Pour célébrer le solstice d’hiver par Jean Mabire
- Détails
- Catégorie : Fêtes Païennes
Les fêtes « traditionnelles » de Noël et du Nouvel An perdent peu à peu leur signification religieuse, pour devenir simples prétextes à des réunions gastronomiques ou à des échanges de cadeaux futiles. Le vieux culte païen du « Soleil invaincu » a été transformé une première fois par les chrétiens en célébration de la naissance de l’enfant-dieu. Cette fête se trouve désormais de plus en plus désacralisée et dénaturée par les marchands. Il importe de retrouver le sens d’une véritable Tradition, qui plonge ses racines dans le passé le plus ancien de tous les peuples européens.
Tout naturellement, cette fête d’hommage et de confiance au Soleil, célébrée lors de la nuit la plus longue de l’année, a pris une force particulière dans les pays où l’hiver était le plus rude, le plus froid, le plus noir. La tradition du solstice d’hiver s’est maintenue plus longtemps dans un univers où la mauvaise saison a toujours pris la forme d’une véritable tragédie.
À l’angoisse de la longue disparition du Soleil, par ces mois de tempête et de gel, correspond, bien entendu, une ferveur encore plus grande dans l’espérance du retour de la lumière. Mais en « récupérant » la fête du solstice d’hiver, les « inventeurs » du Noël chrétien ont largement contribué à étendre cette ambiance religieuse et tragique vers les pays du Sud. Aussi le « mythe » de Noël at-il largement dépassé son berceau septentrional originel pour s’étendre à toute l’Europe.
Noël reste ainsi la plus grande fête de l’année, même si elle se trouve de plus en plus privée de son sens véritable.
Quand scintillent les lumières publicitaires du néon et que les familles se réunissent dans des appartements climatisés, que peut-il demeurer du sens profond de cette lutte millénaire qui a opposé les ténèbres de l’hiver et les rayons du Soleil ? Il faut donc aujourd’hui entièrement recréer le sens profond du solstice.
Non pas en s’enfermant dans de soi-disant « rites païens » qu’aucun archéologue n’a jamais pu reconstituer avec certitude, mais en s’inspirant du sens profond de cette nuit unique pour imaginer une nouvelle célébration des sentiments ancestraux.
Chaque foyer, chaque famille doit ainsi découvrir une manière qui lui soit personnelle de célébrer le solstice d’hiver. Il ne s’agit pas de donner ici une sorte de liturgie immuable, mais de proposer quelques « recettes pratiques » à ceux dont l’imagination ne serait pas aussi grande que la ferveur. L’important reste cependant d’innover, c’est-à-dire de respecter la véritable tradition en lui donnant toutes les couleurs de la vie. Il ne faut jamais craindre, en un tel domaine, d’improviser, et de se laisser emporter par une atmosphère tour à tour grave et joyeuse.
Ainsi se retrouvera le vrai sens de cette fête qui est tout autant spontanéité que fidélité. L’essentiel reste de célébrer le solstice d’hiver et de faire de cette nuit la plus longue une nuit unique et sacrée. Déjà, les temps sont venus. L’hiver est là. Bientôt vont commencer les douze nuits qui marquaient pour les anciens Européens le temps merveilleux où, au cœur de chaque foyer, le feu prenait la relève du Soleil – dont la mort n’était qu’un sommeil.
LA DÉCORATION DE LA MAISON
La fête du solstice d’hiver restant avant tout une fête familiale, la décoration de la maison revêt une importance toute particulière.
Le houx
Accrochés au plafond, suspendus sur les murs, disposés sur les meubles, des branchages apporteront au foyer la présence vivante de la nature. Il convient de choisir des espèces qui ne meurent pas au cours de l’hiver : gui, sapin et surtout houx. Ses feuilles luisantes et ses baies rouges en font la décoration la plus caractéristique de la période des fêtes.
Couronnes et guirlandes seront nouées de rubans soit en papier doré, soit en soie de couleur vive. Il faut respecter une certaine harmonie et limiter à deux le nombre des teintes. Le rouge et le jaune évoquent le feu et le Soleil. Ce sont aussi les couleurs de la Normandie et de l’Occitanie.
