maire ici n’a pas rempli sa fonction. Les nombreux appels au secours de cette famille non pas été entendus par ce dernier. En revanche le standard téléphonique de la mairie a bien été saturé par les appels des citoyens insurgés devant un tel laxisme, motivés par un appel à une mobilisation téléphonique afin de dénoncer un fait inacceptable d’insécurité.
Mise en place d’un réseau de solidarité au-delà des étiquettes politiques
Par le biais de mes contacts j’ai rencontré dans la foulée cette famille afin de proposer une aide via nos réseaux, Resistència que je préside, ainsi que la Ligue du Midi.
Fort heureusement, bien avant notre entretien, la solidarité a bien fonctionné grâce à cette vidéo publiée par Boris Le Lay, et cela seulement en quelques heures. De nombreuses personnes ont apporté leur concours dans cette opération. Des dons ont pu être collectés et une aide au déménagement organisée. Car faut-il encore le rappeler, la situation très tendue avec la communauté musulmane d’Elne n’a pas permis à cette famille de pouvoir regagner son logement, même pour récupérer quelques affaires.
Une solution de relogement a été également trouvée. Sur cette question la discrétion s’impose.
Des questions restent en suspend
Outre le silence des élus d’Elne et l’inaction des forces de l’ordre dans cette affaire il convient de s’interroger sur plusieurs faits :
- Comment se fait-il qu’un citoyen ne soit pas protégé par rapport à ses opinions politiques ? Il est inadmissible, et inconcevable que des musulmans radicalisés décident de faire la loi chez nous et de chasser une famille de son domicile en appliquant la politique de la terreur, avec la complaisance des pouvoirs publics.
- Comment se fait-il qu’aucun média, national ou local n’ait parlé de cette affaire ? Sans la réactivité des internautes cette affaire aurait été étouffée.
- Comment se fait-il que ces fanatiques ne soient pas inquiétés pour le moins du monde ?
En conclusion
La mairie d’Elne prévoit la construction d’une mosquée, ayant parait-il une capacité d’accueil de 300 places. Cette affaire violente, traitée avec légèreté par le pouvoir municipal doit susciter une question primordiale, LA QUESTION : Jusqu’où les politiciens seront-ils prêts à ramper pour satisfaire des désidératas de la communauté musulmane ?
Llorenç Perrié Albanell
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Qui fait la soupe doit la manger
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Surnommé « L'enfermé » pour avoir passé une trentaine d'années de sa vie en prison, Blanqui (1805-1881) a combattu tous les régimes politiques du XIXe siècle. C’est une grande figure révolutionnaire, activiste hostile à tout compromis et adepte du « coup de force ».
Blanqui se démarque des fon¬dements marxistes du socialisme d’essence matérialiste et scientifique. La lutte des classes et les autres concepts marxistes ne s'inscrivent pas dans sa pensée révolutionnaire.
Homme d'action, Blanqui envisageait qu'une minorité organisée pour¬rait créer la force révolutionnaire, nécessaire et suffisante, pour insuffler au peuple une volonté d’action victorieuse contre la ploutocratie et ses séides.
Écrit en 1834, « Qui fait la soupe doit la manger » était destiné au journal Le Libérateur. Blanqui y dénonce l’exploitation et l'idée d'égalitarisme comme remède contre toutes les injustices sociales. La révolution à venir doit être l’œuvre d’une minorité agissante et activiste. Il s’agit là d’un texte qui a gardé toute sa fraîcheur et qui dégage un enthousiasme pour l'action révolution¬naire, chère a Blanqui. Un texte à méditer.
T & P
La richesse naît de l'intelligence et du travail, l'âme et la vie de l'humanité. Mais ces deux forces ne peuvent agir qu'à l'aide d'un élément passif, le sol, qu'elles mettent en œuvre par leurs efforts combinés. Il semble donc que cet instrument indispensable devrait appartenir à tous les hommes. Il n'en est rien.
