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De jeunes Blancs attaqués sans aucune raison (vidéo)
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I-Média n°303 – Arabes contre Tchétchènes : le califat de Dijon
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MARIANNE LA SALOPE! par Emile Pouget
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« LE PÉRE PEINARD », c'est quelque chose, mille foutres ! Sans cesse saisi, interdit, poursuivi, ce journal unique est aussi exemplaire. C'est qu’Emile POUGET (1860-1931) n'hésite pas à exalter la violence révolutionnaire et à prendre radicalement parti pour les exploités contre les exploiteurs du grand capital apatride. Il défend toutes les victimes et se dresse contre tous les États, toutes les bureaucraties, tous les accapareurs. Mieux, il incite les tièdes et les résignés à se révolter et à tout chambarder. Il donne même les adresses des palais et des palaces, nomme les brigands capitalistes, dénonce sergots et militaires, incite au sabotage, à la rébellion, raille les socialos réformistes et autoritaires, rosse les ratichons, invective les juges, ridiculise les grenouilles de l'Aquarium parlementaire. Pour chacun, le mot juste, la formule cinglante, lapidaire, indélébile ; « Puisque ça coûte le même prix de dire merde, de fiche une claque ou de foutre la baïonnette dans le ventre, m'est avis qu'il vaut mieux choisir la baïonnette ».
On menace POUGET, il récidive ! On le poursuit, il se déchaîne ! On l'interdit, il reparaît! On l'emprisonne, il est toujours là !
Rarement le pamphlet politique eut cette virulence, cette hargne et cette haine. Passionné, excessif, irrécupérable POUGET dans le PERE PEINARD n'a pas vieilli d'une ride. Il n'a d’autre équivalent moderne que les éléments radicaux ayant œuvré, au cours de ces dernières années, à la destruction de la société marchande et cosmopolite.
MARIANNE LA SALOPE!
Ah, quand viendra la Belle ?
Voilà des mille et des cent,
Que Jean Guétre t'appelle
République des Paysans!
Ainsi goualait, il y a une kyrielle d'années, Pierre Dupont *, un bon bougre de chansonnier.
Et le populo reprenait au refrain ! Tous les gas qui avaient le « Pouvoir » dans le nez soupiraient après la République.
Elle vint, la « République », en 1848 ; mais elle ne fit que passer et on n'eut pas le temps de se rendre suffisamment compte de quoi il retournait. Sur le moment, les pétrousquins, aussi bien que les gas des villes, avaient eu confiance en elle : ils s'imaginaient que ce mot magique signifiait un nouvel alignement social.
Ce fut une déception ! Quoique ça, l'épreuve n'était pas suffisante.
Quand Badingue eut réussi son coup d'Etat et qu'il fallut du pognon, beaucoup de pognon, pour goberger la vermine impériale, le mot « république » rayonna à nouveau.
Les impôts tombaient, dru comme grêle, sur le casaquin du populo. Aussi, chacun ruminait et songeait que si la république venait, ça changerait : foutre bas l'empire et coller à sa place une société galbeuse avec le bricheton assuré et la liberté à la clé...
C'est l'idée qu'en ces temps-là, on se faisait de la république.
Aussi, quand l'empire croula ce fut une sacrée jubilation : on allait vivre enfin, la Belle était en route !
Je t'en fous ! Elle s'est bien amenée — mais quelle garce. Au lieu de la Marianne de ses rêves, le populo a vu une affreuse pelasse réservant ses caresses à tous les charognards de la haute.
Banquiers, frocards, chats-fourrés et porte-rapière sont devenus ses clients les plus gobés et c'est avec bougrement de plaisir que cette goton les reçoit dans son plumard.
Les chameaucrates ont seuls bénéficié du nouvel état de choses — qui n'a pas été un changement, mais un simple recrépissage de la façade : aujourd'hui, ils sont au mieux avec « la Gueuse » qu'ils rêvaient d'estrangouiller au premier jour ; ils ne la craignent plus, sachant qu'elle n'est gironde que pour eux.
Quant au populo, son sort n'a pas varié : chair à turbin il était, chair à profit il est resté ! Ses fils continuent à être raflés et parqués aux casernes pour la défense des riches ; quant à ses filles, quand elles ont du galbe, les richards se les offrent !
Ces jours-ci, le 4 septembre, on a doublé le cap du 28e anniversaire de cette cataud de république qui, expérimentalement, a prouvé que tous les gouvernements se valent et que république, empire, monarchie, ne sont que les différentes étiquettes qu'on peut coller sur un même poison.
L'empire avait eu les expéditions de Chine et du Mexique, la république s'est offert celles du Tonkin, de Madagascar, de Tunisie, du Dahomey.
L'empire ayant eu, pour le baptême de ses chassepots les fusillades d'Aubin et de la Ricamerie, la Belle d'antan devenue la Salope, lui a fait concurrence en inaugurant les fusils Lebel à Fourmies.
Quant aux réformes tant promises, elles ne sont jamais à point pour être réalisées : la séparation de l'Eglise et de l'Etat et autres balivernes aussi émollientes sont renvoyées à la semaine des quatre jeudis.
Il y a des chances pour que ça dure jusqu'à la consommation des harengs saurs — à moins qu'on n'y mette bon ordre !
Et ceci est fort possible, heureusement ! Si le temps a marché, les idées n'ont pas fait le pied de grue — elles ont avancé avec bougrement de vitesse.
Quand s'amènera le prochain chambardement, non seulement ils seront foule, les gas qui y mettront un doigt, mais encore ils auront quelque chose dans le ciboulot et ne marcheront plus à l'aveuglette. Ils ne seront pas assez poires pour se laisser monter le job par un tas d'ambitieux n'ayant qu'un but : enrayer le grabuge et détourner le mouvement à leur profit.
C'est qu'aussi ce ne sera plus comme avant : il y avait désaccord à tel point entre les prolos des villes et les gas de la cambrousse que quand les uns se levaient, les autres les laissaient en frime.
