Les 3 filles avaient été «envoyées» auprès de Jeffrey Epstein par son ami français Jean-Luc Brunel, comme cadeaux d’anniversaire[HO / Palm Beach County Sheriff's Department / AFP]
Jeffrey Epstein se serait vu offert trois fillettes de 12 ans comme cadeau d’anniversaire, selon des documents d'un procès récemment révélés. Comble de l'horreur, un accord sur la «prestation» des trois mineures venues spécialement de France et issues d’un milieu pauvre aurait été conclu avec leurs parents, en échange de contreparties.
Virginia Guiffre, une des victimes présumées du financier, dont elle prétend qu’il l’aurait réduite à l’état d’esclave sexuelle lorsqu’elle avait 15 ans, a raconté que les trois jeunes filles transportées en avion, auraient été renvoyées dès le lendemain, après avoir été abusées par l’homme.
La jeune femme affirme également que les trois filles avaient été «envoyées» auprès de Jeffrey Epstein par son «ami» français Jean-Luc Brunel - un recruteur international de mannequins cité dans l'affaire Epstein -, comme cadeaux d’anniversaire, a rapporté le Daily Mail.
La femme aujourd'hui âgée de 35 ans a ajouté que Jeffrey Epstein lui avait décrit comment les filles l'avaient massé et avaient pratiqué du sexe oral avec lui, toujours selon le média.
«Il m'a ensuite raconté comment Brunel les avait achetées à Paris à leurs parents, en leur offrant des sommes d'argent, des visas et des perspectives de carrière habituelles», a-t-elle déclaré. «En riant tout au long du chemin, Jeffrey a estimé que la facilité avec laquelle l’argent séduisait tous les hommes était vraiment géniale et qu'il n'y avait rien ni personne qui ne pouvait être acheté.»
Ces accusations relayées par le Daily Mail figurent dans des documents judiciaires de 2015 dans le cadre d’une action civile intentée en 2008 par des accusatrices d’Epstein contre la justice après qu’un accord violant la loi fédérale sur les droits des victimes de crime a été conclu. Pour rappel, Jeffrey Epstein a été retrouvé pendu le 10 août 2019 dans sa cellule de la prison de Manhattan alors qu’il été inculpé pour trafic de personnes à caractère sexuel.
De l’antilope, du porc-épic, du crocodile, du singe et même des chimpanzés, c’est ce qui est communément appelé dans le jargon des Africains la viande de brousse. Elle ne se trouve pas seulement en Afrique tropicale et équatoriale. Elle est bien présente en Belgique et pas de manière anecdotique puisque les ONG évoquent de 40 à 120 tonnes de viande de brousse acheminées chaque année par l’aéroport de Zaventem.
Quartier Matonge à Bruxelles. C’est là que commence notre enquête. Pour bien la mener, nous nous sommes adjoints les services d’un médecin retraité qui a passé une grosse partie de sa carrière en Afrique. La viande de brousse, il connaît bien. C’est ce qu’il mangeait lorsqu’il partait pour plusieurs semaines d’affilée en mission en brousse.
Il pratique le swahili et c’est dans un mix français-swahili qu’il s’exprime pour demander aux mamas dans la rue où trouver de la viande de brousse. Après quelques questions, nous obtenons une adresse. Mais la partie est loin d’être gagnée. Dans l’épicerie qui nous a été recommandée, le patron jure ses grands dieux qu’il n’en vend pas ou alors occasionnellement. Qu’à cela ne tienne. Nous essayons un restaurant. Aucune viande de brousse proposée sur la carte. Mais notre médecin ne se décourage pas. Il va parler à la patronne et lui demande une commande spéciale en souvenir de ses missions passées au Congo. La patronne ne le rembarre pas mais lui propose de la rappeler dans quelques semaines lorsqu’elle aura du stock ramené de là-bas.Hélas, les semaines passent et la patronne n’a jamais rien à lui proposer.
Nous décidons de passer à la vitesse supérieure et de faire appel aux services d’une jeune Africaine. Après plusieurs démarches sans succès, Ghislaine parvient à acheter de l’antilope. La viande est surgelée et difficile à identifier.
Une drôle de surprise lors de l'analyse de la viande...
C’est pourquoi, nous nous rendons à l’Institut des sciences naturelles pour en faire réaliser l’analyse ADN. Le responsable Eric Verheyen déballe le morceau et nous annonce, contre toute attente qu’il s’agit d’un singe!!! Après analyse ADN, nous apprenons qu’il s’agit d'un cercopithèque à queue rouge. Il s’agit d’une espèce de petit singe inscrit sur la liste du Cites c’est-à-dire une liste d’animaux en danger. Le singe est un mets comparable à une délicatesse dans la diaspora africaine belge. Nous pourrions le comparer à notre lapin aux pruneaux que certaines familles belges mangent pendant les fêtes. C’est surtout un signe d’aisance et de prospérité lorsque vous servez ça à une table de famille africaine. Son goût fort et son arrière-goût fumé donnent aussi à la diaspora africaine la nostalgie du pays. C’est en quelque sorte une madeleine de Proust qui reste très prisée par les Africains mais aussi certains Européens qui ont vécu en brousse comme le médecin retraité de notre reportage.