Ne pas oublier que chaque province a les siennes : blanc et noir, la Bretagne ; noir et jaune, la Flandre ; rouge et blanc, l’Alsace ; bleu et jaune, l’Île-de-France, etc. Les feuillages peuvent également être rehaussés par de petits objets de paille tressée et nouée de ruban rouge à la mode suédoise. On retrouvera ainsi la « trinité » des animaux sacrés indo-européens : le cheval, le sanglier et le bouc.
Le gui
Une grosse boule de gui décore la porte de la maison, à l’extérieur. On la suspend avec des rubans de couleur rouge, en essayant de disposer un éclairage à proximité ou, mieux encore, derrière le gui.
On peut aussi accrocher le gui à l’intérieur, à un lustre, à une poutre. On le brûle dans le feu, généralement lors de la dernière veillée du cycle de douze jours, c’est-à-dire pour la fête des Rois.
Le sapin
Le traditionnel arbre de Noël apparaît d’importation relativement récente en France. Originaire des pays germaniques, il fut introduit en France « intérieure » après la guerre de 1870, par des réfugiés alsaciens. Beaucoup de provinces françaises ne l’ont adopté qu’après la dernière guerre. Mais il s’est imposé aujourd’hui dans tous les foyers et constitue un des plus représentatifs symboles populaires du solstice d’hiver.
Nos ancêtres – qui « appelaient dieu le secret des bois » – ont toujours accordé une importance religieuse à la forêt. À l’origine de la vie se trouve, selon la mythologie nordique, un arbre puissant.
Ses racines embrassent la terre et ses rameaux portent la voûte du ciel. Les anciens Scandinaves l’appelaient Yggdrasill, c’est-à-dire le « frêne du monde ». Plus tard, les Saxons auront, eux aussi, un arbre sacré : l’Irminsul. Aujourd’hui, dans tous les foyers européens, le sapin renoue avec une très vieille tradition et retrouve son caractère sacré. On le choisit le plus haut possible, de préférence avec ses racines, afin de le replanter ensuite. Il est décoré de rubans colorés, de guirlandes, de bougies (éviter les lampes électriques !), de boules multicolores et d’objets de paille tressée à la manière scandinave. En haut du sapin est placé un symbole solaire : soleil de paille ou roue solaire recouverte de papier doré. On peut encore accrocher aux branchages des oranges plantées de clous de girofle, des petits gâteaux et des objets, des rubans aux couleurs d’une région, etc.
Ces rubans partent parfois de la couronne d’avent, et rejoignent les murs en formant une sorte de dais de couleurs vives.
LA COURONNE D’AVENT
Quatre semaines avant· le solstice d’hiver, on façonne avec des branches de sapin une couronne qui peut être suspendue au centre de la pièce principale de la maison. On peut aussi la poser sur un coffre ou sur une table. Cette couronne est faite avec une armature circulaire rigide, cercle de base d’une carcasse d’abat-jour ou cerceau d’enfant en bois. La carcasse est garnie avec de la paille (paillons à bouteille par exemple), liée avec de la cannetille ou fil de laiton de fleuriste. Elle est ensuite décorée avec du feuillage vert : branches de sapin ou de houx. Les branches sont également liées avec de la cannetille et entourées de croisillons de ruban rouge assez étroit.
On fixe quatre bougies rouges sur la couronne, soit des bougies fines et longues, qui tiennent avec des pinces à bougies pour arbre de Noël, soit des bougies courtes et larges, placées dans des coupelles et amarrées avec de la cannetille. Un autre procédé (difficile) consiste à planter à l’envers quatre clous très longs dans le cercle de bois de la carcasse, et à enfiler les bougies dessus.