Au prochain coup, ça ira autrement : des villes aux campluches on se tendra les pognes et, en chœur, on marchera !
Aussi, ce ne sera pas piqué des vers ! Ça ronflera tant et si bien que la Sociale nous fera en plein risette.
Et les plus finauds des jean-foutre auront eu soin de se faire blinder le croupion, afin que la peau du cul ne leur fume,
Mais, foutre, si ce blindage garantit leurs fesses, il ne garantira pas le plus mesquin de leurs privilèges.
Emile Pouget
LE PERE PEINARD : 18 septembre 1898
* Dupont, Pierre (1821-1870). Chansonnier, auteur du Chant des ouvriers (1846).
A LA SOURCE DU GÉNIE EUROPÉEN : L'HELLÉNISME
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« La connaissance des phénomènes célestes a été perfectionnée par les Grecs à la suite des premières observations faites par les Barbares à Babylone. La géométrie, née de la géodésie en Egypte, a fait les immenses progrès que nous voyons. Ce sont encore les Grecs qui ont élevé l'arithmétique, inventée par les marchands phéniciens, à la dignité de la science. Les Grecs, enfin, unissant ces trois disciplines en une seule, appliquent la géométrie à l'astronomie, combinent l'arithmétique avec ces deux-ci, et révèlent les rapports harmonieux qu'elles soutiennent mutuellement. »
Sources : L’Empereur Julien, œuvres complètes, Ed. par Talbot, Paris, 1863.
« La Grèce a fondé, dans toute l'étendue du terme, l'humanisme rationnel et progressif. Notre science, notre art, notre littérature, notre philosophie, notre morale, notre politique, notre stratégie, notre diplomatie, notre droit maritime et international sont grecs d'origine. Le cadre de la culture humaine créé par la Grèce est susceptible d'être indéfiniment élargi, mais il est complet dans ses parties. Le progrès consistera éternellement à développer ce que la Grèce a conçu, à remplir les desseins qu'elle a, si l'on peut s'exprimer ainsi, excellemment échantillonnés. »
Sources : Ernest Renan, Histoire du peuple d’Israël, T1.
Le numéro 84 de TERRE & PEUPLE Magazine est paru !
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LE MYTHE VIKING ET LA NORMANDIE: Jean Mabire
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Quand on veut s'imaginer la personnalité du pays normand, avant de penser à Corneille, à Gustave Flaubert ou même à Guillaume le Conquérant, la plupart des Normands (et encore plus les « Français de l'extérieur » - les « horsains » comme on dit ici) pensent à un pays fondé par les « hommes du Nord », les Vikings, et a leurs bateaux (improprement appelés « drakkars »), et naturellement les ancêtres des Normands sont venus de Norvège (même si le plus gros des Vikings installés en Normandie venait du Danemark ...).
En Normandie, cette conscience au « premier degré » est commune. (...) C'est cela un mythe: une origine quasi-fabuleuse, des ancêtres lointains, réels ou supposés qui cimentent une communauté de destin. Bien plus, il n'y aurait eu que 5000 colons Scandinaves au milieu d'une population autochtone de plus de 100 000 Neustriens, qu'importe ... que les Normands descendent des Gaulois ou des Vikings. C'est la conscience de ce mythe qui fait la Normandie. Un mythe s'oppose quelquefois à la science ou à l'histoire, jamais complètement toutefois. Il part d'un fait historique réel qui s'idéalise à travers les générations ou qui s'enracine à une « période basse » de l'histoire d'un pays.
Le folklore normand du XIXème siècle est moribond: il est essentiel qu'il survive ou plutôt qu'il revive, mais cette survie est loin d'être évidente. En ce qui concerne la langue, le normand est encore bien plus menacé que le breton; il est probable qu'il aura quasiment disparu dans une génération. Quant au mythe viking, c'est en Normandie la valeur la plus éternelle. Dans une époque où chacun recherche des racines et où règne l'attrait pour le fantastique ou le merveilleux, un tel mythe hors du commun ne peut que fasciner.
Tout mythe national s'enracine dans l'Histoire pour la transfigurer et susciter une véritable « relance » d'un sentiment qui se transforme à son tour en événement. L'avenir s'enchaîne sur le passé. Il en privilégie certains aspects et donne un éclairage qui devient parfois contrainte, exaltant et réduisant tour à tour. Le mythe devient fait.
Ainsi, ce qu'on nommera un jour l'idée nordique est-elle devenue, au fil des ans, inséparable de la réalité normande. Elle a peu à peu conquis le régionalisme jusqu'à s'identifier avec lui. L'originalité fondatrice de la Normandie se réclame d'abord de la source Scandinave.
JEAN MABIRE
Sources : ARTUS N°2-1980
Terre & Peuple magazine N° 83: Compte rendu de lecture de nos amis de Renaissance Européenne
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- Catégorie : Terre et Peuple Magazine n°83 - Printemps 2020
Dans son éditorial qu'il intitule « La Peste » Pierre Vial rapproche, en bon médiéviste, la pandémie actuelle, faillite du modèle jacobin et du mondialisme, de l'impuissance du monde du XlVe siècle face à la peste, colère de Dieu. Le retour du réel et la conscience de notre vulnérabilité suscite de salutaires remises en cause. Les responsables étaient au courant et n'ont pas pris à temps les mesures appropriées. Il s'agira de faire rendre des comptes, notamment à l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn, qui fait d'ores et déjà l'objet d'une plainte introduite par un collectif de médecins. La crise marque la fin d'un monde, celui de l'optimisme consumériste béat, celui de la démesure de l'utopie progressiste. Pierre Vial situe notre combat au départ de l'ouvrage de Guillaume Faye « Pourquoi nous combattons », qu'il convient de compléter par les 82 numéros parus de la revue « Terre & Peuple Magazine ». Il souligne que celle-ci n'a pas, dans le combat des idées, de prétentions intellectuelles qu'elle laisse à un éventail déjà bien fourni de spécialistes. Elle vise simplement à procurer des munitions idéologiques aux combattants qui, dans les villes et villages envahis, sont confrontés quotidiennement aux réalités d'une guerre sainte. Elle veut dans l'Age sombre proposer une voie de lumière, un élan de spiritualité. Au besoin des Amis de se regrouper, elle présente Terre et Peuple comme une communauté de travail, de combat et de foi (les trois fonctions des Indo-Européens). Mais elle a impérativement besoin d'être d'une solidité à toute épreuve.