Des individus se sont emparés par ruse ou par violence de la terre commune, et, s'en déclarant les possesseurs, ils ont établi par des lois qu'elle serait à jamais leur propriété, et que ce droit de propriété deviendrait la base de la constitution sociale, c'est-à-dire qu'il primerait et au besoin pourrait absorber tous les droits humains, même celui de vivre, s'il avait le malheur de se trouver en conflit avec le privilège du petit nombre.
Ce droit de propriété s'est étendu, par déduction logique, du sol à d'autres instruments, produits accumulés du travail, désignés par le nom générique de capitaux. Or, comme les capitaux, stériles d'eux-mêmes, ne fructifient que par la main-d'œuvre, et que, d'un autre côté, ils sont nécessairement la matière première ouvrée par les forces sociales, la majorité, exclue de leur possession, se trouve condamnée aux travaux forcés, au profit de la minorité possédante. Les instruments ni les fruits du travail n'appartiennent pas aux travailleurs, mais aux oisifs. Les branches gourmandes absorbent la sève de l'arbre, au détriment des rameaux fertiles. Les frelons dévorent le miel créé par les abeilles.
Tel est notre ordre social, fondé par la conquête, qui a divisé les populations en vainqueurs et en vaincus. La conséquence logique d'une telle organisation, c'est l'esclavage. Il ne s'est pas fait attendre. En effet, le sol ne tirant sa valeur que de la culture, les privilégiés ont conclu, du droit de posséder le sol, celui de posséder aussi le bétail humain qui le féconde. Ils l'ont considéré d'abord comme le complément de leur domaine, puis, en dernière analyse, comme une propriété personnelle, indépendante du sol.
Cependant le principe d'égalité, gravé au fond du cœur, et qui conspire, avec les siècles, à détruire, sous toutes ses formes, l'exploitation de l'homme par l'homme, porta le premier coup au droit sacrilège de propriété, en brisant l'esclavage domestique. Le privilège dut se réduire à posséder les hommes, non plus à titre de meuble, mais d'immeuble annexe et inséparable de l'immeuble territorial.
Au XVIe siècle, une recrudescence meurtrière de l'oppression amène l'esclavage des noirs, et aujourd'hui encore les habitants d'une terre réputée française possèdent des hommes au même titre que des habits et des chevaux. Il y a du reste moins de différence qu'il ne paraît d'abord entre l'état social des colonies et le nôtre. Ce n'est pas après dix-huit siècles de guerre entre le privilège et l'égalité que le pays, théâtre et champion principal de cette lutte, pourrait supporter l'esclavage dans sa nudité brutale. Mais le fait existe sans le nom, et le droit de propriété, pour être plus hypocrite à Paris qu'à la Martinique, n'y est ni moins intraitable, ni moins oppresseur.
La servitude, en effet, ne consiste pas seulement à être la chose de l'homme ou le serf de la glèbe. Celui-là n'est pas libre qui, privé des instruments de travail, demeure à la merci des privilégiés qui en sont détenteurs. C'est cet accaparement et non telle ou telle constitution politique qui fait les masses serves. La transmission héréditaire du sol et des capitaux place les citoyens sous le joug des propriétaires. Ils n'ont d'autre liberté que celle de choisir leur maître. De là sans doute cette locution railleuse : « Les riches font travailler les pauvres ». À peu près, en effet, comme les planteurs font travailler leurs nègres, mais avec un peu plus d'indifférence pour la vie humaine. Car l'ouvrier n'est pas un capital à ménager comme l'esclave ; sa mort n'est pas une perte ; il y a toujours concurrence pour le remplacer. Le salaire, quoique suffisant à peine pour empêcher de mourir, a la vertu de faire pulluler la chair exploitée ; il perpétue la lignée des pauvres pour le service des riches, continuant ainsi, de génération en génération, ce double héritage parallèle d'opulence et de misère, de jouissances et de douleurs, qui constitue les éléments de notre société. Quand le prolétaire a suffisamment souffert et laissé des successeurs pour souffrir après lui, il va, dans un hôpital, fournir son cadavre à la science, comme moyen d'études, pour guérir ses maîtres.