La couronne est préparée quatre semaines avant le solstice d’hiver. Une bougie est allumée quelques instants pendant la première semaine, deux la semaine suivante, puis trois la troisième semaine. Quand arrive enfin la nuit la plus longue de l’année, on allume les quatre bougies ensemble. Ainsi, au fur et à mesure que le Soleil décline, les bougies s’allument de plus en plus nombreuses, prenant en quelque sorte la relève. Elles symbolisent, durant la veillée du solstice, la fin de l’hiver et annoncent le retour du soleil.
La tour de Jul
C’est un chandelier de terre cuite assez rustique qui est utilisé comme bougeoir uniquement lors de la veillée du solstice d’hiver. Le modèle original de la tour de Jul a été découvert au siècle dernier dans la province de Halland en Suède, et plusieurs musées folkloriques suédois en possèdent des exemplaires. De nos jours, des tours de Jul, s’inspirant du modèle nordique originel, sont exécutées par des artisans potiers. La tour de Jul comporte quatre faces, décorée chacune d’un cœur surmontant une rune de Hagal (rune de la Vie et rune de la Mort liées ensemble, image d’un Soleil à six rayons, symbole de l’année qui commence comme de celle qui finit). Ces motifs décoratifs ajourés permettent d’apercevoir une bougie qui se trouve placée à l’intérieur de la tour de Jul et symbolise l’année à naître du cœur même de l’année qui s’achève. Cette bougie doit rester éteinte jusqu’à minuit.
Au sommet du chandelier se trouve une cavité qui contient une bougie en partie consumée et qui ne doit durer que le temps de la veillée.
La bûche
La pièce maîtresse de la décoration du foyer est la bûche. On la retrouve dans la plupart des provinces européennes. Le soir du solstice d’hiver, le maître de maison va choisir dans le bûcher la pièce de bois qu’il destine à ce rôle capital dans la veillée. La bûche est ensuite décorée par son épouse, avec du feuillage de houx, de gui et de sapin, entouré de rubans de couleurs.
On peut graver sur cette bûche des devises, des signes ou des runes, à des intentions particulières. Quand le feu brûlera, les pensées et les désirs de toute la famille seront ainsi consumés et sublimés.
Juste avant d’être placée dans le foyer, la bûche est arrosée d’eau-de-vie par le plus jeune enfant de la maisonnée. Le plus âgé des enfants place la bûche sur un échafaudage soigneusement préparé de papier froissé, de brindilles et de petit bois. Il devra allumer le feu avec un tison provenant du solstice d’été précédent.
Le repas
Animé et savoureux, le repas du solstice d’hiver peut varier selon les régions. Certains plats et certaines boissons restent traditionnels, et il faut respecter ces usages au même titre que les autres. Il convient cependant de proposer un menu-type dont la qualité ne fait que renforcer le symbolisme. Il est de tradition de manger des huîtres le soir de Noël. Les huîtres creuses (portugaises) ne sont pas les plus chères, ni surtout les moins bonnes. On peut aussi déguster des oursins dans le Midi ou des praires dans le Nord.
Peut commencer la fête du cochon ! Le boudin blanc apparaît pour annoncer le plat de viande. Point ne sera pour nous question de dinde et encore moins de coq, fût-il au vin… Au soir du solstice d’hiver, il faut manger du porc !
Le choix existe entre le porc sauvage (marcassin de préférence) et le porc domestique (cochon de lait). La meilleure solution est de manger un animal entier, rôti. Bourré de farce, il doit être accompagné de purée de marrons, de purée de pomme de terre et de purée de pomme-en-l’air (pomme-fruit, de préférence du Canada).
Le repas se poursuit avec une salade d’hiver, c’est-à-dire un mélange de betteraves rouges, d’endives, de noix, de pommes émincées, assaisonné de jus de citron et de crème. S’y ajoutent les fromages du pays ou les fromages gras de saison. Les pommes et les noix ont toujours fait partie du menu du solstice d’hiver depuis la plus haute Antiquité : à l’intérieur de ces fruits se cache le noyau de la vie qui continue. C’est maintenant l’apparition du dessert tant attendu par les enfants. La réussite du gâteau de Jul est le grand problème d’une maîtresse de maison. La classique « bûche » à base de marron et de chocolat ne souffre que la perfection et garde ses amateurs.