Pierre Vial encore définit le racialisme comme le constat que l'être humain est façonné à la fois par la nature et par la culture. Il en découle le droit pour chaque peuple comme pour chaque individu d'affirmer et de défendre son identité. Ce qui est en contradiction avec le racisme, qui prétend établir une seule échelle pour toute l'humanité, avec des premiers et des derniers de classe, ce qui est absurde. Il prend ses références chez Ernest Renan, Georges Montandon et Alexis Carrel, qui écrivait : « II faut abandonner l'idée dangereuse de restreindre les forts, d'élever les faibles et de faire ainsi pulluler les médiocres. » Sans oublier Jean Rostand, ni Nicolas Lahovary et son livre « Les peuples européens ».
Jean Haudry signale la déconfiture du dogme de l'origine africaine de l'humanité, qui reposait sur la découverte, en 1974 en Ethiopie, du squelette de l'australopithèque Lucy. Il a été daté de 3,18 millions d'années. La paléontologue Madelaine Böhme, de l'université de Tübingen, a découvert récemment dans une commune de l’Ostallgau, en Bavière, le squelette d'un primate, qui peut être considéré comme l'ancêtre commun de l'homme et du singe et qui remonte à 11,6 millions d'années.
Bogdan le Sarmate livre un aperçu de la genèse de la raciologie à une époque à dominante mondialiste, où prononcer le mot tabou de race éveille la suspicion, la délation et la répression. Sa suppression de la Constitution française est comme une dernière sommation et, confrontés à cet antifascisme d'Etat, les chercheurs le délaissent au profit de type humain ou d’origines géographiques. Les Européens de l'est manifestent une certaine réaction immunitaire de leur communauté d'affinités sociales. Les affinités comportementales et psychiques entrent dans la définition avant les propriétés biologiques. (Une volonté de survie raciale émerge depuis l'ère préhistorique. Les premières civilisations pratiquent une ethno-différenciation de plus en plus sophistiquée. Bien avant l'Ancien Testament, l'Egypte pharaonique dresse un inventaire sur des critères morphologiques : les Noirs et les Berbères sont distincts. Cette ethnicité suscite des disputes savantes dans les universités occidentales. La pensée raciologique s'ordonne au départ de quatre mastodontes : Vacher de Lapouge, Arthur de Gobineau, Madison Grant et Houston Stewart Chamberlain. Sans oublier l'illustre naturaliste suédois Cari von Linné (1707-1778), qui apporte déjà une classification interne à l'homo sapiens : Africanus, Americanus, Asiaticus et Europeanus. Montesquieu introduit une théorie climatique, qui souligne que les hommes du Nord sont plus laborieux que les méridionaux (bien que les colons nordiques de l'Afrique restent créatifs et que ni les Inuits ni les Yakoutes ne soient notablement effervescents). L'essor vertigineux des sciences et des techniques allait imposer une suprématie des Européens qui paraissait alors pérenne. A Arthur de Gobineau, leur décadence paraissait déjà inévitable : les Sumériens, les Egyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains se sont dilués dans les alluvions du métissage. Dans son Essai sur l'inégalité des races, les Blancs sont les plus entreprenants et la sémitisation est synonyme de déclassement. Si certains de ses arguments sont aujourd'hui infirmés (les Slaves ne sont pas un ramassis d'Eurasiens et sa dévaluation des Asiatiques est tendancieuse), sa réflexion conserve un intérêt central. Pour Chamberlain et Grant, leur engouement nordiciste les pousse à certaines contre-vérités, qui ne devraient pas dévaloriser leur analyse générale, notamment l'étiolement que provoque le métissage et l'importance de l'eugénisme.
