La France a renoncé à la livraison controversée de six navires à la Libye pour renforcer le contrôle de ses côtes, en raison de « la situation » dans le pays, a appris l'AFP lundi 2 décembre, de sources concordantes. La ministre des Armées Florence Parly « a finalement décidé de ne pas livrer les embarcations à cet Etat », écrit le ministère dans un mémoire envoyé à la Cour administrative d'appel de Paris, saisie par huit ONG qui redoutaient des « crimes » contre les migrants. « La situation en Libye ne permet pas de réaliser ce don d'embarcations », a confirmé le ministère des Armées.
La légende d'un saint n'est jamais une divagation merveilleuse écrite par des écrivains trop Imaginatifs pour le plus grand plaisir des esprits simples. L'hagiographie médiévale regroupant les récits légendaires de la vie des saints, est l'expression d'une mémoire séculaire qui colporte de vieux mythes païens remontant à une vieille mémoire eurasiatique. Sous la légende pieuse, il y a une vieille mythologie adaptée par le christianisme, c'est-à-dire des figures de divinités païennes que le christianisme a transformées en figures de bons saints pour les faire servir à son enseignement. L'hagiographie médiévale est une mythologie païenne déguisée et édulcorée par le christianisme. Comprendre l'histoire culturelle de l'Occident, c'est aussi comprendre la transformation de ce vieil héritage païen dans la littérature religieuse (hagiographie) ou profane (romans, chansons de geste). C'est ce qu'a bien compris Bernard Coussée qui nous offre ici le résultat de sa minutieuse enquête sur saint Nicolas. Tous les amoureux de saint Nicolas, tous ceux qui, comme moi, l'ont vu, lorsqu'ils étaient enfants en Lorraine, en Alsace ou dans le Nord de la France, déambuler le 6 décembre en compagnie de l'infatigable Fouettard, se diront que cet ouvrage était bien nécessaire. Il était grand temps en effet que l'on cesse de considérer le bon saint comme un vénérable vieillard d'image pieuse. Il était temps que l'on reconnaisse en lui un véritable personnage mythique, venu du plus loin de notre mythologie européenne.
C'est seulement à partir du IXe siècle qu'on voit circuler des textes hagiographiques sur saint Nicolas, d'abord des textes latins puis des traductions françaises. Or, le saint serait mort au IVe siècle. Que se passe-t-il donc entre le IVe et le IXe siècle ? Où saint Nicolas semble avoir disparu ? Cette période voit l'implantation du christianisme en Occident. L'Eglise a besoin de communiquer son message à des populations encore proches de l'animisme. Elle est confrontée à la réalité de croyances et de pratiques religieuses païennes, à ce qu'elle considère comme des « superstitions ». Les païens (qui sont étymologiquement les gens du pagus, autrement dit de la campagne) continuent d'honorer d'anciennes divinités de la nature : dans des arbres et des forêts, dans des sources ou autour des pierres (mégalithes). Ils croient à l'existence de ces êtres « sauvages » plus ou moins bénéfiques ou maléfiques. De nombreux textes d'évêques et de prêtres dénoncent ces croyances au Moyen Age et témoignent ainsi indirectement de leur existence.
Derrière la légende médiévale de saint Nicolas, on décèle des traditions préchrétiennes relatives à un démon des eaux. Saint Nicolas est un personnage chrétien fabriqué avec et contre ce personnage païen qu'il recouvre et dépasse à la fois. On ne peut comprendre l'un sans l'autre. Le nom propre permet souvent de détecter le mythe. Parmi les vieilles divinités païennes, il y avait le Nicchus dont le nom se rapproche singulièrement de celui de Nicolas. Ce Nicchus est à mettre en relation directe avec la nixe, sorte de divinité des eaux. Selon les dictionnaires étymologiques modernes, nixe est un terme de mythologie germanique et Scandinave, emprunté à l'allemand Nix « génie des eaux » et Nixe « nymphe des eaux ». Issu de l'ancien allemand nickes (nom masculin) ou nickese (nom féminin). Le mot repose sur le thème indo-européen nigw « laver » représenté en grec par nizein « nettoyer en frottant », le sanskrit nenekti « il lave », l'ancien irlandais nigid. Il apparaît en français avec le sens de « nymphe des eaux » grâce aux écrivains romantiques (Gautier, Nerval). D'après les anciens textes païens qui l'évoquent, la nixe se nourrit généralement de chair humaine (et particulièrement de chair enfantine), elle habite dans les eaux ou les marais, possède des mains griffues, est capable de se métamorphoser et prendre diverses apparences humaines ou animales. Saint Nicolas recouvre progressivement ce génie des eaux. Le culte du saint Nicolas se répand alors en suivant les voies fluviales et maritimes. Il s'enracine particulièrement à des endroits où l'on peut suspecter la présence du Nicchus. Un exemple célèbre : la petite chapelle qui se trouve sur la partie restante du pont d'Avignon est dédiée à saint Nicolas. Elle domine les eaux dangereuses du Rhône comme si le saint devait encore protéger les hommes contre les violences incontrôlées du fleuve. N'importe quel saint n'est pas honoré n'importe où ni à n'importe quelle date !