Quant aux gâteaux à base de fruits les plus divers (pommes et noix, marrons et noix, pommes et citrons), ils demandent de vifs efforts d’imagination. Ils peuvent être servis en tartes ou bien en entremets chauds ou glacés. La tradition britannique du « pudding », qui reste vivace au pays de M. Pickwick, tend de plus en plus à franchir la Manche• Le repas est fini. Il ne reste plus qu’à « grignoter » … C’est le moment des mandarines, des fruits secs et des petites pâtisseries. Une habile cuisinière se doit, pour le soir du solstice d’hiver, de réussir des petits gâteaux très simples, à base de lait, de beurre et de sucre. Certains ont des formes traditionnelles : cheval, bouc ou sanglier. Le plus curieux des gâteaux de Jul représente trois lièvres en cercle, qui se tiennent par les oreilles et qui, par leur bond, indiquent le cours de l’année sous le grand tournant de la roue solaire.
Les cadeaux
Au début du repas, chacun a ouvert le « paquet cadeau » qui se trouve sur son assiette. Il ne s’agit pas des étrennes classiques qui doivent être remises aux enfants… et aux parents, seulement le lendemain matin, 25 décembre. En cette soirée du solstice d’hiver, il ne faut offrir que de menus objets symboliques.
Chacun des enfants doit ainsi recevoir :
Un objet en bois : coquetier, rond de serviette, chandelier, etc. inspiré par l’artisanat populaire, avec des motifs en pyrogravure ou en peinture.
Un objet en fer pour les garçons : couteau, boucle de ceinture, porte-clef (avec drakkar à roue solaire, emblème héraldique, reproduction d’anciens sceaux, etc.).
Un objet en fil pour les filles : rubans ornés de motifs folkloriques, mouchoirs, foulards, tabliers, petit nécessaire à coudre avec porte-aiguilles, etc.
Tous ces menus objets devront se trouver au maximum personnalisés. On peut même y faire graver ou broder le prénom de l’enfant. Le père et la mère s’offrent mutuellement, eux aussi, un présent, dont la nature est laissée à la discrétion de chacun, mais qui doit s’inscrire dans le cadre de cette fête.
Les paquets cadeaux doivent être présentés dans des papiers d’emballage « de saison » comme on en trouve à cette époque dans tous les magasins. Les nouer avec des rubans colorés et y accrocher une étiquette de circonstance avec le nom de chacun.
La veillée
Le repas terminé, la famille se réunit autour du feu. La veillée proprement dite commence. Elle doit être relativement courte puisqu’elle se termine peu après minuit. De toute façon, il est préférable que les enfants puissent y assister jusqu’au bout ; ils ne doivent pas avoir l’impression que quelque chose continue après que l’heure est venue de les envoyer au lit…
Pendant cette veillée, chacun peut lancer dans le feu des écorces gravées. Ce geste a la signification d’un vœu et peut ainsi se comparer au saut du feu lors du solstice d’été, où il est de coutume de prononcer un souhait ou un défi en bondissant par-dessus les flammes.
Tandis que le feu brûle dans la cheminée, surveillé par le maître de maison, toute la famille se réunit autour de la table familiale. Il convient alors d’allumer les bougies symboliques de cette veillée. Le père allume d’abord une bougie rouge en disant :
– J’allume cette flamme en souvenir de tous les morts de la famille. La mère allume ensuite une bougie bleue, en disant : – J’allume cette flamme en témoignage de fidélité à tous les parents et amis absents. Le plus ancien de l’assemblée allume enfin une bougie verte, en disant : – J’allume cette flamme en espérance de tous les enfants qui naîtront dans notre communauté et perpétueront à leur tour le retour du Soleil.
Les autres bougies qui éclairent la table familiale, et doivent si possible remplacer tout éclairage électrique, sont blanches ou, mieux encore, de couleur cire.