Alain Cagnat chante la geste des guerriers héroïques d'un grand peuple, les Kurdes. A la trace, il en remonte le filon indo-européen jusqu'aux Mèdes. Leur teint clair, leurs cheveux dorés et leur regard transparent achèvent de nous persuader qu'ils sont bien de nos cousins. Leur langue est plus apparentée au breton qu'au turc. Représenté par un triangle dans l'écriture cunéiforme, le mot KUR signifie « montagne ». Les Assyriens les appelaient Kardou et les Arméniens Kord. Xénophon parlait de Kardouche et Strabon de Kourtioi. Montagnards farouches, restés longtemps à l'écart des facilités urbaines, ils menaient leurs troupeaux. Leur grande fête, Newroz, à l'équinoxe de printemps, était le signal de la transhumance. Elle est symbolisée sur leur drapeau par un soleil de 21 rayons. Convertis à l'islam, ils le pratiquent avec une grande tolérance, notamment dans l'approche mystique du soufisme, dans l’alévisme ou dans le yarsanisme spécifiquement kurde. Il subsiste des fidèles du zoroastrisme. Cyaxare, roi des Mèdes, peuple d'éleveurs et de cavaliers, avait en -612 conquis l'Assyrie et fondé un grand empire qui s'étendait sur l'Iran et l’Anatolie. Mais déjà en -550, son fils Astyage est vaincu par Cyrus II, roi des Perses. Les deux empires fusionnent, mais en -331 Darius III est écrasé par Alexandre le Grand, qui se proclame « roi d'Asie ». La Médie est ravalée au rang régional d'une satrapie. Vers -240, la tribu des Parni, des Scythes (indo-européens), s'empare de la Parthie et, sous Mithridate 1er, conquiert la Médie et la Mésopotamie et fonde l'Empire parthe, qui écrasera les légions de Crassus. Mais, en 224 de notre ère, ruiné par les dissensions et par les guerres contre Rome, il est conquis par l'Empire perse. Celui-ci, centralisé à l'excès, pratique un zoroastrisme outrancier, notamment traite la femme en être inférieur. Les Kurdes, autonomistes et tolérants, ne cessent de se révolter, mais en vain. Les Perses sont si puissants que les Romains leur abandonnent l'Arménie et la Mésopotamie. Tentant de réagir, l'empereur Valérien est écrasé. Lui-même fait prisonnier est supplicié. L'Empire sassanide continuera de rayonner durant plusieurs siècles, jusqu'aux incursions des asiatiques, notamment des Huns. Avec l'Hégire, en 622, les Arabes conquièrent en un éclair le Kurdistan avec l'Iran et la Syrie. Islamisés de force, les Kurdes s'insurgent. Crucifiés par milliers, ils se réfugient dans les montagnes du Taurus. Pour renverser les Omeyades, ils s'allient aux Abbassides, ingrats qui massacrent les « Chemises blanches » kurdes, qui avaient installé à Samarcande un Etat sans islam. Dans une croisade sans espoir qui dure vingt ans, les « Chemises rouges » tuent plus d'un demi-million de musulmans. En 1071, les Turcs seldjoukides écrasent l'armée byzantine et démantèlent les principautés kurdes, qui sont fédérées en une seule province appelées enfin Kurdistan. De nombreux Kurdes abandonnent l'élevage pour le métier des armes. L'un d'eux, Saladin, se met au service des musulmans sunnites. Il conquiert l'Egypte pour le sultan Nur ed Din et, à la mort de celui-ci, se fait nommer sultan par le calife de Bagdad. Il s'illustre en arrachant Jérusalem aux croisés, mais n'accorde aucune faveur au Kurdistan. A partir de 1231, les Mongols ravagent le Kurdistan et provoquent des famines. Gengis Khan ne laisse pas âme qui vive à Bagdad. Tamerlan ravagera tout de Delhi au Caire. Il écrase les Ottomans turcophones et encage leur sultan Bajazet, mais il meurt soudain, laissant le fils de Bajazet, Mehmet 1er, fonder l'empire ottoman. Le fils de celui-ci, Mehmet II, s'empare de Constantinople en 1453. A l'est, les Safavides, des Kurdes soufis, font renaître la Perse. Ils se convertissent à un chiisme intransigeant et, en 1501, Ismaïl, qui s'est proclamé Shah de Perse, lance un djihad contre les sunnites. Le Kurdistan est déchiré entre, à l'est, l'empire perse indo-européen et chiite et, à l'ouest, l'empire ottoman turco-mongol et sunnite. Au lieu de s'en faire des alliés, Ismaïl traite les Kurdes avec rigueur et Sélim, le sultân ottoman, massacre 40.000 Kurdes chiites et met en pièces l'armée perse en 1514. A l'exception du sud-est, tout le Kurdistan est aux mains des Ottomans. Comme ils ne disposent pas des moyens de le défendre, ils en confient la charge aux Kurdes contre une parcelle d'autonomie. Comme ceux-ci se révoltent sans cesse, les Turcs rasent des centaines de villages yézidis. L'empire perse déclinant, les Afghans sunnites détruisent en 1719 sa magnifique capitale Ispahan et c'est alors le Kurde Kerim Xané Zend, qui devient shah, relève la Perse. En 1830, Mir Kor chasse les Turcs et proclame l'indépendance du Kurdistan, mais les Anglais, jouant la carte ottomane contre la Russie et la Perse, le livrent aux Ottomans. Lors de la guerre de Crimée, Ils répéteront leur traitrise en leur livrant le Kurde Yeshander, qui avait réussi à lever une armée de cent mille volontaires. Le sultan forme alors le corps des auxiliaires kurdes sous commandement turc, à qui seront confiées des basses besognes, notamment le génocide des Arméniens. Un mouvement intellectuel de liberté pro-kurde émerge à la fin du XIXe siècle, malheureusement au moment où s'impose le fanatisme des Jeunes Turcs kémalistes, panislamique et panturc. En 1914, les Kurdes, qui avaient joué la carte slave, sont dans le mauvais camp. Ces mises malheureuses vont se répéter ensuite à l’envi et aujourd'hui, Trump, qui a récupéré le pétrole irakien, n'a plus besoin des Kurdes et les a livrés à la vindicte d'Erdogan.
Pour situer son imprégnation personnelle par la spiritualité païenne, Pierre Vial exprime d'abord sa profonde aversion pour les religions du Livre qui, par leur mondialisme dogmatique, contaminent l'esprit de vie, lequel est divers et enraciné. Par bonheur, en Europe, la réaction identitaire monte partout en puissance. L'Eglise romaine avait été contrainte de prendre en considération un pagano-christianisme respectueux des rythmes de la nature, qu'il a symbolisé par la roue solaire. La spiritualité païenne se fonde sur le souci d'entretenir la relation avec la nature. Ce lien est mis en péril par la dictature de l'argent-roi, apatride et vagabond. L'auteur salue la création de mouvements de jeunesse en révolte qui, tels les Wandervögel, les Oiseaux migrateurs et E.J. cultivent la camaraderie dans l'effort déployé ensemble à travers montagnes et forêts. Tous ceux qui s'insèrent dans la conception völkisch de la vie se trouvent naturellement engagés dans le combat écologique. Est une révélation à cet égard le cas de Walter Darré, qui sera dénoncé après 1945 comme un maudit. Voir à ce sujet le livre d'Anna Bramwell « Darré, le Blut und Boden et l'écologie » (éditions du Lore 2020). Le célèbre éthologiste Konrad Lorenz, Prix Nobel de zoologie, reprendra nombre de ses idées.