La légende chrétienne de saint Nicolas se construit en opposition à cette figure païenne qui porte presque le même nom que le saint. Saint Nicolas va se charger de tous les côtés bénéfiques de la divinité païenne des eaux et il va abandonner à un double sombre (« diabolique ») les aspects négatifs de l'antique créature dont il procède et qui subsistera d'une certaine manière à ses côtés sous l'aspect du Père Fouettard.
D'après la Vie de saint Nicolas de Wace (reprise par Jacques de Voragine dans la Légende dorée), on peut dégager les principaux épisodes en relation avec l'eau dans la vie de saint Nicolas. Dès sa naissance, il se tient debout dans son bain et domine l'élément liquide. C'est le signe le plus évident de sa maîtrise de l'eau. Par la suite, il accomplit son premier miracle après son élection comme évêque. Une femme partie à la messe oublie son enfant dans une cuve d'eau chaude sur le feu. Après l'office, elle se souvient de son enfant et implore saint Nicolas de le sauver. En rentrant chez elle, elle trouve l'enfant sain et sauf qui joue avec l'eau bouillante. Autre miracle témoignant des pouvoirs de saint Nicolas sur l'eau : une tempête s'élève sur la mer et menace de faire sombrer un navire. Les marins invoquent saint Nicolas qui arrive, apaise l'orage et les sauve. Saint Nicolas restera longtemps le saint patron des navigateurs, des mariniers et de tous les voyageurs sur mer, en particulier les marchands. Mais il est surtout un grand protecteur des enfants.
Comme la nixe était une ogresse particulièrement portée sur la chair enfantine, saint Nicolas va combattre au contraire les ennemis des enfants ou des jeunes gens. C'est le célèbre épisode des trois jeunes gens assassinés par un aubergiste et ressuscites par saint Nicolas. Cet épisode est bien connu à travers une chanson que Gérard de Nerval recueillit dans le Valois. Il existe d'autres exemples de la sollicitude du bon saint envers les jeunes gens. Trois jeunes filles qui devraient se prostituer sur l'ordre de leur père sont sauvées par saint Nicolas. Trois princes injustement jetés en prison par l'empereur et condamnés à mort invoquent Nicolas et sont sauvés par son intervention. Un couple sans enfant en obtient un grâce à saint Nicolas. Celui-ci leur est enlevé par des pirates. Il est séquestré chez un empereur barbare qui le maltraite. Saint Nicolas le ramène sain et sauf chez ses parents. L'enfant d'un couple dévoué à saint Nicolas reste seul à la maison un soir. Le diable déguisé lui demande du pain. Dès que celui-ci le lui apporte, le diable le saisit et l'étrangle. Alerté, saint Nicolas vient le ressusciter. Saint Nicolas devient ainsi, tout à fait légitimement, le patron des écoliers, des enfants, des célibataires.
Mais saint Nicolas est aussi un grand saint guérisseur. Selon la légende Aubert de Varangéville, de retour de croisade, rapporta de Bari une phalange de saint Nicolas dans sa ville natale. Ce morceau du doigt de saint Nicolas attira de nombreux pèlerins depuis le IXe siècle. En fait, la relique miraculeuse s'inscrit dans tout un contexte d'anciennes croyances que certains noms liés à Nicolas permettent de retrouver. Saint Nicolas est évêque de Myre en Asie Mineure. En ancien français, mire signifie aussi « médecin » et cette homophonie peut expliquer la dévotion qui se développe autour de ce saint thaumaturge. Tous les saints affichent plus ou moins des pouvoirs thaumaturgiques mais la relique du doigt de saint Nicolas possède une particularité encore plus remarquable qui n'a jamais été soulignée. Selon le Dictionnaire de l'ancien français de Tobler-Lommatzsch, à l'article mire (t. 6, p. 75), l'un des doigts de la main porte, en français médiéval, le nom de doit mire ; il s'agit de l'annulaire (« Ringfinger » en allemand). La désignation est ancienne puisque l'auteur latin Macrobe parle, lui aussi, du digitus medicinalis (voir le dictionnaire du latin médiéval de Du Gange : l'expression digitus medicinalis est relevée chez Macrobe au livre 7, ch. 13 des Saturnales). Comme la relique réputée guérisseuse de l'évêque de Myre, volée par Aubert de Varangéville et conservée à saint Nicolas de Port, était un doigt du saint, on peut supposer qu'il s'agissait en réalité d'un doigt mire. Il n'est pas impossible d'admettre alors une confusion intentionnelle entre ce mire (médecin qui guérit) et la ville de Myre.