Voilà les fruits de l'appropriation des instruments de travail ! Pour les masses, des labeurs incessants, à peine l'obole de la journée, jamais de lendemain sûr, et la famine, si un caprice de colère ou de peur retire ces instruments ! Pour les privilégiés, l'autocratie absolue, le droit de vie et de mort! Car ils ont les mains pleines, ils peuvent attendre. Avant que l'épuisement de leur réserve les contraigne à capituler, le dernier plébéien serait mort.
Qui ne se rappelle les misères de 1831, quand le capital s'est caché par crainte ou par vengeance ? Du fond de leur fromage de Hollande les barons du coffre-fort contemplaient froidement les angoisses de ce peuple décimé par la faim, en récompense de son sang versé au service de leurs vanités bourgeoises. Les représailles de la grève sont impossibles.
Les ouvriers de Lyon viennent de les tenter. Mais à quel prix ! Soixante mille hommes ont dû fléchir devant quelques douzaines de fabricants et demander grâce. La faim a dompté la révolte. Et n'est-ce pas un miracle même que cette velléité de résistance ? Que de souffrances n'a-t-il pas fallu pour lasser la patience de ce peuple et le raidir enfin contre l'oppression !
Le pauvre ne connaît pas la source de ses maux. L'ignorance, fille de l'asservissement, fait de lui un instrument docile des privilégiés. Écrasé de labeur, étranger à la vie intellectuelle, que peut-il savoir de ces phénomènes sociaux où il joue le rôle de bête de somme ? Il accepte comme un bienfait ce qu'on daigne lui laisser du fruit de ses sueurs, et ne voit dans la main qui l'exploite que la main qui le nourrit, toujours prêt, sur un signe du maître, à déchirer le téméraire qui essaie de lui montrer une destinée meilleure.
Hélas ! L’humanité marche avec un bandeau sur les yeux, et ne le soulève qu'à de longs intervalles pour entrevoir sa route. Chacun de ses pas dans la voie du progrès écrase le guide qui le lui fait faire.
Toujours ses héros ont commencé par être ses victimes. Les Gracques sont mis en pièces par une tourbe ameutée à la voix des patriciens. Le Christ expire sur la croix, aux hurlements de joie de la populace juive excitée par les Pharisiens et les prêtres et, naguère, les défenseurs de l'égalité sont morts sur l'échafaud de la Révolution par l'ingratitude et la stupidité du peuple, qui a laissé la calomnie vouer leur mémoire à l'exécration. Aujourd'hui encore, les stipendiés du privilège enseignent chaque matin aux Français à cracher sur la tombe de ces martyrs.
Qu'il est difficile au prolétariat d'ouvrir les yeux sur ses oppresseurs ! Si à Lyon il s'est levé comme un seul homme, c'est que l'antagonisme flagrant des intérêts ne permettait plus l'illusion à l'aveuglement même le plus obstiné. Alors se sont révélés les trésors de haine et de férocité que recèlent les âmes de ces marchands! Au milieu des menaces de carnage, de toutes parts accouraient pour l'extermination canons, caissons, chevaux, soldats. Rentrer dans le devoir ou périr sous la mitraille, telle est l'alternative posée aux rebelles. Le devoir du travailleur lyonnais, l'homme-machine, c'est de pleurer la faim, en créant jour et nuit, pour les plaisirs du riche, des tissus d'or, de soie et de larmes.
Mais une si dure tyrannie a ses dangers : le ressentiment, la révolte. Pour conjurer le péril, on essaie de réconcilier Caïn avec Abel. De la nécessité du capital comme instrument de travail, on s'évertue à conclure la communauté d'intérêts, et par la suite la solidarité entre le capitaliste et le travailleur. Que de phrases artistement brodées sur ce canevas fraternel! La brebis n'est tondue que pour le bien de sa santé. Elle redoit des remerciements. Nos Esculapes savent dorer la pilule.