Modèle lui-même de militantisme, Eugène Krampon brûle les trois cierges de notre rituel de fidélité au militant-phare qu'a été Robert Dun, de son vrai nom Maurice Martin. Comme nombre de champions de l'obéissance discipliné, celui-ci était jalousement libertaire. Entré à 14 ans aux Jeunesses Communistes, il les quitta très vite pour rallier la Fédération Anarchiste. Avec Nietzsche, il découvre comment la christianisation de l'Europe y a brisé la virilité solaire au profit de la religion droits-de-l'hommiste de saint Paul, véritable fondateur du christianisme, selon qui « il n'y a plus ni Juifs ni Grecs, ni maîtres ni esclaves, ni hommes ni femmes ». Lorsque, en 1943, Maurice Martin endosse l'uniforme maudit de la Brigade Frankreich, il précisera : « Je me suis rallié à un type humain plutôt qu'à une idéologie. Le monde guérira par la personnalité allemande ». Condamné à un an de prison, il exerce ensuite de multiples métiers, dont l'enseignement de l'allemand. Aux jeunes, il apprend à être des missionnaires du combat révolutionnaire européen et de la défense de leur identité raciale, des protecteurs des identités régionales enracinées dans l'ensemble civilisationnel de la Grande Europe Blanche, laquelle inclut la Russie. Ecologiste avant la lettre, il épouse la vision jungienne du conditionnement géographique des psychismes dans le cadre d'une psychologie des profondeurs. Il soutient le projet d'une agriculture naturelle et non-productiviste. Vis-à-vis de ses proches, il se refuse à être un gourou et recommande : « N'ayez jamais de maîtres à penser, pensez par vous-même. »
R.D. (qu'on n'hésitera pas à identifier en Robert Dragan) évoque l'affaire Matzneff. Romancier fécond et styliste de haute qualité, celui-ci avait, en 1988, décrit dans son roman Harrison Plaza sa liaison de plus d'une année avec une adolescente de 14 ans, Vanessa Springora. Celle-ci a publié, en janvier 2020, « Le Consentement », un livre où elle accuse l'écrivain de l'avoir détruite, le jour où elle a découvert que, en réalité, elle n'était aimée que pour son jeune âge et non pour sa personne. Dans son livre, elle fait ressortir la complicité du Système dans la banalisation de la pédophilie. Elle relève que, dès 1977, un grand nombre d'intellectuels de gauche ont pris la défense d'adultes inculpés. Deux pétitions successives en faveur de la dépénalisation des relations sexuelles entre adultes et mineurs sont signées par un cortège d'éminents intellectuels de gauche. A la question du pourquoi de cette ardeur à défendre des positions jugées aujourd'hui choquante, elle répond qu'il s'agissait de « lutter contre l'emprisonnement des désirs comme contre toutes les autres répressions ». Dans la foulée du mouvement « Me Too », les victimes relèvent aujourd'hui la tête. Les féministes visent large : c'est le patriarcat occidental et tous les hommes blancs qui sont dénoncés, donc personne en particulier. En tête d'un PS croupion, Raphaël Glucksman jette aujourd'hui la pierre à Matzneff, brûlant sur le bûcher ce que son nouveau philosophe de père encensait. Bouc émissaire, Matzneff est l'arbre qui cache la forêt du crime. Pendant que Polanski, prévenu aux USA pour avoir drogué une enfant de 13 ans pour la sodomiser, tourne des films en Europe où il est réfugié. Pendant que Cohn-Bendit, qui s'est vanté par écrit d'avoir provoqué des attouchements par et sur des enfants de cinq ans confiés à sa garde, reste éditorialiste radiophonique. Et que Gallimard met vertueusement fin à la publication des journaux intimes de Matzneff. Vanessa Springora est éditée par Grasset, que dirige B-H Lévy, que Matzneff évoque plusieurs fois comme un ami dans ses carnets intimes. Quel monde que ce beau monde !
Dans « l’Empire prédateur d'occident », l'essayiste helvétique Michel Bugnon-Mordant, analyse notre mal-être. Il cite Jean Delumeau (La civilisation de la Renaissance, 1984) pour rappeler que la civilisation occidentale n'a longtemps désigné que la seule Europe. Il a fallu l'action de traîtres tels que Jean Monet pour que lui soit greffé l'appendice prédateur pathologique des Etats-Unis. Au XXIe siècle, être un Occidental, c'est être attaché nolens-volens à un espace politique criminel. S'y sentent à l'aise les ploutocraties bancaires, industrielles, militaires et les oligarchies diverses, avec leurs complices et leurs obligés et les idiots utiles des partis et des organisations humanitaires, qui croient lutter contre le capitalisme prédateur tout en le servant. Il s'agit de rien moins qu'une opération de conquête mondiale, sous couvert de la religion laïque des Droits de l'Homme et avec l'encadrement d'institutions telles que l'OTAN, gigantesque organisation criminelle, du FMI, de la Banque Mondiale, de l'Union européenne, du Bilderberg, de la Trilatérale, appuyées par les médias en mains ploutocratiques. Ce projet global, jusqu'ici confidentiel, vient d'être étalé au jour par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Cela a la vertu de rendre ouverte la guerre sourde qui opposait jusqu'ici les Mondialistes et les Patriotes. Pour ces derniers, est sacrée la terre gorgée de sueur et de sang où reposent leurs aïeux. Les étrangers n'y sont invités que sous condition qu'ils la respectent et s'en montrent dignes. L'Etat a pour fonction de garantir son intégrité, afin que puisse y régner équité, continuité, identité et paix. Contre les Patriotes se sont armés les Mondialistes, qui ne tolèrent plus des états protecteurs. Maîtrisant les techniques de manipulation des masses, ils entraînent celles-ci dans la soumission. Universaliste, la Révolution française a d'emblée supprimé les corporations de métiers, avec les libertés qu'elles avaient obtenues de l'aristocratie éclairée. Ses assemblées réunirent bientôt un essaim de riches propriétaires, banquiers et industriels, profiteurs enrichis qui confisquèrent le pouvoir. Ceux qui n'y avaient pas accès constituèrent les futurs prolétaires et les massacrés des grandes guerres liquidatrices des bouches inutiles et des classes dangereuses. En ce début du XXIe siècle, police et armée sont payées pour n'avoir pas d'état d'âme au moment où le plus gros reste à faire : abattre les frontières, métisser les peuples et effacer genres et préjugés. Madame von der Leyen annonce que le droit international cède désormais la place, comme les droits nationaux, au droit globalisé, lequel permet de juger et condamner quiconque rejette l'ordre nouveau, fût-il chef d'état. Toute ingérence de l'OTAN sera légitimée et toute parole critique sera sanctionnée. Chaque individu pourra s'installer où il l'entend et s'y comporter selon ses mœurs. La violence explosera sous le regard amusé des oligarques. Les classes moyennes et populaires seront les victimes prééminentes. Elles auraient tort d'attendre de leurs compatriotes aux commandes qu'ils les épargnent : étant du monde, ils sont de partout, mais de nulle part.