Saint Nicolas possède de véritables dons de magicien, en plus de ses dons de thaumaturge. Grâce à ses apparitions providentielles, c'est une sorte de bon fantôme qui vient quand on l'appelle pour sauver les gens. C'est un trait qu'a conservé le Santa Claus américain qui se déplace dans les airs avec un traîneau tiré par des rennes. Le traîneau aérien du Santa Claus, tiré par des rennes, s'apparente au cortège des revenants mentionné dans les nombreux récits de la Chasse sauvage. Le folklore de Santa Claus (devenu Père Noël) insiste sur l'appartenance du saint à l'Autre Monde. La fête du 6 décembre est à mettre en relation avec l'apparition des revenants liée à Halloween et aux Douze Jours, période dangereuse et bénéfique à la fois. Nicolas est un génie du passage. Distributeur d'abondance et garant de fécondité comme d'autres saints (Martin en particulier), il possède un lien naturel avec les richesses souterraines de la terre.
Nicolas est en effet lié aux richesses du monde souterrain. Le nickel sera découvert en 1751. On donnera au minerai l'abréviation de Nicolaus qui est le nom d'un lutin espiègle. Les lutins (comme les nains) sont liés au monde souterrain et à ses richesses minérales (Kupfernickel désigne en allemand le « lutin du cuivre » avant de désigner le métal lui-même). Autre richesse du sous-sol : le sel. Le lieu d'implantation du culte de saint Nicolas en France est Saint-Nicolas-de-Port à côté de Varangéville (en Lorraine), important site d'extraction du sel depuis le Moyen Age. En fait, si saint Nicolas est lié à la mer (et à l'eau salée), il l'est aussi au sel souterrain, objet d'usages plus ou moins alchimiques. Le plus célèbre alchimiste du Moyen Age porte le nom de Nicolas Flamel. Nul doute qu'il était initié aux usages chimiques du sel si lié à son saint patron Nicolas. Comme pour rappeler ce lien séculaire de Nicolas et du sel, l'église de Varangéville est encore dédiée à saint Gorgon qui eut les intestins salés par ses bourreaux. En outre, saint Gorgon de Varangéville évoque évidemment Gargantua dont le lien avec le sel est bien souligné par Rabelais.
Saint Nicolas possède de véritables dons d'alchimiste. Il le doit certainement à l'être primitif qu'il remplace (divinité de l'Autre Monde liée aux richesses souterraines et capable de métamorphoses). Pour se venger de Nicolas qui a brisé sa statue, Diane se déguise en religieuse et donne à des marins se rendant chez le saint une huile combustible destinée à détruire l'église du saint. Déjouant le piège, Nicolas apparaît aux marins et fait brûler l'huile sur la mer. L'huile magique de Diane (première apparition du pétrole au Moyen Age ?) est ainsi neutralisée par saint Nicolas qui déploie une magie (chrétienne) encore plus forte que celle de la déesse païenne. Cette Diane n'est certainement pas l'Artémis d'Ephèse mais plutôt une autre divinité recouverte par le culte de Diane. Il s'agissait plus vraisemblablement d'Ana, détentrice des pouvoirs magiques, alias la grande déesse du monde celtique, protectrice des forgerons, des bardes et des médecins.
Mais l'essentiel de la mémoire païenne relative à saint Nicolas se concentre sur la figure du Fouettard qui accompagne le saint. Ce croquemitaine, véritable homme sauvage, est un personnage hirsute à la barbe rousse, il est le témoin fossilisé de l'ancêtre païen du saint. Il est ce nixe qui fait du mal aux enfants (mais il n'a conservé de cette méchanceté que des verges qu'il veut appliquer sur les enfants désobéissants). En fait, il a perdu une bonne partie de ses pouvoirs féeriques qui ont été déplacés vers le saint. Saint Nicolas contrôle le Fouettard : il l'empêche de nuire parce qu'il a vaincu la sauvagerie dont procède le nicchus païen. La légende chrétienne déplace le nom païen (Nicor, nixe) sur le saint et renvoie sur le double sombre (le Fouettard) les aspects mauvais de l'archétype païen. Ainsi, le nicor/nixe est neutralisé et perd tout pouvoir de nuire. Le Fouettard est l'ancêtre et l'adversaire domestiqué de Nicolas. Saint Nicolas le contrôle comme d'autres saints traînent derrière eux le monstre ou la tarasque qu'ils ont maîtrisés.