Si la viande de brousse est une délicatesse en Europe, c’est, par contre, un élément de survie essentielle en brousse et dans des régions d’Afrique comme Kisangani au Congo. Difficile, en effet dans ces régions de pratiquer l’élevage de bœufs. Ils sont attaqués par la mouche tsé tsé. La viande de brousse reste donc un apport protéinique essentiel. Le problème est moins sa consommation locale que son exportation de plus en plus massive. La viande est acheminée dans des frigobox, pas dans les meilleures conditions donc.
La viande de brousse, un vecteur de maladies graves
Les braconniers boucanent leur proie sur place directement après l’avoir tuée, c’est-à-dire que la peau est brûlée le plus souvent en surface. Ensuite, elle est surgelée dès qu’elle arrive en ville. Mais elle a largement le temps de dégeler pendant le très long voyage en avion entre l’Afrique et l’Europe. Stijn, notre collègue de la VRT qui a ramené dans ses bagages un morceau de chimpanzé, nous expliquait que les vers sortait de la viande au moment où il l’emballait dans sa chambre d’hôtel à Kisangani.
C’est très connu, la viande de brousse est aussi un vecteur de maladie très grave comme Ebola ou encore la variole du singe. A ce propos, l’institut des sciences naturelles a retrouvé cette variole du singe dans trois de ses pièces récoltées pour analyse. C’est tout de même dans 10% des cas une maladie mortelle pour les hommes…
Comment arrêter le trafic?
L’endroit idéal pour arrêter ce trafic, c’est évidemment à l’arrivée à l’aéroport de Bruxelles. Mais les contrôles sont loin d’être systématiques. Pour un passager contrôlé, 200 passent sans être inquiétés. Des contrôles plus systématiques sont parfois réalisés mais c’est rare. Il faut dire que les avions en provenance d’Afrique atterrissent très tôt le matin à l’aéroport national de Zaventem : entre 4h et 6h du matin. A cette heure, les douaniers ne sont pas très nombreux. Mieux encore : lorsque les douaniers contrôlent les bagages et trouvent de la viande, ils doivent la faire analyser pour prouver qu’il s’agit de viande de brousse, ce qu’ils font rarement parce que c’est cher. Et donc, rares sont les transporteurs de viande de brousse à être verbalisés. Disons-le franchement, le trafic illégal de viande de brousse n’est pas une priorité politique de ce gouvernement. Le WWF, lui, tire la sonnette d’alarme : c’est toute la faune des singes d’Afrique équatoriale et tropicale qui est en voie d’extinction avec ce trafic. Ils ont évalué entre 40 et 120 tonnes par an la quantité de viande de brousse qui transite par l’aéroport de Bruxelles.
Les activistes animalistes de L214 défraient régulièrement la chronique par leurs actions d’intimidation spectaculaires. L’association, engagée dans une guerre culturelle contre l’ « exploitation animale » et la consommation de viande, justifie la violence par une éthique de conviction estimée supérieure à celle des « spécistes » – entendons, toute personne qui commet le crime impardonnable de se nourrir avec des aliments issus de la production animale. Mais son agenda politico-idéologique n’est pas gratuit. Et la trésorerie de 4,9 millions d’euros, en hausse de 2,5 millions par rapport à l’exercice de l’année précédente, dont elle dispose ne se justifient pas par les seuls dons des adhérents. Dans le rapport de décembre 2017 du commissaire aux comptes sur les comptes annuels, L214 a en effet reçu un don d’1,1 millions d’euros de l’Open Philanthropy Project (OPP).L’OPP, créé par un des co-fondateurs de Facebook, n’est qu’un des éléments d’une constellation d’acteurs américains engagés dans un nouveau marché porteur, celui des substituts à la viande : protéines issues des insectes, steaks au soja, et, spécimen emblématique du genre, la viande moléculaire. En créant un besoin nouveau (« se passer de la viande »), les acteurs de ce marché vont faire peser, à terme, une menace existentielle sur le secteur agro-alimentaire français.
