La présence de nombreux combattants originaires de Bosnie-Herzégovine et du Kosovo dans les rangs de l’État islamique, en Syrie et en Irak, a mis en lumière l’existence d’un islam radical dans les Balkans. Apparu dans les années 90, à la faveur de la guerre interethnique en Bosnie, l’extrémisme musulman bénéficie aujourd’hui du soutien de parrains étrangers. Et progresse. Par Linda Lefebvre
Journaliste diplômée du CFPJ, Linda Lefebvre écrit sur le fait religieux. Elle a couvert la crise migratoire en Bosnie et suit les enjeux de la région pour le magazine européen en ligne Cafébabel.
Sarajevo, octobre 2018. Le muezzin vient d’achever son appel à la prière, pour la seconde fois de la journée. Au sein de la mosquée impériale, construite au XVIe siècle, se trouve le siège du reis-ulema, haute autorité de l’islam officiel en Bosnie. « Notre système est hérité de l’époque ottomane, durant laquelle le calife nommait des muftis. Aujourd’hui, tous les imams et tous les lieux dans lesquels ils exercent sont sous le contrôle du reis-ulema », explique Muhamed Jusic, porte-parole de la Communauté islamique en Bosnie-Herzégovine. Un « islam traditionnel et institutionnalisé » permettant de « vivre un islam apaisé en Europe ». Comme en Bosnie, l’islam officiel pratiqué au Kosovo dépend de la tradition hanafite : « L’islam dans la région n’est pas salafiste », précise Rasul Rajab, Secrétaire général de la Communauté islamique au Kosovo.
Les deux islams
Une précision que les représentants des communautés islamiques de Bosnie et du Kosovo tiennent à rappeler, alors que l’islam officiel dans la région est concurrencé par une version plus rigoriste : le salafisme. « Cette interprétation de la religion a pris racine dans les années qui ont suivi la guerre, durant laquelle 3 000 à 4 000 combattants arabes et afghans, les Moudjahidines, sont venus combattre en Bosnie », écrit Edina Becirevic dans son rapport sur l’extrémisme dans les Balkans, en avril 2018. Souvent mariés à des femmes bosniaques, nombre d’anciens moudjahidines sont restés en Bosnie, s’installant dans des villages isolés qui seront connus plus tard sous le nom de para-jamaat. Avec 81 % de ses mosquées détruites et une société polarisée entre extrémismes croate, serbe et musulman, la Bosnie a accepté les aides étrangères, souvent du Golfe, pour la reconstruction de ses lieux de culte islamiques. « Les idéologies radicales, qu’elles soient politiques ou religieuses, ont trouvé un théâtre favorable en Bosnie : le système politico-administratif s’est effondré et l’Union européenne perd du terrain », analyse Srecko Latal, responsable du Balkan Initiative Reporting Network (BIRN), à Sarajevo.
Au Kosovo, même constat. « Après la guerre de 1999, le gouvernement ne contrôlait pas les aides étrangères, en particulier celle des ONG salafistes qui soutenaient une population appauvrie », se remémore Xhabir Hamiti, professeur à la faculté islamique du Kosovo. « Notre pays est jeune et l’État n’a pas assez investi dans le sentiment d’appartenance nationale ni dans le développement de l’islam traditionnel. Les discours religieux radicaux ont rempli un vide », précise Besa Ismaili, membre de la Communauté islamique au Kosovo et investie dans la lutte contre le radicalisme.
En Macédoine, le Courrier des Balkans rapportait, en 2014, des difficultés pour la Communauté islamique à financer la retraite des imams et la formation (…)
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L'association de consommateurs dénonce les pratiques de Free en matière de location de téléphone. Il lui reproche de facturer des frais indus.
Free, l'inventeur du forfait sans engagement se montrerait-il trop gourmand? C'est en tous cas ce qu'estiment certains de ses clients et l'association de consommateur UFC-Que Choisir. Cette dernière a annoncé ce mardi qu'elle assignait l'opérateur devant le Tribunal de grande instance de Paris (TGI) «pour obtenir le remboursement de frais illégalement facturés à ses abonnés». Le litige concerne plus précisément les contrats de location de smartphones souscrits par certains consommateurs. Au moment où les clients rendent lesdits appareils, Free facturerait «100 à 250 euros», pour «non-restitution du téléphone» ou portable rendu en «mauvais état».
Rallier les mécontents
Selon nos informations, seuls neuf cas d'abonnés seraient concernés. Mais l'association de consommateurs peut espérer rallier d'autres clients mécontents à sa cause, en rendant publique son action. L'UFC reproche à Free d'utiliser des «conditions générales imprécises» et notamment de ne pas avoir mis en place de «grille de vétusté». En effet, dans la plupart des contrats de location portant sur des biens meubles, des pénalités sont prévues en cas de dégradation. Sur son site l'opérateur précise simplement que le locataire s'engage à «prendre soin» de son mobile, qui reste la propriété de Free. «Si vous ne respectez pas ces engagements, des pénalités pourront s'appliquer». Le montant des pénalités n'est pas précisé.
«Free Mobile n'ayant opéré que des modifications marginales de son contrat et ayant entendu restreindre le bénéfice de l'indemnisation aux seuls dossiers déjà en possession de l'association, l'UFC-Que Choisir décide donc de lancer une action de groupe afin de permettre l'indemnisation effective de tous les consommateurs victimes de cette pratique», ajoute l'association.