Il y a dans la légende médiévale de saint Nicolas l'épisode d'un juif qui fouette une statue de saint Nicolas parce que le saint n'a pas efficacement protégé son trésor. Ce juif fouettard n'est pas l'origine du Père Fouettard mais l'épisode recouvre un rite de flagellation d'origine magique et sacrée qui se retrouve par exemple dans la fête romaine des Lupercales. Le Père Fouettard présente les traits habituels du croquemitaine des douze jours. Il est celui qui, à défaut d'enlever les enfants comme le Récheran savoyard, les menace de verges et de fessées pour leur rendre la mémoire. L'apparence du Fouettard rappelle celle de tous les hommes sauvages de Carnaval. Mi-homme, mi-bête, il incarne le monde primitif. Il appartient en fait à l'Autre Monde dont il est l'un des maîtres. C'est l'ogre-fée, un maître d'abondance et de la richesse (un dieu plutonien des morts). Saint Nicolas confirme l'aspect d'abondance de son ancêtre païen. En Sibérie, Mikoula est un dieu des récoltes et de la bière lié à l'ivresse. Le verbe russe nicolitsja signifie « s'enivrer ». Dans la postérité de Mikoula, saint Nicolas (puis Santa Claus) devient un très carnavalesque distributeur d'abondance au cœur de l'hiver.
On le comprend aisément, saint Nicolas est une figure-clé de la mythologie chrétienne. Il conserve en incrustation dans sa légende quelques thèmes majeurs d'un grand mythe païen recouvert par le saint. Toutefois, cette mythologie païenne christianisée nécessite, pour être bien comprise, la restitution de tout un contexte de croyances préchrétiennes que l'histoire des religions, le folklore, la mythologie et la littérature comparées sont aujourd'hui en mesure de rétablir. L'ouvrage de Bernard Coussée nous en restitue des aspects décisifs.
Philippe WALTER
* Ajout du site
Sources : Préface à l’ouvrage de Bernard Coussée Saint Nicolas, histoire, Mythe et légende CEM EDITIONS
Nous recommandons à nos amis tous les ouvrages de B. Coussée, Président de Cercle d’Etudes Mythologiques.
Une entreprise spécialisée dans la préparation de feux d’artifice a été la cible de malfaiteurs le week-end dernier. Un cambriolage qui inquiète.
L’entreprise fait partie des huit sites Seveso classés en seuil haut dans l’Ain. Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, la société Ukoba, spécialisée dans la fabrication de feux d’artifice, a été cambriolée à Saint-Jean-de-Thurigneux, dans l’Ain, rapporte Le Progrès.Les malfaiteurs sont parvenus à faire irruption sur ce site répertorié comme une installation qui fabrique, utilise ou stocke des substances dangereuses, en découpant l’un des grillages d’enceinte.
Les voleurs ont réussi à faire main basse sur 3 kg d’artifices et 200 kg de produits explosifs avant de prendre la fuite. « Une prise très sensible », indique le parquet au quotidien régional, précisant que l’enquête, confiée à la gendarmerie de Trévoux, n’a pour l’heure menée à aucune interpellation. Une grosse quantité d’explosifs est donc toujours dans la nature.
Une faille dans la sécurité du site ?
Ce cambriolage interroge les autorités car les sites de ce type, abritant des matières dangereuses, font l’objet d’une surveillance particulière. « Il est très clair qu’un nouveau point sera fait avec l’exploitant. S’il y a une faille quelque part, il faudra rapidement y remédier », a indiqué le cabinet du préfet de l’Ain, interrogé par Le Progrès.
Agés d'une vingtaine d'année, Jack Merritt et Saskia Jones faisaient partie des organisateurs de la conférence sur la réhabilitation des prisonniers à laquelle participait également l'auteur de l'attaque au couteau.
"Les mots ne peuvent exprimer la tristesse que je ressens." Dans un communiqué(en anglais)publié dimanche 1er décembre,Stephen Toope, le vice-chancelier de l'université britannique de Cambridge, ne cache pas son émotion après l'attentat de Londres. Car les deux personnes qui ont trouvé la mort sont des anciens étudiants du prestigieux établissement.