L’enjeu du mode d’alimentation
Alors que la consommation de viande recule en France de 12% depuis dix ans selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, celle des substituts à la viande a augmenté de 451% en Europe en l’espace de quatre ans. Ce nouveau marché, porté par les magnats de la Silicon Valley et les GAFAM, devrait générer 6,3 milliards de dollars de revenus en 2023. Dans cette lutte pour la conquête du marché alimentaire de demain, l’inégalité des armes est la règle. Car ce ne sont pas seulement aux bons petits soldats de l’idéologie végane qu’ont affaire nos paysans producteurs de viande, mais à de puissants intérêts financiers, dont L 214 et consorts sont les pions.
Prenons l’exemple de Jeremy Coller, fondateur britannique de Coller Capital, fonds d’investissement capitalisé à pas moins de 17 milliards de dollars. Considéré par la revue Financial News comme personnalité de la décennie en 2013, il lance l’initiative FAIRR (Farm Animal Investment Risk & Return) dans le but, assumé, de supprimer l’industrie de la viande. Son agenda politico-économique, les moyens financiers colossaux dont il dispose, sont une source d’inquiétude de premier ordre pour les producteurs traditionnels français : en 2012, en effet, il rachète la branche capital-investissement du Crédit Agricole pour en faire, une année après, une société de gestion indépendante : OMNES Capital. Parallèlement à cette entrée fracassante sur le marché français, Jeremy Coller investit personnellement dans les entreprises et startups américaines engagées dans la production de viande moléculaire et autres substituts à la viande.
Les stratégies cachées sur le marché de l’alimentation
Parmi elles, Beyond Meat, dans laquelle a investi le géant américain de la production de viande Tyson Foods (38 milliards de dollars chiffre d’affaires) dans le cadre d’une levée de fonds de plus de 55 millions de dollars. Elle n’est pas le seul élément du dispositif : citons par exemple Impossible Foods, qui a récolté entre 75 et 108 millions de dollars auprès, entre autres, de Google Ventures et Bill Gates. Forte de l’engagement de ses généreux mécènes, le capital de l’entreprise s’élevait en 2017 à 300 millions de dollars. Ou encore Memphis Meats, dont on retrouve une nouvelle fois Bill Gates parmi la liste des donateurs, mais aussi Richard Branson, fondateur de Virgin Group.
La lutte dans laquelle les agriculteurs français sont de facto engagés est donc particulièrement inégale. Dans ce rapport de force qui oppose David à Goliath, les groupes d’intérêts prônant les substituts à la viande organisent également des attaques contre la filière viande. Jeremy Coller ne se contente pas de financer les entreprises d’un marché en création : il s’agit aussi de tarir les sources de financements de l’industrie de la viande traditionnelle.
Pour ce faire, Jeremy Coller agit principalement sur deux fronts. Il cible d’une part les sources de financement potentielles de la filière viande, soit les entreprises productrices de viande, les entreprises clientes et les financiers. Par l’entremise d’acteurs « neutres », notamment des cabinets de conseil, les acteurs de premier plan de la filière viande sont « avertis » des risques financiers majeurs qui pèseraient sur cette industrie. La technique employée ici est la remise en question de la rentabilité et de l’avenir d’une filière grâce à l’aide d’une batterie de supposés spécialistes, en réalité rattachés à Jeremy Coller. La deuxième cible est les ONG britanniques. Jeremy Coller noue des partenariats avec des ONG britanniques expertes du sujet, CIWF (Compassion in World Farming) notamment, qui sont mobilisées pour agir sur le terrain des normes. Ces dernières, bénéficiant d’un fort capital réputationnel, disposent d’une position avantageuse pour influer sur les normes qui réguleront la filière de la viande de demain.
Un enjeu national et européen
Les puissances financières américaines se sont ainsi sont bien positionnées pour changer les habitudes de consommation des Français. Grâce à des financements massifs issus des grandes entreprises du numérique, et d’acteurs privés influents notamment Jeremy Coller, la consommation des substituts à la viande progresse de façon exponentielle en France. Grâce à un travail de fourmi visant à décourager les financements auprès des acteurs du marché, la filière viande est attaquée à la source. En contrôlant le terrain des normes, c’est également l’avenir d’une filière qui se retrouve entre les mains de personnes qui recherchent son extinction. Il s’agit donc bien d’un combat qui se mène aujourd’hui, sur le terrain financier, aux Etats-Unis, en Union européenne mais aussi en France auprès des acteurs du marché, pour démanteler une filière cruciale pour l’industrie agroalimentaire française.
« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es » disait le philosophe. Un monde désincarné aux accents dystopiques, où le lien entre l’homme et son environnement est rompu, voilà ce vers quoi nous nous acheminons, lentement mais sûrement. Si beaucoup reste à faire pour garantir le bien-être animal, il nous appartient de faire émerger le compromis entre le respect de notre environnement, et de nos traditions.