Pendant la veillée, chacun peut raconter des histoires. Il existe de nombreux livres de contes et légendes, généralement regroupés par province. Plus les contes sont courts, plus ils se retiennent facilement et peuvent être compris de tous.
À minuit, le chef de famille enlève la bougie qui brûle au sommet de la tour de Jul et s’en sert pour allumer la bougie qui se trouve à l’intérieur de ce chandelier, disposé à la place d’honneur de la maison. Il dit alors :
– Une année meurt. Une année commence. Ainsi s’enchaîne le cycle de la vie sur cette terre. Demain, le jour sera plus long et la nuit plus courte. Demain, le Soleil reviendra pour tenir sa promesse.
Que la lumière de cette flamme de l’année nouvelle brille dans cette maison et dans nos cœurs comme une image du Soleil qui ne meurt pas ; comme un symbole de la marche du monde qui se poursuit, sous la grande roue des saisons.
Jean Mabire
Sources: Via Eléments
Joyeux Solstice !
- Détails
- Catégorie : Fêtes païennes
Joyeux Solstice à tous nos ami(e) et camarades !
Le numéro 86 de Terre & Peuple magazine est paru !
- Détails
- Catégorie : Terre et Peuple Magazine n°86 - Hiver 2020
Terre & Peuple magazine a besoin de votre soutien !
Afin de diffuser vos idées
Abonnez-vous, Réabonnez-vous !
1 an (4 N°)
Normal |
35 € |
Union Européenne |
45 € |
Hors Union Européenne |
55 € |
De soutien |
60 € |
T & P magazine – B.P. 38
04300 Forcalquier
Maléfice - Lorsque le Château Rêve...
- Détails
- Catégorie : Chants et Chansons
L’art séculaire du fromage de Suisse
- Détails
- Catégorie : Arts Culinaires
Le savoir-faire fromager suisse se transmet depuis l’Antiquité. Riche de ses terres préservées, la Suisse a su perpétuer la tradition du fromage comme un artisanat précieux.
Les fromages de Suisse : un savoir-faire inégalable
Chaque année, 189 000 tonnes de fromages de Suisse quittent l’obscurité des caves d’affinage… Direction : les assiettes des fins gourmets, pour le plaisir de leur palais. Ce pays verdoyant, qui consacre 80 % de ses terres agricoles à la production laitière, a bâti son inébranlable réputation fromagère au fil des siècles, et ce, depuis l’Antiquité. 40 % des fromages de Suisse sont envoyés désormais aux quatre coins de la planète ! Il faut dire que les règles qui encadrent la fabrication des différentes variétés sont strictes. Elles valorisent le bien-être animal et l’environnement. Nourries sans ensilage, une méthode qui permet de conserver le foin par voie humide et modifie le goût du lait, élevées dans de petites exploitations fermières et gardées au grand air tout l’été dans les alpages protégés de la pollution, les ruminantes sont les garantes épanouies d’un savoir-faire inégalable.
De l’Antiquité aux tables des têtes couronnées
Au ier siècle de notre ère, un extrait de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien mentionne déjà l’existence et le bon goût d’un certain « Caseus helveticus » élaboré par la tribu celte des Helvètes. À la chute de l’Empire romain, des moines reprirent le flambeau dans le secret de leurs monastères pour perfectionner les techniques de fabrication et inventer de nouvelles variétés fromagères. Les comtes suisses et les rois français (dont Louis XIV) furent, par la suite, de friands amateurs de fromages de Suisse. Au xviie siècle, c’est à Lyon, à Paris et en Italie que les spécialités fromagères font leur apparition. Mais il fallut attendre le xixe siècle pour que les techniques de production des grands fromages à pâte pressée cuite franchissent de nouvelles frontières et ancrent définitivement leur notoriété à l’échelle internationale.