Ces homélies trouvent encore des dupes, mais peu. Chaque jour fait plus vive la lumière sur cette prétendue association du parasite et de sa victime. Les faits ont leur éloquence ; ils prouvent le duel, le duel a mort entre le revenu et le salaire. Qui succombera? Question de justice et de bon sens. Examinons.
Point de société sans travail ! Partant point d'oisifs qui n'aient besoin des travailleurs. Mais quel besoin les travailleurs ont-ils des oisifs ? Le capital n'est-il productif entre leurs mains, qu'à la condition de ne pas leur appartenir ? Je suppose que le prolétariat, désertant en masse, aille porter ses pénates et ses labeurs dans quelque lointain parage. Mourrait-il par hasard de l'absence de ses maîtres ? La société nouvelle ne pourrait-elle se constituer qu'en créant des seigneurs du sol et du capital, en livrant à une caste d'oisifs la possession de tous les instruments de travail ? N'y a-t-il de mécanisme social possible que cette division de propriétaires et de salariés ? En revanche, combien serait curieuse à voir la mine de nos fiers suzerains, abandonnés par leurs esclaves! Que faire de leurs palais, de leurs ateliers, de leurs champs déserts ? Mourir de faim au milieu de ces richesses, ou mettre habit bas, prendre la pioche et suer humblement à leur tour sur quelque lopin de terre. Combien en cultiveraient-ils à eux tous? J'imagine que ces messieurs seraient au large dans une sous-préfecture.
Mais un peuple de trente-deux millions d'âmes ne se retire plus sur le Mont Aventin. Prenons donc l'hypothèse inverse, plus réalisable. Un beau matin, les oisifs, nouveaux Bias, évacuent le sol de France, qui reste aux mains laborieuses. Jour de bonheur et de triomphe ! Quel immense soulagement pour tant de millions de poitrines, débarrassées du poids qui les écrase! Comme cette multitude respire à plein poumon ! Citoyens, entonnez en choeur le cantique de la délivrance ! Axiome : la nation s'appauvrit de la perte d'un travailleur ; elle s'enrichit de celle d'un oisif. La mort d'un riche est un bienfait.
Oui! Le droit de propriété décline. Les esprits généreux prophétisent et appellent sa chute. Le principe essénien de l'égalité le mine lentement depuis dix-huit siècles par l'abolition successive des servitudes qui formaient les assises de sa puissance. Il disparaîtra un jour avec les derniers privilèges qui lui servent de refuge et de réduit. Le présent et le passé nous garantissent ce dénouement. Car l'humanité n'est jamais stationnaire. Elle avance ou recule. Sa marche progressive la conduit à l'égalité. Sa marche rétrograde remonte, par tous les degrés du privilège. Jusqu'à l'esclavage personnel, dernier mot du droit de la propriété. Avant d'en retourner là, certes, la civilisation européenne aurait péri. Mais par quel cataclysme? Une invasion russe? C'est le Nord, au contraire, qui sera lui-même envahi par le principe d'égalité que les Français mènent à la conquête des nations. L'avenir n'est pas douteux.
Disons tout de suite que l'égalité n'est pas le partage agraire. Le morcellement infini du sol ne changerait rien, dans le fond, au droit de propriété. La richesse provenant de la possession des instruments de travail plutôt que du travail lui-même, le génie de l'exploitation, resté debout, saurait bientôt, par la reconstruction des grandes fortunes, restaurer l'inégalité sociale.
L'association, substituée à la propriété individuelle, fondera seule le règne de la justice par l'égalité. De là cette ardeur croissante des hommes d'avenir à dégager et mettre en lumière les éléments de l'association. Peut-être apporterons-nous aussi notre contingent à l'œuvre commune.
Auguste Blanqui
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