Pierre Vial poursuit son analyse magistrale du modèle identitaire juif. A partir de 1925, la quatrième alyah fait passer, en 18 mois, le nombre des colons juifs de la Palestine de 93.000 à 141.000, grâce à des apports pour 50% polonais et 20% russes. 83% des nouveaux arrivés s'installent en ville. Tel Aviv, qui accueille 65% de ces immigrés, est peuplée exclusivement de juifs. Avec la crise de 1926, 15.000 de ces citadins quittent déjà le pays. La population juive de Jérusalem est passée, entre 1921 et 1931, de 34.000 à 51.000. Chargée de « reprendre la flamme de l'esprit hébreu », l’Université hébraïque attire pas mal d'intellectuels. Le port de Haïfa et ses industries accueille nombre d'immigrants, mais, pour la plupart, l'idéal est la terre et sa valeur symbolique. Nombre de jeunes pionniers s'installent dans les moshavim et les kibboutsim, des fermes collectives. D'autres s'organisent en communautés de travailleurs et se font embaucher dans l'industrie ou la construction. Entre 1929 et 1939, la colonisation juive de la Palestine se développe énormément grâce à la fois à la percée des nationaux-socialistes en Allemagne et à la révolte arabe en Palestine. La cinquième alyah fait passer, entre 1931 et 1939, le nombre des juifs en Palestine de 175.000 à 475.000, soit le tiers de l'ensemble de la population. Le pays leur paraît le seul refuge au monde, au moment où ils se sentent menacés en Allemagne, où l'URSS leur interdit de partir, où la Pologne et la Roumanie sont activement antisémites, où de nombreux pays occidentaux y compris les USA, l'Afrique du Sud et l'Australie, ferment leurs portes ou limitent fortement leur accès. De 4% du total de la migration juive, la Palestine en absorbe désormais plus de la moitié. Lors de la révolte arabe, ce sont pour l'essentiel des militants de mouvements de jeunesse. De 1936 à 1939, ce sont des familles bourgeoises. Un bureau central d'installation des Juifs d'Allemagne passe alors un accord avec le gouvernement allemand pour que les juifs puissent échanger une partie de leur fortune contre des machines, des produits manufacturés, des matières premières, ce qui permettra aux Juifs de Palestine de monter des entreprises de pointe. Médecins et intellectuels fournissent des cadres aux hôpitaux et universités. Dans l'agriculture, les nouveaux venus permettent de fonder les grands complexes modèles. La défense contre les troubles provoqués par les arabes impose de créer des villages dans les zones stratégiques, pour empêcher les infiltrations, tenir les points stratégiques et créer un bloc continu d'agglomérations juives tout en divisant les régions arabes dans la perspective d'un partage territorial. Pour joindre les parties nord et sud de la plaine côtière, 140 opérations surprises seront montées en une seule journée. La nécessité d'une force armée organisée devenait alors de plus en plus évidente. Une première organisation d'auto-défense, le Ha-Sho-mer, remonte à 1908. Pour passer inaperçus, ses membres, qui fondèrent leurs propres kiboutsim, s'habillaient comme les Palestiniens. Les Anglais, s'emparant de la Palestine en 1917, étaient sensés assurer la sécurité de ses habitants, mais ils n'en faisaient rien. Après la chute de Tel Haï, en 1920, la Fédération sioniste autorisa Zé'ev Jabotinsky à former une Force de défense juive, la Haganah, que celui-ci voyait comme un bataillon intégré à l'armée anglaise. Mais Ben Gourion voulait une milice armée autonome et la Haganah se procure alors clandestinement des armes et organise l'entraînement de ses forces dans des associations sportives. En 1929, des attaques simultanées de colonies juives sont déclenchées dans toute la Palestine et des massacres ont lieu, les Anglais s'attachant alors à limiter la liberté d'action des sionistes. La Haganah, désormais subordonnée au seul Yishouv, l'organisation sioniste, voit naître une dissension en son sein actionnée par la Histadrout, qui défend les droits syndicaux des salariés juifs. Il en résultera la sécession de l'organisation militaire nationale Etzel (Irgoun Tsvaï Léoumï). Quand éclate la grande révolte arabe de 1936-1939 contre tant les Anglais que les Juifs, ils joignent leurs forces et des volontaires de la Haganah sont intégrés à la police. Leurs escouades de nuit organisent des coups de main. La Haganah, qui entre-temps s'est dotée du Shai, service secret très efficace, et du Ta'as, comptait en 1937 25.000 miliciens et miliciennes.