La Suisse, berceau inconditionnel du fromage
Bien plus qu’un simple territoire de production laitière et fromagère, la Suisse incarne la civilisation du fromage. Chaque année, la montée des vaches et des vachers aux alpages puis leur retour en automne sont entourés d’un véritable folklore ! Depuis les années 2000, douze fromages de Suisse portent des appellations d’origine protégée européennes (AOP). Vedettes du traditionnel « plateau de fromages » servi en Suisse et au-delà de ses frontières, ils sont fabriqués sans additifs ni conservateurs par des fromageries familiales qui utilisent du lait cru produit au grand air. L’attention portée par la Suisse à la préservation de son environnement, l’immensité des alpages et la diversité sans équivalent de la flore locale renforcent le caractère des délicieux fromages de Suisse.
I-Média n°323 – Hold-Up : colère, approximations et mépris médiatique
- Détails
- Catégorie : ACTUALITE
Face a la dictature du système, soutenons les librairies enracinées et non-conformistes !
- Détails
- Catégorie : Communiqués
LIVRES NEUFS ET D'OCCASIONS
La Librairie Vincent (ex Facta) est située à Paris, dans le VIIe arrondissement, 115 avenue de La Bourdonnais, tout près du Champ-de-Mars.
Téléphone : 01 42 03 48 52
le site https://librairie-vincent.com
Ouvert du mardi au samedi de 12h30 à 19h30 (fermeture en août).
Métro le plus proche : École Militaire (ligne n°8).
Lignes de bus à proximité : Lignes 28-80-82-86-92. Arrêt École militaire.
Parkings à proximité de la librairie : Parking Indigo Joffre Ecole Militaire
(Diffuse les publications de Terre & Peuple)
La librairie Les deux cités est située 6 grande rue à 54000 Nancy
Téléphone : 03 83 20 61 47
Le site : https://lesdeuxcites.fr
(Diffuse les publications de Terre & Peuple)
LIVRES D'OCCASIONS
Club du Livre National, 4 rue de la Mairie 27530 CROTH
(Uniquement en V.P.C.)
Le site : https://www.clubdulivrenational.fr
Contact :
Téléphone : 09 60 39 76 85
Répondeur : 06 17 71 24 84
Catalogue sur demande
Immigration, langue arabe, langue berbère. Bernard Lugan interpelle Emmanuel Macron
- Détails
- Catégorie : GEOPOLITIQUE
Dans son entretien au média Brut donné le 5 décembre dernier, en plus de considérations démagogiques relevant du « café du commerce », le président Macron a enfilé les truismes, aligné les lieux communs et procédé à des généralisations à la fois abusives et erronées. Ainsi quand il déclara :
« Quand votre enfant parle arabe, c’est une chance pour la France, ça a quelque chose à apporter à notre pays », le président français était en réalité sur la même ligne nationaliste arabe que Jack Lang, président de l’Institut du Monde Arabe pour lequel « la langue arabe est une langue et un trésor de France ».
Or, même si l’arabe est la langue religieuse des musulmans, ce n’est pas elle qui est majoritairement parlée en France par la constellation de l’immigration maghrébine, mais la langue berbère (amazighe) sous ses diverses variantes. En faisant ce contre-sens généralisateur, le président Macron livre en réalité les jeunes issus de l’immigration aux radicalistes arabo-islamistes. Donc aux descendants des conquérants arabes qui, au VIIIe siècle, rebaptisèrent Maghreb (le Couchant), la Berbèrie originelle.
Politiquement, la confusion est grave car elle prend le contre-pied de la lutte que les autorités françaises prétendent vouloir mener contre le « séparatisme » islamiste.