La première s'appelle Saskia Jones. A 23 ans, elle était animée par "une soif de savoir formidable", selon sa famille. Elle venait de poser une candidature pour rejoindre la police, "désireuse de se spécialiser dans le soutien aux victimes". "Elle avait un sens formidable de l'amusement espiègle et elle était généreuse au point de toujours vouloir voir le meilleur chez les gens", ont ajouté ses proches, originaires de Stratford-upon-Avon, la ville natale de William Shakespeare.
"Jack croyait à la rédemption"
La seconde victime, Jack Merritt, était âgée de 25 ans. Ce diplômé en droit et criminologie travaillait à l'université de Cambridge. Il œuvraitnotamment au rapprochement des mondes académique et carcéral. Originaire de Cottenham, près de Cambridge (est de l'Angleterre), "Jack vivait selon ses principes, il croyait à la rédemption et à la réhabilitation, pas à la vengeance, et il prenait toujours parti pour les plus faibles", a commenté sa famille dans ce communiqué.
Jack ne voudrait pas que cet événement terrible et isolé soit utilisé comme prétexte par le gouvernement pour introduire des peines encore plus draconiennes pour les prisonniers ou pour maintenir en prison des gens plus longtemps que nécessaire.la famille de Jack Merrittdans un communiqué
Selon l'université de Cambrige, un membre de son personnel figure également parmi les trois personnes blessées dans l'attaque au couteau menée par le Britannique Usman Khan alors qu'il participait à une conférence sur la réhabilitation des prisonniers organisée pour célébrer le cinquième anniversaire de "Learning Together", dans un bâtiment situé à deux pas du London Bridge. Jack Merritt s'y trouvait en tant que coordinateur et Saskia Jones comme volontaire.
La cour d’assises du Val-d’Oise rejugeait sept jeunes hommes en appel, après un acquittement collectif controversé en première instance. Six d’entre-eux écopent de sursis, un est acquitté.
Alors que tous les accusés avaient été acquittés lors du premier procès, en mars 2017 à Nanterre, seul un échappe aujourd'hui à une condamnation. Les six autres sont condamnés à des peines d'emprisonnement de quatre à cinq ans avec sursis.
« Justice a été rendue à [la victime], a commenté Samia Meghouche, l'avocate de la jeune femme âgé de 22 ans aujourd'hui. Cette fois, les jurés n'ont pas été dupes », ajoute l'avocate, qui dit sa cliente enfin « soulagée d'être reconnue comme victime ».
Quant aux jeunes accusés, maintenant condamnés, ils ne comprennent pas la décision, commente l'un des avocats de la défense, Me Pierre Degoul. À l'énoncé du verdict, certains d'entre eux ont violemment protesté et « invectivé » la cour.
« Ce verdict est une erreur », tranche Me Serge Portelli, qui défendait deux accusés au côté de Me Yassine Yakouti. « La cour a fait une mauvaise appréciation des faits dans cette affaire très particulière », poursuit Me Portelli, pour qui « on ne peut pas comprendre le viol collectif sans comprendre l'inceste dont la plaignante a été victime ». A l'âge de 12 ans, l'adolescente avait subi les assauts d'un père incestueux, d'ailleurs condamné aux assises pour ce qu'il a infligé à sa fille.
« Pour la cour, la jeune fille n'est pas vraiment victime et les accusés pas vraiment coupables »
« Des peines de sursis et 10 000 € de dommages et intérêts pour un viol collectif sur une jeune fille de 14 ans, c'est loin de la jurisprudence », commente par ailleurs Me Sahand Saber, avocat d'un des accusés. Ce dernier en déduit : « Pour la cour, la jeune fille n'est pas vraiment victime et les accusés pas vraiment coupables. »
« Du sursis pour un viol collectif, c'est étonnant, abonde Me Degoul. Les accusés - condamnés maintenant - ont le sentiment d'avoir été mal jugés. Et ils ont raison », appuie l'avocat, qui se dit « écœuré » de cette « condamnation au bénéfice du doute ». « J'ai le sentiment d'une justice qui a répondu aux attentes de l'opinion publique dans le contexte de parole des femmes, libérée, une justice aux ordres des associations de victimes et des Femen et qui voulait éviter un nouveau tollé », détaille-t-il.
Vague d'indignation et pétition après l'acquittement
En mars 2017, l'acquittement général des accusés par la cour d'assises des Hauts-de-Seine avait déclenché une vague d'indignation. Avec notamment la diffusion d'une pétition qui avait recueilli quelque 50 000 signatures demandant au parquet d'interjeter appel. « Mais toutes les bonnes âmes qui signent des pétitions sans rien connaître du dossier parlent dans le vide », balaie Serge Portelli.