Grégoire Gambier recommande l'édition Flammarion de poche (242 pages 7 euros) du livre du géographe Christophe Guilluy « No Society - La fin de la classe moyenne occidentale », augmentée d'un avant-propos sur le phénomène des Gilets jaunes. Il y ouvre une perspective de victoire au Bloc populaire, qui rejette la rigueur du libéralisme tatchérien, avec sa liberté individuelle obligatoire, ferment de la « trahison des élites ». Il relève la révolte d'une fraction croissante d'entre elles, qui réagit à la prolétarisation systématique des classes moyennes occidentales. Comment refaire une société populaire ? C'est la question que pose Guilluy dans « La France périphérique » (2014) et dans « Le crépuscule de la France d'en haut » (2016). Celle-ci a su écarter, économiquement puis socialement, le peuple souverain, en utilisant à son profit le Lumpenproletariat immigré. Tout en se préservant de ses effet négatifs (ghettos, effondrement du système éducatif, criminalité) et en l'utilisant, pour délégitimer les revendications sociales des autochtones et pour écraser dans l'œuf toute velléité de révolte de leur part. Guilluy dénonce le repli dans ses citadelles d'une bourgeoisie asociale, décidée à jouir sans contrainte des bienfaits de la mondialisation, en pariant notamment sur l'intelligence artificielle. Le socle populaire autochtone, encore majoritaire (60% ?), se pense comme réfèrent culturel, sédentaire, adhérent de moins en moins à la société ouverte (Michel Onfray « La grandeur du petit peuple », Albin Michel 2020). Les classes dominantes, dépendantes du système bancaire mondialisé, cherchent dans une fuite en avant économique surtout à gagner du temps, en freinant les effets du vent qui tourne. Guilluy, optimiste et volontariste, y voit la fin du « magistère des prétentieux ». L'heure est au développement durable, à la relocalisation sous les contraintes économique, écologiques, sociales, à la réconciliation des anywhere avec les somewhere. Le populisme doit encore se trouver une élite.
Pierre Vial, orienté sur le même azimut que Jean-Gilles Malliarakis avec son livre « Ni trusts ni soviets » (1985) et son Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), dissèque le thème de la Troisième Voie, auquel la Nouvelle Droite avait consacré son XVIIIe Colloque, en 1984. Depuis longtemps déjà, il existait un courant de pensée qui récusait tant le libéralisme que le marxisme. Avant 1914, aux Cercles Proudhon, les anciens militants du socialisme révolutionnaire côtoyaient les royalistes. Dans « Qu'est-ce que le fascisme ? », Maurice Bardèche remarque que les néofascismes recherchent toujours une troisième voie entre capitalisme et marxisme. Dans « Pensées corsaires », Gabriele Adinolfi rappelle que le corporatisme fasciste visait, comme le justicialisme péroniste, la prééminence du travail sur le capital. A présent, il s'agit d'opposer à la déferlante de l'indifférencié et au règne de l'argent la solidarité verticale de la nation et la solidarité horizontale du service social. C'est cette même orientation qui se retrouve à Casa Pound, chez Robert Steuckers, dans le mouvement national révolutionnaire allemand Der Dritte Weg, chez Georges Feltin-Tracol qui, avec « Pour la troisième voie solidariste » nous découvre les auteurs qui ont donné son contenu à la notion de troisième voie. Notamment Hyacinthe Dubreuil (1883-1971), qui opposa au monstrueux taylorisme déshumanisant la participation pécuniaire, intellectuelle et morale des travailleurs dans des entreprises organiques. Sa méthode a été pratiquée avec succès dans les usines Arthur Martin et Bata-France, qui employaient chacune plus de deux mille travailleurs. Autre auteur marquant de la troisième voie, Pierre-Joseph Proudhon (1808-1865), dont se réclame aujourd'hui Michel Onfray. Il est l'apôtre du mutuellisme et du travail bien fait dans un tissu social serré, qui n'est plus déchiré par l’individualisme, l’industrialisation et la voracité du capitalisme. Pierre Vial n'oublie pas le gaullisme de gauche, animé par Louis Vallon et par le constitutionaliste René Capitant. Ils visaient à « unir le travail au capital et à faire des ouvriers comme des cadres les co-actionnaires de leur outil de travail ».
Sources : RENAISSANCE EUROPEENNE – Juillet Aout Septembre 2020
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NOUVEAUTÉ TERRE & PEUPLE éditions: LE GRAAL D'APOLLON de P.G. Sansonetti
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MOELLER VAN DEN BRUCK: Le conservateur a l'expérience de l'éternité.
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Le libéral est toujours prêt à abandonner son point de vue pour en prendre un autre, aussitôt que la situation générale et des considérations utilitaires l'y invitent. Il lui suffit de trouver une formule susceptible de légitimer ce changement de point de vue.
Le réactionnaire a un point de vue absolu auquel il se tient avec rigidité. Chez lui, le caractère devient de l'obstination, la vie se fige en un État ; tout s'engourdit autour de lui et en lui.
Le révolutionnaire a un point de vue chaotique qui l'emporte en tourbillonnant et l'entraîne à des perspectives sans espoir. Il n'a pas de caractère, mais un tempérament qui le fait osciller de la colère la plus impétueuse à la froideur la plus glaciale et la plus cynique.
Le conservateur a un point de vue organique. La pensée conservatrice est une pensée démiurgique qui oblige l'homme doué de force créatrice à poursuivre l'œuvre du créateur et qui, en tant que pensée politique, se rapporte à la communauté des peuples.
C'est de ce pouvoir conservateur des choses, qui règle toute croissance, qu'est issu l'éternel dont parle la métaphysique allemande ; et, si nous jetons sur l'histoire un coup d'œil rétrospectif, nous le découvrons partout, où de grands hommes ont créé, selon les lois immuables la nature, et nous ont transmis des valeurs. Tous les grands hommes ont été conservateurs et ont affirmé pour la vie ce que Nietzsche affirmait, pour lui-même : « En fin de compte, je ne veux pas avoir gain de cause pour aujourd'hui ni demain, mais pour des siècles. » La pensée conservatrice est un macrocosme qui englobe le microcosme et, en tant que pensée politique, garantit le maintient de la vie. La pensée conservatrice ne croit pas « au progrès », mais elle cherche à donner à l'instant une durée.