Pour le courant arabo-islamiste nord-africain, l’islamisation du VIIIe siècle a en effet marqué la fin de l’histoire des Berbères, leur conversion à l’Islam les ayant inscrits de façon irréversible dans l’aire culturelle de l’arabité. Dans les années 1950, en pleine crise berbériste, la revue Al Maghrib écrivit même que les Berbères ne pouvaient accéder au Paradis que s’ils se rattachaient à des lignées arabes, leur salut passant par leur intégration au peuple ayant donné naissance à l’ultime messager de Dieu. En un mot, le salut par le suicide ethno-national…
En Algérie, mis en accusation, les cadres berbéristes, essentiellement des Kabyles, furent écartés de la direction du mouvement nationaliste, puis exclus. Certains furent même assassinés. Le berbérisme fut ensuite évacué de la revendication nationaliste au profit de l’arabo-islamisme qui devint la doctrine officielle du FLN. En 1962, le gouvernement algérien supprima la chaire de kabyle de l’université d’Alger. Cette mesure symbolique annonçait l’orientation qu’il comptait donner au pays, la légitimité du régime s’ancrant sur la négation de son histoire et de sa composition ethnique. La génétique montre pourtant que le peuplement berbère nord-africain n’a été que très peu pénétré par la colonisation humaine arabe et que le fond ancien de peuplement de toute l’Afrique du Nord, de l’Egypte au Maroc, est Berbère.
Paniqués à l’idée d’un réveil de la belle endormie berbère qui risquait d’entraîner à la fois le rejet de l’arabité et celui de l’islam politique, les dirigeants algériens définirent une ligne nationalitariste arabo-islamique. Ayant échoué, les salafistes, les wahhabites et les diverses obédiences islamistes prirent ensuite le relais, cherchant à dissoudre l’identité berbère dans l’universalisme islamique et la Umma. Actuellement, une course contre la montre est engagée entre l’identité berbère enracinée et le broyeur arabo-islamiste universaliste. Or, le président Macron vient de donner un sérieux appui au second en encourageant la langue arabe…
Portés par le réveil identitaire planétaire, les Berbères vont-ils prendre véritablement conscience de leur situation de colonisés ? S’ils y parvenaient, au terme de leur réappropriation historique, culturelle et politique, la géopolitique de la Méditerranée serait alors totalement bouleversée. Redevenu la Berbérie, le Maghreb cesserait en effet de regarder vers l’Orient pour revenir dans sa matrice occidentale. Comme avant la conquête arabo-musulmane du VIIIe siècle [1].
Mais cela, le président Macron et ses conseillers sont incapables de le voir… et encore moins de le comprendre. Par manque de culture ethno-historique, voilà en effet qu’ils font le lit du nationalisme arabo-islamique qu’ils prétendent pourtant combattre…
Bernard Lugan
[1] Pour en savoir plus, voir mes livres : Histoire des Berbères, Histoire de l’Afrique du Nord et Algérie l’histoire à l’endroit.
Sources : Breizh-info.com - 2020
Ni progressiste, Ni conservateur par G.K. Chesterton
- Détails
- Catégorie : Littérature
« L’affaire des progressistes est de continuer à commettre des erreurs. L’affaire des conservateurs est d’éviter que les erreurs ne soient corrigées. »
G.K. Chesterton
The blunders of our parties. Illustrated London News 19/04/1924
Le « merveilleux » XXI ième siècle de Jacques Attali !
- Détails
- Catégorie : SOCIETE
« Tout humain deviendra un être sans père ni mère sans antécédents, sans racines ni prospérité, nomade absolu.
Chacun aura le droit de former simultanément plusieurs couples, polygamie et polyandrie deviendront la règle. Il deviendra licite d’avoir avec « clonimage », toutes les relations sexuelles interdites à un être humain. On autorisera même aux amateurs des relations avec des « clonimages » de mineurs si l’on peut s’assurer qu’elle ne requiert ni ne suppose la participation d’aucun enfant réel. »
Jacques Attali (Dictionnaire du XXIe siècle page 118)
- Maître Eric Delcroix : « Les liberté de conscience et d’expression n’existent plus en France et en Europe »
- Cherchez l'intrus !
- Eve et Satan, la peur de la femme à la Renaissance
- Une nouveauté: Sparta, vol. 1
- I-Média n°322 – Fraude électorale : médias menteurs, médias fainéants
- Les policiers en ont ras le bol, par Pierre Vial
- Elderwind - The Colder the Night (INSTRUMENTAL VERSION) (Album complet))
- Halte à la dictature sanitaire !
- P. J. Proudhon, toujours aussi actuel !
- Un cousin du Père Noël, le bon saint Nicolas
Page 567 sur 723