Le réactionnaire ne crée pas. Le révolutionnaire ne fait que de détruire ou, médiateur de buts, qu'il ne connaît pas lui-même, il ne fait, tout au plus, que de créer un espace nouveau. Le conservateur, lui, crée dans l'espace éternel, il donne aux phénomènes une forme, sous laquelle ils peuvent survivre et conserve par l'assujettissement ce qui peut se perdre dans le monde.
La pensée conservatrice est la conscience que prend de lui-même le fait fondamental et conservateur sur lequel repose le monde.
Elle est la force qui permet l’action.
Comme le révolutionnaire, le réactionnaire ne voit dans la révolution qu'un événement politique.
Le conservateur au contraire, qui voit l'événement historique, reconnaît derrière la révolution l'évènement spirituel qui l'accompagne, qui en est la transposition ou l'origine, et ceci quand bien même l'esprit de la révolution aurait été, d'abord, des plus équivoques.
La pensée d'un peuple résulte de la somme des expériences qu'il a faites avec d'autres peuples et de celles qu'il fait avec lui-même. La révolution a été pour le peuple allemand avec sa propre race une expérience qui lui manquait encore pour arriver à la connaissance de soi-même et à la connaissance du monde. Le réactionnaire dit : cette expérience n'était pas nécessaire. Le conservateur est d'un avis différent et il dit : Sans doute devons-nous réprouver, sur l'instant, la révolution du point de vue politique à cause des événements qui ont été en liaison avec elle mais nous sommes obligés de l'approuver historiquement, et ceci non pour elle-même, mais pour ses conséquences.
Le conservateur vit dans la conscience de l'éternité qui renferme tout le temporel. Mais il voit le présent ouvert du côté de l'avenir.
Il sait que le monde historique dans lequel nous vivons est un monde soumis à des lois et qui se réforme toujours. Il tient compté des instincts immuables des hommes qui se retrouvent dans tous les peuples, de l'invariabilité de leurs passions et du droit, tout naturel qui, en tout temps, fera valoir la force ; il tient compte des rapports naturels entre les forts et les faibles, de la supériorité de l'individu, des revendications de puissance des masses, et de toutes ses conséquences que le courage ou l'abandon, la circonspection ou l'étourderie, la résolution ou le laisser aller ont dans une situation historique. Mais il sait aussi que toute situation dépend de circonstances qui, quelquefois, peuvent sembler insensées mais qui ne le sont jamais. Et il n'ignore pas, non plus, que le sens de tous les événements n'apparaît que dans leurs conséquences. L'Allemand le plus conservateur a prononcé après la révolution les mots suivants, les moins réactionnaires qui soient : « Qui sait à quoi cela est bon? » C'est sur ces conséquences que le conservateur met un accent métapolitique. Et sa foi en l'imprévisible l'empêche de croire en des calculs sur l'avenir.
Le réactionnaire est une forme dégénérée du conservateur. Le réactionnaire est rationaliste. Il s'en tient aux faits. Il ne connaît que les effets qui sont immédiats. Ainsi il s'en tient aux faits de la révolution. Il ne se soucie pas de ses causes. Elles échappent à son regard du fait même qu'il est lui-même une de ces causes, non point en tant que personne, mais en tant que type. Il n'a plus compris l'idée conservatrice d'une façon vivante et de l'intérieur. Et à sa place, il laissa s'épanouir, une pensée conventionnelle, à une époque où il n'y avait pas encore de révolution. C'est ainsi, indirectement et sans le vouloir, par maintes négligences spirituelles qui ont conduit à la négligence politique, qu'il a aidé à préparer des événements dont il n'a pu, ensuite empêcher l'explosion révolutionnaire. Cette révolution, il ne l'a pas encore comprise maintenant. Il ne l'a pas vécue. Il n'a fait que la récuser. Dans le meilleur des cas, il avoue qu'elle lui a été un enseignement. Mais là encore il ne fait que juger des faits au lieu de comprendre leur signification. II ne peut prendre position, face à la révolution, parce qu'il vit en marge d'elle. Le conservateur, au contraire, connaît les problèmes qu'elle pose. Il connaît son époque, et cette connaissance qui lui rend, immédiatement, ces problèmes familiers. Et il a une image du monde, où tous ces problèmes s'insèrent, dans leur importance ou leur insignifiance. Le conservateur vit ainsi dans une participation à la révolution qui, contrairement au réactionnaire, lui donne le droit de ne pas être pour elle, mais contre elle.
Chaque peuple accomplit selon sa propre manière sa révolution : un peuple politique le fait d'une façon politique, un peuple non politique d'une façon non politique, et nous avons vu de quelle façon l’a faite le peuple allemand. Mais les peuples changent, du fait de leurs révolutions. Aucun peuple n'accomplit la sienne, sans se transformer. La révolution provoque un bouleversement des forces. Elle dégage ce qui restait stagnant. Elle met fin à des habitudes et amène les hommes à penser, de nouveau, à l'inaccoutumé. Elle en fait les représentants d'un nouvel état d'esprit d'où peut sortir un nouvel âge de l'histoire.
La conception que le réactionnaire a de l'histoire est aussi superficielle que celle du conservateur est enracinée. Le réactionnaire se représente le monde tel qu'il l'a toujours été. Le conservateur le voit comme il sera toujours. Il a l'expérience de son époque. Et il a l'expérience de l'éternité. Ce qui était ne sera jamais plus. Mais ce qui est toujours peut toujours revenir à la surface.
La politique réactionnaire n'est pas une politique. La politique conservatrice est la grande politique. La politique ne devient grande que lorsqu'elle crée de l'histoire : alors elle ne saurait se perdre.
Est réactionnaire, qui confond l’une et l'autre et voudrait revenir sur le passé.
Sources: Le Troisième Reich. Traduction de Jean-Louis Lenault. Ed. Alexis REDIER.
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